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22 septembre 2014

Droite: Sarkozy répète l'erreur de Fillon en 2012

"Je ne me situe pas sur un axe gauche-droite", a plaidé Nicolas Sarkozy, dimanche 21 septembre 2014, au journal télévisé de France 2.

"Je suis à droite et je ne m'en excuse pas", a aussitôt répliqué sur Twitter Hervé Mariton.

"Certains disent qu'il n'y a plus de clivage gauche-droite, moi je crois au contraire que ce clivage gauche-droite existe (...) moi je veux prouver, comme futur président de l'UMP, que nous sommes un parti de droite républicaine qui ira jusqu'au bout de ses idées et de ses convictions", a renchéri Bruno Le Maire, lundi 22 septembre 2014, au journal télévisé de TF1.

 

Donc, des trois candidats à la présidence de l'UMP, seul Nicolas Sarkozy récuse de se dire "de droite". Ce qui est d'autant plus paradoxal qu'il est justement à l'origine d'une droite décomplexée qui se réclame de droite!

Dans son livre publié en 2001, Libre (Robert Laffont/XO Éditions), Nicolas Sarkozy s'en prenait en effet aux autres membres du RPR qui ne se disaient pas de droite:

"Quant à se dire de droite, une bonne partie de mes amis s'y refusent obstinément. J'avoue avoir du mal à comprendre cette forme de pudeur qui n'est rien d'autre qu'une façon de céder à la mode du moment. Tandis que la gauche ne cesse d'affirmer sa fierté d'exister en tant que telle, nombre de responsables de l'opposition considèrent comme quasi infamant d'être catalogués à droite, tout en s'abstenant de préciser ce qu'ils sont. Ce faisant, ils organisent les conditions de notre défaite idéologique avant même l'engagement de la bataille. Car enfin, pourquoi donc serait-il noble d’être de gauche et faudrait-il s’excuser d’être de droite?"

 

Nicolas Sarkozy a finalement remporté cette victoire sémantique au sein de l'UMP, puisque ses courants se disent majoritairement de droite jusque dans leur intitulé: La Droite Forte sarkozyste, La Droite Sociale de Laurent Wauquiez, La Droite Populaire.

 

Pourtant, l'ancien président de la République se refuse aujourd'hui à se dire de droite. Sans doute par souci de s'adresser à tous les Français dans la perspective de la présidentielle de 2017.

Seulement voilà, il s'agit pour l'heure de l'élection interne pour la présidence de l'UMP. Bref, Nicolas Sarkozy commet aujourd'hui la même erreur que François Fillon en 2012: chercher à rassembler large là où il convient de (re)mobiliser le noyau dur. Hervé Mariton et Bruno Le Maire reprenant alors le flambeau de la droite décomplexée que Nicolas Sarkozy avait transmis à Jean-François Copé, avant que ce dernier ne soit sifflé hors-jeu.

 

Commentaires

Dans la mesure où la droite et la gauche font la même politique on peut se poser la question de la pertinence du clivage traditionnel. Seuls des réformes sociétales les différencient.

Écrit par : cording | 25 septembre 2014

Oui et non. Il est vrai qu'il y a eu une centrisation des partis "traditionnels" de gauche et de droit depuis quelques années. Maintenant, la montée des "extremes" [Je mets la gauche et la droite radicale dans le même panier par facilité] pousse parfois les partis à avoir une posture moins centriste. Je le vois assez bien en Belgique avec la montée du PTB/PvdA vis a vis du PS/SP.A. La montée en puissance de la N-VA a eu le même effet sur les liberaux et les chretiens democrate néerlandophones. On va a mon sens de plus en plus aller vers une politique bipolarisée même si on en sent pas encore les effets aujourd'hui.

Écrit par : Cedric Lemaire | 26 septembre 2014

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