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29 mai 2007

Les sarkozystes "de gauche"

Le centre en France 6/6

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La gauche "moderne et européenne"

 

Enfin, une autre famille de centre gauche est représentée par une myriade de clubs, souvent issus des réseaux rocardiens et deloristes, plus ou moins dans la mouvance du PS : À Gauche en Europe (Michel Rocard, Dominique Strauss-Kahn), Gauche moderne (Jean-Marie Bockel), Réunir (Bernard Kouchner), Témoin (Jacques Delors, François Hollande, Jean-Pierre Mignard, Jean-Pierre Jouyet)...

Une famille de centre gauche dont certains membres - Bernard Kouchner (ministre des affaires étrangères et européennes) et Jean-Pierre Jouyet (secrétaire d'État chargé des affaires européennes) - sont passés après le second tour au centre droit sans s'arrêter sur la case Bayrou. Déjà, avant le premier tour, s'était créé un club srakozyste "de gauche" : La Diagonale.

 

04 mai 2007

Quels reports de voix ?

medium_sarkozyroyal.2.jpgLe résultat du vote de dimanche devrait dépendre de "quatre clés essentielles", a insisté Pierre Giacometti, directeur général d'Ipsos-France, lors d'une demi-journée d'études sur le second tour de l'élection présidentielle, organisée mercredi par l'Association française de science politique.

Première clé : les abstentionnistes du premier tour. "La réserve de voix chez les abstentionnistes est plutôt favorable à Ségolène Royal", explique Anne Muxel, du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof). Dans ses enquêtes quotidiennes, Pierre Giacometti ne voit toutefois actuellement "pas de différentiel de participation qui avantagerait Ségolène Royal". Les abstentionnistes du premier tour seraient environ 60% à s'abstenir au second et 19-20% à se répartir à égalité entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy (1).

Deuxième clé du vote de dimanche : le report des électeurs de gauche et d'extrême gauche (3,9 millions de voix). Ils seraient 64% à voter Royal, 28% à s'abstenir et 8% à voter Sarkozy. "Ces 8% font très mal", estime Pierre Giacometti en expliquant qu'étant donné le rapport de force au premier tour, "Ségolène Royal ne peut pas se permettre le luxe de les laisser échapper".

Troisième clé : le report des voix de François Bayrou (6,8 millions de voix). La semaine dernière, Ségolène Royal avait l'avantage. Depuis le début de la semaine, les trois courbes se rapprochent : 32% s'abstiendraient et 34% voteraient pour chacun des deux finalistes. Reste à savoir quel sera le poids de la déclaration de François Bayrou, qui a indiqué, hier, qu'il "ne votera pas pour Sarkozy", même si la quasi-totalité des autres députés UDF voteront, eux, pour Nicolas Sarkozy.

Quatrième clé : le report des électeurs de Jean-Marie Le Pen (3,8 millions de voix), dont 57% voteraient Sarkozy, 35% s'abstiendraient et 8% voteraient Royal. Ce qui correspondrait au plus mauvais report de l'extrême droite vers la gauche à une présidentielle. Dans les grandes masses, les reports des voix de gauche et d'extrême gauche vers Ségolène Royal s'équilibrent donc à peu près avec ceux de Jean-Marie Le Pen vers Nicolas Sarkozy. Mais reste à savoir, là encore, l'impact de l'appel du président du FN, le 1er mai, à "une abstention massive".

Dans l'électorat de Jean-Marie Le Pen comme dans celui de François Bayrou, il existe en effet déjà une "tentation abstentionniste importante". Dans les enquêtes d'Ipsos, l'abstention, cyclique, a oscillé au sein de l'électorat centriste entre 26 et 38%. Tandis que chez les électeurs de Jean-Marie Le Pen la tendance est bien à une intention d'abstention de plus en plus forte : 12% le 24 avril, 27% le 27 avril, 35% le 3 mai.

À partir de ces quatre clés, les instituts de sondages et les politologues, notamment Jean Chiche au Cevipof, font tourner leurs matrices de report. Avec des résultats qui confirment l'avance de Nicolas Sarkozy dans les enquêtes d'opinion. Une simple égalité entre les candidats n'étant obtenue qu'en poussant tous les indicateurs en faveur de Ségolène Royal : forte mobilisation des abstentionnistes du premier tour en sa faveur, excellents reports vers elle des électeurs de gauche et d'extrême gauche ainsi que de François Bayrou, et mauvais report du vote d'extrême droite en faveur de Nicolas Sarkozy.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 04/05/2007

(1) Sondage réalisé les 1er et 2 mai auprès d'un échantillon représentatif de 1 011 personnes

 

Mise à jour : (2)

- électeurs de François Bayrou au premier tour : 35% Sarkozy (+1), 35% Royal (+1), 30% abstention (-2)

