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27 juillet 2011

"Règle d'or" budgetaire et démocratie

Figer dans le marbre de la Constitution une orientation budgétaire donnée, qui devrait relever du seul choix des urnes, est par définition antidémocratique.

Qu'en est-il de la "règle d'or" que veut constitutionnaliser Nicolas Sarkozy?

Il existe en réalité pas une mais au moins deux "règles d'or" possibles.

Une première consiste à autoriser le recours à l'emprunt pour les dépenses d'investissement et à l'interdire pour les dépenses de fonctionnement (sur le modèle de ce qui existe déjà en France pour les collectivités locales). C'est celle qui existait en Allemagne entre 1969 et 2009. C'est celle qui figurait en 2007 dans le projet présidentiel de Nicolas Sarkozy et dans le programme législatif de l'UMP.

Une deuxième "règle d'or" consiste à interdire tout déséquilibre budgétaire. Ce qui revient de fait à interdire toute politique keynésienne de relance par l'investissement public (de toute façon déjà rendue structurellement quasi-impossible par les engagements européens de la France: un déficit public inférieur à 3% du PIB; mais le niveau actuel de notre déficit public ne le permet conjoncturellement pas non plus). C'est la "règle d'or" adoptée en Allemagne en 2009 (déficit public inférieur à 0,35% du PIB à partir de 2016). C'est, à travers un mécanisme complexe, grosso modo ce que propose aujourd'hui Nicolas Sarkozy.
Si cette "règle d'or" contraignante était inscrite dans la Constitution, les marges de manœuvre des majorités politiques, c'est-à-dire la démocratie, se trouverait encore un peu plus réduite en France.

Commentaires

Et voilà la France qui adopte à vitesse V le statut de province de l'UE. Avec le "semestre européen", qui confère à la Commission Européenne un droit de regard sur les budgets nationaux, un semestre avant leurs examens par les parlements nationaux, l'instauration de cette "règle d'or" retire toute marge de manœuvre budgétaire aux dirigeants nationaux.
Ne reste plus qu'à modifier la Constitution pour transformer le nom de la "République française" en "Province française de l'Eurostan".

Écrit par : Brath-z | 27 juillet 2011

Mon avis est pour le coup bien différent de celui de Brath-z.

UNE REGLE NECESSAIRE
Une contrainte constitutionnelle sur le déficit s'avère de facto nécessaire puisque les gouvernements sont incapables de bâtir un budget équilibré même en période de croissance économique, ce qui ouvre à de nombreuses conséquences : crises financière, pressions extérieures, planS de rigueur brutaux imposés par l'extérieur, crises politiques, violences..).

UNE REGLE QUI RENFORCE L'INDEPENDANCE NATIONALE
Un déficit en croissance permanente conduit les Etats à quémender des subsides sur les marchés financiers et donc à se placer - TRES volontairement, je le souligne - sous la dépendance des investisseurs qui choisissent d'investir leurs capitaux dans un pays ou un autre.
Avec les conséquence qu'on peut voir pour la Grèce par exemple.
Une telle règle renforcerait donc la marge de manoeuvre nationale d'un pays qui serait ainsi moins dépendant des investisseurs, du FMI, d'éventuelles aides européennes assorties de condtions, etc.

UNE REGLE QUI OBLIGE LE PAYS A ASSUMER SES CHOIX
Si les gouvernements successifs n'avaient pas cédé à la facilité (baisser les impôts tout en augmentant les dépenses dans le but de plaire aux foules et de gagner les élections), on en serait pas là. Il s'agit d'éviter le "après nous le déluge" du temps de Louis XV au sujet du déficit galopant, qui justifiait l'immobilisme. Louis XVI en a payé les conséquences.
Il s'agit d'éviter que des génération vivent avec facilité en s'endettant, puis que les générations suivantes soient sacrifiées dans le but de rembourser la dette de leurs parents.

Cette règle va obliger les politiques et le peuple français à assumer pour une fois leurs choix fiscaux et sociaux : si on veut un Etat dépensier, il faut l'adosser à des recettes fiscales pérennes et suffisantes (Laurent l'a je crois très bien dit dans une autre note, sauf confusion de ma part).

MAIS LA REGLE DOIT ËTRE "INTELLIGENTE"
Celà dit, une règle d'or doit se faire avec intelligence :
- Il faut en exclure les dépenses d'investissement de long terme (recherche, infrastructures, grands projets, etc.) qui peuvent naturellement être financées par emprunt.
- Il faut moduler le règle en fonction de la situation économique du pays : durcir les contraintes en période de croissance et bien sûr permettre les déficits en période de crise.

UNE REGLE QUI RENFORCE L'EFFICACITE DES POLITIQUES KEYNESIENNES
Au passage, remarquons que les politiques de relance keynésiennes ne peuvent être mises en oeuvre que si l'Etat dispose d'une marge de manoeuvre budgétaire, sinon on aboutit au paradoxe constaté en 2009 : l'annonce successivs de mesures de relance et de rigueur qui se sont téléscopées.
Keynes ne prônait pas des déficits permanents mais bien des déficits exceptionnels.
Une règle budgétaire, mesure d'origine "libérale", devrait donc également être soutenue par les keynésien.

