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25 avril 2014

Y a-t-il encore des souverainistes à l'UMP?

Un groupe de parlementaires UMP emmené par Henri Guaino et Laurent Wauquiez a publié dans Le Figaro une tribune afin d'expliquer qu'"il est temps de tout changer en Europe".

Voici la liste détaillée des 39 signataires (33 députés, 5 sénateurs et un parlementaire européen):

Julien Aubert D
Marcel Bonnot D
Natacha Bouchart S
Xavier Breton D
Bernard Brochand D
Jean-Louis Christ D
Dino Cinieri D
Gérald Darmanin D
Rémi Delatte D
Marianne Dubois D
Sauveur Gandolfi-Scheit D
Guy Geoffroy D
Franck Gilard D
Colette Giudicelli S
Arlette Grosskost D
Henri Guaino D
François Guégot D
Jean-Jacques Guillet D
Christophe Guilloteau D
Pierre Hérisson S
Alain Houpert S
Jacques Kossowski D
Valérie Lacroute D
Thierry Lazaro D
Geneviève Levy D
Lionnel Luca D
Alain Marc D
Philippe Meunier D
Jacques Myard D
Patrick Ollier D
Bérengère Poletti D
Catherine Procaccia S
Didier Quentin D
Jean Roatta PE
Paul Salen D
Jean-Charles Taugourdeau D
Patrice Verchère D
Jean-Pierre Vigier D
Laurent Wauquiez D

 

S'agit-il réellement de la renaissance d'un courant souverainiste au sein de l'UMP?

 

Pour répondre à cette question, analysons les votes européens des 33 députés, auxquels j'ajoute Jean Roatta, député avant d'être élu en 2011 au Parlement européen:

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TSCG: scrutin public sur l'ensemble du projet de loi autorisant la ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire (09/10/2012).
LISBONNE: scrutin public sur l'article unique du projet de loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne (07/02/2008).
TCE: scrutin public sur le projet de révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité constitutionnel européen (28/02/2005); pour mémoire, le peuple français le rejettera ensuite par référendum.

 

En conclusion, parmi les signataires de la tribune, seuls 8 députés, auxquels on peut ajouter Henri Guaino qui n'était à l'époque pas député mais qui avait publiquement pris position contre le traité constitutionnel européen, ont déjà concrètement exprimé un vote d'opposition à l'actuelle construction européenne.

Parmi ceux-ci, seuls 5 peuvent véritablement être considérés comme souverainistes, c'est-à-dire qu'ils n'ont jamais voté en faveur de l'actuelle construction européenne.

Canonisation: la France doit-elle être représentée?

Dimanche 27 avril 2014 seront canonisés au Vatican les papes Jean XXIII (1958-1963) et Jean-Paul II (1978-2005). Je dois dire que je suis particulièrement heureux que l'Église catholique proclame solennellement que le pape qui a convoqué le Concile Vatican II a "pratiqué héroïquement les vertus et vécu dans la fidélité à la grâce de Dieu". Je suis d'autant plus heureux que cette proclamation soit faite par le Pape François en raison de sa personnalité.

 

Je suis en revanche troublé par la seconde canonisation. J'étais pourtant un peu impliqué dans l'Église catholique sous le pontificat de Jean-Paul II, participant notamment en août 2000, à Rome, aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) entouré de la "génération Jean-Paul II".

Je me contenterai cependant juste d'évoquer sur la forme mon questionnement devant la réponse positive à l'appel au "santo subito", car l'Église catholique doit à mes yeux par nature s'inscrire dans un temps long (d'où d'ailleurs des incompréhensions réciproques avec un monde qui va de plus en plus vite). Quant au fond, qu'il me soit permis de garder pour moi mes préventions négatives. Après tout, peut-être n'est-ce chez moi qu'un manque de confiance envers le souffle de l'Esprit Saint.

 

Quoi il en soit ou en sera, cette note n'avait pas pour objet de parler de foi mais de laïcité. La question est la suivante: la France doit-elle être représentée à une canonisation?

Ma réponse est non. Une canonisation est en effet une cérémonie qui n'a de sens qu'à la seule lumière de la foi catholique. La France, État laïque, n'a donc en tant que telle aucune raison d'être représentée à une cérémonie strictement religieuse.

Bref, je rejoins la position exprimée ce jeudi devant moi par Jean-Luc Mélenchon: le premier ministre Manuel Valls n'a rien à faire à une canonisation (sauf à y aller anonymement à titre privé, motivé par sa foi personnelle).

Seule exception cependant à mes yeux: lorsque la personne canonisée est de nationalité française (à l'exemple du ministre de l'intérieur Manuel Valls à la canonisation du père Jacques Berthieu le 21 octobre 2012). Dans ce cas, la France se doit effectivement d'être présente lorsqu'un État étranger honore un de ses citoyens, peu importe alors si cet hommage revêt un caractère religieux pour celui qui le prononce.

 

En revanche (et contrairement cette fois à Jean-Luc Mélenchon) je trouve parfaitement normal que la France soit représentée à la cérémonie d'intronisation d'un pape (à l'exemple du premier ministre Jean-Marc Ayrault et du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius à celle du pape François le 19 mars 2013) ou aux obsèques d'un pape (à l'exemple du président de la République Jacques Chirac à celles de Jean-Paul II le 8 avril 2005).

Tout simplement parce qu'il s'agit là des relations diplomatiques entre la France et un État, celui du Vatican (dont, au passage, le chef est élu par ses pairs et non héréditaire, ce qui est davantage démocratique que nombre d'États membres de l'Union européenne!), et non plus seulement d'une affaire uniquement religieuse.

 

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(photo personnelle des JMJ de 2000)