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26 novembre 2010

Biographie: Le général de Gaulle d'Yvonne Salmon

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Le général de Gaulle d'Yvonne Salmon
Éditions des Équateurs, 2010, 222 p., 22 €

Les deux premières biographies de Charles de Gaulle, né le 22 novembre 1890 et décédé le 9 novembre 1970, datent de la guerre: il s'agit de celle de Philippe Barrès (1941), journaliste et fils de Maurice Barrès, et de celle d'Yvonne Salmon (1943), secrétaire général de l'Alliance française de Londres, décédée dans l'anonymat en 1965. Cette dernière biographie – dont les éditions originales londoniennes de 1943 sont très rares – vient d'être rééditée en cette année De Gaulle par les Éditions des Équateurs avec le Musée des lettres et manuscrits.

Méconnu, le récit de cette "épopée du chevalier Charles de Gaulle", pour reprendre les derniers mots du texte d'Yvonne Salmon, présente deux grandes originalités. D'une part, il s'agit d'un témoignage historique - "apologétique et souvent touchant" - "de ce que fut l'esprit de la France libre sous sa forme la plus exaltée", comme le souligne dans sa présentation l'historien et ancien Résistant Jean-Louis Crémieux-Brilhac.

D'autre part, il a été publié "avec l'approbation et le visa personnel de De Gaulle" qui en a, en effet, corrigé le texte dactylographié. Le fac-similé du tapuscrit original, avec les annotations de Charles de Gaulle, a d'ailleurs été pertinemment reproduit à la fin du livre, ainsi que la lettre de remerciements que l'Homme du 18 juin 1940 a adressée avec ses corrections à l'auteur: "J'ai lu votre manuscrit et n'aurai garde de vous parler du fond, ni surtout du personnage… sinon pour vous dire que l'adhésion d'une active sympathie est le meilleur réconfort."

Laurent de Boissieu
La Croix, 25 novembre 2010

25 novembre 2010

Les radicaux quittent la direction de l'UMP

dr.jpgLes grandes manœuvres se poursuivent dans la majorité. Alors que Jean-François Copé a succédé la semaine dernière à Xavier Bertrand au poste de secrétaire général de l'UMP, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, a fait savoir mercredi qu'il quittait la vice-présidence du conseil national de l'UMP. "C'est une décision cohérente avec celle qu'il a prise de ne plus appartenir au gouvernement, c'est la même démarche qui lui permet de retrouver sa liberté de parole et de proposition", décrypte le radical Laurent Hénart. Jean-Louis Borloo, qui s'est installé au siège historique du parti, place de Valois, à Paris, s'exprimera le 9 décembre à l'occasion d'un "dîner de la République", précédé d'une "convention sur les valeurs de la République".

Le bureau national du Parti radical, qui s'est réuni mercredi, a également pris deux "décisions unanimes". D'une part, qu'"aucun radical ne participera à l'exécutif de l'UMP" et, d'autre part, qu'un congrès sera organisé "début 2011", au cours duquel les radicaux "valoisiens" réexamineront la nature de leur relation avec l'UMP. "On va clairement vers une indépendance dans la majorité présidentielle", a précisé Laurent Hénart. Composante de l'UDF entre 1978 et 2002, le Parti radical est depuis 2002 membre fondateur et associé de l'UMP. Prendre son indépendance rendrait possible, dans la perspective d'une refondation du centre droit pour la présidentielle de 2012, un rapprochement avec le Nouveau Centre d'Hervé Morin.

Face à ces forces centrifuges, Jean-François Copé a réaffirmé au même moment sa volonté de réaliser "l'union sacrée" entre toutes les sensibilités de l'UMP. Le nouveau secrétaire général a ainsi promis la mise en place d'un "trio" ou d'un "duo" les incarnant "sur l'ensemble des fonctions essentielles de la vie du parti". Un partage de responsabilités qu'il a déjà mis en œuvre au secrétariat général, où il est entouré de deux adjoints: le "libéral" Hervé Novelli et le "centriste" Marc-Philippe Daubresse. "Les radicaux ont toute leur place dans l'UMP et doivent s'inscrire dans ce partage des responsabilités", a tenu à souligner Jean-François Copé.

Reste à savoir sur quelle base s'effectuera l'expression de cette diversité interne, puisque, contrairement au PS, aucun vote des adhérents ne permet de définir le périmètre et la représentativité des courants. Or, ces derniers sont actuellement organisés au sein de l'UMP à des degrés très divers:

  • partis fondateurs et associés: le Parti radical de Jean-Louis Borloo et le Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin

  • clubs associés: "Les Réformateurs" (Hervé Novelli, Gérard Longuet), "Le Chêne" (Michèle Alliot-Marie), "Génération France" (Jean-François Copé, Christian jacob)...