Écrit par : Libéral européen | 27 juillet 2011

Libéral européen > Qu'il faille éviter que, systémiquement, le budget soit déficitaire, c'est une évidence. Mais pourquoi imposer que chaque budget soit équilibré ? Pour quelle raison faudrait-il que l'équilibre soit atteint chaque année ? Ne peut-on pas concevoir un équilibre à long terme, avec des années pleines et des années creuses ?

Quant à la situation actuelle, j'ai tendance à considérer une bonne part de notre "dette" comme totalement illégitime. Pourquoi l'état ne pourrait-il pas s'autofinancer ? C'était la règle en France jusque dans les années 1970, que je sache. Je me demande si c'est ce que vous voulez dire par : "se placer - TRES volontairement, je le souligne - sous la dépendance des investisseurs".
Pour ma part, j'estime que pour 90% de notre "dette", il faut au moins un moratoire, au plus un désaveu, parce qu'elle n'a rien de légitime. Le système de la dette - phénomène récent - n'est rien d'autre qu'un racket généralisé.

Quant à ceci : "si on veut un Etat dépensier, il faut l'adosser à des recettes fiscales pérennes et suffisantes", je ne peux que souscrire à 100%. Mais quand on dit ça aujourd'hui, on passe pour "un dangereux agitateur marxiste-léniniste" (ainsi serait qualifié de Gaulle aujourd'hui, d'après un ami gaulliste).

Écrit par : Brath-z | 27 juillet 2011

@Brath-z : d'accord avec toi sur le fait que l'important n'est pas un équilibre systématique, mais une équilibre de long terme. Et, de facto, actuellement un arrêt de la dégradation de la situation budgétaire faute d'une réelle amélioration.

Mais, pour parvenir à un équilibre de long terme, il faut une règle. Or, le fait qu'aucun budget n'a été équilibré depuis 1980 (même pendant les phases de croissance de la fin des années 80, fin des années 90 et milieu des années 2000) prouve qu'il faut un règle plus solennelle. Pourquoi pas constitutionnelle ? (la dette qui se creuse avec chaque déficit annuel pose bien les questions de la pérennité de l'action de l'Etat et de l'indépendance nationale qui rentrent dans le champs constitutionnel).

Je ne comprends pas ton avis sur la dette "illégitime" et sur le "racket", mais j'attends tes éclaircissement.

Concernant l'endettement "TRES" volontaire auprès des marché : traditionnellement, les Etats s'endettaient auprès de quelques grands financiers internationaux (mais eux-mêmes avaient des moyens limités) et surtout auprès de leurs citoyens par le biais de grands emprunts (Pinay, Barre, etc.). Ca me semble aussi plus sain.
Mais, avec la crise des années 1970 et l'explosion des pétrodollars, les Etats ont imaginé pouvoir se financer plus facilement, plus rapidement, à moindre coût et pour des sommes plus importantes sur les marchés financiers internationaux. La libéralisation des marchés financiers internationaux des années 1980, menée certes officiellement au nom du libéralisme, a paradoxalement été pilotée par les Etats afin de financer plus facilement des déficits étatiques massifs. Tout le mal est venu de là.
Une fois ouvert le champs immense de la finance internationale, les Etats ont abusé des capitaux internationaux et du déficit comme d'une drogue.
Ils pensaient que les capitaux internationaux leurs seraient toujours acquis car ils étaient de vieux pays industralisés bien propres et bien riches ne représentant aucun risque.
Mais voilà que les vieux pays riches ont atteint la limite supportable de leur endettement (limite un peu théorique d'une fois le PIB par exemple), tandis que le monde émergent constitue maintenant une vaste marché qui offre de réelles alternatives de placements. Les investisseurs hésitent à prêter de nouveau aux Etats surendettés dont les emprunts arrivent à échéance. D'où la crise actuelle (l'enjeu pour le Grèce étant de renouveller ses emprunts actuels au moins jusqu'en 2012).

Je vois pas comment et pourquoi on pourrait ne pas rembourser notre dette d'Etat. Le Trésor ou l'actuelle agence France Trésor, qui gère la dette, lance des emprunts sur le marché mondial en espérant que des investisseurs lui confient leur argent. Il est très content que ces investisseurs fassent confiance à la France en achetant ses titres de dette (OAT en particulier). Pourquoi ne devrait-on pas rembourser ceux qui ont accepté depuis des décennies de nous prêter ? On était bien content qu'ils soient là dans les années 80, 90, 2000 pour financer notre Etat, non ?

