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10 juin 2013

La violence, un phénomène répandu à l’extrême droite comme à l’extrême gauche

Je vous invite à lire mon article publié dans La Croix:

http://www.la-croix.com/Actualite/France/La-violence-un-p...

 

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Bien entendu, j'ai eu le droit à des cris d'orfraie sur le mode "comment pouvez-vous renvoyer dos-à-dos extrême gauche et extrême droite?".

Quelques précisions, donc.

1. Il n'y a effectivement pas "égalité" entre extrême gauche et extrême droite puisqu'il y a malheureusement un mort d'un côté.

2. Il y a une différence de nature entre "boneheads" et AntiFa "chasseur de skins". Les premiers défendent leurs idées (même si elles ne vont certes pas toujours très loin), alors que les seconds ont pour objet d'empêcher les premiers de défendre leurs idées.
Sous réserve des conclusions définitives de l'enquête, il semble d'ailleurs que dans l'affaire Clément Méric ce soient les gauchos qui aient cherché et attendu les fachos pour en découdre (précision, tellement évidente mais malheureusement sans doute utile pour répondre par avance au premier con venu: cela ne justifie pas pour autant de tuer). Je vais même plus loin: si l'homicide involontaire était confirmé (je ne dirais plus du tout la même chose en cas d'homicide volontaire), cela signifierait que le mort aurait aussi bien pu être de l'autre côté.
Enfin, j'observe que depuis les années 1980 j'ai beaucoup plus souvent entendu parler de nervis d'extrême gauche attaquer une réunion publique du FN que de nervis d'extrême droite attaquer une réunion publique de la LCR ou du NPA (sans parler du fichage de simples militants: "fafwatch").

En ce qui concerne la violence, oui, celle-ci est donc bien autant répandue à l'extrême droite qu'à l'extrême gauche (précision pour le premier con venu: je n'ai pas écrit que TOUTE l'extrême droite était violente ou que TOUTE l'extrême gauche était violente).

3. Se pose alors une question: des idées sont-elles tellement inacceptables que la violence se justifie contre ceux qui les défendent? Telle est en creux la thèse que défend le PS Henri Weber.
Hé bien non! D'une part, parce que la justice n'a pas à "pondérer" un coup de poing ou de batte de baseball en fonction des idées politiques de l'émetteur et du destinataire. D'autre part, parce que la France est un État de droit. Une démocratie où ces idées tellement inacceptables - à commencer par le racisme (précision pour le premier con venu: y compris anti-blanc) - ne sont précisément plus des idées mais constituent des délits, réprimés par les forces de l'ordre et sanctionnés par les tribunaux.
"Réprimer", "forces de l'ordre", "sanctionner", "tribunaux": quatre méchants mots il est vrai pour les libertaires du groupe Action Antifasciste Paris - Banlieue (AFA) de feu Clément Méric. Le terme "antifa" induit d'ailleurs en erreur: comme si être "antifasciste" signifierait forcément être soi-même violent, injurier la police et vouloir l'anarchie.

 

AFA.jpg
Fuck The Police - Do Not Comply - All Cops Are Bastards (ACAB) - Anarchy (A)
Dernière campagne (25 avril 2013) du groupe Action Antifasciste Paris - Banlieue

Commentaires

Je suis d'accord avec Laurent.
Mais j'ajouterai cependant ma propre analyse. C'est justement la confusion entre les différents niveaux d'analyse possible qui entraîne les cris d'orfraie.
1) Sur le plan de la méthode et des faits sur le terrain, on peut absolument mettre sur le même plan l'action de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite : provocations et surenchères verbales via notamment les publications (autocollants, affiches), esthétique violente (drapeaux noirs et rouge, rangers, visages masqués...), bagarre du samedi soir entre groupes, descentes chez les uns et les autres, dégradations de biens... L'extrême-gauche me semble même un peu plus active et visible sur le terrain du la rue (là où je vis, les autocollants et affiches sauvages appelant à une révolution d'extrême-gauche sont légion, ceux d'extrême-droite absents).
Il est même possible, au delà des idées politiques, d'avoir une lecture sociologique ou psychologiques de l'action des extrêmes, qui les rapprochent (le même type de personnes, tombés d'un côté ou de l'autre en fonction des hasards de la vie : amitiés, influence familiale ou réaction contre, phrase entendue un jour qui fait "tilt", etc.).

