Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 novembre 2006

Le PS se convertit au social-libéralisme

Avec 60,65% des suffrages exprimés, Ségolène Royal a été investie dès le premier tour comme candidate du PS pour l'élection présidentielle de 2007, devant Dominique Strauss-Kahn (20,69%) et Laurent Fabius (18,66%).

La surprise n'est pas tant l'arrivée en tête de Ségolène Royal (avec la prophétie auto-réalisatrice des sondages réalisés auprès des sympathisants PS) que la troisième position de Laurent Fabius. Ce dernier est en effet loin de réaliser son ambition : faire le plein des voix "nonistes" (41,20% lors de la consultation interne de 2004). Entre ces deux votes, le corps électoral a cependant doublé, puisque le nombre d’adhérents du parti est passé de 120 038 en novembre 2004 à 220 269 deux ans après.

Le score obtenu par Laurent Fabius est révélateur de l’orientation politique des nouveaux adhérents. Comme ses partis frères européens, le PS français semble en effet avoir définitivement tourné la page du socialisme républicain et keynésien pour rallier la "social-démocratie moderne" - c'est-à-dire en fait le social-libéralisme - théorisée par le Britannique Tony Blair et l'Allemand Gerhard Schröder. Les deux candidats qui s’y rattachent – aussi bien Dominique Strauss-Kahn en l'assumant que Ségolène Royal sans l'assumer ("On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens") – ayant obtenu ensemble plus de 80% des suffrages.

Reste à savoir où iront les voix des anciens électeurs "nonistes de gauche" de 2005. Voteront-ils pour Ségolène Royal mais contre leurs idées par réflexe anti-droite et anti-Sarkozy ? Ou porteront-ils leurs voix vers un autre candidat appartenant, comme eux, à la gauche "noniste" (Jean-Pierre Chevènement, un éventuel candidat PCF ou altermondialiste ?).

Quoi qu'il en soit, Nicolas Sarkozy, dont la candidature est assurée d'obtenir le soutien de l'UMP, doit se préparer à mener une campagne pénible avec une candidate qui, face à ses camarades du PS, n'a pas hésité à brandir l'accusation de machisme plutôt que de s'en tenir à des débats de fond (ce qui, il est vrai, n'est pour l'instant pas son fort)...

Cette investiture n'est pas sans rappeler l'élection de Michèle Alliot-Marie, en 1999, à la présidence du RPR. Non pas parce que dans les deux cas il s'agit d'une femme*, mais parce que dans les deux cas les candidats ayant un positionnement idéologique clair et assumé sont arrivés derniers : François Fillon (gaulliste) et Patrick Devedjian (libéral) au sein du RPR en 1999, DSK (social-libéral) et Fabius (républicain keynésien) aujourd'hui au PS. De quoi désespérer du débat politique...

 

* le fait qu'une femme soit investie candidate par un des deux grands partis n'a politiquement aucun intérêt : seules en politique comptent les idées, quel que soit le sexe - ou encore la couleur de peau - de celui ou celle qui les portent

17 octobre 2006

faux débat au PS

La première des trois rencontres télévisées organisées pour l'investiture socialiste aura lieu ce soir. Elle sera diffusée en direct dès 20h30 sur LCI et les chaînes parlementaires LCP AN et Public Sénat (disponibles sur le câble, TNT, satellite, sites Internet des chaînes).

Contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, il ne s'agira pas d'un débat, mais - à la demande de Ségolène Royal - d'une succession de monologues.

 

De quoi le PS a-t-il peur ?

Réponse : de la division, cette "machine à perdre" électorale.

Comme si le débat, en soi, créait la division !

 

Or, comme l'ont montré les discussions autour du projet de Constitution européenne, le PS est bien divisé. Avec toute une palette de nuances entre l'aile droite sociale-libérale assumée (Jean-Marie Bockel) et l'aile gauche anti-libérale (Jean-Luc Mélenchon).

