23 octobre 2007
Lettre de Lucien Legros
Mes parents chéris, mon frère chéri,
je vais être fusillé à onze heures avec mes camarades.
Nous allons mourir le sourire aux lèvres car c'est pour le plus bel idéal.
J'ai le sentiment à cette heure d'avoir vécu une vie complète.
Vous m'avez fait une jeunesse dorée; je meurs pour la France, donc je ne regrette rien.
Je vous conjure de vivre pour les enfants de Jean.
Reconstruisez une belle famille...
Jeudi j'ai reçu votre splendide colis : j'ai mangé comme un roi.
Pendant ces quatre mois, j'ai longuement médité : mon examen de conscience est positif, je suis en tout point satisfait.
Boujours à tous les parents et amis.
Je vous serre une dernière fois sur mon coeur.
Lucien
***
Lucien Legros, né le 11 juin 1924 - fusillé le 8 février 1943
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22 octobre 2007
Le centre mise sur les municipales pour s'affranchir du clivage droite-gauche
La Croix et la revue Études organisent ce soir à Pau (20h30 au centre de congrès Palais Beaumont) un débat avec François Bayrou, président de l'UDF-Mouvement Démocrate, et Bernard Spitz, président des Gracques, sur le thème : "le clivage droite-gauche est-il vraiment dépassé ?". Renseignements.
C'est les 1er et 2 décembre prochains que le congrès fondateur du Mouvement démocrate (MoDem) aura lieu à Paris. Dans la foulée des 18,57% obtenus par François Bayrou à l'élection présidentielle, le nouveau parti se conçoit comme un élargissement de l'UDF, qui devrait tenir son dernier congrès le 30 novembre. Un évènement qui n'est pas sans rappeler la création du Centre démocrate, élargissement du MRP après les 15,57% de Jean Lecanuet à l'élection présidentielle de 1965.
Sans attendre, la commission électorale de l'UDF-Mouvement démocrate s'est déjà réunie pour commencer à décerner les investitures aux élections municipales des 9 et 16 mars 2008. Ont ainsi déjà été tranchés les cas de Paris (Marielle de Sarnez), Lille (Jacques Richir), Reims (Jean-Marie Beaupuy), Grenoble (Philippe de Longevialle), Clermont-Ferrand (Michel Fanget), Limoges (Jean-Jacques Bélézy), Aix-en-Provence (François-Xavier de Peretti) ou encore Besançon (Philippe Gonon). L'UDF-MoDem a également entériné le principe de présenter une liste au premier tour des municipales à Lyon et à Marseille, mais sans accorder d'investiture.
En ce qui concerne les alliances, François Bayrou a indiqué que le MoDem pourra nouer, ville par ville, des accords locaux avec l'UMP ou avec le PS. Ce choix rappelle celui de la SFIO aux élections municipales de 1965, durant lesquelles le parti socialiste d'alors "mène partout son jeu de bascule s'appuyant parfois sur les centristes, parfois sur les communistes" (L'année politique 1965, PUF, 1966).
Ce sont les élections municipales de 1971 qui ont vu se nouer les dernières alliances dites de "troisième force" entre la gauche non communiste, le centre et la droite non gaulliste. Ainsi Jean-Claude Gaudin, actuel vice-président du conseil national de l'UMP, appartenait à l'époque à la majorité du maire PS de Marseille, Gaston Defferre. Aux municipales suivantes, en 1977, la frontière entre la droite et la gauche est devenue infranchissable. La bipolarisation, bloc contre bloc, s'est installée. La stratégie d'union de la gauche, qui s'impose au PS avec la victoire de François Mitterrand au congrès d'Epinay (1971), pousse en effet le centre à s'allier avec la droite.
Dès la convention de Nice du Centre démocrate, en novembre 1967, des tensions étaient par ailleurs apparues entre, d'une part le président du groupe parlementaire centriste, Jacques Duhamel, et, d'autre part, Jean Lecanuet et les militants du Centre démocrate. "Le fond du problème est celui du choix entre opposition totale, soutien sélectif à la majorité gaulliste et intégration à cette majorité, explique Colette Ysmal (Les partis politiques sous la Ve République, Montchrestien, 1998). Il n'est pas dans la vocation des centristes d'être durablement écartés du pouvoir, même si, sous la pression des adhérents de base et notamment des adhérents directs (NDLR : non-issus du MRP), la convention de Nice leur en a donné l'ordre".
En 1969, Jacques Duhamel et une partie des parlementaires centristes rallient la majorité présidentielle de Georges Pompidou. Ils fondent alors un nouveau parti, le Centre démocratie et progrès. Une démarche très similaire à celle d'Hervé Morin, ancien président du groupe UDF de l'Assemblée nationale, rallié à la majorité de Nicolas Sarkozy, qui a lancé le Nouveau Centre.
