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23 octobre 2014

Députés PS: le jeu des sept familles

Dans une précédente note, j'ai imaginé le jour où Manuel Valls perdra la majorité à l'Assemblée nationale. L'intérêt de cet exercice de vote-fiction était de dresser une typologie des 286 députés socialistes (le groupe SRC en compte 289, dont trois chevènementistes du MRC).

 

1. L'aile gauche du PS (10 députés)

  • Pouria Amirshahi (Un Monde d'Avance)
  • Fanélie Carrey-Conte (Un Monde d'Avance)
  • Nathalie Chabanne (Un Monde d'Avance)
  • Pascal Cherki (Un Monde d'Avance)
  • Jean-Pierre Dufau (Un Monde d'Avance)
  • Henri Emmanuelli (Un Monde d'Avance)
  • Philippe Noguès (aubryste)
  • Barbara Romagnan (Un Monde d'Avance)
  • Gérard Sebaoun
  • Suzanne Tallard (Maintenant La Gauche)

Généralement membres des courants de l'aile gauche du PS ("Maintenant La Gauche" d'Emmanuel Maurel ou "Un Monde d'Avance" d'Henri Emmanuelli et Benoït Hamon), ces députés PS défendent une autre politique économique et sociale. Leur point commun: ils se sont tous les dix (onze avec l'ancien député Jérôme Guedj) abstenus le 8 avril 2014 sur la déclaration de politique générale du gouvernement Valls I.
Sur le fond, ils sont donc idéologiquement plus proches de Jean-Luc Mélenchon que de François Hollande et Manuel Valls. L'exécutif n'a d'ailleurs qu'une crainte: qu'ils passent, comme le Front de Gauche, de l'abstention au vote contre. Dès octobre 2012, sept d'entre eux avaient déjà voté contre la ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire.

 

2. Les frondeurs radicaux (18 députés)

  • Serge Bardy
  • Laurent Baumel
  • Jean-Pierre Blazy
  • Kheira Bouziane-Laroussi
  • Dominique Chauvel
  • Anne-Lise Dufour-Tonini
  • Hervé Féron
  • Jean-Marc Germain
  • Daniel Goldberg
  • Linda Gourjade
  • Edith Gueugneau
  • Mathieu Hanotin
  • Christophe Léonard
  • Kléber Mesquida
  • Christian Paul
  • Michel Pouzol
  • Denys Robiliard
  • Michel Vergnier
Ces dix-huit députés ont voté en avril 2014 pour la déclaration de politique générale du gouvernement Valls I mais se sont par contre abstenus, en septembre 2014, sur celle du gouvernement Valls II. Il s'agit du noyau dur des "frondeurs" qui, contrairement à l'aile gauche du PS, ne réclament pas une autre politique mais souhaitent des ajustements à la politique économique suivie. Parmi eux se trouvent six membres d'"Un Monde d'Avance" ainsi que six aubrystes.
 
 

3. Les frondeurs modérés (11 députés)

  • Delphine Batho
  • Philippe Baumel
  • Jean-Louis Bricout
  • Geneviève Gaillard
  • Aurélie Filippetti (ministre du gouvernement Valls I)
  • Jean-Patrick Gille
  • Benoît Hamon (ministre du gouvernement Valls I)
  • Régis Juanico
  • Arnaud Leroy
  • Pierre-Alain Muet
  • Patrice Prat
Ces onze frondeurs (dont deux membres d'"Un Monde d'Avance", deux aubrystes et deux proches d'Arnaud Montebourg) se sont abstenus le 21 octobre 2014 sur la première partie du projet de loi de finances pour 2015, bien qu'ils aient tous voté le 16 septembre 2014 pour la déclaration de politique générale du gouvernement Valls II. Figurent également dans cette catégorie les deux députés "virés" du gouvernement Valls, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti (Arnaud Montebourg ne siège pas au Parlement), dans l'attente de leurs votes futurs (ils n'ont retrouvé les bancs de l'Assemblée nationale que le 27 septembre, après le vote de confiance).
 

4. Les frondeurs intermittents (12 députés)

  • Christian Assaf
  • Isabelle Bruneau
  • Florence Delaunay
  • Sandrine Doucet
  • Richard Ferrand
  • Chantal Guittet
  • Chaynesse Khirouni
  • François Lamy
  • Michel Lesage
  • Stéphane Travert
  • Catherine Troallic
  • Paola Zanetti

Si ces douze députés (dont quatre aubrystes) ont voté la première partie du projet de loi de finances pour 2015, ils s'étaient en revanche précédemment abstenus sur la déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité jusqu'en 2017 (29 avril) et/ou sur le projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (8 juillet). L'un d'entre eux, l'aubryste François Lamy, avait voté ces deux textes mais s'était abstenu sur la déclaration de politique générale du gouvernement Valls II (16 septembre).

