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10 juin 2013

La violence, un phénomène répandu à l’extrême droite comme à l’extrême gauche

Je vous invite à lire mon article publié dans La Croix:

http://www.la-croix.com/Actualite/France/La-violence-un-p...

 

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Bien entendu, j'ai eu le droit à des cris d'orfraie sur le mode "comment pouvez-vous renvoyer dos-à-dos extrême gauche et extrême droite?".

Quelques précisions, donc.

1. Il n'y a effectivement pas "égalité" entre extrême gauche et extrême droite puisqu'il y a malheureusement un mort d'un côté.

2. Il y a une différence de nature entre "boneheads" et AntiFa "chasseur de skins". Les premiers défendent leurs idées (même si elles ne vont certes pas toujours très loin), alors que les seconds ont pour objet d'empêcher les premiers de défendre leurs idées.
Sous réserve des conclusions définitives de l'enquête, il semble d'ailleurs que dans l'affaire Clément Méric ce soient les gauchos qui aient cherché et attendu les fachos pour en découdre (précision, tellement évidente mais malheureusement sans doute utile pour répondre par avance au premier con venu: cela ne justifie pas pour autant de tuer). Je vais même plus loin: si l'homicide involontaire était confirmé (je ne dirais plus du tout la même chose en cas d'homicide volontaire), cela signifierait que le mort aurait aussi bien pu être de l'autre côté.
Enfin, j'observe que depuis les années 1980 j'ai beaucoup plus souvent entendu parler de nervis d'extrême gauche attaquer une réunion publique du FN que de nervis d'extrême droite attaquer une réunion publique de la LCR ou du NPA (sans parler du fichage de simples militants: "fafwatch").

En ce qui concerne la violence, oui, celle-ci est donc bien autant répandue à l'extrême droite qu'à l'extrême gauche (précision pour le premier con venu: je n'ai pas écrit que TOUTE l'extrême droite était violente ou que TOUTE l'extrême gauche était violente).

3. Se pose alors une question: des idées sont-elles tellement inacceptables que la violence se justifie contre ceux qui les défendent? Telle est en creux la thèse que défend le PS Henri Weber.
Hé bien non! D'une part, parce que la justice n'a pas à "pondérer" un coup de poing ou de batte de baseball en fonction des idées politiques de l'émetteur et du destinataire. D'autre part, parce que la France est un État de droit. Une démocratie où ces idées tellement inacceptables - à commencer par le racisme (précision pour le premier con venu: y compris anti-blanc) - ne sont précisément plus des idées mais constituent des délits, réprimés par les forces de l'ordre et sanctionnés par les tribunaux.
"Réprimer", "forces de l'ordre", "sanctionner", "tribunaux": quatre méchants mots il est vrai pour les libertaires du groupe Action Antifasciste Paris - Banlieue (AFA) de feu Clément Méric. Le terme "antifa" induit d'ailleurs en erreur: comme si être "antifasciste" signifierait forcément être soi-même violent, injurier la police et vouloir l'anarchie.

 

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Fuck The Police - Do Not Comply - All Cops Are Bastards (ACAB) - Anarchy (A)
Dernière campagne (25 avril 2013) du groupe Action Antifasciste Paris - Banlieue

09 mai 2013

Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon: comparaison est-elle raison?

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Populistes

Le populisme, c'est l'appel au peuple contre les élites au pouvoir (ce qui n'a du reste rien de choquant à mes yeux).

Ce qui signifie que le centriste François Bayrou est également par intermittence populiste (notamment dans son livre Au nom du Tiers État, 2006). François Bayrou est pourtant sur le fond aux antipodes de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, puisqu'il prône un gouvernement des "modérés", du centre-droit au centre-gauche, c'est-à-dire en séparant les "modérés" de droite du FN et des "lepénisant" et les "modérés" de gauche de Mélenchon et des "mélenchonisant".

Le populisme n'est donc pas un critère en soi pertinent, puisqu'il ne dit rien de l'orientation politique souhaitée.

 

Anti-"austéritaires"

C'est le point de convergence entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon: tous les deux s'opposent à la pensée dominante "austéritéritaire".

