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26 août 2009

journal de référence

Cela me taraude parfois, mais je me suis jusque-là toujours interdit de critiquer mes confrères. Qu'il me soit permis toutefois une entorse à cette règle. Il s'agit du quotidien Le Monde. The journal de référence...

Or, dans un très bon dossier sur le PS, figure une infographie présentant notamment "les élections régionales depuis 1992". La carte de la couleur politique des présidents de conseils régionaux (à moins qu'il ne s'agisse d'autre chose ?) est plutôt étrange...

À l'issue du scrutin régional de 1992, les différentes composantes de l'UDF avaient en effet 13 présidences en métropole et le RPR 6 (aucun divers droite). Or dans Le Monde il est mystérieusement indiqué 16 RPR, 3 UDF et un divers droite (en Pays de la Loire, d'Olivier Guichard !). Il semble malheureusement loin le temps où je dévorais les si précis et détaillés "dossiers et documents" publiés par Le Monde après les élections...

19 novembre 2008

La "diversité" à la télévision

Quelques chiffres pour faire réfléchir... et ne pas dire (ou écrire) n'importe quoi :

 

"minorités visibles" en France (1) 9,5%
présentateurs et animateurs "non blancs" (2) 7%

différence

- 2,5 pts

 

"minorités visibles" en France (1) 9,5%
  avec pub hors pub
"non blancs" vues à la télé (2) 14% 18%

différence

+ 4,5 pts + 8,5 pts

 

femmes en France 52%
  avec pub hors pub
femmes vues à la télé (2) 37% 33%

différence

- 15 pts - 19 pts

 

ouvriers en France 23%
ouvriers vus à la télé (2) 2%

différence

- 21 pts

 

"minorités visibles" en France (1) 9,5%
"non blancs" dans les fictions françaises  (2) 11%

différence

+ 1,5 pt

 

"noirs" en France (1) 3,2%
"noirs" dans les fictions françaises  (2) 7%

différence

+ 3,8 pts

 

"noirs" aux États-Unis 12,5%
"noirs" dans les fictions américaines (2) 12%

différence

- 0,5 pt

 

(1) enquête TNS Sofres pour le CRAN (12 500 personnes interrogées en treize enquêtes dédiées), 31/01/2007
(2) étude du Conseil supérieur de l'audiovisuel, 12/11/2008 

 

N.B.: un tel comptage racial me donne la nausée, mais c'est malheureusement vers quoi nous conduit la pensée unique racialiste qui est en train de s'imposer...

18 novembre 2008

Appeler un racialiste un racialiste

racialisme.jpgUne amie (merci Anne !) m'a signalé un article du quotidien Le Monde qui m'avait échappé. Il s'agit plus exactement de la chronique de la médiatrice publiée ce week-end. "L'élection de Barack Obama a un avantage annexe, appréciable pour les médiateurs : on peut enfin écrire 'noir' (...) sans recevoir une volée de messages criant au racisme", écrit Véronique Maurus. "C'est nouveau: jusque-là, mentionner la couleur de la peau, les racines ethniques ou religieuses d'une personne était tabou", poursuit-elle en dénonçant dans son papier le "politiquement correct".

Il ne s'agit pourtant pas forcément de "tabou" ou de soumission au "politiquement correct". Je cite encore Véronique Maurus: "Rien dans les chartes de déontologie n'interdit de préciser la couleur de peau, l'origine ethnique, la religion ou l'orientation sexuelle d'une personne, à condition que ces détails soient pertinents dans le contexte - ou que l'intéressé s'en prévale".

Or, justement, autant dans le contexte de la société racialiste américaine préciser la couleur de la peau peut être sociologiquement pertinent, autant le faire dans le contexte de la société française relève d'un parti pris déterminé (lire par exemple dans Le Monde: "La diversité ethnique s'impose lentement sur les écrans français", 22/09/2008). Il s'agit plus précisément d'un parti pris racialiste (qui, contrairement au racisme, n'établit pas de hiérarchie raciale).

Or, jusque-là, en France, un tel parti pris était marginalement cantonné à l'extrême droite. Le courant racialiste (ou "racisme différentialiste" selon Pierre-André Taguieff) dit Nouvelle Droite - qui a depuis longtemps réorienté son combat du champ politique vers le champ culturel ("métapolitique" inspirée du communiste italien Antonio Gramsci) - est donc en passe de remporter une victoire sémantique (sans d'ailleurs que ce courant y soit pour quelque chose). "Qui commence à parler comme nous finira peut-être par penser comme nous", se félicite ainsi Fabrice Robert, animateur du groupuscule d'extrême droite Les Identitaires, dans le dernier numéro de l'hebdomadaire Minute. Il ne s'agit alors plus de considérer la couleur de peau comme un élément de description d'une personne (qui ne doit alors pas être davantage tabou que la couleur des yeux ou des cheveux, la taille, la corpulence etc.) mais comme une composante de son identité.

"Cette approche décomplexée (de fraîche date il est vrai) n'a pas encore gagné la France", déplore Véronique Maurus en expliquant que de nombreux lecteurs "se sont plaints du racisme sous-jacent de nos articles".

S'il s'agit en réalité de racialisme et non de racisme, félicitons-nous plutôt de la saine et républicaine réaction de ces lecteurs: tout n'est semble-t-il pas encore perdu pour la citoyenneté une et indivisible!

19 février 2008

"Vivre libre ou mourir"

0d97c28cff18ca173b6a095a6292e0e0.jpgQuel bonheur de regarder un documentaire comme celui de Christophe Nick, hier soir, sur France 2, consacré à la Résistance ! Images, commentaires, émotion : rien à ajouter, rien à enlever. Après "Vivre libre ou mourir", j'attends avec impatience la seconde partie ("Quand il fallait sauver les juifs"), ce soir.

 

Une idée. Plutôt que de confier à des enfants en fin de primaire la mémoire d'une enfant juif déporté, pourquoi ne pas plutôt visionner aux jeunes adolescents, en début de secondaire, de tels documentaires. Faire appel à l'émotion, certes, mais aussi à la raison, à la vision historique. C'est comme pour Guy Môquet : une bonne idée (devoir de mémoire de la nation, appropriation par les jeunes générations de l'histoire nationale) mais une réalisation à mon sens mauvaise.

 

Une remarque. Voilà une belle illustration de ce que peut et doit être un service public de - très grande - qualité. Je suis, à ce propos, et depuis longtemps, favorable à l'interdiction de toute publicité dans le service public de l'audiovisuel. À condition, bien entendu, que des ressources suffisantes compensent les recettes publicitaires. Et je trouve tout à fait légitime, pour cela, de taxer les chaînes privées.

 

P.S.: je n'ai malheureusement pas pu voir la seconde partie du documentaire ...j'espère qu'il sera prochainement disponible en dvd !