Les confusions de l'Observatoire de la laïcité (14 janvier 2016)

L'État n'est pas la société. Cette séparation semble aujourd'hui remise en cause, des deux côtés, dans le contexte de controverses sur l'Observatoire de la laïcité.

 

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D'un côté, certains militants anti-religieux attaquent le travail de l'association Coexister.

Coexister est une association interreligieuse, dont le travail est à saluer et qui a toute sa place dans la société. De même qu'ont toute leur place dans la société les associations confessionnelles qui respectent la laïcité.

 

 

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De l'autre, certains militants de la laïcité attaquent le travail de l'Observatoire de la laïcité. Qu'en est-il?

L'Observatoire de la laïcité appartient aux services du premier ministre. Son rôle n'est pas d'organiser la cohabitation des religions dans la société mais de veiller "au respect du principe de laïcité dans les services publics" (décret du 25 mars 2007 créant un Observatoire de la laïcité).

De fait, l'Observatoire de la laïcité a, selon mon analyse personnelle, outrepassé son rôle:

- Signature ès-qualité par Jean-Louis Bianco ("ancien ministre, président de l'Observatoire de laïcité" - sic) et Nicolas Cadène ("rapporteur général de l'Observatoire de laïcité" - sic) d'une tribune ("Nous sommes unis", Libération, 15 novembre 2015). Or, ce n'est pas le rôle des services du premier ministre de cosigner des tribunes (de surcroît, s'agissant d'une commission chargée de veiller "au respect du principe de laïcité dans les services publics", auprès de personnes remettant en cause la laïcité comme Nabil Ennasri, président du Collectif des musulmans de France, ou Yasser Louati, porte-parole du Collectif contre l'islamophobie en France).

- Entretien accordé le 6 janvier 2016 par Nicolas Cadène au site Internet du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) qui, sous couvert de lutte contre l'islamophobie, lutte en réalité contre la laïcité (le même jour, sur son compte Twitter personnel, Nicolas Cadène reproche d'ailleurs à Élisabeth Badinter de dénoncer cela: "Quand un travail de pédagogie de trois ans sur la laïcité est détruit par une interview à France Inter d'une personne". Il a alors logiquement aussitôt reçu le soutien des comptes Twitter dans la mouvance du CCIF).

- Campagne "pour vivre ensemble", révélatrice de la confusion au sein de l'Observatoire de la laïcité entre les places respectives de l'État et de la société civile (confusion en outre symbolisée par les propos de Nicolas Cadène, le 15 décembre 2015, à l'occasion de l'avant-première d'un documentaire sur l'association Coexister: "Pour nous, l'association Coexister traduit vraiment ce qu'est la laïcité").

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