Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11 mai 2022

Jean-Luc Mélenchon est-il d'extrême gauche?

Devant les candidats de la majorité présidentielle aux élections législatives, réunis mardi 10 mai à Aubervilliers, Emmanuel Macron a prioritairement ciblé Jean-Luc Mélenchon en le qualifiant d'"extrême gauche". Ce qualificatif permet de lui accoler une étiquette réputée négative (l'extrémisme) et d'agiter un chiffon rouge destiné à réunir au centre les franges non encore ralliées de la droite et de la gauche modérées. Est-il pour autant exact?

Tout dépend de la définition que l'on donne aux mots "extrême gauche", "gauche", "centre", "droite" et "extrême droite". Ces catégories permettent d'abord d'analyser les résultats électoraux. À cet aune, La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon n’appartient pas au bloc électoral d’extrême gauche (Lutte Ouvrière, NPA...) mais à celui de gauche, au sein duquel il ambitionne de remplacer le PS comme parti dominant.

Mais il est aussi possible de donner à l'extrême gauche une définition idéologique. Le président de la République a ainsi avancé "la décroissance" et "le communautarisme". Or, ces notions ne figurent pas dans le programme de Jean-Luc Mélenchon. Il y a cinq ans, Emmanuel Macron avait préféré évoquer "des propositions extraordinairement radicales sur la fiscalité et sur le plan de la propriété".

C'est un fait: le projet de La France insoumise est ouvertement redistributif (retour à un impôt sur le revenu davantage progressif, restauration de impôt de solidarité sur la fortune...) et dirigiste (nationalisations, planification écologique...). Ce qui, aujourd'hui, apparaît en effet d'extrême gauche par rapport à l’orientation économique dominante (néolibérale), hors contexte exceptionnel de crise sanitaire. Mais ce qui, hier, pouvait apparaître comme simplement de gauche, voire comme une vision consensuelle si on remonte au programme du Conseil national de la Résistance en 1944, alors soutenu par les démocrates-chrétiens et les gaullistes.