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24 juin 2011

L'Alliance républicaine, écologiste et sociale

logo france-politique.fr

Lancement dimanche 26 juin, à Épinay-sur-Seine, de L'Alliance républicaine, écologiste et sociale de Jean-Louis Borloo (Parti Radical), Hervé Morin (Nouveau Centre) et Jean-Marie Bockel (La Gauche Moderne).

 

-> Les recompositions de la droite française 1978-2011

http://www.france-politique.fr/histoire-des-droites-en-fr...

 

-> L'Alliance, une deuxième droite (La Croix, 18-19/06/2011)

http://www.france-politique.fr/blog/lacroix2011061819.pdf

06 mai 2011

Tout ce que vous voulez savoir (ou pas) sur la confédération des centres sans oser le demander

Une motion approuvant "l'adhésion du Nouveau Centre, membre fondateur, à la confédération des centres" devrait être approuvée ce samedi à l'occasion d'un conseil national du parti présidé par Hervé Morin. Explications sur cette confédération.

 

1) Qui?

Les partis politiques fondateurs pressentis sont:

  • le Nouveau centre (Hervé Morin, ex-UDF).
  • le Parti radical (Jean-Louis Borloo, ex-UDF, ex-UMP), qui se prononcera les 14-15 mai parallèlement à la rupture de son contrat d'association avec l'UMP.
  • la Gauche moderne (Jean-Marie Bockel, ex-PS), qui se prononcera le 28 mai.
  • peut-être l'Alliance centriste (Jean Arthuis, ex-UDF, ex-MoDem), qui se prononcera le 2 juillet.
  • sans doute Alternative libérale.

La nouvelle structure aura trois catégories de membres:

  • partis politiques (Nouveau centre, Parti radical, Gauche moderne...).
  • clubs politiques associés (Convention démocrate d'Hervé de Charette, Jeunes centristes...).
  • adhérents directs (personnes physiques n'appartenant à aucun autre parti politique).

Autre particularité: la double appartenance avec un parti non membre de la confédération (UMP, MoDem, Parti radical de gauche...) sera individuellement autorisée pour des "membres associés" (personnes physiques), à titre transitoire, jusqu'au 31 décembre 2012. Reste que cette disposition ne sert à rien tant que lesdits partis n'autorisent pas eux-mêmes la double appartenance avec la confédération, ce qu'ils n'auront aucun intérêt à faire... (il existe un précédent avec le RPF de Charles de Gaulle).

 

2) Quoi?

Il s'agit de créer une confédération de centre-droit, sur le modèle de l'UDF en 1978.

La motion soumise aux adhérents du Nouveau centre explique toutefois que "la transformation de cette structure confédérale en un parti unifié constitue l'objectif ultime qui pourrait intervenir au lendemain des élections législatives de 2012". Même si chacun sait que le Parti radical, créé en 1901 et doyen des partis politiques français, n'acceptera jamais de disparaître par fusion. Ce qui ne l'a certes pas empêché de participer successivement à l'UDF (1978) puis à l'UMP (2002).

Quoi qu'il en soit, le moment de vérité interviendra aux élections législatives de 2012: si la nouvelle structure souhaite être financièrement autonome (financement public), elle devra impérativement présenter des candidats sous sa propre étiquette.

 

3) Où?

La confédération se proclame au centre mais est en réalité positionnée au centre-droit, c'est-à-dire à droite. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'Alliance centriste pourrait finalement ne pas y adhérer, Jean Arthuis oscillant entre le centre (François Bayrou, dans l'opposition) et le centre-droit (Hervé Morin, dans la majorité). L'objectif est donc de revenir, comme autrefois avec le RPR et l'UDF, à deux partis à droite, sans que le rapport de force entre eux soit trop inégal (comme c'est actuellement le cas entre le Nouveau centre et l'UMP...).

 

4) Quel candidat à l'élection présidentielle de 2012?

Le choix du "candidat commun" de la confédération à l'élection présidentielle sera tranché "à l'automne" entre Hervé Morin et Jean-Louis Borloo (Jean Arthuis aurait souhaité la mise en place d'une primaire allant jusqu'à François Bayrou). Si dans les sondages d'intentions de vote le second distance largement le premier, le président du Nouveau centre est le plus avancé dans sa candidature et, surtout, apparemment davantage déterminé à aller jusqu'au bout, quoi qu'il arrive.

Encore faut-il que ce candidat - les deux hommes n'ont quitté le gouvernement Fillon qu'en novembre dernier - apparaisse comme un second choix crédible et alternatif à droite. D'où la stratégie de démarcation d'Hervé Morin, qui publie la semaine prochaine un réquisitoire contre l'exercice du pouvoir "brutal, outré et parfois indécent" de Nicolas Sarkozy (Arrêtez de mépriser les Français!, Flammarion).

 

5) Un groupe parlementaire unique?

Prolonger la création de la confédération de centre-droit par la formation d'un groupe commun à l'Assemblée nationale serait logique. Ce groupe pourrait atteindre au moins 45 députés (23 du Nouveau centre, 20 du Parti radical, 2 de l'Alliance centriste), contre 293 pour le groupe UMP. Sa création se heurte cependant à deux obstacles:

  • afin de bénéficier en cours de sesssion des droits spécifiques dont dispose le groupe Nouveau centre en tant que "groupe minoritaire", cette création ne peut se faire que par un changement de dénomination de celui-ci.
  • les députés membres du Parti radical ne sont pas tous disposés à quitter non seulement le parti UMP mais également le groupe parlementaire UMP.

Le Parti radical avance une autre raison: la fidélité au contrat de législature 2007-2012. Or, il s'agit d'un faux prétexte puisqu'il ne s'agirait pas de quitter la majorité de droite à laquelle le Nouveau centre se rattache bien entendu également.

 

6) Quelle dénomination?

Le nom de la confédération n'est pas encore tranché. D'un côté, le Nouveau centre évoque pour l'instant une "confédération des centres" ou une "alternative centriste" (circulerait également le nom "Pour une France juste et solidaire"... reprise du slogan du PS pour le 1er Mai!). De l'autre, le Parti radical parle d'"Alliance républicaine, écologiste et sociale" (ARES). Si les ex-UDF-CDS du Nouveau centre sont attachés au mot "centre" (même s'ils étaient en réalité à droite: centre-droit), Jean-Louis Borloo ne souhaite pas utiliser un mot qui risquerait de rebuter des gaullistes sociaux. Un compromis pourrait toutefois intervenir autour du nom "Alternative républicaine, écologiste et sociale" (ARES).