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08 septembre 2008

Et l'indivisibilité ? Bordel !

republique.jpgDepuis la dernière élection présidentielle, le discours de François Bayrou concurrence parfois celui des nationaux-républicains (Jean-Pierre Chevènement, Nicolas Dupont-Aignan) dans la défense de la République (cf. le rapprochement avec Jean-François Kahn, qui a participé ce week-end à l'université d'été du MoDem... et à celle de Debout la République).

 

Extrait du discours de clôture de François Bayrou ce week-end :

Nous assistons à une régression d'un certain nombre des principes et des valeurs qui ont fait la République en France. Je veux rappeler que, dans la Constitution, la première définition de la République, le premier adjectif qui lui est accolé, c'est démocratique. La Constitution dit : "La République est démocratique, laïque et sociale". Mais, en France, la République est de moins en moins démocratique, de moins en moins laïque et de moins en moins sociale, donc de moins en moins République !

 

C'est bien de vouloir défendre les principes et les valeurs républicaines. Mais encore faut-il ne pas laisser sur le bord du chemin ceux avec lesquels on n'est pas d'accord...

Car que dit, en réalité, la Constitution française ? Elle dit que la France est "une République indivisible, laïque, démocratique et sociale".

N'en déplaise au président-fondateur du Mouvement Démocrate, le premier adjectif qui est accolé pour définir la République française n'est donc pas "démocratique" mais "indivisible".

Passe encore s'il ne s'agissait que de donner dans le désordre les caractères de la République française. Mais chez François Bayrou il s'agit bien de nier carrément son indivisibilité. L'homme est en effet un récidiviste :

Est-ce que le modèle de société de la France républicaine, laïque, démocratique et sociale, ce modèle de société qui fait de la France un môle de résistance, en particulier dans la mondialisation est-ce que ce modèle est un modèle d’avenir ou un modèle du passé ? Est-ce qu’il faut corriger ses usures et ses dérives, qui sont inévitables en soixante ans, ou le déclarer nul et non avenu, le jeter comme un chiffon de papier pour adorer de nouveaux dieux ? 

Je veux le dire au nom de beaucoup de Français : ces idéaux que nous avons contribuer à construire, nous qui étions, comme famille de pensée, partie prenante et piliers du conseil national de la résistance, ces idéaux, ce sont des idéaux d’avenir.

voeux de François Bayrou, 9 janvier 2008

 

La République, en France, est garante de la démocratie et la démocratie est la protection de la République. La Constitution le consacre, puisqu'elle dit : "La République est démocratique, laïque et sociale".

clôture du Forum des Démocrates, 18 septembre 2007

 

La République, oui. Mais toute la République. Indivisible, laïque, démocratique et sociale.

Commentaires

Là je crois que vous vous vous faites du mal : la caractéristique de l'indivisibilité parait tout de même aller de soi, vous ne pensez pas ?
Vous connaissez personnellement un pays qui envisagerait la divisibilité, c'est à dire l'éclatement, la dispersion, la fragmentation dans ses statuts ?
Ca peut arriver, mais on ne l'a en général pas souhaité...
Par contre il m'avait semblé qu'une caractéristique supplémentaire existait depuis quelques années : le caractère "décentralisé" de la république.
Ce dernier point me semble pouvoir être lié de très près à la démocratie. Un pays centralisé n'est ni démocratique politiquement, ni efficace économiquement et culturellement.
Donc effectivement, toute la république !

Écrit par : ag-nostik | 08 septembre 2008

L'indivisibilité est en effet contredite par l'organisation décentralisée de la République et par la libre-administration des collectivités locales. J'attends donc le jour où, par souci de cohérence, sera aboli le caractère indivisible de la République. Simplement, ce ne sera plus la République au sens français (de même que la laïcité "ouverte" ou la laïcité "positive" ce n'est plus la laïcité au sens français, donc plus la République au sens français).
P.S.: vous jouez avec les mots, indivisibilité = État unitaire centralisé (ou jacobin).

Écrit par : Laurent de Boissieu | 08 septembre 2008

La question du jour est : François Bayrou a-t-il laissé tomber à plusieurs reprises le mot indivisibilité car :
* il a gardé trois mots pour reprendre le rythme ternaire, plus élégant, et au passage gaullien.
* il trouve le concept d'indivisibilité tellement évident qu'on peut s'en passer.
* Ou trop abscon pour les oreilles du public actuel ?
* il l'a éludé pour éviter des tiraillement internes au Modem sur ce point (il y a des girondins et des jacobins).
* il l'a éludé car il n'est pas d'accord avec ce mot.
* Autres.

Il faudrait déjà connaître l'avis de Bayrou sur l'indivisibilité et le rapport de force interne au modem sur ce point !

Écrit par : Libéral européen | 09 septembre 2008

Je lui demanderai. Mais François Bayrou est fondamentalement un girondin, donc la réponse me semble assez évidente : il l'a éludé car il n'est pas d'accord avec ce mot.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 09 septembre 2008

Vous vous torturez la tete! FB est un terrien, n'extrapolez pas.

Écrit par : Champomy | 10 septembre 2008

Ah, au fait, après tout, pourquoi un girondin serait-il contre l'indivisibilité de la République ?
Après tout, le girondin est pour une décentralisation des pouvoir parce qu'il est choqué du poids écrasant de Paris, ce qui ne veut pas dire qu'il est pour une division de la République, non ?

Écrit par : Libéral européen | 10 septembre 2008

Historiquement, Jacobin = État unitaire et Girondin = État fédéral. À partir de là, la République fédérale n'est plus la République indivisible.
Quant à la décentralisation, tout dépend de son dégré. Actuellement, nous sommes dans un entre-deux, le droit à l'expérimentation (= régime normatif spécifique durant la période d'expérimentation) et l'autonomie financière des collectivités locales (= rupture de l'égalité des citoyens sur tout le territoire) étant les deux remises en cause les plus avancées de l'indivisibilité de la République.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 10 septembre 2008

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