Medef 1 - France 0 (19 février 2016)

C'est le 18 janvier 2000 que l'assemblée générale du Medef lança, sous la présidence d'Ernest-Antoine Seillière, son grand chantier de "refondation sociale".

Au cœur de ce projet figurait la volonté de redéfinir la place respective de la Loi et de la négociation, et donc de l'État et des partenaires sociaux, en renversant la hiérarchie des normes sociales:

"La refondation sociale vise à revitaliser le dialogue au plus près du terrain, c'est-à-dire dans l'entreprise et dans les branches professionnelles, en renversant la hiérarchie des normes sociales: d'abord le contrat en entreprise, puis, à défaut, le contrat collectif de la branche c'est-à-dire du métier, et cela dans le cadre de principes généraux fixés au départ par la loi."
Ernest-Antoine Seillière devant l'Académie des sciences morales et politiques, 4 décembre 2000 (Henri Jacot, "La «refondation sociale» n'est pas un long fleuve tranquille", Mouvements, numéro 14, 2/2001, p. 8-14).

À l'époque, en dehors du Medef, seules les personnalités de droite les plus libérales avaient soutenu ce projet remettant en cause la place primordiale qu'occupe la Loi, expression de la volonté générale et garante de l'égalité, dans l'identité française.

Quinze ans après, tout a changé. Non seulement la quasi-totalité des présidentiables de droite s'y sont ralliés, mais le projet de loi qui sera examiné le 9 mars 2016 par un conseil des ministres de gauche devrait s'y rapprocher.

Reste à savoir si c'est notre modèle politique et social qui n'est plus tenable au XXIe siècle, ou si ce sont ceux que nous élisons qui ne sont pas prêts - par idéologie, par manque de courage ou de volonté - à tout faire pour défendre ce qui fait aussi que la France est la France.

 

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