Ceci posé, les alternatives sont similaires sur le fond (État-stratège, nationalisations, protectionnisme, monétisation de la dette, emprunt d'État auprès de la banque centrale, etc.) mais ne sont pas envisagées au même échelon: le Front de Gauche promeut à l'échelon de l'Union européenne ce que le Front National propose à l'échelon français.

En ce domaine, Marine Le Pen est plus crédible que Jean-Luc Mélenchon: que faire, en effet, si nos partenaires européens refusent - comme les Allemands l'ont déjà signifié - toute remise en cause du néolibéralisme et du monétarisme?

Il n'y a en réalité que deux solutions:
- Rester au sein de l'Union européenne, c'est-à-dire renoncer de fait à l'"autre politique" et maintenir les politiques "austéritaires"?
- Ou sortir alors, par défaut, de l'Union européenne afin d'appliquer seul l'"autre politique" (position à laquelle a fini par se rallier Emmanuel Todd)?

Jean-Luc Mélenchon ne répond pas, bottant en touche, comme du reste François Hollande lors de la campagne présidentielle:
- "J'y mettrai toute mon autorité" de président de la République française nouvellement élu (François Hollande, Des paroles et des actes, 15/03/2012) - concrètement, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) a finalement été ratifié sans qu'une virugule n'en soit modifiée.
- "Le miracle est le suivant: nous sommes la France, 2e économie du continent. Nous avons la bombe nucléaire. Pas pour la jeter la bombe nucléaire militaire. Nous avons la bombe nucléaire. Si vous voulez pas m'entendre, je paye plus. Il y a 1.880 milliards de dette française. On paye plus. Le monde entier s'écroule" (Jean-Luc Mélenchon, Des paroles et des actes, 25/04/2013).

 

Tout le reste...

Au delà de la politique macro-économique, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon défendent des programmes incompatibles, sauf en certains points sur les thématiques internationales (OTAN et relations avec la Russie, soutien à des régimes progressistes et nationaux comme le Venezuela de Chávez, etc.).

La différence peut être de degré, comme sur la politique fiscale. Sur ce point, élément concret du social-étatisme inspiré par l'ancien chevènementiste Florian Philippot, la différence qui était de nature avec Jean-Marie Le Pen est devenu de degré avec Marine Le Pen:
- Jean-Marie Le Pen: supprimer l'impôt sur le revenu (2002) puis (2007) diminuer la progressivité de l'impôt sur le revenu (quatre tranches: 0, 10, 15 et 20%) avec un taux marginal à 20%
- Marine Le Pen: augmenter la progressivité de l'impôt sur le revenu (le "rendre plus progressif, sans l'alourdir, par la création de nouvelles tranches intermédiaires") avec un taux marginal à 46%
Marine Le Pen reste toutefois bien en deçà de la tranche marginale d'imposition à 100% (pour la tranche des revenus supérieurs à 360.000€ par an) de Jean-Luc Mélenchon.

La divergence entre le Front National et le Front de Gauche peut aussi être de nature, en particulier sur ce qui constitue tous les fondamentaux du FN: les questions sociétales (de moins en moins il est vrai, mais tout de même encore: IVG, peine de mort, etc.) et, surtout, les questions de sécurité, d'immigration et d'identité nationale.

Rappelons d'ailleurs que l'"autre politique" n'est pas un marqueur du FN, puisque le FN n'en a pas le monopole: parmi ses défenseurs figurent pêle-mêle Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Henri Guaino (avant qu'il ne se "sarkozyse" tout en "guainoisant" un petit peu Nicolas Sarkozy), Arnaud Montebourg (avant qu'il ne se "hollandise"), Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann ou Jean-Luc Mélenchon. Tous s'inspirent plus ou moins explicitement des travaux de l'économiste Jacques Sapir (entre autre auteur de La Démondialisation, 2011).

 

Bref, comparaison n'est pas raison...

28 décembre 2012

Le Front de gauche sonne la charge contre le bilan Hollande

Décryptage: ce que signifie politiquement la vidéo du PCF - Front de Gauche contre François Hollande

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Dans-...