2) Sur le plan des idées, la symétrie n'est pas exactement possible si on en reste à la théorie. L'extrême-gauche affiche globalement des idées théoriques (je le répète) compatibles avec la République (égalité, liberté...), ce qui n'est généralement pas le cas de l'extrême-droite. Cela ne concerne cependant pas les groupes marxistes (Marx brocardait les "libertés bourgeoises" de nos démocraties) et encore plus marxistes-léniniste (avec une vision bien précise de la "dictature du prolétariat").

3) Dans la pratique des idées, l'extrême-gauche (Lénine-Staline, Mao, Pol Pot..) a donné des résultats pas vraiment meilleurs que l'extrême-droite (Hitler, Mussolini..), ce qui réduit la portée du point 2). On peut même affirmer qu'il faisait meilleur de vivre sous certains régimes d'extrême-droite (Salazar, par exemple, le parfait catho-réac-nationaliste que la gauche adore détester) que d'extrême-gauche (les régimes communistes qui affichaient pourtant leur attachement officiel à la liberté, l'égalité, la paix, etc.).

Écrit par : Libéral européen | 11 juin 2013

@Libéral européen: je n'ai volontairement pas voulu rentrer dans le débat "Hitler vs Staline, qui est le plus méchant?". Pour en parler, il faudrait ne plus globaliser "extrême droite" vs "extrême gauche" mais détailler à l'intérieur de ces ensembles composés de courants idéologiques eux-mêmes incompatibles. Je n'ai pas le temps de le faire là, mais, globalement, pour ne citer que les trois grands méchants loups, ma hiérarchie du pire au moins pire est Hitler puis Staline puis Mussolini.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 11 juin 2013

Tiens, je viens d'aller voir le site fafwatch, que je ne connaissais pas.
Initiative intéressante et même louable lorsqu'il s'agit de prévenir de la réunion de vrais néo-nazis (type Hammerskin), pour que des maires ou des préfets puissent agir le cas échéant.
Malheureusement, ce site se discrédite par l'amalgame : il met sur le même plan une réunion Hammerskin et une réunion de catholiques (très) conservateurs, mais comprenant des membres du parti chrétien-démocrate, des députés, des gens des Semaines sociales, etc. On peut parfaitement être en désaccord avec eux, mais les traiters de fascistes ("faf"), c'est du grand n'importe quoi.

Écrit par : Libéral européen | 11 juin 2013

C'est le problème des "antifa": comme ce sont des anarchistes (ou trotskistes pour certains), ils considèrent comme fascistes y compris des socialistes qui parlent de nation, d'autorité ou d'ordre républicains.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 11 juin 2013

Bonjour ,
quelques remarques :

- vous ecrivez: "Les premiers défendent leurs idées (même si elles ne vont certes pas toujours très loin), alors que les seconds ont pour objet d'empêcher les premiers de défendre leurs idées."
Or, la creation des groupes d'antifas s'est faite dans les années 80 parceque les boneheads défendaient leurs idees mais parce qu'ils controlaient, menacaient souvent et tabassaient parfois certaines catégories de populations (punks, immigrés...) dans beaucoup d'endroits sur Paris (les Halles, en particulier).

