Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05 février 2009

Démissions et exclusions se multiplient au FN

soral.jpgRien ne va plus au Front National. La préparation des élections européennes donne lieu à une vague de départs sans précédent depuis la scission de Bruno Mégret et de ses fidèles, il y a dix ans. Dernier en date, le 1er février : l'essayiste Alain Soral, membre du comité central du FN depuis 2007 et candidat malheureux à la tête de liste dans la circonscription européenne d'Île-de-France.

Ces défections se placent dans le contexte particulier d'élections très symboliques pour le FN. C'est en effet à l'occasion d'élections européennes, celles de 1984, que Jean-Marie Le Pen obtint son premier score à deux chiffres à l'échelon national. Ni la scission de Bruno Mégret en 1999 ni le découpage en huit circonscriptions européennes en 2004 n'ont, depuis, empêché l'extrême droite d'envoyer des représentants au Parlement européen. Mais, cette année, au regard des résultats de la dernière présidentielle, et compte tenu que la France va perdre six sièges au Parlement européen, les places éligibles se comptent sur les doigts d'une main. Le FN a d'ores et déjà investi ses têtes de listes dans les cinq circonscriptions où il avait obtenu des élus en 2004 : Île-de-France (Jean-Michel Dubois, proche du couple Le Pen), Sud-Est (Jean-Marie Le Pen), Nord-Ouest (Marine Le Pen, élue en 2004 en Île-de-France), Sud-Ouest (Louis Aliot) et Est (Bruno Gollnisch). Écartant d'emblée de la première place deux parlementaires européens sortants qui envisagent, du coup, de présenter leurs propres listes dissidentes.

Dans le Sud-Ouest, tout d'abord, Jean-Claude Martinez, parlementaire européen depuis 1989, a été écarté au profit de Louis Aliot, secrétaire général du FN proche de Marine Le Pen. Dans le Nord-Ouest, ensuite, les deux élus sortants sont entrés en dissidence contre le parachutage de Marine Le Pen. D'une part, Fernand Le Rachinel, actuellement en procès avec le parti dont il était l'imprimeur attitré. L'intéressé réclame en effet 6,7 millions d'euros au FN, tandis que ce dernier l'accuse d'avoir "surfacturé" ses prestations. L'enjeu financier est important pour le parti, qui, depuis les dernières législatives, a vu son financement public diminuer, se trouvant même contraint de déménager l'année dernière son siège. D'autre part, et surtout, Carl Lang. Toutes proportions gardées, la dissidence de Carl Lang, ancien secrétaire général du FN, n'est pas sans rappeler celle de Bruno Mégret en 1998-1999. Carl Lang a effectivement rallié de nombreux élus à sa candidature aux européennes : 12 conseillers régionaux FN sur 16 dans le Nord-Pas-de-Calais, 4 sur 5 en Basse-Normandie et 4 sur 8 en Picardie.

Derrière cette lutte des places se profilent également des divergences idéologiques. Héritiers politiques de l'ancien secrétaire général Jean-Pierre Stirbois, décédé en 1988, Carl Lang et Christian Baeckeroot (président de son comité de soutien) entendent bien fédérer autour d'eux les "durs" qui contestent depuis des années la stratégie de "dédiabolisation" défendue par Marine Le Pen. Ils ont d'ores et déjà reçu le soutien de groupuscules issus de scissions du FN ou de l'éclatement du Mouvement national républicain de Bruno Mégret. Et ils espèrent, maintenant, opérer la jonction avec les 5 élus (sur 15) qui ont quitté, le 27 janvier, le groupe FN au conseil régional d'Île-de-France : Martine Lehideux (adhérente depuis sa création), Martial Bild (proche de Bruno Gollnisch), Myriam Baeckeroot (épouse de Christian Baeckeroot), Michel Bayvet et Michel de Rostolan.

À l'opposé, Jean-Claude Martinez, jusque-là rival de Marine Le Pen et Bruno Gollnisch pour succéder à Jean-Marie Le Pen, milite en faveur de l'élaboration d'une "nouvelle idéologie" en rupture avec les fondamentaux d'extrême droite (l'"alternationalisme", en référence à l'altermondialisme). Tout comme Alain Soral, issu de l'extrême gauche et fondateur du mouvement Égalité & Réconciliation, qui a inspiré les discours, très critiqués en interne, prononcés par Jean-Marie Le Pen à Valmy (2006) et à Argenteuil (2007).