13 juin 2012

Le Front de Gauche est-il d'extrême gauche?

Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, ne cesse depuis plusieurs semaines de dénoncer le "scandale de l'alliance du PS avec l'extrême gauche de Mélenchon".

Reste à savoir si le Front de Gauche doit effectivement être classé à l'extrême gauche et non à gauche. Je vous invite à lire à ce sujet dans La Croix les points de vue de l'historien Jérôme Grondeux et du politologue Laurent Bouvet. Quelques compléments.

 

Qu'est-ce que le Front de Gauche ?

Le Front de Gauche n'est pas un parti mais une coalition.

Ses deux composantes majoritaires viennent de la gauche de gouvernement :

Or, aucun historien ou politologue ne classe le PCF à l'extrême gauche. Avant son déclin, les uns et les autres distinguaient d'ailleurs au sein de la gauche de gouvernement la "gauche communiste" et la "gauche non communiste".

Ceci posé, il est vrai que trois composantes, mais minoritaires, du Front de Gauche viennent effectivement de l'extrême gauche :

 

Le PS fait-il alliance avec l'extrême gauche ?

Le PS a déjà conclu des accords locaux avec l'extrême gauche. Ce fut le cas aux élections municipales de 2008, où furent élus au premier ou au second tour quelques conseilles municipaux de Lutte Ouvrière sur des listes d'union de la gauche.

Il s'agit cependant d'exceptions : ni le NPA ni Lutte Ouvrière ne participent en règle général au système d'alliance de la gauche de gouvernement, dominé par le PS et auquel participent le Front de Gauche, Europe Écologie - Les Verts, le PRG et le MRC (cette participation n'interdisant éventuellement pas l'autonomie au premier tour). De même que le Front National ne participe pas au système d'alliance de la droite de gouvernement dominé par l'UMP. Bref, les deux premiers appartiennent à l'extrême gauche, et le second à l'extrême droite.

Il est vrai qu'avec une extrême gauche à 2%, la problématique n'est pas la même pour le PS que pour l'UMP avec une extrême droite à 18%.

 

Pourquoi l'UMP fait-il croire que le Front de Gauche est d'extrême gauche ?

Avancer l'idée qu'une alliance du PS avec le Front de Gauche serait aussi condamnable qu'une alliance de l'UMP avec le Front National peut avoir deux conséquences opposées pour la droite.

Soit en rester – comme aujourd'hui – à la condamnation morale d'une gauche qui s'allie depuis les élections législatives de 1967 (FGDS-PCF à l'époque) avec cette extrême gauche supposée.

Soit – éventuellement demain – déclarer vouloir en tirer les conséquences et, symétriquement, s'allier avec l'extrême droite.

L'avenir dira, peut-être dès les élections municipales et territoriales de 2014, si le but de cette contrevérité aura été ou non de préparer le terrain à une alliance entre la droite et l'extrême droite.

06 juin 2012

Bilan des candidatures du Front de Gauche aux élections législatives

Tableau récapitulatif des candidatures du Front de Gauche aux élections législatives (calculs personnels):

 

Parti Candidats dont
sortants
PCF  418 8
PG 102 2
GU 22 0
FASE 6 3
CA 2 0
Te Ui Faa'ui 1 0
divers gauche
8 1*
total 559  

* Jean-Pierre Brard


N.B.: chiffres susceptibles d'être affinés

17 avril 2012

Profession de foi de Philippe Poutou

http://www.cnccep.fr/les-candidats/pdf/Philippe_Poutou.pdf

Profession de foi de Nathalie Arthaud

http://www.cnccep.fr/les-candidats/pdf/Nathalie_Arthaud.pdf

Profession de foi de Jean-Luc Mélenchon

http://www.cnccep.fr/les-candidats/pdf/Jean_Luc_Melenchon...

28 mars 2012

Front contre Front: le Front de Gauche défie le Front National

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Le-Fr...

22 janvier 2012

Le thème des Français "invisibles" ou "oubliés" s'impose dans la campagne

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Le-th...