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12 avril 2010

Le centre droit se projette vers la présidentielle de 2012

"La question de ma candidature à l'élection présidentielle ne se pose pas aujourd'hui", affirme Hervé Morin, président du Nouveau Centre. Il n'empêche, le ministre de la défense semble déjà avoir en tête son calendrier jusqu'aux échéances de 2012. Les 12 et 13 juin prochains aura lieu, à Tours, le congrès du Nouveau Centre, au cours duquel Jean-Christophe Lagarde deviendra statutairement le président exécutif du parti, aux termes d'un accord entre les deux hommes. Parallèlement, il s'agira de fusionner le Nouveau Centre avec l'Alliance Centriste de Jean Arthuis, c'est-à-dire de réunir dans une seule formation tous les ex-UDF qui ne sont ni à l'UMP ni au MoDem. Les élections cantonales de mars 2011 permettront ensuite de renforcer le maillage territorial du parti. D'ici à l'été 2011, Hervé Morin devrait en outre avoir quitté le gouvernement, à l'occasion d'un remaniement ministériel ou d'une démission individuelle.

Lors du scrutin suivant, les élections sénatoriales de septembre 2011, l'objectif est de constituer au Sénat, comme à l'Assemblée nationale, un groupe parlementaire distinct. L'occasion, également, de solder ses comptes avec le MoDem, les sénateurs proches de François Bayrou étant, à l'exception de Marcel Deneux, tous renouvelables (Denis Badré, Didier Borotra, Jacqueline Gourault, Jean-Jacques Jégou, Jean-Marie Vanlerenberghe). Viendra alors, "pour la fin de l'année 2011", la décision d'avoir ou non un candidat à la présidentielle de 2012. "Si nous renonçons à l'élection présidentielle, notre existence est définitivement morte", a d'ores et déjà averti Hervé Morin, samedi, en clôture du conseil national du Nouveau Centre à Paris. Enfin, quel que soit le résultat de la présidentielle, il s'agira cette fois de remplir aux législatives les critères afin d'avoir directement accès au financement public des partis politiques (c'est-à-dire présenter au moins cinquante candidats ayant obtenu chacun au moins 1% des suffrages exprimés).

Reste à savoir de quel espace électoral pourrait disposer à la présidentielle une telle candidature. Directeur du Département opinion de l'Ifop, Frédéric Dabi souligne qu'aux élections régionales, "l'offre de droite" s'est révélée "insuffisante et trop unitaire". De quoi, donc, laisser de la place à une deuxième candidature à droite, aux côtés de celle probable de Nicolas Sarkozy. Toutes choses égales par ailleurs, le socle électoral d'une offre de centre droit est a priori constitué des 40% de l'électorat de François Bayrou en 2007 qui, selon TNS Sofres, ont voté Nicolas Sarkozy au second tour, soit 7% des suffrages exprimés du premier tour de la dernière présidentielle. Hervé Morin revendique, lui, "un potentiel électoral de 15%".

"Le centre est un espace extrêmement concurrentiel et convoité", prévient toutefois Frédéric Dabi en citant le centriste François Bayrou, l'écologiste de gauche Cécile Duflot et le néogaulliste Dominique de Villepin. "Ils sont dans une démarche d'opposition, nous, nous sommes dans une démarche de proposition", tranche Hervé Morin. Pour se démarquer, son éventuelle candidature devra cependant afficher ses propres marqueurs politiques. Jeudi, lors d'une réunion publique à Besançon, le président du Nouveau Centre a ainsi testé son triptyque : "une société apaisée", "une société de la reconnaissance" et "une société de la tolérance". Le chemin semble toutefois encore long pour Hervé Morin s'il entend approcher le score de son ancien ami politique en avril 2007 (19%). Selon le baromètre TNS Sofres pour Le Figaro Magazine, la "cote d'avenir" de François Bayrou était de 33% en avril 2005, deux ans avant la dernière présidentielle. Aujourd'hui, en avril 2010, deux ans avant la prochaine présidentielle, cette même cote d'avenir n'est que de 14% pour Hervé Morin. Contre 24% pour François Bayrou, exactement comme en avril 2000, deux ans avant sa première candidature présidentielle.

 

Laurent de Boissieu
© La Croix, 12/04/2010 (version un peu plus longue que celle publiée sur papier)

07 avril 2010

Assumez la décentralisation !