Finalement, en 1974, les centristes restés dans l'opposition derrière Jean Lecanuet sont partie prenante de la nouvelle majorité de Valéry Giscard d'Estaing, mettant fin à douze années d'opposition et, parallèlement, à l'existence d'un véritable centre, à équidistance de la droite et de la gauche. Aujourd'hui, François Bayrou trace le chemin inverse. Reste à savoir si le PS sera ou non disposé, lui, à expérimenter aux municipales des alliances avec le Mouvement démocrate plutôt qu'avec le PCF. Bref, si le clivage droite-gauche tel qu'il existe depuis les années soixante-dix est ou non vraiment dépassé.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 22/10/2007
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Polémiques autour de la Lettre de Guy Môquet
La "première décision" de Nicolas Sarkozy en tant que président de la République a été de demander la lecture, tous les 22 octobre, de la dernière lettre écrite à sa famille par Guy Môquet, arrêté le 13 octobre 1940 pour "infraction au décret du 26 septembre 1939 portant dissolution des organisations communistes" et fusillé par les occupants allemands à 17 ans le 22 octobre 1941.
Cette décision a suscité des oppositions de deux formes.
1. Une opposition "libertaire" :
Ces opposants dénient à l'État le droit de demander aux fonctionnaires de l'éducation nationale "d'expliquer à nos enfants ce qu'est un jeune Français, et de leur montrer à travers le sacrifice de quelques-uns de ces héros anonymes dont les livres d'histoire ne parlent pas, ce qu'est la grandeur d'un homme qui se donne à une cause plus grande que lui" (Nicolas Sarkozy, le 16 mai 2007). C'est cette opposition qui a profondément choqué le gaulliste Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République.
2. Une opposition "résistante" :
Ces opposants estiment que le choix de Guy Môquet pour symboliser la jeunesse résistante n'est historiquement pas pertinent. Guy Môquet n'était en effet pas un résistant mais un otage. S'il a distribué des tracts clandestins, c'étaient ceux de la direction clandestine du Parti communiste, qui suivait la ligne du pacte germano-soviétique* (contrairement à d'autres militants communistes, authentiques résistants dès 1940). Bref, Guy Môquet est un peu à la Résistance ce que Joseph Bara est à la Révolution française. La lettre de Guy Môquet à sa famille est en outre une lettre intimiste sans portée historique. Il aurait donc été plus pertinent de commémorer, par exemple, les Cinq Martyrs du lycée Buffon ou les jeunes Martyrs de la Cascade du Bois de Boulogne...
* L'Humanité du 26 septembre 1940 dénonçait encore "la volonté commune des impérialistes d'entraîner la France dans la guerre, du côté allemand ou du côté adverse sous le signe d'une prétendue résistance à l'oppresseur" (cité dans Le Parti communiste français des années sombres 1938-1941, sous la direction de Jean-Pierre Azéma, Antoine Prost et Jean-Pierre Rioux, Le Seuil, 1986)
Par ailleurs, je conseille à l'Élysée de (re)lire demain, en retour, l'Appel à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil national de la Résistance (2004). Car la Résistance ce ne fut pas seulement la résistance à l'occupant, mais également la promesse d'"un ordre social plus juste" :
"Née de la volonté ardente des Français de refuser la défaite, la Résistance n'a pas d'autre raison d'être que la lutte quotidienne sans cesse intensifiée.
Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce n'est, en effet, qu'en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de la Nation, que la France retrouvera son équilibre moral et social et redonnera au monde l'image de sa grandeur et la preuve de son unité.
Aussi les représentants des organisations de la Résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du CNR, délibérant en assemblée plénière le 15 mars 1944, ont-ils décidé de s'unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois un plan d'action immédiate contre l'oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la Libération du territoire, un ordre social plus juste."
-> lire la suite du programme du Conseil national de la Résistance
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21 octobre 2007
élections législatives en Pologne
En Pologne se déroulent aujourd'hui les élections législatives anticipées.
Les principales listes en présence :
- Lewica i Demokraci (LiD) - Gauche et démocrates : coalition de centre-gauche réunissant sociaux-démocrates et sociaux-libéraux; chef de file : Aleksander Kwasniewski (ancien président de la République).
- Polskie Stronnictwo Ludowe (PSL) - Parti paysan polonais : parti agrarien, centriste et eurosceptique.
- Platforma Obywatelska RP (PO) - Plate-forme civique : droite libérale-conservatrice pro-européenne ; principal parti d'opposition dirigé par Donald Tusk.
- Prawo i Sprawiedliwosc (PiS) - Droit et Justice : droite catholique-conservatrice et eurosceptique ; parti au pouvoir avec Lech Kaczyński (président de la République) et Jarosław Kaczyński (premier ministre).
- Liga Polskich Rodzin (LPR) - Ligue des familles polonaises : parti national-catholique, dirigé par Roman Giertych ; a quitté la coalition gouvernementale cet été.
- Samoobrona RP (SO) - Autodéfense de la République de Pologne : parti populiste et agrarien, dirigé par Andrzej Lepper ; a quitté la coalition gouvernementale cet été.
Repères :
Les résultats des précédentes élections en Pologne depuis 1991
Les coalitions gouvernementales en Pologne depuis 1989
Le système constitutionnel polonais
mise à jour : les liberaux-conservateurs remportent les legislatives en Pologne
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20 octobre 2007
Traité modificatif européen
Après l'accord de Lisbonne, je vous propose une comparaison entre le Traité constitutionnel européen (Constititon européenne) et le Traité modificatif européen.
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