- vous ecrivez:"Enfin, j'observe que depuis les années 1980 j'ai beaucoup plus souvent entendu parler de nervis d'extrême gauche attaquer une réunion publique du FN que de nervis d'extrême droite attaquer une réunion publique de la LCR ou du NPA (sans parler du fichage de simples militants: "fafwatch")." La precision de votre propos subjectif (statistiques??? et lesquelles?) ne peut pas entrer dans le débat, je pourrais dire : j'observe que depuis les années 1980 j'ai beaucoup plus souvent entendu parler de nervis d'extrême droite attaquer des epiceries ou restaurant orientales que que de nervis d'extrême droite attaquer une boucherie...

- vous ecrivez:""Réprimer", "forces de l'ordre", "sanctionner", "tribunaux": quatre méchants mots il est vrai pour les libertaires du groupe Action Antifasciste Paris - Banlieue (AFA) de feu Clément Méric. " La encore, ce n'est qu'un commentaire subjectif...

Donner son avis, c'est bien, mais se renseigner c'est mieux...
Bref y a du boulot.

Bien à vous

Bref y a du boulot...

Écrit par : jo lindien | 12 juin 2013

Effectivement, le mépris de ces jeunes commence à Chevènement. Leur violence ne s'exerce pas uniquement contre l'extrême-droite et vous ne présentez pas les choses ainsi dans votre article. Je ne comprends pas.

Écrit par : jard | 12 juin 2013

@jo lindien.

Sur votre premier point, sans doute avez-vous raison pour les années 1985-1989. Mais la situation n'est plus du tout la même, fort heureusement, en termes de violences politiques notamment anti-punks ou anti-immigrés (même si tout récemment on a certes vu ressurgir des violences, cette fois anti-homosexuels).

Sur vos second et troisièmes points, pardonnez-moi mais vos remarques me semblent plutôt de mauvaise foi...

Bien à vous.

P.S.: sur mon blog personnel je donne en effet parfois mon avis, différence fondamentale avec mes articles professionnels.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 12 juin 2013

Laurent de,

L'article de la croix est assez mauvais, mais le complément que vous réservez à votre blog est à vomir. Il y aurait tant à dire tant vos propos sont approximatifs, orientés voire carrément mensongers. Un petit texte qui résume, assez bien l'état d'esprit d'un grand nombre de gens à l'heure actuelle :

"Les agresseurs ont rapidement été arrêtés, les JNR, groupe néo-nazi, devraient être très rapidement dissous… Et pourtant, si les meurtriers doivent bien entendu être jugés et condamnés, cela donne l’impression que n’ont été arrêtés que les bras et pas la tête. Quoiqu’en dise Marine Le Pen, les JNR et autres néo-nazis aux crânes rasés, s’ils apparaissent de moins en moins sur les photos de famille, sont loin d’être des inconnus pour la direction du Front National. Le 1er Mai 2012 encore, des membres des JNR étaient présents à la manifestation du FN, et pas comme simples participants, mais comme garde rapprochée du millionnaire borgne et de sa fille.

La mort de Clément n’est en rien un « tragique fait divers », « une bagarre qui a mal tournée » ou l’œuvre de psychopathes dans une douce France. Cela fait des années que les violences néo-nazies, racistes et homophobes se multiplient dans bien des villes et villages de France. À Lyon, plusieurs fois, des jeunes antifascistes ont été hospitalisés suite à des agressions de l’extrême-droite (39 agressions répertoriées pour 500 jours d'ITT). En août, c’est à balles réelles que des racistes ont tiré sur des jeunes Arabes à Aigues-Mortes dans le Gard. À Marseille et à Lille, de véritables pogroms ont eu lieu contre des campements Rroms. Récemment, droite et extrême-droite manifestaient aux côtés de néo-fascistes hurlant des slogans homophobes. Et ce ne sont là que quelques exemples les plus marquants, on ne compte plus le nombre d’agressions racistes, de profanations de cimetières musulmans ou juifs, de tags nazis sur les murs de mosquées ou de synagogues, d’attaques contre des bars gays, etc.

