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27 mars 2008

Cachez cette rigueur que je ne saurais voir

994160236.jpgUn débat sur la situation économique, sociale et financière est organisé ce matin à l'Assemblée Nationale à l'initiative des députés PS. La gauche va accuser la droite de préparer un plan de rigueur, tandis que la droite va répondre que ce n'est pas vrai...

Encore un débat en trompe l'oeil !

Car le plan de rigueur est, en réalité, déjà en place. François Fillon l'a réaffirmé au lendemain des élections municipales et cantonales, dans une lettre qu'il a adressé à l'ensemble de ses ministres : la révision générale des politiques publiques qu'il a initiée vise un "retour à l'équilibre des finances publiques au plus tard en 2012 et une diminution par deux du rythme de progression des dépenses publiques", qui passe notamment par le non-remplacement à partir de 2009 d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Qu'est-ce que cela, si ce n'est, déjà, un plan de rigueur qui ne dit pas son nom ?

De toute façon - malgré les promesses de Jacques Chirac en 1995, celles de Lionel Jospin en 1997 puis celles de Nicolas Sarkozy en 2007 - la France en particulier et l'ensemble des États européens participant à la zone euro en général connaissent la rigueur depuis le début de l'intégration monétaire européenne. Hier, la rigueur était inhérente à la convergence des politiques monétaires européennes (Système monétaire européen puis marche forcée vers l'euro). Aujourd'hui, elle l'est du monétarisme fondateur de la Banque centrale européenne.

Pour en sortir, il n'y a que deux solutions. Soit quitter la zone euro et revenir au franc avec une Banque centrale française dépendante du pouvoir politique. Soit construire un véritable pouvoir politique européen auquel on soumet la Banque centrale européenne (et, à condition, certes, que ledit pouvoir rompe avec l'idéologie monétariste). Mais tout le monde sait bien que jamais, au moins pour des raisons historiques, certains de nos partenaires européens, à commencer par l'Allemagne, ne l'accepteront...

Alors, que le PS quitte ce théâtre d'ombres et tienne une position cohérente ! Soit il ne remet pas en cause l'actuelle construction européenne et, dans ce cas, doit assumer (comme la droite devrait également le faire) une politique de rigueur (à l'exemple de François Mitterrand en 1983). Soit il remet en cause la rigueur et doit aussi, dans ce cas, remettre en cause ce qui constitue une de ses sources. On peut ne pas être d'accord avec Jean-Luc Mélenchon (les politiques monétaristes et néolibérales sont peut-être incontournables dans le contexte de la globalisation), mais admettons que c'est le seul, au sein du PS, à adopter une ligne politique cohérente.