Municipales: brève histoire électorale du FN à Marseille (07 mars 2014)

Tous droits réservés Laurent de Boissieu

Élections municipales de 1989

Le Front national participe pour la première fois à des élections municipales à Marseille en 1989. Cette année-là, il se qualifie au second tour dans les huit secteurs, totalisant 13,58% sur l'ensemble de la ville. Le FN y bénéficie de ses accords avec la droite locale pour gérer la région Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis 1986 puis aux élections législatives de 1988 (Bouches-du-Rhône et Var).

L'extrême droite gagne 7 conseillers municipaux: Jean Roussel (Ier secteur, ex-UDF/PR; conseiller général FN depuis 1985), Gabriel Domenech (IIIe, ex-UDF/CDS), Roland Muesser (IVe, ex-CNIP), Ronald Perdomo (Ve), Gilbert Victor (VIe, ex-CNIP), Chène (VIIe) et André Isoardo (VIIIe, ancien du PCF). Avec 7 élus, le FN obtient davantage que les listes d'union de la gauche (5) et un peu moins que celles d'union de la droite (9), dans une assemblée locale dominée par les élus divers gauche des listes Vigouroux (80).

Le choix du candidat FN à la mairie de Marseille, le journaliste et ancien député Gabriel Domenech (ami d'enfance de Jean-Claude Gaudin), avait provoqué des remous internes. Autre ancien député, Pascal Arrighi forma en effet des listes dissidentes dans plusieurs secteurs, avec des résultats marginaux (Ier: 0,28%; IIe: 0,49%; IIIe: 0,32%; VIIe avec Pascal Arrighi: 0,93%; VIIIe: 1,18%).

 

 

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Élections municipales de 1995

Aux élections municipales de 1995, le FN progresse conformément à la tendance nationale et obtient 21,99% sur l'ensemble de la cité, avec 9 conseillers municipaux: Jackie Blanc (Ier secteur), Jean Roussel (IIe), Marie-Odile Rayé (IIIe), Hubert Savon (IVe), Ronald Perdomo (Ve), Gilbert Victor (VIe), Maurice Gros (VIIe), Jean-Pierre Baumann et Bernard Marandat (VIIIe).

Au premier tour, le FN devance la droite dans les IIe (25,34% contre 22,30%), VIIe (26,27% contre 26,23%) et VIIIe (27,45% contre 18,12%) secteurs.

Au second tour, le parti lepéniste baisse car une partie de ses électeurs opte pour un vote utile contre la gauche: l'extrême droite ne dépasse de justesse la droite que dans le VIIIe secteur (25,69% contre 25,42%).

 

 

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Élections municipales de 2001

À Marseille, le FN subit de plein fouet la concurrence du MNR de Bruno Mégret, qui est lui-même candidat dans le VIIe secteur. Les dissidents mégrétistes devancent en effet partout les lepénistes. Sur l'ensemble de la ville, les listes de Bruno Mégret totalisent 10,44% contre 7,31% pour celles de Maurice Gros.

Le MNR obtient trois conseillers municipaux: Yvon Claire (VIe secteur), Bruno Mégret (VIIe secteur) et Hubert Savon (VIIIe secteur). Le FN aucun.

 

 

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Élections municipales de 2008

Aux municipales de 2008, le FN (8,76% sur l'ensemble de Marseille) opère son retour au conseil municipal de Marseille avec l'élection au premier tour de Bernard Marandat (VIIIe secteur). Dans le VIIe secteur, où un second tour est organisé, Stéphane Ravier n'est en revanche élu qu'au conseil de secteur (11,80% au premier tour puis 8,03% au second). Quant au MNR (allié dans le VIe secteur avec le MPF Francis Belotti), il est laminé dans le IIIe secteur, où la liste conduite par Hubert Savon ne récolte que 0,98% des suffrages exprimés.

Au total, le FN obtient quatre conseillers de secteur: Mireille Barde (IVe), Stéphane Ravier (VIIe), Bernard Marandat (VIIIe) et Catherine Marti (VIIIe).

 

Pour 2014, Marseille est une des rares villes où le FN/Rassemblement Bleu Marine présente des candidats déjà implantés: Stéphane Ravier (candidat à la mairie de Marseille, déjà tête de liste en 2001 et 2008 dans le VIIe secteur), Bernard Marandat (tête de liste dans le VIIIe secteur, conseiller municipal de 1995 à 2001 et depuis 2008) ou encore Jean-Pierre Baumann (tête de liste dans le IIIe secteur, ancien conseiller municipal de 1995 à 2001).

Le mode de scrutin à Marseille (idem à Paris et à Lyon) fournit au FN un important pouvoir de nuisance, puisqu'il n'y a pas de prime majoritaire sur l'ensemble de la cité. Il est donc possible que ni la droite ni la gauche n'atteignent la majorité absolue au conseil municipal, avec un nombre de sièges équivalent. Un dizaine d'élus d'extrême droite exercerait alors une forte pression sur la droite marseillaise, tandis qu'un accord technique de gestion entre la droite et la gauche (ville et communauté urbaine) viendrait nourrir sa dénonciation de l'"UMPS".

 

 

 

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