Le racisme se banalise et cela fait des années déjà que les plus violents appels à la haine contre des êtres humains sous prétexte de leurs couleurs de peau, de leurs origines ou de leurs nationalités ne sont plus l’apanage de la seule extrême-droite. Pendant cinq longues années, depuis les plus hauts sommets de l’État, ont été déversés les plus réactionnaires discours et politiques nationalistes contre les immigrés et les Rroms. Sarkozy surfant sur les discours du FN avec la viande hallal lors des dernières élections, Copé avec son pain au chocolat et plus récemment c’est Didier Réault, conseiller municipal et général UMP de Marseille, qui lance un appel au pogrom anti-rroms sur son compte twitter, tandis que son comparse le député Guy Teissier avait déclaré que « dix Rroms c’est déjà trop ».

Et tandis que FN et UMP rivalisent dans l’ignominie raciste, Valls et le gouvernement continuent la même politique xénophobe que le précédent gouvernement. Le lendemain de la mort de Clément, ce sont des centaines d’agents de police qui ont été dépêché à Barbès pour y effectuer une des plus grande rafle de ces dernières décennies.

Les gros bras de l’extrême-droite ne tombent pas du ciel, ils ne sont pas une « folie » dans un monde rationnel, ils sont la création de cet ordre social, le produit des discours racistes et nationalistes, le produit aussi de la crise du capitalisme qui cherche des boucs-émissaires et des politiciens qui préfèrent diviser les travailleurs entre eux plutôt que de s’en prendre aux patrons et aux actionnaires. Les néo-nazis qui ont assassiné Clément ont été arrêtés et seront jugés pour leur crime. C’est une bonne chose, mais le ventre duquel sort la bête immonde de l’extrême-droite est non seulement encore fécond, mais cette fécondité est renforcée jour après jour par les capitalistes et politiciens de droite comme de gauche. Camille Boudjak – Initiative Communiste-Ouvrière"

Écrit par : chapeau lolo! | 13 juin 2013

Un autre très bon texte pour relever le niveau de caniveau de ce blog copéiste :

"Depuis le 6 juin et la mort de Clément Méric, la machine à braire s’est remise en route dans les médias. Il ne se passe pas une journée sans que dans les journaux, à la télé ou à la radio on ne dénonce les extrêmes-qui-se-rejoignent et la violence qui caractérise l’extrême gauche et l’extrême droite, renvoyées dos-à-dos. Au besoin, on convoque un sociologue à gage –comme Jean-Yves Camus dans le Figaro du 6 juin– pour apporter sa caution scientifique et expliquer que ce drame n’est pas du tout politique, qu’il est juste la conséquence malheureuse d’une culture de la violence atavique, qui fait partie du folklore commun aux nazillons et aux antifas, là aussi placés sur le même plan. Un «malheureux fait divers » (Libération du 9 juin) en somme, pour reprendre les termes d’Alexandre Gabriac, tête de gondole de la boutique concurrente des JNR, les Jeunesses Nationalistes, qui s’y connait en matière de tabassage.

Pas un jour où ces bonnes âmes ne réclament non seulement la dissolution des JNR et de Troisième Voie, mais également celle des groupes « violents » de l’autre bord, pour faire bonne mesure. On n’en sort pas : c’est toujours « 15 mn pour les Juifs, 15 mn pour Hitler ». Et quand il y a un mort, c’est la faute à l’ « extrémisme ». Clément n’est pas mort sous les coups d’un nervi fascistoide, il a été victime d’une calamité naturelle (ou culturelle), l’« extrémisme ».

Outre qu’il est lamentable de devoir rappeler en France en 2013 que l’antifascisme n’est pas un extrémisme –il fut un temps où c’était même un réflexe normal et généralement partagé–, deux petites remarques s’imposent sur cette manière mécanique et imbécile de présenter « la violence ». On ne peut en aucun cas mettre sur le même plan les attaques de l’extrême-droite et la réaction –même radicale– contre ces attaques. Les agressions racistes, les profanations de tombes, les mesures d’intimidations physiques ou verbales contre les populations immigrées, les tabassages d’homosexuels menées par le genre d’individus qui ont tué Clément sont une attaque contre la société en général. Mettre sur le même plan les actions menées contre leurs auteurs est une manière de banaliser leurs pratiques et de les présenter eux aussi, comme de potentielles victimes d’un mal dépolitisé : l’« extrémisme » et la « violence ».