D'ailleurs, qui détient la dette de l'Etat français ?
- Pour 54% des étrangers, majoritairement probablement des placements de retraite des citoyens des pays européens, anglo-saxons, japonais, chinois, etc, ainsi que des pétrodollars.
- Pour 23% des assureurs français qui y placent les primes d'assurance en l'attente d'eventuels sinistres ainsi que les fonds d'assurance-vie (qui sont là aussi une forme de préparation de retraite).
- Pour 15% des banques françaises qui y placent une partie des dépôts et placements des clients (et je préfère qu'ils soient placés là plutôt que dans je ne sais quel produit "exotique").
- Le reste (8%) comprend notamment des sicavs, FCP.
Quand les fonds qui gèrent l'épargne et l'épargne-retraite mondiale ou française choisissent d'en prêter une partie à l'Etat français, qui ne demande que celà, il faudrait plus les remercier que les exproprier !

Désolé d'avoir été de nouveau un peu long. Au plaisir de te lire.

Écrit par : Libéral européen | 27 juillet 2011

Désolé pour le double-post, mais j'ai oublié de rebondir là-dessus : "aucun budget n'a été équilibré depuis 1980 (même pendant les phases de croissance de la fin des années 80, fin des années 90 et milieu des années 2000)".
Il me semblait pourtant qu'entre 1997 et 2002, les comptes sociaux ont été remis au vert, et le budget a été à l'équilibre pour l'exercice de 2001, non ?

Écrit par : Brath-z | 27 juillet 2011

Libéral européen > Les explications qui suivent ne sont pas certaines à 100% car je ne suis pas économiste et n'ai de l'économie que des connaissances éparses.

Apparemment, avant l'article 25 de la loi 73-3 du 3 janvier 1973 ("Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France."), dite aussi loi Pompidou-Giscard (et fréquemment surnommée "loi Rothschild" en référence au passé de directeur général de la banque Rothschild de Georges Pompidou), l'état pouvait s'autofinancer auprès de la Banque de France (au risque d'engendrer de l'inflation, ce pourquoi on surnommait l'auto-financement de l'état "la guerre contre la rente" au début du XXème siècle) pour financer ses dépenses, qu'elles soient de fonctionnement ou d'investissement (étant entendu qu'il vaut mieux éviter de trop recourir à cette méthode quand il s'agit de dépenses de fonctionnement). Depuis cette fameuse loi portant statut sur la Banque de France, l'état s'est aligné sur les pratiques en vigueur dans d'autres grands pays (Royaume-Uni, États Unis d'Amérique, République Fédéral d'Allemagne, etc.) en se contraignant à trouver d'autres sources de financement, c'est-à-dire de se financer en empruntant sur les marchés financiers, à des taux plus élevés que le financement par création monétaire (taux quasi nul).
Apparemment, un effet pervers de cette pratique (reprise et renforcée par le Traité de Maastricht puis le Traité de Lisbonne) est de rendre quasi inutiles les emprunts forcés (dernier exemple en date : emprunt forcé de 1983), qui dès lors ne servent qu'à accroître les intérêts de la dette.

En bon nationaliste conséquent (le "conséquent" est ce qui fait que je voterai pas pour le FN), robespierriste de surcroît, j'estime que cette logique d'expansion de la dette (qui est le résultat d'un choix, c'est-à-dire d'une orientation politique, et peut donc être contestée, voire renversée) est un racket généralisé. Déjà, le système même de la dette souveraine (né en 1830 à l'initiative du Royaume-Uni) est un racket généralisé, car il ne repose pas sur le remboursement des dettes contractées mais sur la poursuite du versement des intérêts de la dette tant que les états sont solvables (le Royaume de Serbie puis de Yougoslavie n'avait ainsi jamais remboursé ne fut-ce qu'1% de sa dette lorsqu'il a disparu).

Pour sortir de cette logique, il faut à mon avis recourir à des outils radicaux, le plus "doux" étant le moratoire, le plus "dur" étant le désaveu, le plus couramment utilisé étant la réévaluation à la baisse (comme récemment la Bolivie, qui a décidé unilatéralement de réévaluer sa propre dette à 25% plafonné de ce qu'elle était en 2004).

Écrit par : Brath-z | 27 juillet 2011

Il va falloir m'expliquer comment mon deuxième commentaire a pu se retrouver au-dessus du premier, là...

Écrit par : Brath-z | 27 juillet 2011

Libéral européen > Les explications qui suivent ne sont pas certaines à 100% car je ne suis pas économiste et n'ai de l'économie que des connaissances éparses.

Apparemment, avant l'article 25 de la loi 73-3 du 3 janvier 1973 ("Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France."), dite aussi loi Pompidou-Giscard (et fréquemment surnommée "loi Rothschild" en référence au passé de directeur général de la banque Rothschild de Georges Pompidou), l'état pouvait s'autofinancer auprès de la Banque de France (au risque d'engendrer de l'inflation, ce pourquoi on surnommait l'auto-financement de l'état "la guerre contre la rente" au début du XXème siècle) pour financer ses dépenses, qu'elles soient de fonctionnement ou d'investissement (étant entendu qu'il vaut mieux éviter de trop recourir à cette méthode quand il s'agit de dépenses de fonctionnement). Depuis cette fameuse loi portant statut sur la Banque de France, l'état s'est aligné sur les pratiques en vigueur dans d'autres grands pays (Royaume-Uni, États Unis d'Amérique, République Fédéral d'Allemagne, etc.) en se contraignant à trouver d'autres sources de financement, c'est-à-dire de se financer en empruntant sur les marchés financiers, à des taux plus élevés que le financement par création monétaire (taux quasi nul).
Apparemment, un effet pervers de cette pratique (reprise et renforcée par le Traité de Maastricht puis le Traité de Lisbonne) est de rendre quasi inutiles les emprunts forcés (dernier exemple en date : emprunt forcé de 1983), qui dès lors ne servent qu'à accroître les intérêts de la dette.

