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10 décembre 2018

Emmanuel Macron et les "gilets jaunes": une vraie opposition idéologique

Que peut proposer Emmanuel Macron aux "gilets jaunes"?

Sur le fond (crise sociale), ses marges de manœuvre sont limitées en raison de ses convictions idéologiques néo-libérales:

X Retour du principe de faveur en droit social
X Hausse du SMIC
X Instauration d'un salaire maximum
X Baisse de la CSG (mais donc hausse des cotisations sociales des salariés)
X Suppression de la "flat tax" sur le capital
X Plus grande progressivité de l'IR
X Restauration de l'ISF (devenu l'IFI)
X Retour d'une épargne populaire (rendement livret A significativement supérieur à l'inflation)
X Sortie du critère de Maastricht d'un déficit public inférieur à 3% du PIB
X Fin de la libéralisation des services publics en réseau et remonopolisation d'État
X Renationalisation des autoroutes
? Retour de l'indexation des retraites et allocations sur l'inflation
? Retour des 5€ de l'APL
? Anticipation de la suppression de la taxe d'habitation (progressive de 2018 à 2020)
? Anticipation de la revalorisation de la prime d'activité (progressive de 2018 à 2021)
? Exonération fiscale (et plus seulement sociale) des heures supplémentaires
? Renvoyer aux entreprises une prime exceptionnelle sans cotisations sociales

 

Sur la forme (crise démocratique), s'il veut redonner la parole au peuple (reste à savoir s'il le veut), le président de la République dispose de plusieurs possibilités:

X Démissionner (nouvelle présidentielle)
X Dissoudre l'Assemblée nationale (nouvelles législatives, cf. 1968)
? Convoquer un référendum (cf. 1962, 1969) - démocratie directe
? Blabla: débat participatif - démocratie participative

Or, cela tombe bien, l'actuel projet de révision constitutionnelle contient plusieurs gadgets qui, à défaut de répondre sur le fond aux "gilets jaunes", leur donnera sur la forme un os à ronger:
- renforcement du droit de pétition des citoyens;
- nouvelle Chambre de la société civile (ex-Conseil économique, social et environnemental);
- limitation des mandats dans le temps;
- réduction du nombre de parlementaires (qui, je le rappelle, figurait dans le programme de la quasi-totalité des candidats à la présidentielle);
- introduction d'une dose de proportionnelle (ce qui relève de la loi électorale et non de la Constitution).

Autant de propositions (qui relèvent parfois davantage de la démagogie que d'un réelle avancée démocratique) qui ont de fortes chances d'être plébiscitées par les Français en cas de référendums.
Surtout, une diversion qui permettrait à Emmanuel Macron de trouver une sortie de crise par le haut.