L'idée de décentralisation est fondée sur le principe que, pour les affaires les concernant, les collectivités locales doivent être librement administrées par un conseil élu. Cette libre administration suppose qu'elles jouissent d'une autonomie financière, c'est-à-dire de la liberté de fixer leurs recettes (impôts locaux) et leurs dépenses.

Décentraliser une compétence, c'est donc faire le choix politique que ladite compétence est une affaire locale et non une affaire nationale.

Transférer aux départements le Revenu de Solidarité active (RSA, ex-RMI), l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) et la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), c'est ainsi affirmer que ces prestations ne sont pas nationales mais territoriales.

 

De deux choses l'une.

Soit on assume la décentralisation de ces prestations, ce qui implique que les conseils généraux, et non l'État, en déterminent librement le montant et en assurent intégralement le financement.

Soit on recentralise ces prestations qui, selon moi, doivent effectivement relever de la solidarité nationale.

01 avril 2010

Le bouclier fiscal, valeur fondamentale du sarkozysme

La remise en cause du bouclier fiscal n'est pas nouvelle au sein même de la majorité. Ce qui est nouveau, en revanche, c'est l'ampleur de la contestation. Cette dernière était jusque-là cantonnée à une poignée de parlementaires de l'UMP (Gilles Carrez, Pierre Méhaignerie, Jean-Luc Warsmann, Marie-Anne Montchamp, René Couanau), du Nouveau Centre (Charles de Courson, Nicolas Perruchot) et de l'Alliance Centriste (Jean Arthuis). Mais, depuis la claque des élections régionales, deux anciens premiers ministres ont ajouté leur voix aux critiques, relayés au Parlement à travers l'annonce mercredi par treize députés UMP du dépôt d'une proposition de loi (1).

"Pour moi, la justice sociale, c'est d'abord la justice fiscale", a lancé Dominique de Villepin il y a une semaine, lors de sa conférence de presse. Partisan d'"augmenter les impôts de façon juste", le prédécesseur de François Fillon à Matignon a formulé trois propositions : "suspendre le bouclier fiscal", "augmenter la plus haute tranche de l'impôt sur le revenu à 45%" (contre 40% actuellement) et "créer une surcote de l'impôt sur les très grandes entreprises de 10 à 15%".

Mardi, sur France Info, Alain Juppé lui a emboîté le pas en appelant la majorité présidentielle à "s'interroger sur ce qu'on appelle le bouclier fiscal parce que les choses ont changé : la crise est venue". Le maire UMP de Bordeaux a ainsi proposé "qu'on demande aux très riches de faire un effort de solidarité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui souffrent dans la crise".

Ces critiques ne forment cependant pas un front commun. Les uns veulent uniquement mettre le bouclier fiscal entre parenthèses en raison de la conjoncture, les autres entendent durablement le modifier. Parmi ces derniers, certains souhaitent ne faire sortir du dispositif que la CSG et la CRDS ; d'autres plaident en faveur d'une réforme fiscale plus globale : abrogations simultanées du bouclier fiscal et de l'ISF couplées avec l'instauration d'une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu.

Mais Nicolas Sarkozy le répétait encore en octobre 2009 : "Je ne toucherai pas au bouclier fiscal car je crois au principe selon lequel on ne peut prendre à quelqu'un plus de la moitié de ce qu'il gagne. Si on laisse passer une exception, ce n'est plus un bouclier." De fait, il s'agit d'un principe qui figurait dès 2001 dans le livre fondateur du sarkozysme, Libre (Robert Laffont/Xo Éditions). "Le bouclier fiscal est un marqueur de ce quinquennat, confiait un ténor de la majorité présidentielle lors des dernières journées parlementaires de l'UMP. Le remettre en cause poserait un problème politique."

