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03 juin 2014

Le faux suspens de l'union UMP-UDI

La vie politique française est bipolarisée. Tout au moins en ce qui concerne les partis de gouvernement, puisqu'à l'extrême droite le Front national représente un troisième pôle. Mais restons-en dans cette note aux partis de gouvernement, c'est-à-dire à ceux qui alternent au pouvoir depuis le milieu des années soixante-dix.

La bipolarisation signifie que la vie politique française est organisée en deux pôles, la gauche et la droite.

 

Au sein de chacun de ces pôles se posent bien entendu des questions d'organisation:

- un parti unique (ambition de l'UMP en 2002)?

- deux partis de taille comparable (comme autrefois le RPR et l'UDF)?

- un parti dominant avec des partis satellites (comme l'UMP avec le Nouveau Centre et la Gauche Moderne sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy)?

 

Mais se pose également la question de la stratégie électorale:

- dans les cas d'un scrutin proportionnel à un tour (européennes depuis 1979, législatives de 1986, régionales de 1986, 1992 et 1998): liste(s) unique(s) ou liste(s) séparée(s)?

- dans les cas d'un scrutin à deux tours (présidentielles, législatives, régionales depuis 2004, cantonales/départementales, municipales): candidature(s) unique(s) dès le premier tour ou candidature(s) séparée(s) au premier tour puis union entre les deux tours?

[voir ci-dessous]

 

Bref, entre l'UMP et l'UDI, la question qui se pose n'est pas celle de l'union ou non, mais celle de l'union ou non dès le premier tour.

 

Notre perception est il est vrai faussée par la question du Mouvement démocrate. François Bayrou a en effet tenté, globalement entre les présidentielles de 2007 et de 2012, de refonder en France un centre, c'est-à-dire un troisième pôle à équidistance du pôle de droite et du pôle de gauche (c'est pourquoi il est absolument faux de qualifier hier l'UDF et aujourd'hui l'UDI de centre puisqu'il s'agit de composantes du pôle de droite et non pas d'un troisième pôle: si c'est à droite, c'est pas au centre!).

Ce fut un échec (essentiellement en raison du mode de scrutin aux élections législatives, à deux tours, qui bipolarise et fige pour cinq ans la vie politique).

L'alliance entre l'UDI et le MoDem au sein de L'Alternative semble cependant marquer le retour de François Bayrou à droite.

Laissons-lui toutefois le bénéfice du doute jusqu'aux prochaines élections régionales: nous verrons alors bien si le MoDem est devenu une composante du pôle de droite aux côtés de l'UMP et de l'UDI ou s'il se maintient au centre, c'est-à-dire à équidistance du pôle de droite et du pôle de gauche.

 

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Choix stratégiques de la droite (donc centre, c'est-à-dire MoDem depuis 2007, non compris) aux élections européennes et régionales (au premier tour ou au tour unique):

- liste(s) unique(s):

- européennes 1984 (RPR-UDF)

- européennes 1989 (RPR-UDF)

- régionales 1992 (RPR-UDF)

- européennes 1994 (RPR-UDF)

- européennes 2009 (UMP-NC-LGM)

- régionales 2010 (UMP-NC-LGM)

- listes séparées:

- européennes 1979 (RPR vs UDF)

- européennes 1999 (RPR-DL vs UDF)

- européennes 2004 (UMP vs UDF)

- européennes 2014 (UMP vs UDI)

- géométrie variable (liste unique ou séparée selon les territoires):

- régionales 1986 (RPR-UDF ou RPR vs UDF)

- régionales 1998 (RPR-UDF ou RPR vs UDF)

- régionales 2004 (UMP-UDF ou UMP vs UDF)

Commentaires

Si Nicolas Sarkozy parvient à s'imposer à la tête de l'UMP l'union dès le 1er tour avec l'UDI-Modem aura du mal à se faire si François Bayrou est constant dans son opposition à Sarkozy (qui était tout à son honneur). De plus ce n'est pas l'intérêt des centristes de s'allier dès le 1er tour avec une formation qui va se droitiser toujours plus sauf si la ligne et l'homme Juppé s'impose à l'UMP. Cela ne sera pas évident non plus avec tout autre chef de l'UMP. Une formation politique n'existe guère politiquement si elle n'a pas et ne présente pas de candidat à la présidentielle, en l'absence de Borloo ce sera Bayrou qui n'a jamais renoncé à être président.

Écrit par : cording | 05 juin 2014

La charte UDI-MoDem prévoit des listes communes (à ces deux partis) aux régionales. Bien sûr, beaucoup d'eau peut encore couler sous les arches de gauche, du centre et de droite des ponts d'ici là.

Écrit par : FrédéricLN | 15 juin 2014

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