En bon nationaliste conséquent (le "conséquent" est ce qui fait que je voterai pas pour le FN), robespierriste de surcroît, j'estime que cette logique d'expansion de la dette (qui est le résultat d'un choix, c'est-à-dire d'une orientation politique, et peut donc être contestée, voire renversée) est un racket généralisé. Déjà, le système même de la dette souveraine (né en 1830 à l'initiative du Royaume-Uni) est un racket généralisé, car il ne repose pas sur le remboursement des dettes contractées mais sur la poursuite du versement des intérêts de la dette tant que les états sont solvables (le Royaume de Serbie puis de Yougoslavie n'avait ainsi jamais remboursé ne fut-ce qu'1% de sa dette lorsqu'il a disparu).
Pour sortir de cette logique, il faut à mon avis recourir à des outils radicaux, le plus "doux" étant le moratoire, le plus "dur" étant le désaveu, le plus couramment utilisé étant la réévaluation à la baisse (comme récemment la Bolivie, qui a décidé unilatéralement de réévaluer sa propre dette à 25% plafonné de ce qu'elle était en 2004).

Écrit par : Brath-z | 27 juillet 2011

Allez, en complément de mon interrogation sur l'exercice de 2001, cette page d'un "résistant au nouvel ordre mondial" pétri de rencontres extra-terrestres et de spiritualité new age : http://www.syti.net/Endettement.html

Le graphique au début de l'article est-il pertinent ?

Écrit par : Brath-z | 27 juillet 2011

humm... on parle de démocratie, associée à une politique keynesienne . Juste deux questions

1. les françaissont fans de la dépense publique. Mais sont ils clairement informés du fait que quand l'Etat depense 1 euro, (dont 80% de fonctionnement et 20 d'investissement), il emprunte 31 centimes ? Et dans les 80 de fonctionnement, 15 partent en intéret de la dette. Ayant ca en tete, les francais ne réclameraient ils pas des budgets en equilibre et une baisse de la depense publique ?

2. A 6% de deficit, nous sommes de facto en relance keynesienne. Question : la France, la Grece, l'Irlande, les Etats Unis surperforment ils la Suisse, l'Allemagne, le Luxembour ou le Canada en terme de croissance du PIB depuis 2 ans ? Réponse : non. Keynes is dead.

Écrit par : Le Parisien Liberal | 28 juillet 2011

@ Brat-z : cette interdiction pour l'état de s'autofinancer auprès de la Banque Centrale, est une regle en vigueur y compris chez nos voisins et partenaires économiques qui eux sont en excedent budgetaire, comme la Suede. Donc que cette loi sot bonne ou pas n'explique ni le deficit ni la dette. Le deficit c'est lié au fait qu'on dépense plus qu'on ne préleve. Il faut donc depenser moins ou prélever beaucoup plus. Que preferez vous ? Voir votre salaire baisser de 20%, ou voir les prix augmenter suite à surcout de TVA ?

Écrit par : Le Parisien Liberal | 28 juillet 2011

Le Parisien Libéral > Il y a plusieurs choses à distinguer :
1) Fallait-il adopter cette mesure sous le prétexte que "nos voisins font pareil" ? C'est la justification qu'a donné Valéry Giscard d'Estaing à son initiative. Pour ma part, je ne vois pas pourquoi.
2) Aujourd'hui, tous les pays d'Europe (le continent) et des deux Amériques fonctionnent suivant ce principe. On peut certes y trouver un certain nombre en excédent budgétaire - comme la Suède ou la Suisse - mais on y trouve surtout des pays en grave déficit budgétaire - la quasi intégralité de l'UE, les États Unis d'Amérique, etc. Cette règle peut convenir à un pays et pas à un autre en fonction de leurs économies et de leurs pratiques (notamment commerciales). Pourquoi en faire la règle générale ?
3) Qu'il y ai eu en France mauvaise gestion n'est guère contestable. Mais force est de constater que cette mesure a donné à cette mauvaise gestion (en réalité un très léger déséquilibre, qui a même été longtemps compensé par l'inflation) des proportions catastrophiques. Vous le dites vous-même : "quand l'Etat depense 1 euro, (dont 80% de fonctionnement et 20 d'investissement), il emprunte 31 centimes (...) dans les 80 de fonctionnement, 15 partent en intéret de la dette". Quand on a 31% de surcoût, totalement improductif et qui va engendrer des intérêts qu'il faudra rembourser, c'est une sacrée charge ! Et avoir presque 19% des dépenses de fonctionnement consacrées au payement des intérêts d'une dette qui pourrait être évitée est encore plus injustifiable !

