Statue de Jean-Paul II à Ploërmel: les apparences sont trompeuses (31 octobre 2017)

Quand on ne possède pas toutes les pièces d'un dossier, on risque de se tromper. Merci donc à l'avocat Régis de Castelnau de m'avoir évité une erreur d'interprétation.

J'allais rédiger une note afin de m'indigner de la décision du Conseil d'État, datée du 25 octobre 2017, enjoignant à la commune de Ploërmel de retirer la croix d'une statue de Jean-Paul II. J'allais argumenter qu'une croix sur la statue d'un Pape est comme un livre sur celle d'un écrivain ou un ballon sur celle d'un footballeur. J'allais m'offusquer, ce qui n'est pas incompatible avec ma défense de la laïcité sans adjectif, de cette interprétation erronée de la loi de 1905. J'allais également expliquer ne pas pour autant me retrouver dans la campagne sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #MontreTaCroix, juridiquement hors sujet (avec les habituelles divagations sur les noms de communes ou de rues, les signes religieux sur les édifices cultuels, sur des calvaires ou des monuments historiques antérieurs à 1905).

Puis j'ai appris que la croix en question n'appartenait en réalité pas à la statue du sculpteur Zourab Tsereteli: elle a été ajoutée sur décision du maire de Ploërmel. Or, dispose la loi de 1905, "il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions". Nul ne sait ce qu'aurait décidé le Conseil d'État si la croix avait appartenu à la statue. Mais, puisque ce n'est pas le cas, cette décision est sans christianophobie conforme au droit.

 

 

PROVJPIIOK1.png
La statue de Ploërmel
(avec l'arche et la croix ajoutées par la mairie)

 

PROVJPIIPARIS.jpg

La même statue devant Notre-Dame de Paris
(sans ajout)

 

23:55 | Lien permanent | Commentaires (6) |  Facebook | |  Imprimer | |