  • collectifs de parlementaires: "Les parlementaires centristes de l'UMP" (Marc-Philippe Daubresse, Pierre Méhaignerie, Christian Kert, Fabienne Keller), "La droite populaire" (Thierry Mariani, Lionnel Luca, Philippe Meunier) ou "République et Territoires" (Jean-Pierre Raffarin)

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 25 novembre 2010

24 novembre 2010

UMP: les courants ont-il un sens?

L'origine partisane des responsables et élus de l'UMP a-t-elle encore un sens?

Non, répondait Christian Jacob, élu mardi président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

Oui, est en train de le montrer Jean-François Copé, nouveau secrétaire général de l'UMP, à travers l'organigramme qu'il entend mettre en place.

Ex-RPR, Jean-François Copé s'est d'abord entouré de deux secrétaires généraux adjoints: un ex-UDF, Marc-Philippe Daubresse, et un ex-DL, Hervé Novelli. Ensuite, il devrait annoncer ce matin, au bureau politique de l'UMP, le principe d'une collégialité des fonctions internes autour d'un ex-RPR, d'un ex-UDF et d'un ex-DL.

Il s'agit en réalité d'un retour à l'équilibre rompu en avril 2008 en ce qui concerne les hauts postes de direction:

  • ex-RPR: Alain Juppé (président 2002-2004), Nicolas Sarkozy (président 2004-2007), Patrick Devedjian (secrétaire général)
  • ex-UDF: Philippe Douste-Blazy (secrétaire général 2002-2004), Pierre Méhaignerie (secrétaire général 2004-2007), Dominique Paillé (secrétaire général adjoint)
  • ex-DL: Jean-Claude Gaudin (vice-président 2002-2007), Philippe Cochet (secrétaire général adjoint)

 

Ce retour, de fait, des anciennes étiquettes politiques a-t-il un sens? Oui et non.

Oui, car il existe effectivement des sensibilités réelles au sein de l'UMP, comme je l'ai montré dans la première partie de ma radioscopie des députés UMP.

Non, car ces sensibilités ne correspondent pas exactement aux anciens partis politiques, comme je l'ai montré dans la seconde partie de ma radioscopie des députés UMP :

  • les ex-DL forment un ensemble relativement homogène
  • les ex-UDF forment un ensemble relativement homogène
  • les ex-RPR, en revanche, forment un ensemble très hétérogène

Hormis une dernière frange résiduelle de gaullistes orthodoxes - autoritaires et sociaux - les ex-RPR pourraient en effet se disperser entre des "sociaux" qui s'allieraient aux-UDF et des "libéraux" qui s'allieraient au ex-DL, cette aile la plus libérale étant elle-même divisée entre un pôle libéral-libertaire et un pôle libéral-autoritaire.

 

Rappel des équilibres entre les anciennes étiquettes partisanes:

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18 novembre 2010

Karachigate: les protagonistes

Pourquoi leurs noms sont-ils cités dans l'affaire Karachi?

 

Édouard Balladur : Premier ministre de 1993 à 1995 et candidat à l'élection présidentielle de 1995, aurait pu, selon plusieurs sources, financer cette campagne électorale par des rétrocommissions de ventes d'armes.

1. Une note interne de la Direction des constructions navales (DCN) au sujet de commissions sur des contrats de ventes d'armes, note datée du 11 septembre 2002 mais révélée par Mediapart le 13 septembre 2008. "L'annulation de ces commissions avait été décrétée en 1995, à la suite de l'alternance politique en France, et visait à assécher les réseaux de financement occultes de l'Association pour la Réforme d'Édouard Balladur", écrit son auteur (Claude Thévenet).  Avant de détailler: "En France, le réseau El-Assir a eu pour principale fonction d'assurer le financement de la campagne d'Édouard Balladur (...). Après l'échec de sa candidature, au printemps 1995, ce financement devait être transféré à l'Association pour la Réforme (...) destinée à poursuivre le mouvement initié par les balladuriens" (sources: Mediapart; verbatim intégral de la note "Nautilus" sur Jeune Afrique).

2. La police du Luxembourg, dans un rapport de synthèse rédigé dans le cadre d'une commission rogatoire internationale diligentée par les juges Françoise Desset et Jean-Christophe Hullin, qui enquêtent sur plusieurs affaires de corruption à la DCN. "En 1995, des références font croire à une forme de rétrocommission pour payer des campagnes politiques en France, écrivent les commissaires principaux de la police judiciaire luxembourgeoise. Nous soulignons qu'Édouard Balladur était candidat à l'élection présidentielle en 1995 face à Jacques Chirac et était soutenu par une partie du RPR dont MM. Nicolas Sarkozy et Charles Pasqua". Avant de conclure: "Finalement, une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises" (source: Mediapart, rapport de synthèse de la police du Luxembourg daté du 19 janvier 2010).

