Lorsqu'un sous-préfet sort de son devoir de réserve (24 mars 2008)

717490774.jpgLe préfet est le représentant de l'État dans les départements. Il n'est ni de droite, ni du centre, ni de gauche, ni de l'opposition, ni de la majorité, ni pro-israélien, ni anti-israélien. Il est l'État.

La décision de limoger Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes (Charente-Maritime), qui a failli à son devoir de réserve en publiant une tribune engagée, est donc logique. Peu importe, dans un premier temps, la nature de cette tribune et le support sur lequel elle a été publiée. Car ce n'est pas en raison de ses opinions que Bruno Guigue a été immédiatement limogé par sa hiérarchie. C'est pour avoir affiché son point de vue personnel dans une tribune. Et le même sort aurait tout aussi logiquement été réservé à un préfet publiant une tribune anti-palestinienne.

Il est donc surprenant de voir une association, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (dont l'action, contrairement à celle de la remarquable LICRA, ne consiste pas seulement à lutter contre le racisme et l'antisémitisme mais aussi à développer "le «lobbying» en faveur d'Israël"), se féliciter de ce limogeage. Si les propos de Bruno Guigue sont de nature antisémite, c'est, dans un second temps, à la justice de se prononcer et, le cas échéant, de sanctionner comme il se doit de tels propos inqualifiables.

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