Avec, au centre, un marais majoritaire au discours anti-libéral et à la pratique sociale-libérale (défendant dans l'opposition ce qu'ils ont souvent contribué à démanteler dans la majorité).

En son temps déjà, Léon Blum dénonçait le décalage entre un discours révolutionnaire et une pratique réformiste...

Un décalage que les "partis frères" européens ont résolu. Que ce soit dans un sens ou dans un autre, il serait bon pour la démocratie que le PS tranche enfin entre ces deux options et assume son positionnement devant les électeurs.

01 octobre 2006

la vraie rupture de Laurent Fabius

"Si j'ai changé ? Oui, je l'assume complètement", a expliqué Laurent Fabius, vendredi dernier, lors de l'université de rentrée du courant Forces militantes pour la démocratie et le socialisme (FMDS).

 

On peut ne pas être d'accord avec les idées et les choix de Laurent Fabius. Mais il est suffisamment rare qu'un présidentiable reconnaisse avoir changé pour ne pas le souligner. Bien entendu, nul ne peut savoir, au fond, ce que pense réellement Laurent Fabius. Mais voilà une déclaration qui met au moins de la cohérence dans ses propos et son parcours : il y a bien eu, en 2002, une rupture idéologique personnelle.

 

On aurait pu, par exemple, attendre la même explication de la part de Nicolas Sarkozy lorsqu'il prononça, le 22 juin 2006, à Agen, un discours de rupture avec l'orientation économique et européenne de la France depuis 1983, gouvernements de gauche et de droite confondus. L'ancien balladurien aurait-il subitement été converti par Henri Guaino aux thèses de l'"autre politique" ? Dans une telle hypothèse, on aurait aimé entendre le président de l'UMP dire : "Si j'ai changé ? Oui, je l'assume complètement". Il n'en fut rien.

Peut-être tout simplement parce que, lui, au-delà du discours, il n'avait pas changé...

 

Que mille fleurs s'épanouissent

dominique STRAUSS-KHAN"Je suis candidat. Aujourd'hui les choses commencent. Nous sortons du virtuel, nous rentrons dans le réel. J'ai la conviction que les socialistes d’abord et les Français ensuite se rendront compte que je suis le meilleur rempart contre la politique de la droite"

Dominique Strauss-Kahn, vendredi, à Sarcelles (Val-d'Oise)

 

ségolène ROYAL"Oui, j'accepte d’assumer cette mission de conquête pour la France et les épreuves qui vont avec – et dont je veux protéger ma famille – et donc de me présenter au vote des socialistes, puis, je l'espère, au jugement des Français, en gagnant par le mérite leur confiance en avril 2007"

Ségolène Royal, vendredi, à Vitrolles (Bouches du Rhône)

 

laurent FABIUS"J'ai décidé, si les militants socialistes le veulent, d'être candidat à la présidence de la République"

Laurent Fabius, dimanche, à Fleurance (Gers)

 

31 août 2006

Jospin l'ouvre, Juppé la ferme

 

Ouverture du blog de Lionel Jospin :

"La période qui s'ouvre cet automne étant décisive pour la suite, je souhaite m'y exprimer et contribuer à éclairer les choix qui sont devant nous.

Comme tous les socialistes, je vais participer au débat politique, avec vous, vous faire partager mes opinions, mes positions et bien sûr, recueillir vos commentaires, vos impressions, vos sentiments."

 

... et fermeture provisoire du blog d'Alain Juppé :

"Nous voici donc en campagne (NDLR: une élection municipale complémentaire est organisée à Bordeaux). Rien n’est gagné d’avance. C’est avec tous les Bordelais que nous comptons bâtir notre projet pour le Bordeaux de 2015. Je vais donc y consacrer tout mon temps et toute mon énergie. C’est pourquoi je vais interrompre provisoirement ce blog-notes. J’espère que vous le comprendrez."