Les relevés bancaires du compte l'Association pour le financement de la campagne d'Édouard Balladur (AFICEB) montrent par ailleurs l'existence d'un dépôt d'un peu plus de 10 millions de Francs (1,5 millions d'euros) en liquide, en une seule fois (quatre sacs), le 26 avril 1995 (sources: Libération; documents bancaires sur Mediapart).


François Léotard : ministre de la Défense du gouvernement Balladur (1993-1995). Selon la mission d'information sur les circonstances entourant l'attentat du 8 mai 2002 à Karachi, son cabinet (en particulier Renaud Donnedieu de Vabres, chargé de mission) a imposé deux intermédiaires et un pourcentage de commissions supplémentaires dans les contrats dits Agosta (signé le 21 septembre 1994 avec le Pakistan) et Sawari II (signé le 19 novembre 1994 avec l'Arabie saoudite): "Ces FCE ont été négociés en deux étapes: la première, dès le début de la négociation, avait abouti à s’accorder sur un pourcentage représentant 6,25% du contrat, les destinataires étant des personnalités politiques pakistanaises; la seconde, vers mai ou juin 1994, avec l’irruption soudaine et plus qu’étrange de MM. al Assir et Takieddine, à la demande du cabinet du ministre de la défense, qui a conduit à ajouter 4% de commissions supplémentaires. Le paiement a emprunté deux circuits différents, celui de la SOFMA pour les 6,25% de FCE susmentionnés et celui de Mercor Finance via Heine pour les 4%" (extrait des conclusions du rapport: "Les certitudes de la mission"); "Il résulte de nos auditions que des intermédiaires - MM. al Assir et Takieddine - ont été imposés au terme de la négociation à la demande de M. François Léotard quand il était ministre de la Défense, ce qui, aux dires de plusieurs personnes auditionnées, était inhabituel. 6,25% de FCE ont été versés aux intermédiaires par le canal de la SOFMA et 4% - négociés en dernière minute - ont été attribués au réseau K de MM. al Assir et Takieddine" (audition du député Bernard Cazeneuve, rapporteur, devant la Commission de la défense nationale et des forces armées le 12 mai 2010).

 


Nicolas Sarkozy : ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Balladur (1993-1995) puis du candidat Édouard Balladur à l'élection présidentielle. Son nom est cité par la police du Luxembourg comme étant intervenu pour la création de sociétés luxembourgeoises ad hoc par lesquelles ont transité une partie des commissions sur ces contrats de ventes d'armes: "Un document repris sous le numéro 1 fait état de l'historique et du fonctionnement des sociétés Heine et Eurolux. Selon ce document, les accords sur la création des sociétés semblaient venir directement de M. le Premier ministre Balladur et de M. le ministre des Finances Nicolas Sarkozy". Il est président de la République depuis 2007.

 

Jacques Chirac : ancien président de la République (1995-2002).

 

Charles Millon : ancien ministre de la Défense des gouvernements Juppé (1995-1997). "Quinze jours" après son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac lui a "demandé de procéder à la révision des contrats d'armement et de vérifier dans la mesure du possible s'il existait des indices sur l'existence de rétrocommissions". L'ancien ministre indique que la France a alors mis fin au versement des commissions sur les contrats Agosta et Sawari II en raison d'une "intime conviction qu'il y avait rétrocommissions" après des rapports "faits verbalement par la DGSE" (source: Le Nouvel Observateur, audition de Charles Millon par Renaud Van Ruymbeke).

 

Dominique de Villepin : ancien secrétaire général de la présidence de la République (1995-2002). Charles Millon était "en lien direct" avec lui et le tenait "régulièrement informé des investigations" sur l'existence d'éventuelles rétrocommissions.

 

 

Et les autres...

 

Francis Lamy : ancien conseiller technique à Matignon d'Édouard Balladur, qui l'a désigné en 1995 comme son "représentant habilité à répondre aux demandes" du Conseil constitutionnel sur son compte de campagne. Il est préfet des Alpes-Maritimes depuis 2008.

 

Nicolas Bazire : directeur de cabinet à Matignon (1993-1995) et directeur de campagne présidentielle d'Édouard Balladur puis "principal responsable" de l'Association pour la Réforme (trésorier: Philippe Goujon). Il est actuellement directeur général du Groupe Arnault SA et président du Conseil de surveillance de la Fondation pour l'innovation politique. Il fut par ailleurs l'un des témoins au mariage de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni.

 

René Galy-Dejean : ancien député (1991-2002), trésorier de la campagne d'Édouard Balladur.

