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16 mai 2013

La race, ce concept de trop dans notre législation

Les députés ont adopté ce jeudi une proposition de loi du Front de Gauche (via le groupe de la Gauche démocrate et républicaine) tendant à la suppression du mot "race" de notre législation.

Je salue globalement cette initiative, en espérant que le concept de race soit également un jour supprimé de la Constitution française.

 

Extrait de l'article premier de notre Constitution:

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.

Ne pas distinguer selon la race, c'est en effet d'abord s'approprier le concept de race, même si c'est ensuite pour ne pas en tirer de conséquence juridique.

 

L'essentiel n'est donc pas de supprimer le mot "race" mais de supprimer le concept de race.

Ce qui peut d'ailleurs très bien se faire sans supprimer le mot "race", par exemple en utilisant l'adjectif "supposée" ou "prétendue":

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race supposée ou de religion.

 

Quoi qu'il en soit, j'entends certains aussitôt déclarer que supprimer le mot "race" reviendrait à supprimer la nécessaire lutte contre le racisme.

Voilà qui me semble complètement absurde: le législateur peut très bien condamner ceux qui opèrent une différentiation puis une hiérarchie raciale sans lui-même s'approprier la moitié de la démarche (la différentiation raciale sans hiérarchisation).

Surtout, une telle avancée permettrait à la République de lutter non seulement contre le racisme mais aussi contre le racialisme. Un racialisme à l'origine des actuelles pratiques anti-républicaines, plus ou moins assumées, de discrimination raciale "positive" au nom de la "diversité".

 

Sur le sujet: Identitaires et diversitaires, les deux faces du racialisme différentialiste.

Commentaires

"Surtout, une telle avancée permettrait à la République de lutter non seulement contre le racisme mais aussi contre le racialisme. Un racialisme à l'origine des actuelles pratiques anti-républicaines, plus ou moins assumées, de discrimination raciale "positive" au nom de la "diversité"."

Justement, ce n'est pas sûr.

Pour l'instant, l'article 1 de la Constitution s'oppose explicitement à ces mesures de discrimination positives, même s'il a recours à une notion controversée.
Il me semble d'ailleurs que la commission dirigée par Simone Veil sur ce sujet sur cette question, lors de la présidence de Sarkozy, avait eu recours à cet argument.

Si on supprime la formule, on risque de voir ce type de mesure revenir dans quelques années, et il n'y aura plus cet article pour s'y opposer.
La formulation que vous proposez l'empêcherait peut-être, mais aussi le maintien en l'état (après tout, les Etats-Unis utilisent cette notion) ou peut-être le mot ethnie à la place de race (je ne sais pas si c'est plus neutre).

Les motivations réelles de cette suppression ne me semblent en tout cas pas très claires.

Écrit par : pb | 28 mai 2013

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