Cette explication, qui relève dans le meilleur des cas de la paresse intellectuelle et, dans le pire, d’un pétainisme diffus, est la même que celle qu’on a vue à l’œuvre dans l’explication de la violence d’Etat dans certains pays d’Amérique Latine. En Argentine, la « théorie des deux démons » a tenu lieu par exemple d’explication de la dernière dictature : c’est la violence des groupes de gauche qui aurait entraîné –là encore mécaniquement– le coup d’Etat militaire et la répression sanglante qui l’a suivi (30 000 disparus quand même). Le mécanisme est le même que pour le fer-à-cheval des opineurs professionnels français : on met les victimes sur le même plan que les massacreurs, puisqu’ils seraient égaux dans leurs pratiques violentes.

Alors rappelons-le : l’agression est toujours du même côté, et heureusement qu’il reste des gens pour ne pas tolérer sans broncher qu’on se promène dans les rues avec des vêtements siglés « White Power » ou « Blood and Honour », comme c’était le cas des skins croisés par Clément et ses camarades la semaine dernière, ou qu’on accepte la présence du discours et des pratiques de l’extrême droite dans l’espace public. La complaisance de la droite, très visible lors des manifs des derniers mois a largement banalisé cette présence, ce qui appelle une réaction politique. Elle peut légitimement être radicale. http://quartierslibres.wordpress.com/ "

Écrit par : chapi chapo lolo! | 13 juin 2013

Parmi les méfaits de l'extrême-droite en France ces dernières années, on pourrait aussi noter les multiples agressions dont ont été victimes les communistes du Rhône, notamment deux saccages des locaux de la Fédération du PCF, par des individus d'extrême-droite (IDentitaires, si je me souviens bien ?).


Ceci étant dit, je voulais réagir sur le classement des "grands méchants loups" par Laurent, qui place sur le même plan Hitler, Staline et Mussolini.
J'aimerai bien qu'on m'explique pourquoi Staline en Russie et les régimes socialistes sont encore tellement appréciés par beaucoup des peuples qui ont vécu sous ces régimes s'ils étaient aussi "méchants" et pourquoi ce n'est pas le cas de Hitler en Allemagne, de Pétain en France ou de Mussolini en Italie ?
Il y a quelques semaines, le journal russe des affaires, "Kommerzant", publiait un sondage où Brejnev apparaissait comme le chef d'état plebiscité par les russes, devant d'autres "méchants" tels Staline ou Lénine, mais bien loin devant les libérateurs démocrates Gorbatchev ou Eltsine. Ce sondage confirme d'autres enquêtes et, surtout, les résultats électoraux du PCFR (le PC de la Fédération de Russie), qui ne cache pas sa nostalgie soviétique, et ses 20 % aux élections malgré les bourrages d'urnes des pro-Poutine (PCFR : premier parti d'opposition en Russie très très loin devant les libéraux pro-occidentaux). Poutine, d'ailleurs, s'appuie souvent dans ses discours sur la grandeur de la Russie soviétique.

Et on pourrait parler des excellents résultats du Centre de l'harmonie en Lettonie (avec le PSL de l'ancien secrétaire du PC letton, Alfred Rubiks, comme force principale), des 20 % du PC en Tchéquie (premier parti dans deux régions sur neuf !), des 40 % du PC moldave, des 15 % du PC d'Ukraine, et des nombreux sondages organisés par des instituts liés à l'UE qui montrent la nostalgie du "socialisme" dans des pays aussi divers que la Roumanie, la Bulgarie ou l'ex-Allemagne de l'est...