Pour ma part, je suis partisan de prélever beaucoup plus. Alignement de la taxation des revenus de la rente (capital) sur celle des revenus du travail (et même, je serais partisan de plus taxer les revenus du capital que ceux du travail), plafond des rémunérations voire des revenus, suppression de toutes les niches fiscales (dans le cadre de la fin de toutes les juridictions d'exception), répression sévère de l'évasion fiscale, création de nouvelles tranches de l'ISR, taxe Tobin à taux non nul, etc. La TVA, c'est le bon vieil "impôt sur les boissons" de l'Ancien Régime, celui que la Révolution a supprimé. Je n'y suis guère favorable.
Le tout bien évidemment dans le cadre d'une politique de relocalisation, de réindustrialisation et de protectionnisme, européen si possible, national sinon.

Écrit par : Brath-z | 28 juillet 2011

prélever beaucoup plus ?

Sur les revenus du capital :
- a la base, pour avoir du capital, il faut avoir épargné, donc recu des revenus. On est donc taxé deux fois. Mais admettons. Vous voulez taxer plus ? C'est ce que fait le gouvernement actuel. Ils ont notamment abaissé au 1er euro de cession le seuil de taxation des plus values mobilieres, il y a 2 ans. Kesaka ? Les boursicoteurs paient 25% de taxe dès le 1er euro.

Répression de l'évasion fiscale ? OK. Que seuls qui veulent rester chez nous restent mais que les autres partent.

Par contre, la taxe Tobin est une idiotie. Pourquoi ? Parce que la bourse se fait par ordinateur. Acheter une action Total peut se faire aussi bien à Londres qu'à Paris. Ou alors, encore mieux, si on taxe, les gens peuvent juste ne plus acheter d'actions tout court. Rendement de la taxe, dans ce cas la : zero.

ISF : sincerement c'est stupide, car la majorité du patrimoine des "riches" (1 million et +) ce sont des actions d'entreprises ou des biens immobiliers. AUgmenter l'ISF revient à taxer encore plus les créateurs et gerants de PME.

Quand au protectionnisme, c'est inapplicable et non souhaitable. Pour echanger sur ce blog, vous utilisez un ordinateur made in China, de l'electricité nucléaire née des mines d'uranium du Niger et des technologies informatiques developpées un peu partout (Sentier, Silicon Valley, CERN Geneve etc)
Vous voulez priver les francais de pétrole, de Dacia Logan, de VW Golf, d'Ipod, de textile asiatique ? Pourquoi pas, mais pusique vous etes branché social, il faudra leur expliquer que la vie coutera plus cher.

Écrit par : Le Parisien Liberal | 28 juillet 2011

longtemps on a considéré que la matière fiscale existe ex niholo. Dans une economie à 70% dominée par les services et dans un pays situé à deux ou trois heures de TGV de Bruxelles, Londres ou Geneve, c'est tout simplement faux. Les pouvoirs publics ont inventé la taxe sur les bonus, toujours en vigueur (50% des primes des opérateurs de marché). Pourquoi elle ne rapporte pas autant que prévu ? Tout simplement parce qu'une banque n'est pas une aciérie de laquelle on sort des tonnes d'aciers. Si les marchés ont peu de volume, comme en ce moment, il y a tout simplement moins à taxer.

Il y a une piste pour réduire notre dependance à l'emprunt, c'est de baisser les dépenses publiques, tout simplement, ce qui en plus permettra de désétatiser le pays et de rendre le pouvoir aux citoyens.

Écrit par : Le Parisien Liberal | 28 juillet 2011

"Répression de l'évasion fiscale ? OK. Que seuls qui veulent rester chez nous restent mais que les autres partent."

Et pourquoi donc ? Ils peuvent partir s'ils le veulent, mais les fortunes qu'ils auront acquises ou dont ils auront hérité, celles-là, elles ne viennent pas de nul part. Je m'inscris dans la philosophie républicaine française, dans laquelle les affaires économiques ne sont pas affaires privées mais bien publiques. Il existe par conséquent un "droit de regard" de la force publique sur l'usage qui peut être fait de la fortune personnelle d'un individu ou d'une personne morale. Donc que les traîtres (oui, un exilé fiscal est un traître à mes yeux) s'en aillent, leurs fortunes resteront. C'est aussi simple que cela.

"Par contre, la taxe Tobin est une idiotie. Pourquoi ? Parce que la bourse se fait par ordinateur. Acheter une action Total peut se faire aussi bien à Londres qu'à Paris. Ou alors, encore mieux, si on taxe, les gens peuvent juste ne plus acheter d'actions tout court. Rendement de la taxe, dans ce cas la : zero."

J'ai une suffisamment grande expérience de la boursiculture pour savoir que si ça en vaut la peine, taxe ou pas, les boursicoteurs (qui, en France, sont très peu nombreux, par rapport aux Italiens, Britanniques, Espagnols, etc.) continueront de boursicoter.