 

5. Les aubrystes non frondeurs (14 députés)

  • Gwenegan Bui
  • Laurent Cathala
  • Romain Colas
  • Catherine Coutelle
  • Pascale Crozon
  • Laurence Dumont
  • Olivier Dussopt
  • Conchita Lacuey
  • Audrey Linkenheld
  • Jean-René Marsac
  • Philippe Martin
  • Maud Olivier
  • Dominique Potier
  • Fabrice Verdier

Si Martine Aubry a souhaité à son tour, comme les frondeurs, des ajustements à la politique économique du gouvernement de Manuel Valls, quatorze des vingt-sept députés aubrystes ont en réalité toujours soutenu par leurs votes la ligne sociale-libérale de l'exécutif. Ce qui confirme, comme lors du congrès de Reims de 2008, que Martine Aubry ne représente pas vraiment l'aile gauche du PS mais plutôt une passerelle entre l'aile gauche et l'aile droite.

 

6. Le marais (189 députés)

Le gros des troupes du groupe PS soutient la politique sociale-libérale déterminée par François Hollande et conduite par Manuel Valls.

 

7. L'aile droite (32 députés)

  • Nathalie Appéré
  • Alexis Bachelay
  • Luc Belot
  • Yves Blein
  • Alain Calmette
  • Christophe Caresche
  • Jean-David Ciot
  • Philippe Doucet
  • Corinne Erhel
  • Sophie Errante
  • Alain Fauré
  • Hugues Fourage
  • Michel Francaix
  • Jean-Louis Gagnaire
  • Yves Goasdoué
  • Marc Goua
  • Estelle Grelier
  • David Habib
  • Monique Iborra
  • Anne-Christine Lang
  • Pierre-Yves Le Borgn'
  • Frédérique Massat
  • Patrick Mennucci
  • Nathalie Nieson
  • Pascal Popelin
  • Dominique Raimbourg
  • Bernard Roman
  • Odile Saugues
  • Gilles Savary
  • Pascal Terrasse
  • Jean-Louis Touraine
  • Patrick Vignal

Ces députés, qui ont signé en avril 2014 un appel pro-gouvernemental et/ou en octobre 2014 la contribution du "Pôle des réformateurs" aux États généraux du socialisme, constituent le noyau dur des soutiens de Manuel Valls.

 

N.B. Les "aubrystes" sont les signataires de la contribution "Pour réussir" de Martine Aubry aux États généraux du socialisme.

Commentaires

Dans la plupart des cas ils restent dans le cadre de l'Europe libérale selon tous les traités donc le plus cohérent est Manuel Valls et ses partisans. Tous ses opposants, quelque soit le degré d'opposition, ne sont pas crédibles. Il serait intéressant de superposer la liste des députés qui ont voté Non le 29 mai 2005 à ceux qui n'ont pas voté le TSCG et de mesurer leur degré d'opposition à la ligne politique de Manuel Valls pour voir les plus constants, cohérents.
Si Manuel Valls devient minoritaire, avant une dissolution il y a la possibilité d'user de l'article 49-3 de la constitution et la procédure du vote bloqué. Si elle a lieu ce sera un suicide politique pour le PS et aucun député n'a vraiment envie de se retourner avant l'échéance de 2017. Comme l'a déclaré, il y a plus de 30 ans, un Premier Ministre travailliste on a jamais vu les dindes demander l'avancement de Noël!
Hollande a une chance de salut politique par une dissolution qui obligerait la droite parlementaire UMP-UDI à gouverner et donc faire la même politique que le gouvernement Valls.

Écrit par : cording | 24 octobre 2014

La cohérence, c'est en effet soit de quitter l'Union européenne soit de soutenir une politique libérale (plus ou moins sociale selon les sensibilités). Effectivement, comme je l'écris, seule une dizaine de "frondeurs" (dans ma note: l'aile gauche) remet véritablement en cause l'orientation libérale de l'Union européenne.
Sur la comparaison entre les "frondeurs" et le vote sur le TSCG, c'est bien de là que je pars à chaque fois: cf. http://www.ipolitique.fr/archive/2014/10/21/nombre-frondeurs-ps.html . Avec deux parcours de vote totalement incohérents: Marie-Line Reynaud et Razzy Hammadi (les mauvaises langues disent que c'est parce que ce dernier veut être ministre).

Écrit par : Laurent de Boissieu | 24 octobre 2014

Mais du coup, la frontière est sans doute poreuse que la classification ne semble le suggérer entre «l'aile gauche gauche» et «les frondeurs radicaux», sur le fait de réclamer ou pas «une autre politique». Ne retenir parmi les premiers que ceux qui n'ont pas voté la confiance à Valls I pour définir «l'aile gauche» me semble un peu restrictif : il y en a plusieurs (Hanotin, Pouzol, Robiliard...) qui ont voté contre le TSCG et qui sont restés critiques depuis (abstention sur le budget et sur la confiance à Valls II), le fait de ne pas avoir franchi la ligne jaune de l'abstention sur un vote de confiance dès le 8 avril 14 ne signifie pas amha qu'ils ne souhaitent pas une «autre politique économique et sociale».

Écrit par : Sophie | 24 octobre 2014

Même les frondeurs les plus hostiles n'envisagent pas de quitter l'UE parce que cela leur semble impensable, l'Europe à tout prix reste dans leur logiciel et ils n'ont, pas plus que Mélenchon, de projet de rechange.

Écrit par : cording | 24 octobre 2014

Les commentaires sont fermés.