 

Roland Dumas : ancien président du Conseil constitutionnel (1995-2000), c'est sous sa présidence que le compte de campagne d'Édouard Balladur a été validé, alors que les rapporteurs avaient proposé son rejet (source: Libération, PV de constatation sur les archives du Conseil constitutionnel).

 

Jean-Louis Debré : président du Conseil constitutionnel depuis 2007, il a refusé de transmettre au juge Renaud Van Ruymbeke les délibérations sur le compte de campagne d'Édouard Balladur "en raison du secret qui s'attache aux délibérations" (source: AFP, courrier de Jean-Louis Debré à Renaud Van Ruymbeke en date du 9 novembre).

 

 

Les questions

1. Les contrats Agosta et Sawari II ont-ils donné lieu au paiement de rétrocommissions?

2. Si oui, ces rétrocommissions ont-elles servi à un financement occulte des activités politiques d'Édouard Balladur?

3. Si oui, qui - notamment Nicolas Sarkozy - était au courant?

 

 

Rappels

L'équipe des "conseillers politiques" de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur, qui se réunissait "tous les matins" au siège de campagne:

  • Nicolas Bazire (directeur de campagne)
  • Nicolas Sarkozy (porte-parole du candidat)
  • Brice Hortefeux (représentant de Nicolas Sarkozy)
  • William Abitbol (représentant de Charles Pasqua)
  • Renaud Donnedieu de Vabres (représentant de François Léotard)
  • Marielle de Sarnez (représentante de François Bayrou)

Le 8 mai 2002, un attentat à Karachi (Pakistan) contre un bus de la DCN fait 14 morts, dont 11 Français. L'enquête s'oriente d'abord vers la piste terroriste d'Al-Qaida. Puis se réoriente (note "Nautilus") vers la piste de représailles en raison du non-paiement par la France de commissions sur des contrats de ventes d'armes.

La pratique des commissions (à ne pas confondre avec les rétrocommissions, illégales), officiellement intitulées "frais commerciaux exceptionnels" (FCE), n'avait rien d'illégal jusqu'en 2000, c'est-à-dire jusqu'à ce que la France ratifie la convention OCDE sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales.

L'article 67 de la Constitution stipule que le président de la République "ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite".

 

 

[Cette note ne concerne que le volet d'un éventuel financement politique occulte du Karachigate; mais pour les familles des victimes, les principales questions sont bien entendu ailleurs: la fin du versement de commissions sur les ventes d'armes est-elle à l'origine de l'attentat de Karachi? Les autorités françaises étaient-elles au courant du risque de représailles et ont-elles suffisamment protégé leurs ressortissants? "Nous n'avons aucun compte à régler. Nous ne sommes instrumentalisées par personne. Nous voulons juste savoir pourquoi nos pères sont morts", écrivent ainsi "les Karachi"]

15 novembre 2010

Nouveau gouvernement Fillon: 90% d'UMP et 52% d'ex-RPR

  sortants entrants
UMP ex-RPR 14

30

37%

79%

16

28

52%

90%

ex-DL 5 13% 2 6%
ex-UDF 2 5% 1 3%
ex-non encartés 6 16% 6 19%
ex-société civile 2 5% 2 6%
ex-PS 1 3% 1 3%
Nouveau centre 3 8% 1 3%
en congé du MoDem 1 3% 1 3%
société civile 1 3% 1 3%
Gauche Moderne 1 3 3% 8% 0 0 0% 0%
ouverture à gauche 2 5% 0 0%
  38   31  

source : France-politique.fr

 

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14 novembre 2010

L'incontournable Monsieur Fillon

L'incontournable Monsieur Fillon

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 15 novembre 2010

13 novembre 2010

Les nationalistes révolutionnaires de Marine Le Pen

nr.jpgDans un article sur "les deux conceptions différentes du Front national" développées par Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, j'avais souligné cet été que ce dernier n'a "pas le monopole des liens avec l'extrême droite radicale".

Jeudi dernier, une des principales personnalités de la mouvance nationaliste-révolutionnaire, Christian Bouchet (VoxNR), en a apporté une illustration supplémentaire en exhortant ses amis à "adhérer au Front national aujourd'hui pour pouvoir élire son président demain" (1). Dans le même message, Christian Bouchet dévoile son "espérance" et son "rêve" de voir Marine Le Pen succéder à son père et révèle qu'il a adhéré au FN "quelques mois après" la publication, en novembre 2002, d'un texte où il évoquait "la guérilla anciens/modernes" au sein du parti de Jean-Marie Le Pen.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit: les "anciens" contre les "modernes". Une division plus subtile que celle entre modérés et radicaux, comme l'avait déjà montré la coalition hétéroclite des partisans de Bruno Mégret lors du "pu-putsch" de 1998. Christian Bouchet avait alors fait le choix du Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret, dont il sera effectivement élu en février 2002 au conseil national, aux côtés d'autres membres d'Unité Radicale (cofondateur de ce groupuscule, il en sera exclu quelques mois avant sa dissolution par décret).

