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30 août 2011

Dominique de Villepin ambitionne de "recommencer la France"

Un livre de Dominique de Villepin n'est jamais un livre politique comme les autres. Il faut d'abord apprivoiser son style, emphatique et lyrique, afin d'en dégager "la substantifique moelle", détacher le concret du romanesque.

Le fil rouge de Notre vieux pays (Plon, 225 pages, 17 €) - titre issu de l'expression gaullienne "notre cher et vieux pays" - est sa proposition phare d'un "revenu citoyen", indépendant du travail et avec service civique en contrepartie. À la lecture, sa véritable signification se révèle en effet: celle d'une proposition davantage politique qu'économique et sociale.

Il s'agit tout d'abord d'une condition d'accès à la citoyenneté, l'auteur répétant à satiété la formule du révolutionnaire franco-américain Thomas Paine: "Sans revenu, point de citoyen". Car le président du parti "République solidaire" l'affirme haut et fort: "Les Français n'ont jamais été citoyens". Et ils ne pourront le devenir qu'en adoptant sa proposition, permettant ainsi de "terminer la Révolution française".

Il s'agit ensuite de redonner sa première place au "sentiment commun d'appartenance à la nation", dénié aussi bien par un "repli communautaire" que par une mondialisation qui "aplanit les différences politiques au profit des seules différences sociales", à travers l'émergence d’un "esprit de clan, en haut comme en bas de la société". Retrouver, grâce à un revenu universel réservé aux seuls citoyens français, "le sentiment d’une différence légitime - c'est-à-dire fondée sur la capacité politique - entre le fait d'être étranger et le fait d'être français" permettrait alors de réaliser le "rassemblement des Français", y compris ces "enfants de l’immigration, français et insidieusement présentés comme étrangers".

"Nous en sommes à nouveau à un point - j'assume l'expression - où le pronostic vital de la nation est engagé", s'alarme l'ancien premier ministre chiraquien. Il y a donc urgence et la tâche est immense car il s'agit rien de moins que de "recommencer la France". Reste à savoir si celui qui sera fixé en appel sur son sort le 14 septembre dans l'affaire Clearstream tentera, cette fois, de passer de l'incantation à la réalisation en déclarant sa candidature à l'élection présidentielle. Et ce, quel que soit le nombre de ses soutiens, puisque Dominique de Villepin dit assumer "un combat au risque de la solitude".

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 30 août 2011

31 mai 2011

Dominique de Villepin prépare son retour sur la scène politique

Dominique de Villepin prépare son retour sur la scène politique:

http://www.republiquesolidaire.fr/8359-dominique-de-ville...

 

Laurent de Boissieu

La Croix, 31/05/2011

14 avril 2011

Dominique de Villepin est-il pour la préférence nationale?

J'ai assisté ce matin à la présentation par Dominique de Villepin de son projet "pour une société de dignité" (article demain dans La Croix).

Une interrogation mérite toutefois d'être soulevée. La proposition phare de l'ancien premier ministre chiraquien est l'instauration d'un "revenu citoyen de 850€ pour les personnes sans ressources et dégressif pour les personnes aux revenus inférieurs à 1.500€", qui se substituerait aux allocations sociales existantes (revenu de solidarité active, allocation de solidarité spécifique, prime pour l'emploi, allocation de solidarité aux personnes âgées, allocation personnalisée d'autonomie, allocation de rentrée scolaire, etc.).

Or, ce "revenu citoyen" serait réservé aux "citoyens français majeurs". Ce qui signifie que les étrangers en situation régulière, qui perçoivent actuellement les allocations sociales, s'en trouveraient de fait exclus à travers une sorte de "préférence nationale" non assumée.

À moins que des droits sociaux équivalents ne fassent partie du "titre de séjour unique et progressif comportant des devoirs et des droits". Mais, pour l'instant, le projet villepiniste ne le dit pas.

 

[Ajout du 19 avril: les allocations sociales seraient conservées pour les étrangers ainsi que pour les Français qui refuseraient la contrepartie du revenu citoyen, à savoir "l'engagement moral de poursuivre une activité: travail, formation, bénévolat associatif, engagement politique ou syndical, création artistique"]