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15 avril 2007

Morne campagne

medium_campagne.jpg Quel paradoxe !

 

Records d'audiences des émissions et des livres politiques, affluence dans les réunions publiques : les Français, comme l'avait déjà montré le débat référendaire sur la Constitution européenne, forment un peuple politique et s'intéressent profondément à cette élection.

 

Mais pourtant, qu'elle est morne cette campagne !

 

Avec les deux favoris des sondages - Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal - qui n'ont pas cessé de changer de position à tel point que, finalement, on ne sait plus très bien ce qu'ils pensent sur des points fondamentaux (comme la fiscalité ou l'Europe).

Avec une absence de débat entre les candidats, non compensée par les réactions - la plupart du temps marquées par la mauvaise foi - aux propos des autres; bref, nous avons eu droit jusque-là à une succession de monologues.

Avec la démission de - pourtant talentueux - confrères de la presse audiovisuelle, qui ont laissé les candidats invités sur leurs plateaux dire des énormités sans réagir, et donc sans remplir leur rôle de journalistes.

 

Ceci explique peut-être cela : les Français s'intéressent, se passionnent, aussi parce que rien n'est fait pour éclairer leur choix. Alors ils se renseignent, s'interrogent, changent d'avis parfois.

Ce qui ne fait que renforcer le caractère ouvert du premier tour de cette présidentielle...

14 avril 2007

Plus d'un tiers des Français seraient incités à voter sur un critère non politique

Éclairage

 

medium_paspolitique.jpgC'est une chose entendue : un président de la République est élu sur ses convictions politiques et non pas sur son sexe, son origine, sa religion ou sa vie privée. Les sondages montrent cependant que ces préjugés extra-politiques ont encore la vie dure.

Le préjugé sexiste concerne 37% des Français : 16% souhaiteraient que le prochain président de la République soit plutôt un homme, 21% plutôt une femme.

Le préjugé xénophobe ou, à l'inverse, xénophile, est moins fort (27%) : le fait qu'un candidat soit issu de l'immigration inciterait 23% des personnes interrogées à ne pas voter pour lui et, au contraire, 4% à voter pour lui.

La spiritualité est à peine plus un critère de vote, mais avec des différences en fonction des croyances (islam : 38%; judaïsme : 14%; catholicisme ou "sans religion" : 12%). Elle inciterait ainsi 38% des Français à ne pas voter pour un musulman, 13% à ne pas voter pour un juif et 5% à ne pas voter pour une personne sans religion. À l'inverse, elle inciterait 10% à voter en faveur d'un catholique et 7% en faveur d'une personne sans religion.

Finalement, la vie privée est le critère le moins prégnant. Qu'il s'agisse de l'homosexualité (inciterait 22% à ne pas voter pour un candidat), du fait d'avoir des enfants (inciterait 14% à voter pour lui) ou d'être marié (inciterait 10% à voter pour lui).

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 13/04/2007

Source : sondage Sofres du 24 au 25 janvier 2006 pour Le Figaro

 

Ajout du 15/04/2007 : "Je voudrais m'adresser aux femmes : j'ai besoin du vote des femmes", a déclaré, dimanche, Ségolène Royal. Voilà ce qui s'appelle atteindre le degré zéro de la politique !

13 avril 2007

Sarkozy versus Onfray

Éclairage

 

medium_sarkoonfray.jpg"J'inclinerais, pour ma part, à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie", a affirmé Nicolas Sarkozy dans un entretien avec Michel Onfray dans le mensuel Philosophie Magazine (avril 2007). "Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable."

Les propos de Nicolas Sarkozy s'inscrivent dans un courant de pensée qui recherche des bases biologiques aux comportements sociaux. Au XIXe siècle, ce courant s'intéresse aux caractéristiques physiques, avec notamment la théorie de Cesare Lombroso (1835-1909) sur le "criminel-né". Au XXe siècle, il se tourne vers la génétique. Ce courant inspire les politiques de stérilisation pratiquées entre 1907 et 1958 dans certains États américains, entre 1934 et 1945 en Allemagne (parallèlement à l'eugénisme racial), entre 1935 et 1976 en Suède, ou encore en Norvège, Finlande et Danemark.

Sur le plan théorique, cette thèse a connu un renouveau avec la publication, aux États-Unis, en 1975, par Edward Osborne Wilson, de l'ouvrage Sociobiology : The New Synthesis. Sur le plan pratique, il est à l'origine des recherches visant à isoler le chromosome ou le gène permettant d'expliquer tel ou tel comportement social. Du "chromosome du crime" (1965) au "gène de l'homosexualité" (1993). À chaque fois, cependant, ces travaux ont été contredits.

Ces débats sont sensibles puisqu'ils font intervenir des notions philosophiques et religieuses fondamentales : inné versus acquis, nature versus culture, matérialisme versus spiritualisme, essentialisme versus existentialisme, déterminisme versus liberté. En témoigne la vigueur des réactions aux propos de Nicolas Sarkozy, au-delà du seul monde politique.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 12/02007

12 avril 2007

vote électronique

Éclairage

 

medium_rubon5.pngPlus d'un million et demi d'électeurs, inscrits dans 82 communes, utiliseront le vote électronique à l'élection présidentielle. Depuis 1969, les machines à voter sont autorisées dans les bureaux de vote des communes de plus de 3 500 habitants figurant sur une liste fixée par décret en conseil d'État (article L. 57-1 du code électoral). Le vote électronique s'est progressivement développé depuis la publication au Journal officiel, en novembre 2003, d'un arrêté "portant approbation du règlement technique fixant les conditions d'agrément des machines à voter". Lors du référendum du 29 mai 2005, 55 communes s'étaient équipées d'urnes électroniques. Trois modèles sont agréés par le ministère de l'intérieur : Nedap (néerlandais, 80% du marché), Indra (espagnol, 12%) et iVotronic (américain, 8%).

Le vote électronique ne doit pas être confondu avec le vote en ligne, par Internet, qui est une forme de vote à distance. Or ce dernier n'est plus autorisé pour les élections politiques depuis la loi du 31 décembre 1975. Il a uniquement été autorisé par la loi du 28 mars 2003 pour l'élection des membres de l'Assemblée des Français de l'étranger.

Même si le code électoral assimile vote blanc et vote nul, regroupés dans l'ensemble des suffrages non exprimés, les machines à voter doivent notamment "permettre l'enregistrement d'un vote blanc". Contrairement à leurs concitoyens qui voteront dans une urne papier transparente, ceux qui voteront avec une urne électronique auront donc la possibilité de voter blanc au même titre que pour un des douze candidats en lice à la présidentielle.

Le vote électronique est toutefois controversé. Ses adversaires estiment qu'il remet en cause la régularité des opérations électorales (secret du vote, transparence...) et qu'étant adopté au cas par cas, il rompt l'égalité entre les citoyens.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 11/04/2007

vote papier

medium_petition.gifÉlecteur dans une commune ayant malheureusement adopté le vote électronique (Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine), j'ai signé la pétition pour le maintien du vote papier, pour au moins quatre raisons :

- attachement au dépouillement citoyen

- régularité et transparence des opérations électorales

- secret du vote

- égalité entre les citoyens

 

Je vous invite également à signer cette pétitition !

http://www.ordinateurs-de-vote.org