En faisant un parallèle entre l'extrême droite et l'intégrisme islamiste, Bruno Gollnisch incarnerait comme les talibans un courant réactionnaire (terme qu'il revendique à travers son livre La Réaction, c'est la vie, Godefroy de Bouillon, 2003), tandis que Marine Le Pen incarnerait comme les chiites iraniens un courant moderniste. Il n'est donc pas si étonnant que les nationalistes révolutionnaires – qui se réfèrent au premier fascisme, "de gauche" et futuriste – se sentent davantage proches de celle qui, par ailleurs, incarne médiatiquement la "dédiabolisation" du FN.

Bref, Christian Bouchet joue aujourd'hui Marine Le Pen contre Bruno Gollnisch comme il joua en 1999 Bruno Mégret contre Jean-Marie Le Pen ...en visant collatéralement sa fille: "Nous avons eu raison idéologiquement quand nous avons affirmé que les Fini (2) potentiels ne se trouvaient pas au côté de Mégret, écrivait-il à l'époque dans le numéro 9 de sa revue "Résistance!". L'expérience nous a rapidement montré qu'au contraire c'était dans la famille même du conducator de Montretout que l'on postulait pour cette place, et qu'on se montrait prêt à tout brader".

 

(1) Seuls pourront voter au congrès du FN des 15 et 16 janvier 2011 "les adhérents à jour de cotisation dont l'adhésion aura été reçue (et non pas envoyée) au siège du FN le 10 décembre 2010 au plus tard".

(2) Gianfranco Fini, qui a transformé l'extrême droite néo-fasciste italienne (Movimento Sociale Italiano, MSI) en un parti de droite voire de centre-droit.

11 novembre 2010

Jean Charbonnel: le "gaullisme de progrès"

J'ai rédigé cette semaine, dans La Croix, deux portraits (pour la rubrique "Que sont-ils-devenus?") d'anciens ministres du général de Gaulle. Après Philippe Dechartre, voici celui de Jean Charbonnel, publié mercredi.

 

Le 8 janvier 1966, De Gaulle le nomme au gouvernement
Au mois de décembre 1965, le chef de l'État demande à voir en tête-à-tête Jean Charbonnel, élu trois ans plus tôt député de la circonscription de Brive. "Sous prétexte de mieux me connaître, il me faisait, en fait, passer un examen de passage, se souvient le futur ministre. D'abord paralysé par la timidité, j'ai vu devant moi le président de la République, mais j'ai aussi vu l'homme, qui s'est enquis, en me mettant à l'aise, de mon parcours personnel et politique. Il manifesta pour moi une bienveillance grand-paternelle, et j'éprouvai vite un grand honneur et une grande joie à travailler près de lui." Un mois plus tard, Jean Charbonnel devient en effet secrétaire d'État chargé de la Coopération.

 

Ancien secrétaire d'État chargé de la Coopération sous De Gaulle (1966-1967) puis ministre du Développement industriel et scientifique sous Pompidou (1972-1974), Jean Charbonnel déborde encore d'activités. Agrégé – et passionné – d'histoire, il court de colloques en colloques: "De Gaulle et Paris", animé par son ami Gilles Le Béguec les 24 et 25 novembre, puis "De Gaulle et l'Afrique", organisé les 2 et 3 décembre par la Fondation Charles-de-Gaulle.

Surtout, militant fidèle du gaullisme, Jean Charbonnel préside toujours, à 83 ans, un mouvement politique: la Convention des gaullistes sociaux pour la Ve République, qui possède une poignée d'élus municipaux. "Tant que Dieu me prête vie, j'ai bien l'intention de continuer à m'occuper de la cité, et donc à garder une activité politique", explique-t-il.

De cette double casquette, de militant et d'historien (1), Jean Charbonnel tire une fidélité indéfectible à une certaine idée du gaullisme, loin de ceux qui n'y voient qu'une "attitude" ou un "pragmatisme" sans contenu doctrinal. Ce souci fut l'objet, dès avril 1970, premier anniversaire du départ du Général, d'une tribune intitulée "La légende et l'héritage", publiée dans la presse puis diffusée par l'UDR, dont il était l'un des dirigeants. "J'étais et je reste absolument convaincu que le gaullisme n'est pas mort avec De Gaulle", martèle-t-il encore aujourd'hui. Gaulliste social, il travaille justement à un nouveau livre afin de "ne pas laisser enfermer Charles de Gaulle dans des commémorations ou dans des musées" et de "rétablir la vérité sur le gaullisme".