- électeurs de Jean-Marie Le Pen au premier tour : 58% Sarkozy (+1), 14% Royal (+6), 28% abstention (-7)

- électeurs de gauche (hormis Ségolène Royal) ou d'extrême gauche au premier tour : 13% Sarkozy (+5), 66% Royal (+2), 21% abstention (-7)

(2)  Sondage réalisé les 2 et 3 mai auprès d'un échantillon représentatif de 1 414 personnes

03 mai 2007

Sarkozy-Royal : 1-1

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Sur la forme, Ségolène Royal a été meilleure, peut-être pas dans l'absolu, mais relativement à ce à quoi on pouvait s'attendre. Dans ses réponses à Nicolas Sarkozy, elle a magistralement manié une mauvaise foi... très sarkozienne ! Sa "colère parfaitement saine" - bien entendu simulée - en étant le meilleur exemple. Symbole de ce débat à front renversé, Nicolas Sarkozy qui dit à Ségolène Royal : "Pour être président de la République, il faut être calme". Quoi qu'il en soit, Ségolène Royal a été la plus offensive face à un Nicolas Sarkozy soucieux d'afficher son calme, sa "force tranquille". Sans doute trop : à plusieurs reprises, on a senti qu'il n'osait pas attaquer son adversaire, qu'il se bridait.

 

Sur le fond, en revanche, Nicolas Sarkozy a montré une bien meilleure connaissance des grands dossiers que Ségolène Royal. Le président de l'UMP a par ailleurs affiché un programme - qu'on soit d'accord ou pas avec celui-ci - cohérent. Tandis que Ségolène Royal a botté en touche dès qu'étaient abordées ses propositions concrètes (sur les 35 heures, les régimes spéciaux...), au-delà des généralités (dans le premier quart d'heure, elle avait presque déjà tout dit, sans quitter ses notes, liant tout et n'importe quoi). L'incohérence de ses propos lui permettant par ailleurs de désarçonner son adversaire ...en reprenant certains de ses arguments. Nicolas Sarkozy s'apprêtait par exemple à défendre l'idée de peines planchers pour les multirécidivistes et de réforme du droit pénal des mineurs, deux idées fortes du discours de gauche anti-Sarko, peine perdue : "cette loi est en effet nécessaire sur les multirécidivistes", déclare Ségolène Royal.

 

Bilan. De beaux échanges (heureusement que Ségolène Royal a interpellé dès le début Nicolas Sarkozy), mais un débat pas au niveau d'une élection présidentielle (l'internationale vite évacuée par exemple). On aurait aimé que Ségolène Royal interroge vraiment Nicolas Sarkozy sur le financement de son projet avec sa proposition de baisser de quatre points les prélèvements obligatoires; on aurait aimé que Nicolas Sarkozy interroge Ségolène Royal sur le fond de ses propositions.

 

N.B.: ce blog est raltivement silenceux en ce moment, en raison d'une part du travail que j'ai au journal, et d'autre part de la perte de ma connexion Internet à mon domicile (sans commentaire...).

23 avril 2007

résultats Ségolène Royal

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Ségolène Royal (PS)

 

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- arrive en deuxième position (qualifiée pour le second tour)

- donne à un candidat PS le meilleur score en voix et en pourcentage depuis François Mitterrand en 1988

 

20 avril 2007

Ségolène Royal

objectif : qualifier la gauche au second tour

 

medium_royal02.jpgPour le PS, il s'agit avant tout de prendre une revanche sur le 21 avril 2002. À l'époque, Lionel Jospin avait été éliminé dès le premier tour en récoltant un peu moins de 200 000 voix que Jean-Marie Le Pen. Persuadée que ce n'est pas avant tout la politique menée par la "gauche plurielle" mais la multiplication des candidatures qui en avait été la cause, le PS a convaincu le Mouvement républicain et citoyen (Jean-Pierre Chevènement : 5,33% en 2002) et le Parti radical de gauche (Christiane Taubira : 2,32% en 2002) de ne pas présenter de candidat et de soutenir sa candidate. D'après les sondages, Ségolène Royal obtiendrait d'ailleurs au premier tour un score plus proche de celui de Lionel Jospin en 1995 (23,3%) qu'en 2002 (16,18%). Toujours d'après les sondages, la candidate serait ainsi qualifiée pour le second tour. Seules quelques enquêtes réalisées début mars la plaçaient en effet à égalité avec François Bayrou au premier tour. L'hypothèse d'un duel entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou mettrait le PS au pied du mur : simplement appeler à voter pour le candidat centriste ou sceller avec lui une alliance, comme le suggèrent l'ancien premier ministre Michel Rocard et les anciens ministres Bernard Kouchner et Claude Allègre. Mais, même qualifiée le 22 avril, la longue marche de Ségolène Royal ne serait pas achevée : aucun sondage réalisé depuis la mi-janvier ne la donne en tête dans un duel avec Nicolas Sarkozy.