Bref ! La perception des "victimes" du socialisme est moins dramatique que celle que l'on nous en donne dans nos vieux pays capitalistes. Ou alors, ce serait le syndrôme de Stockholm ?


Pour ce qui est d'un autre "grand méchant loup", Pol Pot, faut-il rappeler qu'il a été renversé par l'intervention de l'armée du voisin communiste viétnamien (devant l'inaction complice des "grandes démocraties") et que la guérilla khmer rouge a sévi des années durant dans l'arrière-pays grâce aux soutiens indirects des Etats-Unis qui voulaient saper le gouvernement pro-viétnamien ?


Et, tant qu'à faire, pourquoi ne parle t-on pas non plus des criminels de chez nous ? Entre les crimes de la France colonialiste (en Algérie, notamment, mais aussi récemment en Libye) et les interventions militaires des Etats-Unis, depuis les millions de tonnes de bombes et d'armes de destruction massive au Viet-Nam jusqu'au million de morts irakiens suite aux deux guerres du Golfe ? De Guantanamo, Abou-Ghraïb ? Des dégâts "collatéraux" des bombardements par drônes en Afghanistan et au Pakistan ?...

N'y aurait-il que des anges à la tête de nos démocraties occidentales qui seraient absoud de morts qui ne comptent pas aux yeux de nos humanistes français ?


On ne peut pas faire de tri entre les morts.


Quoiqu'on puisse penser de Saddam Hussein ou de Mouammar Kadhafi, cela n'excuse pas la ruine qui touche désormais l'Iraq ou la Libye, pays autrefois développés et laïcs, et cela n'excuse pas non plus les centaines de milliers de morts provoqués par nos bombardements et nos armes, ni l'emploi de bombes à uranium appauvri ou d'armes à sous-munitions qui continuent de tuer en Iraq !

Où classer Georges Bush par exemple ? Entre Staline et Mussolini ? Après Pol-Pot mais avant Soeharto ?...

Tiens ! D'ailleurs... pourquoi oublie t-on Soeharto ? Il a tout de même dirigé l'Indonésie de 1966 à 1998 et fut responsable (on l'oublie !) de la mort en 1965-1966 de 500 000 à 1 000 000 de militants et sympathisants du parti communiste !...

Écrit par : Solidaire27 | 13 juin 2013

@chapeau lolo! ou @chapi chapo lolo!

1. Vous commencez par un "Laurent de": on dirait un commentaire d'extrême droite si mon prénom avait été Mohammed ou Mamadou. Avoir des préjugés et des a priori sur les (pré-)noms, voilà qui est vraiment "à vomir", pour reprendre votre expression...

2. Je n'ai pas le temps de lire en détail les textes que vous avez copiés-collés (je vire normalement ce genre de faux commentaires). Ou, plutôt, je me suis arrêté aux premières lignes parce que j'ai déjà eu l'occasion d'aborder ce dont ils parlent (sans aller forcément à l'encontre, si vous savez bien lire):
- Depuis le début j'aborde (parce que cela ma paraît évident) cette mort comme un acte politique et non un fait divers
- Il n'y a effectivement pas "égalité" entre extrême gauche et extrême droite puisqu'il y a malheureusement un mort d'un côté (bis)
- Liens FN / extrême droite radicale http://www.ipolitique.fr/archive/2013/06/11/marine-le-pen-serge-ayoub.html et http://www.ipolitique.fr/archive/2013/06/07/extreme-droite-fn.html
- Liens Esteban / TV-JNR http://www.ipolitique.fr/archive/2013/06/08/esteban-morillo-serge-ayoub.html
- Amalgames autour de la Manif Pour Tous http://www.ipolitique.fr/archive/2013/05/31/manif-pour-tous-gardes-a-vue.html et http://www.ipolitique.fr/archive/2013/04/20/abbe-taubira-chansons-homophobes.html
Bref, ces textes militants et mensongers sont bien sur la ligne AFA, pour qui le fascisme commence dès la défense de l'ordre républicain et de l'autorité de l'État, c'est-à-dire dès Chevènement voire même - pour l'ACAB - dès Alexis Corbière. Rappelons-le: ce ne sont pas des groupes anti-fascistes mais avant tout libertaires. Or, pour info, tout non libertaire n'est pas forcément un fasciste.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 13 juin 2013