Même si Jean Charbonnel fut l'initiateur de l'opération des "jeunes loups" aux élections législatives de 1967, point de départ de l'émergence politique de Jacques Chirac, sa fidélité à une certaine idée du gaullisme entraîna une rupture entre les deux hommes: le "gaulliste de progrès" fut écarté en 1975 d'une UDR prise en main par  son "compatriote corrézien". Jean Charbonnel reproche toujours à l'ancien premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing sa "trahison" envers Jacques Chaban-Delmas, à l'élection présidentielle de 1974. De fait, il n'a jamais voté en faveur de Jacques Chirac, soutenant Michel Debré en 1981, Raymond Barre en 1988 (avant de participer à l'ouverture de François Mitterrand et Michel Rocard), Édouard Balladur en 1995, puis Jean-Pierre Chevènement en 2002.

C'est d'ailleurs un chiraquien, Bernard Murat, qui l'a successivement battu aux élections législatives de 1993 puis aux municipales de 1995. Depuis, le socialiste Philippe Nauche a remplacé Bernard Murat en s'alliant avec le gaulliste "charbonnelliste" Étienne Patier (petit-fils d'Edmond Michelet), devenu maire-adjoint.

En 2007, enfin, l'ancien maire de Brive a soutenu Nicolas Sarkozy. "C'est le premier gouvernement qui renoue avec la politique industrielle", se félicite celui qui a été reçu en mai dernier à Bercy par Christian Estrosi, l'actuel ministre de l'Industrie. L'occasion pour ce dernier de dévoiler son "admiration" pour Georges Pompidou et Jean Charbonnel, "le tandem qui, en deux ans, a lancé le programme électronucléaire, le projet spatial (Ariane) et les lignes à grande vitesse (TGV)".

Ce soutien n'empêche pas Jean Charbonnel d'émettre aujourd'hui de "fortes réserves" sur la "pratique présidentialiste" des institutions par Nicolas Sarkozy et sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan. L'ancien ministre se remémore des mots prononcés lors du conseil des ministres "historique" du 9 mars 1966, dont il est l'un des rares survivants. "La décision que je vous demande est importante, avait solennellement exposé le général de Gaulle. Si vous la prenez, vous conforterez notre force de dissuasion et pourrez ainsi avoir la certitude de léguer la paix à vos enfants. Je vous demande une adhésion personnelle. Ceux qui ne seraient pas d'accord peuvent le signaler tout de suite, mais ils quitteront le gouvernement."

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 10 novembre 2010

(1) Dernier ouvrage publié: Les légitimistes, de Chateaubriand à De Gaulle, La Table Ronde, 2006.

10 novembre 2010

Philippe Dechartre: le "gaullisme de gauche"

J'ai rédigé cette semaine dans La Croix deux portraits (pour la rubrique "Que sont-ils-devenus?") d'anciens ministres du général de Gaulle. Voici celui de Philippe Dechartre, publié mardi (dans La Croix de ce mercredi: Jean Charbonnel)

 

Le 30 mai 1944, De Gaulle lui ouvre les bras
Chef de la zone nord d'un mouvement de Résistance, Philippe Dechartre, pseudonyme de Jean Duprat-Geneau, est convoqué en 1944 à Alger par le général de Gaulle. Moment d'émotion pour le jeune homme de 25 ans lorsque s'ouvre la porte du bureau du Général, à la villa des Oliviers: "Je suis un peu interloqué. Je me dis: est-ce que c'est lui, est-ce que c'est moi, est-ce que je rêve, est-ce que nous sommes vraiment là tous les deux?" Finalement, d'un geste qui lui est familier, de Gaulle ouvre les bras et dit: "Alors, Dechartre, vivant?" Celui qui avait été peu de temps auparavant exfiltré du siège parisien de la Gestapo répond: "Oui, mon général, et grâce à vous."

 

"Vous me cueillez dans ma première semaine de retraite!", lance Philippe Dechartre, 91 ans, en recevant dans son chaleureux domicile parisien. Ancien ministre des gouvernements Pompidou, Couve de Murville puis Chaban-Delmas entre 1968 et 1972, Dechartre siégeait en effet depuis 1994 au Conseil économique et social, qui venait le jour même de renouveler ses membres. "Actuellement, je suis en train de ranger ces seize ans d'archives, soupire-t-il. C'est un travail lourd et fastidieux."Mais c'est surtout à la publication de ses mémoires que ses amis le pressent de s'atteler. "J'aime écrire, mais je le garde pour moi", explique-t-il. Avant de finalement concéder: "Si on me laissait en paix, je crois que je finirais par écrire un bouquin…"

