#UnionCivilePourTous (27 décembre 2012)

Rappel de ma position personnelle au sujet du #MariagePourTous.

1. La situation actuelle définissant le mariage civil comme l'"union légitime d'un homme et d'une femme, formée par l'échange des consentements que recueille publiquement le représentant de l'autorité civile" (dictionnaire de l'Académie française) ne constitue pas une discrimination puisque "la différence de situation entre les couples de même sexe et les couples composés d'un homme et d'une femme peut justifier une différence de traitement quant aux règles du droit de la famille" (décision du Conseil constitutionnel du 28 janvier 2011). Être contre le "mariage pour tous" ne signifie donc pas défendre une discrimination ou être homophobe.

2. Je suis à titre personnel pour l'institution d'un contrat d'union civile correspondant à l'actuel mariage civil mais ouvert à tous les couples, hétérosexuels comme homosexuels. Il ne s'agirait donc pas de créer pour les couples homosexuels un sous-mariage appelé "union civile" mais d'ouvrir l'actuel mariage civil aux couples homosexuels en lui donnant pour tous le nom d'union civile.

3. Je suis donc pour réserver le mot "mariage" aux religions (selon leurs propres modalités, tant qu'elles ne troublent pas l'ordre public), à usage des seuls croyants qui le souhaitent. Voilà en effet longtemps que je suis favorable à cette séparation du mariage et de l'État, l'utilisation du même mot pour qualifier à la fois un acte public (contrat dont les termes évoluent avec la société) et un acte privé de nature religieuse étant source de confusions dans un État laïc (comme l'illustre l'actuel débat).

4. Les Églises en général et l'Église catholique en particulier ont parfaitement le droit – comme tout groupe – de défendre leur vision de l'Homme et de la société, à condition bien entendu que cette défense s'opère dans le respect des lois de la République.

5. J'avoue avoir moi-même évolué sur le sujet depuis les débats de 1998-1999 sur le Pacs. À l'époque, j'étais favorable au Pacs pour les couples homosexuels (puisqu'ils ne pouvaient pas se marier) mais contre le Pacs pour les couples hétérosexuels (puisqu'ils pouvaient déjà choisir entre l'union libre ou le mariage, c'est-à-dire l'organisation par contrat de la vie du couple).

6. À partir du moment où serait instituée une "union civile pour tous", le Pacs n'aurait plus de raison d'être car - quel que soit son succès inattendu auprès des couples hétérosexuels - il s'agissait en réalité d'un sous-mariage pour les couples homosexuels. De même que serait dorénavant fermée l'adoption pour les célibataires, produit de circonstances historiques dépassées.

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