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18 mars 2009

OTAN : rectificatifs

Deux erreurs que j'ai relevées dans le débat sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN :

 

1. Sarkozy n'en a jamais parlé durant la campagne présidentielle.

Faux ! Comme je l'avais écrit dans La Croix du 28/02/2007, le candidat Nicolas Sarkozy nous avait implicitement bel et bien prévenu. "La France, qui a quitté les structures intégrées de l'OTAN en 1966, n'en reste pas moins un membre très actif et l'un des principaux contributeurs opérationnels", expliquait-t-il dans le numéro de janvier-février 2007 de la revue Défense de l'IHEDN. Concluant que la France "devra demain réduire l'écart entre son discours et la réalité de la situation". En clair : que la France prenne toute sa place dans les structures inrégrées de l'Otan. Cela dit, cette rupture antigaulliste ne figure ni dans "L'abécédaire des propositions de Nicolas Sarkozy" ni dans sa brochure "Ensemble tout devient possible".

 

2. L'OTAN a participé à la guerre contre l'Irak en 2003.

Faux ! Comme le souligne l'OTAN elle-même, "la campagne contre l'Iraq en 2003 a été menée par une coalition de forces de différents pays dont certains étaient membres de l'OTAN et d'autres ne l'étaient pas". Bref, en tant qu'organisation, l'OTAN n'a pas participé à la campagne".

Commentaires

Peut on déduire ou au moins supposer de votre point n°2 que le fait d’être pleinement dans l’OTAN n’est pas pour les pays qui y participent, un engagement ipso facto à soutenir la politique extérieure US ? Cette précision est utile car à écouter les opposants on pourrait croire que notre retour dans le commandement intégré inféode nos forces armées aux desideratas de Washington. Or non seulement l’OTAN n’a pas participé à la seconde guerre en Irak mais les pays membres étaient parfaitement libres d’y aller quand même. Comme quoi il me semble qu’il n’y a forcing ni dans un sens ni dans un autre.
J’ai l’impression que la position contre est une posture purement politicienne de circonstance qui a quelques exceptions de haut vol près (Hubert Védrine) n’est basée que sur du fantasme paranoïde ou de l’opposition systématique.
A l’inverse, la décision du chef de l’état de rejoindre le commandement intégré n’a que peu d’intérêt pratique (contrairement à ce que son camp laisse croire) J’y vois plutôt une volonté dogmatique de repositionner sans doute possible la France dans le camp occidental. (ce qui n’est pas plus mal à mon sens)
Ceci peut avoir des effets négatifs sur notre diplomatie mais pourrait avoir le mérite de la rendre plus modeste et moins moralisatrice

Écrit par : flo | 18 mars 2009

Bonjour Flo,
Bien que vous m'accusiez du contraire l'autre jour, vous voyez qu'on peut être contre le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN sans faire preuve de mauvaise foi. D'ailleurs, dans mes arguments pour et contre (note précédente), j'ai évacué la question de l'indépendance, qui est avant tout une question de volonté politique et de rapports de force. La France aurait-elle pu aller si loin dans son opposition aux États-Unis en 2003 si elle avait été complètement dans l'OTAN ? Juridiquement, oui. Politiquement, nul ne le sait (Dominique de Villepin répond que non).
Comme je l'ai suggéré dans ma précédente note, et comme vous le soulignez à votre tour dans votre commentaire, la question de fond n'est pas l'OTAN mais le rapport au concept d'Occident dans le monde post-guerre froide. D'un côté ceux qui pensent (comme Nicolas Sarkozy et vous) que ce concept reste pertinent. De l'autre ceux qui pensent (comme moi) que c'est un concept caduc.
Vous n'allez pas me convaincre et je ne vais pas vous convaincre, mais au moins nous avons dissiper les brumes pour mettre en lumière la véritable question de fond.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 18 mars 2009

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