Philippe Dechartre poursuit son "itinéraire d'un gaulliste de gauche", puisqu'il participe toujours aux travaux du Club Nouveau Siècle, mouvement associé à l'UMP qu'il a fondé en 2001 et dont il assure maintenant la présidence d'honneur. Un itinéraire qui l'a amené à côtoyer la quasi-totalité des présidents de la Ve République. Charles de Gaulle, bien entendu, qu'il a suivi du gaullisme de la Résistance au gaullisme politique, avec un passage par le mendésisme durant la "traversée du désert" du Général. Georges Pompidou, avec lequel il était "très lié" malgré la méfiance du successeur de De Gaulle envers les gaullistes sociaux. François Mitterrand, rencontré dès 1943 dans les mouvements de Résistance de prisonniers de guerre et déportés. Sans être exclu du RPR, Philippe Dechartre appela d'ailleurs au second tour de la présidentielle de 1981 à voter en faveur du candidat socialiste, qui lui proposa alors d'entrer au gouvernement. Ce qu'il refusa. "On aurait pensé que j'allais à la soupe, que j'avais la récompense de ma prise de position. Ça aurait été mauvais pour lui comme pour moi" commente-t-il. Jacques Chirac, ensuite, qu'il a soutenu à toutes les élections présidentielles, et dont il demeure un proche.

Nicolas Sarkozy, enfin. Au milieu des années 1970, ce dernier était même venu frapper à la porte du Mouvement pour le socialisme par la participation, dont Philippe Dechartre était alors le secrétaire général. Le jeune Nicolas Sarkozy lui exposa qu'il en avait "marre des hiérarques de l'UDR". Mais l'ancien ministre l'en dissuada: "Si tu adhères aux gaullistes de gauche, tu seras content de faire bouger beaucoup d'idées, mais ce n'est pas ça qui te mettra en faveur dans la course au pouvoir. Tu as de l'ambition: retourne à l'UDR, avale les couleuvres qu'on te fait avaler actuellement avant d'en faire avaler aux autres." Depuis, les deux hommes ont conservé des "relations cordiales mais sans plus", car le gaulliste de gauche "ne partage pas toutes les options politiques" de l'ancien porte-parole d'Édouard Balladur.

Ils se sont vus pour la dernière fois en juillet, notamment pour parler du renouvellement du Conseil économique, social et environnemental. "Il consulte, mais il ne suit pas les consultations", lâche le doyen sortant, regrettant qu'aucun de ses amis n'ait été nommé (contre huit sortants). Philippe Dechartre en a profité pour "lui dire ce qu'un gaulliste de gauche peut dire: sauver les banques, c'est bien, mais il faut aussi penser à ceux qui n'ont pas de pognon". Une thématique que cet humaniste a développée avec Bernard Reygrobellet, son successeur à la présidence du Club Nouveau Siècle, dans une "contribution au projet 2012 de la majorité présidentielle" (PDF).

"Dechartre, n'oubliez jamais que la seule finalité du progrès économique, c'est le progrès social", lui avait glissé à la Libération le général de Gaulle. Des propos que l'ancien Résistant a érigés en philosophie politique: "C'est le fil rouge du gaullisme de gauche auquel je reste aujourd'hui fidèle."

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 09 novembre 2010

09 novembre 2010

Nicolas Sarkozy: un gaullisme commémoratif et désidéologisé

Nicolas Sarkozy prononcera ce mardi un discours comme il les affectionne, à Colombey-les-Deux-Églises, pour le quarantième anniversaire de la mort du général de Gaulle. L'occasion pour lui de revendiquer sa part de filiation gaulliste.

De fait, c'est par le gaullisme que le président de la République est entré en politique, puisque sa première campagne, comme un simple militant, fut celle de Jacques Chaban-Delmas à l'élection présidentielle de 1974. Dans la foulée, il adhère à l'UDR puis au RPR. "Être jeune gaulliste, c'est être révolutionnaire", s'enflamme le jeune homme à Nice, en juin 1975, lorsqu'il parle pour la première fois à la tribune d'un grand rassemblement politique. "Révolutionnaire pas à la manière de ceux qui sont des professionnels de la manif'", avait-il toutefois précisé. Philippe Dechartre (lire son portrait) révèle même qu'à cette époque, Nicolas Sarkozy alla frapper à la porte du Mouvement pour le socialisme par la participation, gaulliste de gauche.

Plus tard, Nicolas Sarkozy expliquera son engagement pour des raisons plus sociologiques et familiales que politiques et personnelles. "Culturellement, je n'étais pas de gauche et socialement, je ne me sentais pas giscardien", racontait-il dans un livre d'entretiens avec Michel Denisot (Au bout de la passion, l'équilibre…, Albin Michel, 1995). "Je suis gaulliste depuis l'enfance", insistera-t-il en 2007 sur son site de campagne présidentielle. "Ma famille m'a enseigné les valeurs du gaullisme: l'amour de la France et le refus de la fatalité."