 

Laurent de Boissieu
© La Croix, 01/04/2010

(1) Jean-Paul Anciaux, Loïc Bouvard, Marc Bernier, Pierre Cardo, René Couanau, Jean-Yves Cousin, Jean-Pierre Decool, Jean-Pierre Giran, Jean Grenet, Marie-Anne Montchamp, Michel Piron, Michel Raison, Jean-Marie Rolland

 

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Une valeur fondamentale du sarkozysme

 

"L'objectif qui consiste à limiter les prélèvements de l'État à un maximum de 50% doit être considéré comme un minimum. En l'occurrence, il ne s'agit ni d'économie, ni de politique, ni même de fiscalité... mais tout simplement de bon sens. Parce que, enfin, si l'on croit que toute peine mérite salaire et que chacun a le droit de profiter librement de ce qu'il a chèrement acquis, alors on doit se fixer comme règle que jamais la somme des prélèvements de l'État ne dépasse 50% de ce qu'un individu a pu gagner par son travail."
Nicolas Sarkozy, Libre (Robert Laffont/Xo Éditions, 2001)

"Poser le principe que nul ne peut se voir confisquer plus de 50% de son revenu par l'impôt direct, y compris la CSG et la CRDS, c'est aussi encourager le travail et la réussite. C'est mettre un terme à une fiscalité confiscatoire."
Nicolas Sarkozy, Ensemble (Xo Éditions, 2007)

"L'idée que l'on n'abandonne pas plus de la moitié de ses revenus aux impôts fait partie de la structuration politique et idéologique du quinquennat. La crise exige une priorité en sa faveur, mais rien ne serait pire que de renier des valeurs fondamentales parce qu'il y a la crise."
Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée, cité dans L'Express, 25/03/2009

"Je ne toucherai pas au bouclier fiscal car je crois au principe selon lequel on ne peut prendre à quelqu'un plus de la moitié de ce qu'il gagne. Si on laisse passer une exception, comme par exemple la CSG, ce n'est plus un bouclier."
Nicolas Sarkozy, entretien pour Le Figaro, 15/10/2009

31 mars 2010

Ces partis qui revendiquent des élus non élus ou d'un autre parti

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Europe - Écologie exagère

Le rassemblement Europe - Écologie a, certes, réalisé un bon score aux élections régionales. Mais ce n'est pas une raison pour revendiquer un élu ...non élu ! À La Réunion, la liste conduite par Vincent Defaud a en effet obtenu 4,94% au premier tour, et a donc été éliminée, contrairement à ce qu'indique le site Internet d'Europe - Écologie :

ee-reunion.gif
extrait des élus revendiqués sur le site d'Europe - Écologie

 

***

Le Nouveau Centre n'est pas charitable

Le Nouveau Centre est, certes, de loin, la deuxième composante de la majorité présidentielle après l'UMP en terme de conseillers régionaux. Mais ce n'est pas une raison pour revendiquer sur son site Internet un - des quatre ! - élus de La Gauche Moderne (Louis Bertrand Grondin à La Réunion) :

nc-reunion.gif
extrait des élus revendiqués sur le site du Nouveau Centre

 

maj-reunion.gif
extrait du tract de campagne de Didier Robert à La Réunion

29 mars 2010

Les élus par parti aux élections régionales

Tableau provisoire (donc susceptible encore de modifications mineures) des élus par parti aux élections régionales (je ne mets pas en ligne le détail région par région uniquement par prévention du pillage de la part de Wikipédia) :

 

parti

élus

NPA (1) 2
GU 7 124 1093
ALT 1
PG 17
divers FDG (2) 4
PCF (3) 95
MUP 4
MRC 18
PS 538
dvg (4) 81
PRG 49
dve (5) 17
EE (6) 245 262
RPS (7) 11
MEI 3
CAP 21 3
MoDem 10
AC 6 448
LGM 2
NC 69
PRV 20 331
PROG 3
UMP 301
PCD 7
dvd 24
MPF 10
CPNT 6
FN 118

Hors Corse et DROM, sur lesquels je n'ai pas fini de travailler

(1) sur liste FDG-NPA
(2) dont 1 AC et 1 VERTS dissident
(3) 30 sur listes PS et alliés dès le premier tour, 58 issus des listes FDG, 3 sur liste FDG-NPA et 4 sur liste "Frêche"
(4) dont 33 sur liste "Frêche" (dont 1 CPNT dissident), 1 ADS, 1 IDG et 4 centristes (dont 3 MoDem dissidents)
(5)
6 BE, 3 ES, 3 LRE, 1 MEL et 4 VERTS dissidents
(6) dont 1 RC

(7) 5
POc, 4 UDB, 1 MRS et 1 CMA