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24 novembre 2008

Les convictions d'abord !

marianne.jpgLes courants minoritaires dans un parti se sont tous posés un jour la question. Faut-il rester en attendant d'être en situation de changer son parti de l'intérieur, quitte en attendant à cautionner une ligne politique opposée à ses convictions profondes. Ou faut-il prendre acte de son impossibilité à devenir majoritaire et, du coup, rompre pour partir créer sa propre organisation partisane. Tel est le choix opéré récemment à droite par Nicolas Dupont-Aignan, ex-UMP, et à gauche par Jean-Luc Mélenchon, ex-PS.

L'un et l'autre étaient sans doute las de jouer le rôle de l'éternel minoritaire de service.

À deux reprises, Nicolas Dupont-Aignan s'est en effet présenté à la présidence de l'UMP. En 2002 face à Alain Juppé (15%) puis en 2004 face à Nicolas Sarkozy (9%). Dimanche, il a officiellement transformé son club Debout la République - créé en 1999 au sein du RPR - en véritable parti politique.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, depuis vingt ans il a été de tous les courants à la gauche du PS : Nouvelle École Socialiste (1988), Gauche Socialiste (1991), Nouveau Monde (2002), Trait d'Union (2005), Un Monde d'Avance (2008). "Ça suffit comme ça", estime-t-il aujourd'hui en créant le Parti de Gauche.

Les socialistes républicains du PS comme les gaullistes nationaux-républicains du RPR ont pourtant bel et bien été à un moment à la tête de leur formation respective. Pour rien. Henri Emmanuelli a ainsi été premier secrétaire du PS entre 1994 et 1995, mais sur la base d'une motion hétéroclite sans odeur, sans saveur et sans couleur. Philippe Séguin a été président du RPR de 1997 à 1999, mais dans le contexte d'une alliance idéologiquement contre-nature avec les balladuro-sarkozystes. Bref, ni l'un ni l'autre n'ont pu enrayer la dérive libérale commune aux deux partis qu'ils ont respectivement dirigés.

D'aucuns raillent aujourd'hui la démarche de Jean-Luc Mélenchon et de Nicolas Dupont-Aignan. Personnellement, je préfère plutôt saluer leur courage. Les précédents, de Michel Jobert à Jean-Pierre Chevènement, ainsi que le mode de financement de la vie politique française (figée entre deux élections législatives), incitaient effectivement plus à fermer sa gueule et mettre son drapeau dans sa poche qu'à démissionner pour porter haut et fort ses convictions.