À propos des sondages sur les élections municipales (18 février 2014)

Qu'on me permette de reprendre rapidement ici ce que je dis à mes étudiants du Celsa au sujet des sondages:

Un sondage reflète l'état de l'opinion à la date de sa réalisation mais ne constitue pas une prédiction du résultat du vote: les électeurs peuvent changer d'avis jusqu'au moment où, dans l'isoloir, ils glissent un bulletin de vote dans l'enveloppe. Plus on est près du scrutin, plus cependant leur choix se stabilise.

Même représentatifs d'une population, les sondages possèdent en outre une marge d'erreur. Cette dernière dépend de la taille de l'échantillon: plus l'échantillon est petit, plus la marge d’erreur sera grande. Or, pour les élections municipales la taille de l'échantillon descend souvent à 500 personnes interrogées, contre généralement 1 000 pour les scrutins nationaux. La marge d'erreur dépend aussi du pourcentage mesuré: plus ce dernier est proche de 50%, plus la marge d'erreur sera grande.

Par exemple, dans le cas d'un échantillon représentatif de 500 personnes, si le pourcentage mesuré est de 51%, la marge d'erreur est égale à 4,4 points. Le vrai pourcentage est donc compris entre 46,6% et 54,4%. Bref, impossible dans un tel cas de figure de dire si la liste obtiendrait ou non la majorité des suffrages exprimés!

Enfin, le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille présente une autre difficulté car il est à deux étages: l'arrondissement ou le secteur d'une part, la commune d'autre part. Les sondages à l'échelon de l'ensemble de ces trois villes peuvent donc être trompeurs car ils ne permettent pas de déduire avec certitude quelle liste obtiendrait le plus grand nombre de conseillers municipaux élus dans les différents arrondissements ou secteurs.

 

 

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