"ISF : sincerement c'est stupide, car la majorité du patrimoine des "riches" (1 million et +) ce sont des actions d'entreprises ou des biens immobiliers. AUgmenter l'ISF revient à taxer encore plus les créateurs et gerants de PME."
Je n'ai pas parlé de l'ISF mais de l'ISR : Impôt Sur le Revenu. Je suis opposé à l'ISF, parce que je n'en ai jamais compris la logique : pourquoi faire payer un impôt (qui est régulier) pour la possession d'un patrimoine (qui n'est une source éventuelle de richesse que ponctuelle) ? Je serai bien plus favorable à une augmentation considérable des droits de succession pour les hauts patrimoines.

"Quand au protectionnisme, c'est inapplicable et non souhaitable. Pour echanger sur ce blog, vous utilisez un ordinateur made in China, de l'electricité nucléaire née des mines d'uranium du Niger et des technologies informatiques developpées un peu partout (Sentier, Silicon Valley, CERN Geneve etc)
Vous voulez priver les francais de pétrole, de Dacia Logan, de VW Golf, d'Ipod, de textile asiatique ? Pourquoi pas, mais pusique vous etes branché social, il faudra leur expliquer que la vie coutera plus cher."
D'une part, le coup du "c'est inapplicable" est assez étonnant : seule l'Union Européenne n'est pas protectionniste. Les États Unis d'Amérique, le Canada, la Chine, le Japon, la Russie, les états africains, les pays d'Amérique du Sud, la Suisse (et oui !), les pays asiatiques, sont tous protectionnistes, à des degrés divers et suivant des procédures distinctes. Si c'était inapplicable, ça se saurait.
Ensuite le coup de l'alternative caricaturale entre "libre-échange généralisé" et "autarcie façon Enver Hoxha", il est tellement sot que plus personne ne se fait prendre par ce jeu de manches. Il y a un monde entre ces deux extrêmes, qui sont aussi destructeurs l'un que l'autre. Que je sache, jusqu'à la signature de l'Acte Unique Européen en 1983, la France pratiquait un protectionnisme forcené (je rappelle que Charles de Gaulle était surnommé outre-Rhin "le communiste en uniforme" et que Valéry Giscard d'Estaing s'est fait traiter de "Ceaucescu occidental" par la presse amérique-unienne en 1976), et pourtant elle entretenait des relations commerciales florissantes.

Écrit par : Brath-z | 28 juillet 2011

@Libéral européennn1) Ton argument "une règle nécessaire" est clairement antidémocratique: il faut l'assumer! :)nn2) Tu dis "la règle doit être intelligente" notamment en excluant "les dépenses d'investissement de long terme" ...or c'est précisément ce qu'elle ne fera pas!nn3) Sur le soutien des keynésiens: oui, comme je l'ai écrit, pas de marges de manœuvre actuellement... mais non les keynésiens ne devraient pas pour autant soutenir une norme constitutionnelle qui interdira pour l'avenir toute politique de relance keynésienne par l'investissement public!

Écrit par : Laurent de Boissieu | 28 juillet 2011

@Le Parisien Libéral: non, 6% de déficit public n'est pas de facto une relance keynésienne, car c'est aujourd'hui essentiellement du mauvais déficit, structurel, et pas du bon déficit pour investir dans l'avenir!

Écrit par : Laurent de Boissieu | 28 juillet 2011

ne doutons pas que les particuliers continueront à acheter des actions. Mais ils ne pesent pas grand chose en terme de volumes quotidiens à la bourse de Paris

Écrit par : Le Parisien Liberal | 28 juillet 2011

Le Parisien Libéral > Si la bourse de Caracas ( http://bourse.capital.fr/indices-boursiers/autres-bourses/cours-indice-caracas-general-stock-market-index-8313294 ), où n'interviennent presque que de grands acteurs internationaux, est en hausse constante (sauf années 1999 et 2007) malgré la présence de Hugo Chavez à la tête de l'état, je pense que les acteurs majeurs de la bourse de Paris sauront se satisfaire d'une taxe Tobin (qui est un libéral, je le rappelle). Taxe Tobin qui existe en France, et dont le taux (actuellement 0%) peut être fixé par simple décret.

Je me répète, mais si ça en vaut la peine, les boursicoteurs continueront de boursicoter, quels que soient les obstacles. Il suffit que le gâteau soit suffisamment tentant, et la France dispose d'atouts considérables.

Écrit par : Brath-z | 28 juillet 2011

Je découvre votre blog - très bien fait. Je l'ai référencé sur le blog que je viens de créer. Bien cordialement.

