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13 janvier 2015

Marine Le Pen a-t-elle été exclue ou s'est-elle placée d'elle-même en dehors de l'unité nationale?

Depuis que je couvre le FN, les choses sont claires: je le couvre avec la même rigueur journalistique que celle dont j'essaye de faire preuve avec toute autre force politique.

C'est dans cet esprit que je vais tenter de répondre à la question suivante: Marine Le Pen a-t-elle été exclue ou s'est-elle placée d'elle-même en dehors de l'unité nationale?

 

1. Le fait que la présidente du FN soit reçue par François Hollande n'a rien à voir avec la mobilisation du dimanche 11 janvier à Paris: le président de la République a reçu entre le 8 et le 9 janvier l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy (par ailleurs président de l'UMP), les présidents des groupes parlementaires (membres du PS, de l'UMP, de l'UDI, du PCF, d'EELV et du PRG) puis les principaux responsables des autres formations politiques représentées au Parlement, c'est-à-dire Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Robert Hue (MDP), ­Marine Le Pen (FN), François Bayrou (MoDem), Jean-Pierre Chevènement et Jean-Luc Laurent (MRC), Jean-Luc Mélenchon (PG).

2. Il y a eu le mercredi 7 janvier deux appels à manifester:
- celui des partis politiques de gauche (PS, EELV, PCF, PRG, MRC) pour le samedi 10 janvier à Paris.
- celui des associations antiracistes (LDH, LICRA, MRAP, SOS Racisme) pour le dimanche 11 janvier à Paris.

3. Ces deux appels ont le jour même fusionné en décidant de s'élargir aux partis de droite; c'est là qu'intervient Manuel Valls: il appelle Nicolas Sarkozy pour le lui proposer.
Se pose alors la question de l'élargissement au FN, demandé par Marine Le Pen (qui attend du coup que Manuel Valls l'appelle également) et Florian Philippot. Mais une partie du PS (François Lamy), l'UDI et les associations antiracistes refusent que l'unité nationale aille jusqu'au FN.
Voilà pourquoi, finalement, outre les associations antiracistes et les syndicats, quatorze partis politiques signent sans le FN l'appel à marcher dimanche 11 janvier à Paris: PCF, Parti de gauche, Ensemble, Gauche unitaire, EELV, Nouvelle Donne, MRC, Mouvement des progressistes, PS, PRG, Front démocrate, MoDem, UDI, UMP.

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Bref, Marine Le Pen a bien été exclue en tant que présidente du FN, mais elle aurait quand même pu défiler dimanche à Paris, comme tout citoyen, malgré l'exclusion de son parti de l'appel à manifester.

 

P.S.: en revanche, une partie du FN (à commencer par son président d'honneur Jean-Marie Le Pen) s'est effectivement d'elle-même placée en dehors de l'unité nationale, tout comme la mouvance "identitaire", en proclamant "Je ne suis pas Charlie" ou "Je suis Charlie Martel".

Commentaires

N.B.: sur le peine de mort, Marine Le Pen n'a pas rompu l'unité nationale, en lançant par exemple une pétition, mais a uniquement répondu à un confrère en rappelant son programme présidentiel:
- France2: "Il y a deux suspects qui sont identifiés, est-ce que pour ce genre de crime vous réclamez le rétablissement de la peine de mort?"
- Marine Le Pen: "J'ai toujours dit que j'entendais offrir aux Français la possibilité de s'exprimer sur ce sujet par l'intermédiaire d'un référendum. Moi à titre personnel je pense que la peine de mort doit exister dans notre arsenal juridique. À charge évidemment pour les jurés pour les crimes les plus odieux, les plus graves de pouvoir faire ce choix."

Source: http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/video-les-4-verites-marine-le-pen-revient-sur-l-attentat-terroriste-de-charlie-hebdo_791613.html

Écrit par : Laurent de Boissieu | 13 janvier 2015

Par rapport à ce sujet, la relance de la peine de mort ne serait-pas une forme d'ultimatum? Pour ma part, je m'offrirais bien une longue réflexion sur les conséquences de ces actes avant même de se lancer, même si le cas est extrême.

Écrit par : Frederic Janssens | 15 janvier 2015

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