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09 décembre 2010

Les trois piliers de Jean-Louis Borloo pour fédérer le centre droit

C'est ce jeudi que Jean-Louis Borloo rompra le silence dans lequel il était entré depuis sa sortie du gouvernement, le 14 novembre, afin de "retrouver [sa] liberté de proposition et de parole". Officiellement, il s'agit pour le président du Parti radical "valoisien" de fêter, à l'occasion d'un "dîner de la République", l'anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l'État.
D'où la diversité des quelque 800 invités attendus, qui déborde la majorité de droite puisque devraient y participer le jacobin Jean-Pierre Chevènement, le socialiste Arnaud Montebourg ou encore le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet.

Au-delà de la thématique des valeurs républicaines, c'est bien entendu sur la double question de la réunification du centre droit et de l'élection présidentielle de 2012 que Jean-Louis Borloo, qui retrouvera mardi les bancs de l'Assemblée nationale, est le plus attendu.
Même s'il est bien entendu beaucoup trop tôt pour la trancher, voire même pour l'aborder publiquement, la perspective d'une éventuelle candidature à la présidentielle sous-tend déjà la stratégie de l'ancien ministre d'État. "Regardez les sondages, plaide un de ses proches. Une candidature d'Hervé Morin pique essentiellement des voix à Nicolas Sarkozy. Une candidature de Jean-Louis pique, elle, aussi des voix à François Bayrou, Eva Joly et Dominique de Villepin, qui tombe alors en dessous de 5%."

Bref, la présence de Jean-Louis Borloo au premier tour profiterait à la majorité sortante, "sous réserve que le FN ne monte pas trop haut afin d'éviter un 21 avril à l'envers". Reste à convaincre Nicolas Sarkozy, que ce proche va justement prochainement rencontrer en tête à tête.

En attendant, Jean-Louis Borloo veut jouer un rôle de fédérateur du centre droit en s'appuyant sur trois piliers.

  • Le premier est la sensibilité "humaniste" de l'UMP, qui entend dorénavant gagner en lisibilité et visibilité.
    D'une part, en relançant le Mouvement démocrate et populaire, animé par Marc-Philippe Daubresse (secrétaire général adjoint de l'UMP), Pierre Méhaignerie, Christian Kert et Fabienne Keller, auxquels pourrait s'agréger le libéral Jean-Pierre Raffarin.
    D'autre part, en créant un "sous-groupe" au sein du groupe UMP à l'Assemblée nationale, susceptible, face à l'aile sécuritaire et à l'aile libérale, de marquer sa différence sur certains votes.
  • Le deuxième pilier est le Parti radical "valoisien". Associée à l'UMP, la structure présidée par Jean-Louis Borloo a décidé de réaffirmer son autonomie : lui-même devrait ainsi confirmer jeudi 9 décembre au soir qu'il n'entend pas rester vice-président du conseil national de l'UMP, dont le bureau sera renouvelé samedi. Ce degré d'autonomie, voire d'indépendance (ce qui ouvrirait la voie à la création d'une "confédération" du centre droit), sera à l'ordre du jour du prochain congrès du Parti radical, en janvier.
  • Le troisième pilier de la stratégie de Jean-Louis Borloo est la "coordination politique" du centre droit, qu'il anime depuis le 16 novembre. Il s'agit en effet d'une initiative transpartisane à laquelle adhèrent notamment Jean-Marie Bockel (président de La Gauche moderne) et une partie du Nouveau Centre (Valérie Létard, Jean-Christophe Lagarde, Maurice Leroy). Une pierre dans le jardin de son président, Hervé Morin, qui ne cache pas son ambition de représenter lui aussi le centre droit à la présidentielle.

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 9 décembre 2010

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