Écrit par : Geoffroy | 31 juillet 2011

@ Laurent de Boissieu : "de facto" ! Apres tout, le gouvernement ne cesse t il pas de dire que
- la France a mieux resisté que ses voisines pendant la crise
- les stabilisateurs automatiques ont permis aux français de ne pas sombrer (parait il)

Écrit par : Le Parisien Liberal | 31 juillet 2011

@ brath-z :

1. ou etes vous allé cherché que Tobin est un libéral ?? ce prof de macro diplomé de Harvard a pour ouvrage le plus connu " Theory and Policy (in 1989 paperback as Policies for Prosperity: Essays in a Keynesian Mode)" . Il est considéré et se considère lui meme comme Keynesien, y compris et surtout quand il a conseillé le gouvernement JFK

2. vous n'ignorez pas qu'une celebre controverse l'a opposé à Jacques Rueff http://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2003-2-page-155.htm#no17 précisemment sur les limites du Keynesianisme !

Écrit par : Le Parisien Liberal | 31 juillet 2011

Le Parisien Libéral > Pour un libéral, je trouve étonnant que vous ignoriez que le libéralisme est à la fois interventionniste et protectionniste ! Rien que pour imposer les règles de "laisser-faire", démanteler les ressources et les services publics, instaurer le libre-échange, etc., l'état doit s'impliquer avec une intensité sans commune mesure avec ce qu'on peut trouver dans les régimes dits "socialistes". Le libéralisme économique est une extension de la doctrine utilitariste (théorisée par Bentham, Constant, etc.) s'appuyant sur les travaux (antérieurs) des penseurs économistes des XVIIème et XVIIIème siècles (le plus connu étant Adam Smith, qui n'était pas libéral pour un sou). Ce qui explique qu'un grand libéral comme Mill fut toute sa vie durant le plus acharné défenseur du protectionnisme économique.

Puisqu'on peut être socialiste et keynésien, je ne vois pas pourquoi on ne peut pas être libéral et keynésien. Keynes lui-même ne se définissait-il pas comme un "social-libéral" (je crois même qu'il a inventé ce terme) ?

Écrit par : Brath-z | 31 juillet 2011

Je vais encore me répéter - ad nauseam.
Cette histoire de "loi de 1973" qui a marqué le début de l'indépendance de la Banque de France n'a pas été fait par hasard.
En effet, lorsque la banque centrale dépend directement de l'exécutif, celui-ci a tendance à refinancer sa dette par la planche à billet, ce qui finit tôt ou tard par se traduire par de l'inflation.
Le seul pays de la période 60-70 à n'avoir pas vécu la "stagflation" (=cycle d'inflation forte *mais* augmentation du chômage) a été l'Allemagne. Cette période a mis à mal les théorie de base de Keynes (alors que pendant 20ans, les périodes d'inflation/plein emploi, crise/chômage s'alternaient avec régularité).
Bref, l'inflation, tout comme la dévaluation, est un impôt. Si l'on veut imposer, il existe une méthode très simple: taxer :-)

Il est d'ailleurs fort fallacieux de comparer les niveaux d'imposition de manière historique, sans mettre en parallèle l'inflation correspondante. Une taxation de 10% mais une inflation de 10% n'est pas moins contraignante qu'une taxation de 30% avec une inflation de 2%.

Écrit par : Fabrice_BLR | 02 août 2011

Fabrice_BLR > Merci de cette précision, mais j'avais déjà précisé les effets des mesures d'autofinancement de l'état par création monétaire plus haut :
"avant l'article 25 de la loi 73-3 du 3 janvier 1973 (...), l'état pouvait s'autofinancer auprès de la Banque de France (au risque d'engendrer de l'inflation, ce pourquoi on surnommait l'auto-financement de l'état "la guerre contre la rente" au début du XXème siècle) pour financer ses dépenses (...)."

Ma question étant alors : éviter une trop forte inflation valait-il de se priver de cet outil ?

Pour ma part, je répond par la négative, et aucun argumentaire n'a jusqu'à présent réussi à me convaincre du contraire.

Écrit par : Brath-z | 02 août 2011

@Brath-z :

En fait, c'est uniquement l'histoire qui a démontré les limites de "l'outil inflation". Le problème est de connaître l'inflation "limite" au-delà de laquelle par effet successif de premier puis deuxième tour, on entre dans un cycle hyper-inflationniste/dévaluation (qui est lui évidemment délétère).
En Europe, nous avons choisi de suivre le seul modèle qui a su éviter la stagflation, à savoir celui de la "banque centrale indépendante" avec une "cible inflation" située assez bas et régulièrement respectée, pour affirmer sa crédibilité.

D'autre part, il est assez clair que l'inflation est une taxe. Donc une fois ceci compris, pourquoi ne pas assumer directement de taxer plus, si c'est vraiment l'urgence politique à mettre en oeuvre ?

Écrit par : Fabrice_BLR | 04 août 2011

Je suis très heureux de vous voir taper "nous avons choisi". Il s'agit en effet d'un choix. Ce choix est, bien sûr, appuyé sur un argumentaire, mais il reste un choix et est donc contestable. Parce que ces derniers temps, quand on aborde la question de l'indépendance de la banque centrale, on se prend des volées de bois vert sur le mode "c'est la seule politique possible".