@Solidaire27: vous êtes généralement mieux inspiré (grisé par les injures de votre camarade à mon encontre?). Je ne place en effet PAS sur le même plan Hitler, Staline et Mussolini, puisque j'ai établi une "hiérarchie". Par ailleurs, quand on lit une réponse il faut la lier à la question soulevée (en l'espèce par Libéral européen, c'est de fait lui qui parle de Pol Pot et non moi...).

Écrit par : Laurent de Boissieu | 13 juin 2013

@Laurent, pas grisé pour deux sous mais, effectivement, un peu emporté dans un commentaire rédigé en deux ou trois fois ! Désolé !

Je ferai mieux la prochaine fois !


Reste néanmoins sur le fonds la question des morts innombrables causées par nos démocraties et par des pays que l'on ne critique jamais, car fidèles alliés : 1 millions de morts en Irak ; milliers de civils tués "par erreur" en Afghanistan ; enlèvements, emprisonnements et tortures à Guantanamo et Abou-Ghraïb ; massacres des années 65-66 en Indonésie ; responsabilité de la France dans la tragédie rwandaise ; désastre libyen ; charniers des groupes paramilitaires d'extrême-droite en Colombie ; répression actuelle au Bahreïn ; dictatures monarchiques et islamistes du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar) finançant les mouvements terroristes islamistes ;...

Le silence sur ces morts (je parle dans les médias en général) est un message politique clair, celui d'un système qui accepte de devenir assassin et tortionnaire quand ses intérêts économiques et financiers sont en jeu, traitant avec mépris ses victimes mais qui, à l'inverse, se montre choqué par les victimes d'autres systèmes.

Hypocrisie !

Écrit par : Solidaire27 | 14 juin 2013

Bon, sauf que là ce n'est plus le sujet de mon article et que je suis globalement d'accord avec vous sur le fond (une des rares manif' à laquelle j'ai participé depuis que je suis journaliste était contre l'invasion américaine de l'Irak).

Écrit par : Laurent de Boissieu | 14 juin 2013

Difficile de répondre à toutes vos inepties, cependant :

1. il n'y pas un mort d'un côté mais un mort, une tentative de meurtre (à Lyon), plusieurs blessés graves (Lyon, Toulouse notamment) et de multiples agressions, menaces, vandalismes un peu partout de la part de l'extrême-droite radicale...

2. Réduire l'antifascisme à "l'extrême-gauche", aux "redskins" ou aux "chasseurs de skins" est pratique pour vous qui semblez aimer les étiquettes et les uniformes mais ne correspond pas à la réalité.

3. Dire "les gauchos ont cherché et attendu les fachos" c'est pour le moins orienté, non?
Vous y étiez? Avez-vous trouvé un témoignage allant dans ce sens?

4. la dernière fois qu'un local politique a été attaqué, c'était par des fafs et c'était il y a quelques mois à Lyon :
http://www.humanite.fr/politique/le-siege-du-pcf-lyon-attaque-par-des-fascistes-505215

5. Vous dites que la violence est aussi répandue d'un côté que de l'autre sans étayer vos affirmations. Quels sont vos exemples de meurtres, tentatives de meurtres et agressions diverses de la part de "l'extrême gauche"?

6. Réduire Fafwatch à un simple fichage de "militants" (sous-entendu militants politiques innocents) est un raccourci mensonger, nombre des personnes apparaissant sur les blogs de FW s'étant rendus coupables d'agressions caractérisées (Lyon, Toulouse, Besançon, Lille et j'en passe...). Le travail de fafwatch (et d'autres) est salutaire face au danger qui guette nombre d'antifascistes, gays, immigrés, etc.

