Radioscopie des députés UMP (1/2) (11 octobre 2010)

Les débats autour du "bouclier fiscal" et du projet de loi "relatif à l'immigration, à l'intégration et à la nationalité" rappellent que l'UMP est un parti idéologiquement hétérogène.

Contrairement à une idée de plus en plus répandue, la création en 2002 de l'UMP ne correspondait en effet pas à une mythique "réunification des droites" mais à la fusion inédite de familles politiques historiquement distinctes.

Je vous propose donc pour iPolitique.fr une étude sur les clivages et les rapports de force actuels au sein du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Pour réaliser ce travail inédit, j'ai classé chaque député UMP en fonction d'une trentaine de paramètres regroupés en trois catégories: appartenance actuelle ou passée à un parti ou à un club; votes à l'Assemblée nationale; signatures de propositions de loi ou d'amendements.

Sur 314 membres du groupe UMP, 83 députés (26%) ne se signalent par aucune prise de position les démarquant de leurs collègues et en forment en quelque sorte le "marais".

 

Cette étude sera publiée en deux temps:

I. Radioscopie des députés UMP

II. RPR, DL, UDF: que sont-ils devenus?

 

I. Radioscopie des députés UMP

 

A. Origine partisane des députés UMP

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Les députés UMP restent majoritairement issus du RPR (52% contre 58% en 2002). La différence la plus frappante par rapport au lendemain des élections législatives de 2002 est le nombre de députés que je ne rattache à aucun des trois grands partis (5% en 2002, 15% aujourd'hui). C'est la signe de l'émergence d'une "génération UMP", soit qui ne détenait pas de mandat significatif avant 2002, soit entrée en politique depuis la création de l'UMP. Dans cette catégorie, les femmes (progression de la parité) et les suppléants de députés (membres du gouvernement ou décédés) sont surreprésentés.

 

B. Les trois grands courants

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Trois grands courants structurés sont censés correspondre idéologiquement aux trois grandes familles politiques qui ont convergé - totalement ou partiellement - dans l'UMP:

Il existe une forte porosité entre ces courants, particulièrement des libéraux aussi bien avec les "centristes de l'UMP" (17 députés adhèrent aux deux courants) qu'avec les néogaullistes du Chêne (16 députés adhèrent aux deux).

 

Au-delà de cette participation à tel ou tel courant, j'ai retenu deux champs de fracture au sein des députés UMP:
- le clivage sociaux versus libéraux
- le clivage autoritaires versus libéraux

 

C. Le clivage sociaux vs libéraux

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L'égalité est presque parfaite entre les "libéraux" (79 députés) et les "sociaux" (72 députés). Sans surprise, les "libéraux" sont majoritairement issus de Démocratie libérale (52%), tandis que les ex-UDF forment le principal contingent des "sociaux" (46%), devant les ex-RPR (39%).

Les "inclassables" sont des députés qui se rattachent tantôt aux "libéraux" tantôt aux "sociaux". Ils se distinguent donc du "marais", formé par les députés qui se signalent par aucune prise de position particulière.

 

D. Le clivage autoritaires vs libéraux

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Il n'est pas inintéressant de constater, même si c'est toujours le "marais" qui fait pencher la balance d'un côté ou de l'autre, que le noyau dur des "libéraux" (121 députés) est plus nombreux que le noyau dur des "autoritaires" (83 députés). Sans surprise, les "autoritaires" sont très majoritairement issus du RPR (63%).

 

E. Les 4 familles de l'UMP

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En croisant ces deux clivages, nous pouvons identifier quatre familles "pures" au sein du groupe UMP:

 

 

Radioscopie des députés UMP (2/2) : RPR, DL, UDF: que sont-ils devenus?

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