Cette dernière valeur semble celle qui définit le mieux le gaullisme pour Nicolas Sarkozy: "Le gaullisme, c'est le refus de la fatalité", répétait-il en février 2008 lors de l'inauguration de l'Historial Charles-de-Gaulle aux Invalides, à Paris. "Le gaullisme, c'est le mot par lequel nous désignons dans notre histoire la volonté humaine, lorsqu'elle est fermement opposée au renoncement." Il s'agit donc d'une définition sans contenu idéologique, semblable à celle de Georges Pompidou ("une attitude") ou d'Édouard Balladur ("un pragmatisme"). "Le gaullisme n'a jamais été une idéologie, le gaullisme n'a jamais été une religion, poursuivait l'ancien balladurien. Le général de Gaulle s'y est toujours opposé. Il ne voulait pas que sa pensée fût enfermée dans la rigidité d'une doctrine."

Ne conférant aucun corpus doctrinal au gaullisme, le président de la République est donc imperméable aux critiques de ceux qui, à droite ou à gauche, l'accusent de rompre avec les idées de Charles de Gaulle, par exemple à propos de la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'Otan. À Michel Denisot, Nicolas Sarkozy expliquait donc logiquement que, d'après lui, "le gaullisme a d'abord été le rapport à un homme dont la dimension a fait une partie de l'histoire contemporaine de notre pays, le général de Gaulle, et ce, quels que soient les choix qu'il effectuait. On s'engageait derrière le Général. C'était plus derrière lui, derrière la confiance qu'il suscitait que derrière sa pensée" (1).

"Le gaullisme constitue nos racines. C'est un fait, mais avec le temps qui passe cela devient notoirement insuffisant", écrivait-il dans Libre (Robert Laffont/Xo, 2001) en soulignant que "le gaullisme appartient aujourd'hui à l'histoire de France et, à ce titre, il est devenu l'apanage de chaque Français (…), il est en quelque sorte tombé ou inscrit dans le patrimoine national". Dans les années 1990, Nicolas Sarkozy se réclamait d'ailleurs d'un "gaullisme libéral", oxymore pour ceux qui donnent un contenu économique et social au gaullisme (programme du Conseil National de la Résistance, planification et interventionnisme de l'État, association capital-travail et participation, etc.).

Parallèlement, le dirigeant du RPR rompait avec le positionnement politique ni de droite ni de gauche de sa famille politique (2): "Quant à se dire de droite, une bonne partie de mes amis s'y refusent obstinément. J'avoue avoir du mal à comprendre cette forme de pudeur qui n'est rien d'autre qu'une façon de céder à la mode du moment (…) Car enfin, pourquoi donc serait-il noble d'être de gauche et faudrait-il s'excuser d'être de droite?."

Dans le même livre, Nicolas Sarkozy note par ailleurs que "les héritiers politiques de la famille gaulliste ont une tendance certaine à la nostalgie, qui s'illustre notamment dans le pèlerinage annuel à Colombey": "Je m'en veux d'ailleurs d'avoir sacrifié cette année encore à cette forme de totem, avouait-il. J'ai pourtant clairement conscience que nous entretenons ainsi une caricature, chaque jour plus désuète." La plume de celui qui se rend ce mardi en Haute-Marne devient même féroce lorsqu'il écrit que "Dieu que le paysage est triste en novembre du côté de Bar-le-Duc, il pleut quasi invariablement, il fait froid et le vent souffle fort, à croire que les conditions atmosphériques se mettent de la partie pour rendre le pèlerinage un peu plus difficile".

Depuis sa campagne présidentielle puis son élection à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy affectionne pourtant ces commémorations historiques: il s'est déjà rendu trois fois à Colombey-les-Deux-Églises (en avril et novembre 2007 puis en octobre 2008 pour l'inauguration du Mémorial Charles-de-Gaulle) et quatre fois sur le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance (en mai 2007, mars 2008, avril 2009 et 2010).

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 09 novembre 2010
(version plus courte publiée sous le titre De Gaulle-Sarkozy, une filiation revendiquée)

(1) Dans l'unique définition qu'il en donna, Charles de Gaulle présenta le gaullisme comme "un système de pensée, de volonté et d'action" (9 septembre 1968); Nicolas Sarkozy fait l'impasse sur le premier facteur.

(2) "Le fait que les partisans de droite et les partisans de gauche déclarent que j’appartiens à l’autre côté, prouve précisément ce que je vous dis, c’est-à-dire que, maintenant comme toujours, je ne suis pas d’un côté, je ne suis pas de l’autre, je suis pour la France", Charles de Gaulle, 15  décembre 1965.