Coupant le FN de ceux qui ne voulaient rien changer comme de ceux qui voulaient tout changer, Jean-Marie Le Pen donne un peu plus de place à sa fille pour sa succession. Les uns et les autres se retrouvant dans une même dénonciation de la "bande à Marine". À moins que, dans la tempête, le vieux capitaine ne décide finalement de ne pas lâcher la barre.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 04/02/2009

13 mars 2008

Les villes où l'extrême gauche ou l'extrême droite participent au second tour des élections municipales

1600174082.gif

 

L'extrême gauche sera présente au second tour dans deux villes de plus de 30 000 habitants (et dix communes de plus de 3 500 habitants) :

- Clermont-Ferrand (quadrangulaire LCR-Altermondialistes, PS-PCF-MRC-PRG-Verts-LO, MoDem, UMP-NC)

 - Palaiseau (triangulaire Altermondialistes-LCR-PCF, PS-Verts-PRG, UMP-NC)

 

L'extrême droite sera présente au second tour dans six villes de plus de 30 000 habitants (et treize communes de plus de 3 500 habitants) :

- Marseille : 7e secteur (triangulaire PS, UMP, FN)

- Perpignan (triangulaire PS+diver gauche+MoDem, UMP, FN)

- Mulhouse (triangulaire PS, GM-UMP, FN)

- Romans-sur-Isère (quadrangulaire PS, MoDem, UMP, FN)

- Villeneuve-Saint-Georges (triangulaire PCF+PS, UMP, FN)

- Versailles (triangulaire PS, divers droite, divers extrême droite)

N.B.: à Calais, la liste FN s'est retirée contre l'avis du FN national

10 mars 2008

Le FN sur la pente du déclin électoral

Le bilan du premier tour

1/4 : Le Front National FN

2122660366.gif

Le premier tour des élections municipales a confirmé le déclin électoral du FN. Le parti d'extrême droite n'est en effet en mesure de se maintenir que dans cinq municipalités de plus de 30 000 habitants : Calais (12,35%), Perpignan (12,29%), Romans-sur-Isère (11,41%), Villeneuve-Saint-Georges (11,39%) et Mulhouse (10,31%). Auxquelles s'ajoute le 7e secteur de Marseille (11,80%).

Mais la plus grande déconvenue du FN vient d'Hénin-Beaumont (25 000 habitants), où la liste de Steeve Briois, sur laquelle figure Marine Le Pen, n'arrive qu'en deuxième position (28,53%) derrière celles du maire sortant, Gérard Dalongeville (43,09%, divers gauche soutenu par le PS, le MRC, le PRG et le PCF).

06 mars 2008

FN : reconquérir son électorat perdu

Les enjeux du scrutin, parti par parti

1/8 : Le Front National FN

2122660366.gif

L'élection présidentielle de 2002 restera sans doute l'apothéose électorale du FN sous la présidence de Jean-Marie Le Pen. Depuis, de scrutins en scrutins le parti principal d'extrême droite perd du terrain. En 1995, le FN avait conquis les villes de Toulon (Var), Orange (Vaucluse) et Marignane (Bouches-du-Rhône). Auxquelles était venu s'ajouter en 1997 Vitrolles (Bouches-du-Rhône), à l'occasion d'une élection municipale partielle. En 2001, l'extrême droite avait conservé trois villes : une pour le FN (Orange) et deux pour le MNR de Bruno Mégret (Marignane, Vitrolles). Toutes perdues en cours de mandat. Vitrolles est en effet passée à gauche après l'annulation de l'élection municipale. Tandis que le maire d'Orange (Jacques Bompard) a rallié le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et que celui de Marignane (Daniel Simonpieri) s'est apparenté à l'UMP, qui le soutient dorénavant aux municipales. Dans ces deux villes, le FN n'a même pas été en mesure, cette année, de présenter une liste. Même chose à Dreux (Eure-et-Loir), ville qui symbolise l'émergence du FN en 1983.

Confronté, à des "problèmes financiers", le FN a en outre rendu des "arbitrages financiers" qui l'ont contraint à renoncer à des listes pourtant déjà bouclées là "où le risque financier, au regard des résultats de 2001, est trop grand". Autre obstacle : la loi sur la parité, qui oblige à trouver autant de candidates que de candidats. Le FN, allié ci ou là avec le MNR ou avec le Parti populiste (scission du MNR), concentre donc ses forces dans quelques villes : Marseille, Perpignan avec le secrétaire général du FN Louis Aliot, Hénin-Beaumont où Marine Le Pen figure sur la liste, Noyon (Oise), Cluses (Haute-Savoie), etc. Pour l'extrême droite, l'objectif est de reconquérir l'électorat capté par Nicolas Sarkozy lors de la dernière élection présidentielle. Reste à savoir si c'est le bulletin de vote FN que les déçus du président de la République brandiront en signe de protestation.

07 mai 2007

Les électeurs de Le Pen ont voté Sarkozy

Excellent report des voix de Jean-Marie Le Pen vers Nicolas Sarkozy, le meilleur de l'extrême droite vers la droite depuis 1988 :

les reports de voix en 2007

les reports de voix en 1995

les reports de voix en 1988