7. Dire que les antifas considèrent comme fasciste tout ce qui est droite du PS ou des personnes du FG est aussi un mensonge, le profil des antifas n'étant absolument pas monolithique (que ça soit au niveau idéologique, culturel, musical, apparence...).
A ce propos, vous disiez quelque part dans ce blog que Clément aurait pu croiser son agresseur dans un concert de oi!, comme si tous les antifas écoutaient de la oi! et s'habillaient en "skins". Si vous vous étiez un minimum rencardé (si vous aviez fait votre taf en somme) vous auriez su que Clément était un fan de calypso, ska, reggae et soul, donc loin des stéréotypes que vous affectionnez tant.

Cdlt
Chapo

Écrit par : chapo | 19 juin 2013

@Chapo. Je réagis à votre commentaire même s'il ne m'est pas adressé :
2. Vous confondez l'antifascisme, attitude qui réunit des gens qui vont des tradis modérés de droite à l'extrême-gauche, et s'exprime sous des multitudes de formes (livres, articles, manifs, discussions, etc.), avec les "Antifas" des groupes qui se positionnent à l'ultra-gauche, ont choisi le combat de rue, et ont pour une part (je répète : pour une part, ce qui ne veut pas dire tous) des origines communes avec les skins (le mouvement skin s'est divisé en 2 vers 1980 en gros, etc.). L'excellent photoreportage de Yan Morvan dans le Nouvel Obs sur les débuts des skins et des antiskins (http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/photo/20130614.OBS3386/grand-ecran-skins-contre-antifas-aux-origines-de-la-guerre.html) l'illustre. Pas toujours évident de distinguer du premier coup d'oeil skins et redskins (même culture, mêmes habits, mêmes tatouages, mêmes bières, etc.).
3. Toutes les infos qu'on a actuellement indiquent que ce sont les Antifa qui ont provoqué, voire attendu, les skins. En attendant des conclusions officielles qui feront foi.
1. et 4. Peut-être. Je n'ai pas les chiffres des agressions physiques et matérielles de l'extrême-droite et de l'extrême-gauche en France ces derniers temps. Il est possible que l'extrême-droite se montre pour le moment plus offensive face à un gouvernement "de gauche". Je fais confiance en vos chiffres (?) pour celà en attendant une éventuelle étude plus complète.
7. Il peut arriver qu'on fasse des raccourcis sur les Antifa, et que, vu de l'intérieur, ils aient le sentiment d'être très divers. Mais c'est aussi le cas dans l'autre sens quand on utilise de façon interchangeable les qualificatifs d'extrême-droite, skins, fafs/fascistes, néonazis. Si on réclame une lecture avec analyse fine d'un côté, il faut aussi accepter de la faire pour l'autre.

Écrit par : Libéral européen | 19 juin 2013

- Ok, au temps pour moi sur le point 2, disons les antifas.
- Et non, le mouvement skin n'est pas 'divisé en 2' comme vous l'affirmez, c'est là aussi
beaucoup plus complexe que ça. Le mouvement est protéiforme et même un skin aurait du mal à vous résumer tout ça en quelques phrases.
- Des "antiskins", jamais vu ce terme auparavant!
Le reportage photo que vous citez montre majoritairement des gangs et supporters plus ou moins politisés des années 80 et 90, mais peu ou pas de skinheads à proprement parler.
- "Voire attendu les skins" c'est un peu approximatif pour une histoire aussi glauque, vous l'avez lu /entendu où? A moins que vous ne disposiez d'une source bien informée?
- Les fafs n'ont pas attendu le gouvernement de "gauche" pour se montrer plus virulents.
Un site qui répertorie les violences fascistes pour la seule ville de Lyon :
http://collectifvigilance69.over-blog.com/
- Vous noterez que je n'utilise pas dans mon intervention ci-dessus de termes interchangeables...

Écrit par : Chapo | 19 juin 2013

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