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03 mars 2007

José Bové, candidature politiquement modifiée

medium_resize.jpgLe candidat altermondialiste est à la croisée du "non de gauche européen et antilibéral", de la "gauche mouvementiste" et des écologistes.

 

« Je veux être utile pour refonder l’espoir d’une alternative à gauche », plaide José Bové dans Candidat rebelle (Hachette, 182 pages, 13 €). L’originalité de la candidature du cofondateur de la Confédération paysanne est double. D’une part, elle n’est pas l’émanation d’un parti politique. D’autre part, comme le montrent les propositions qui figurent dans le livre présenté jeudi, elle se situe à la croisée de plusieurs mouvances politiques.

Souhaitant profiter de la dynamique créée par le « non de gauche » lors de la campagne référendaire, José Bové avance ainsi l’idée de « retirer la signature de la France du projet de traité constitutionnel européen » et de convoquer une « assemblée constituante européenne ».

« Antilibéral », il veut en outre fixer « des normes minimales régulièrement réévaluées vers le haut » afin de mettre fin à « la mise en concurrence sans harmonisation fiscale ou sociale entre les systèmes nationaux ». Autre proposition : « remettre en cause le statut d’indépendance de la Banque centrale européenne », qui serait « placée sous contrôle parlementaire », et « transformer ses missions ». À l’échelon mondial ensuite, le candidat altermondialiste dénonce le « démantèlement programmé de services publics » à travers l’Accord général sur le commerce des services (AGCS). « Il faut défendre clairement l’idée d’un doit de veto de la France sur tout accord qui entérinerait la déréglementation des services publics », insiste-t-il.

Sur le plan intérieur français, José Bové place sa candidature dans la lignée de la « gauche mouvementiste » en réclamant « un logement et des papiers pour tous » : « création d’un service public du logement » afin de rendre effectif le droit au logement opposable, application de l’ordonnance de 1945 sur les réquisitions, mise sous tutelle de l’État des collectivités locales qui n’appliquent pas la loi SRU, régularisation des immigrés clandestins... Le candidat fait par ailleurs siennes les idées de « VIe République » et de « jurys citoyens ».

Enfin, comme la majorité des écologistes, José Bové plaide en faveur d’un « moratoire sur la construction de tout nouveau réacteur, dont l’EPR ». Promettant, s’il est élu, un référendum sur une « sortie progressive du nucléaire ». En ce qui concerne le nucléaire militaire, l’homme affirme que « c’est une question éthique : il faut aller vers l’élimination de toutes les armes nucléaires dans le monde ». Toujours dans le chapitre écologique, le « faucheur volontaire » propose, sans surprise, « un moratoire sur les OGM ».

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 02/03/2007