Pour ce qui est de l'inflation, son caractère de "taxe" me paraît assez fumeux... l'inflation, c'est quand une baisse de la valeur monétaire (par exemple par création monétaire) est suffisamment durable pour entraîner une hausse générale des prix, donc une baisse du pouvoir d'achat (temporaire si l'inflation est à peu près maîtrisée). C'est sûr que pour le consommateur, l'effet est sensiblement le même qu'une taxe à la consommation, mais normalement, l'inflation est suivie par un réajustement de l'échelle des prix et des salaires, non ?

Écrit par : Brath-z | 04 août 2011

@Brath-z

Aucun problème pour contester le "choix" du modèle de banque centrale indépendante. Il se trouve juste que l'histoire apporte des éclairages et toujours refuser de nier l'apport de l'histoire est déplaisant :-(

"[...] mais normalement l'inflation est suivie par un réajustement de l'échelle des prix et des salaires, non ?"

2 cas
1) si c'est vrai dans ce cas-là l'inflation n'apporte rien. Elle ne fait qu'entraîner des cycles super voire hyper-inflationnistes. Comme en Allemagne dans les années 20, plus ou moins partout sur terre dans les années 60/70, ou au Zimbabwe.
Notez que c'est aussi ce qui se passe au Brésil/Chine/Inde...
Dans ce cas précis, l'inflation n'est qu'un changement de référentiel. D'autre part, pour faire cela, je vous recommande de ne pas avoir de *déséquilibres structurels*, par exemple énergétique. En effet, plus personne ne souhaitant être payé dans votre monnaie, vos approvisionnements seront assortis de taxes/commissions en tout genre qui surpasseront largement l'effet positif d'une forte inflation.

2) Si ce n'est pas le cas (pas d'indexation salaires/inflation), comme c'est le cas partout en Europe, sauf peut-être au Luxembourg, cela revient à imposer indirectement les épargnants. Attention, uniquement ceux dont la fortune est libellée dans la monnaie en question. Evidemment cela ne frappera que la classe moyenne, car les riches mettront leur avoirs dans une zone économique plus stable (ce qui commence à fatiguer la Suisse, car sa monnaie s'apprécie sans qu'ils ne le souhaitent),

A qui profite l'inflation ? Par exemple à ceux qui sont endettés avec des taux constant, car rapidement la mensualité ne représente rien par rapport à l'appréciation du bien acheté.

Mais si vous pensez qu'il est simple de diriger un pays avec plus de 10% d'inflation, j'aimerais avoir un exemple historique. Car je n'ai pas de références sur la question.

D'autre part l'inflation n'est tenable que si elle est assortie de gain de productivité équivalent (comme c'était le cas pendant les années De Gaulle/Pompidou), mais obtenir 7/10% de gain de productivité annuelle ne me semble pas tenable sur le long terme, notamment si l'on souhaite rendre crédible nos engagements de "développement durable"...

L'inflation est donc bien une taxe, et peut tout à fait être simulée comme tel, si on veut vraiment implémenter plus de redistribution des épargnants vers les travailleurs productifs, enfin ceux qui peuvent se faire augmenter plus vite que l'inflation (rareté du personnel, rente de situation aussi (notaire/médecin/taxi/etc...).

Écrit par : Fabrice_BLR | 05 août 2011

Merci de tous ces éclaircissements ! Néanmoins, par "réajustement de l'échelle des prix et des salaires", je n'entendais pas une norme comptable indexant les salaires sur l'inflation, qui effectivement fait de l'inflation un simple changement de référentiel, mais un réajustement systémique qui ne résulte pas d'une volonté politique.
Comme dit plus haut, je ne suis pas économiste et mes connaissances économiques tiennent surtout au fait que je suis amené parfois à aborder ces domaines à travers d'autres cadres. Ainsi, je sais que dans l'histoire, les périodes de forte inflation ont entraîné à plus ou moins long terme une hausse générale des salaires. L'exemple qui me vient spontanément en tête est l'étude par le grand historien moderniste Fernand Braudel du siècle et demi d'hyper-inflation qu'a connu l'Espagne aux XVIème et XVIIème siècles à cause de l'arrivée massive de l'or de ses colonies américaines, qui a déprécié sa monnaie comme jamais auparavant et probablement indirectement provoqué la ruine de l'empire espagnol après Philippe II. Avec systématiquement plusieurs mois voire années de décalage, les hausses des salaires ont en quelque sorte "compensé" cette terrible inflation, ce qui a permit aux Espagnols de ne pas trop souffrir des conséquences imprévues de l'arrivée de tout cet or. Et cela s'est fait sans que jamais il n'y ai intervention de la force publique. Du reste, à l'époque, l'analyse économique était balbutiante, et il me semble que c'est précisément suite à cette catastrophe économique inédite qu'on a découvert les mécanismes de l'inflation.

Écrit par : Brath-z | 05 août 2011

@Brath-z

L'inflation était déjà connue des romains et décrites chez certains historiens de la Rome Antique (Catulle, je crois).

Pour information:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hyperinflation

Écrit par : Fabrice_BLR | 06 août 2011

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