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12 mai 2006

Clearstream

Nouvelles révélations, nouvelles questions

 

L’affaire Clearstream rebondit jour après jour, sans que l’on sache très bien qui, au singulier ou au pluriel, elle va, au final, éclabousser. C’était jeudi au tour du juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur les commissions occultes liées à la vente des frégates de Taïwan, de se trouver au centre de nouvelles interrogations. Le Canard enchaîné avait révélé, mercredi, la tenue d’une rencontre secrète, le 30 avril 2004, hors procédure judiciaire, entre Renaud Van Ruymbeke et Jean-Louis Gergorin. Lors de cette rencontre, l’ancien vice-président exécutif d’EADS aurait donné au juge des informations qui correspondraient à celles qu’il devait recevoir du « corbeau » en mai et juin 2004.

D’où une nouvelle série de questions, qui demeurent, elles aussi, sans réponse. Jean-Louis Gergorin est-il le corbeau ? Les deux hommes ont-ils négocié la remise anonyme des documents, ce que dément formellement Renaud Van Ruymbeke ? Quand ce dernier a-t-il averti ses collègues Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, chargés d’enquêter sur l’identité du « corbeau », de sa rencontre secrète avec Jean-Louis Gergorin ?

Quoi qu’il en soit, le ministre de la justice, Pascal Clément, a saisi, jeudi, l’inspection générale des services judiciaires. Il a également demandé au Parquet de Paris d’ouvrir une information judicaire pour « violation du secret de l’instruction » après la publication dans la presse du procès-verbal d’audition et des notes du général Philippe Rondot.

Mercredi, un avis du Conseil supérieur de la magistrature sur une proposition de nomination de Renaud Van Ruymbeke au poste de président de chambre à la cour d’appel de Paris avait en outre été suspendu.

De nouveaux éléments sont par ailleurs venus s’ajouter en ce qui concerne la chronologie de l’affaire. La société Clearstream, interrogée jeudi par La Croix, assure qu’il était très simple et rapide de prouver le caractère mensonger des listings de comptes numérotés puisque, « statutairement », la banque luxembourgeoise ne gère « pas de comptes de particuliers » et que ses clients sont « uniquement des professionnels ». Reste toujours à savoir si Dominique de Villepin a volontairement tardé ou non à rendre publique la preuve d’une manipulation et donc de l’innocence de Nicolas Sarkozy.

En attendant, Le Monde daté du 12 mai publie des extraits de notes personnelles du général Philippe Rondot, saisies par la justice. Il en ressort que, jusqu’en septembre 2004, le premier ministre affirmait, devant Philippe Rondot, croire en la possible authenticité des listings de comptes numérotés, et donc en l’implication éventuelle de Nicolas Sarkozy. « D de V (NDLR : Dominique de Villepin), que j’ai vu le 2/09/04, n’est toujours pas convaincu qu’il y a une possibilité de montage », écrit le général qui, lui, émet des « doutes » dès février 2004.

Plus troublant, les notes du militaire impliquent directement le président de la République. « Le PR (NDLR : président de la République) voulait un traitement direct avec D de V à son seul niveau », écrit-il le 21 janvier. D’autres réflexions personnelles sont plus étranges, comme celles en date du 19 juillet 2004 : « Je mets en garde sur les retombées négatives que cela peut avoir sur le PR », « Le risque : que le PR soit atteint », « Protéger D de V et PR ». De même que la phrase suivante, attribuée à Dominique de Villepin : « Si nous apparaissons, le PR et moi, nous sautons... »

Une autre question demeure en suspens : Nicolas Sarkozy a-t-il été mis au courant plus tôt qu’il ne le dit du volet le concernant de l’affaire Clearstream, afin de se poser aujourd’hui en victime ? Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point, le journaliste Stéphane Denis, « ami » et « parent » de Philippe Rondot, assure qu’il lui a transmis à deux reprises, en septembre 2004 puis en avril 2005, un message oral du général afin de l’informer de son enquête. Ce que, dans le même journal, Nicolas Sarkozy conteste avec vigueur.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix 12/05/2006

 

Commentaires

Bonjour,
Ayant visité votre site, je crois qu'il fait avancer le débat sur les présidentielles qui se préparent pour 2007.

Je gère actuellement un site, justement sur les présidentielles, à l'adresse : http://presidentielle.2007.free.fr/ .
J'aimerais faire figurer un liens vers votre site sur le mien. En contrepartie, je vous propose d'en mettre un sur le votre également.

Si cette proposition vous interesse, je vous remercie de m'écrire à l'adresse presidentielle.2007@free.fr .

Dans l'attente d'une réponse de votre part,

cordialement,

Hugo TAUPIN

Écrit par : TAUPIN | 12 mai 2006

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