26 janvier 2011
Un congrès de l'UDF!
Comme je l'ai révélé dans La Croix, un congrès - discret? secret? - de l'UDF se déroulera ce mercredi soir.
Rappel: le 30 novembre 2007, la dernière assemblée générale (congrès) de l'UDF a adopté la résolution suivante:
"L'UDF, formation politique au titre de l'article 4 de la Constitution, est membre fondateur du Mouvement Démocrate auquel elle adhère pour une période transitoire de trois ans, en tant que personne morale. À dater du 1er décembre 2007, tout adhérent de l'UDF est adhérent du Mouvement Démocrate. L'UDF délègue aux instances du Mouvement Démocrate la responsabilité de l'action et de l'expression communes. Les autres instances nationales et locales de l'UDF s'intègrent aux instances correspondantes du Mouvement Démocrate. Pendant cette période transitoire, les intérêts juridiques, matériels, moraux, les idées et les valeurs de l'UDF seront garantis et administrés par un bureau de vingt à trente membres désignés par le Congrès, sur proposition du Président dont le mandat est prorogé."
Cette période transitoire s'est donc achevée le 1er décembre 2010. C'est pourquoi François Bayrou a envoyé le 24 décembre dernier la lettre suivante aux adhérents à jour de cotisation (combien?):
Cher ami,
Vous êtes membre de l'association Union pour la démocratie française. L'assemblée générale de l'association aura lieu le mercredi 26 janvier 2011 à 19h30 au 133 bis, rue de l'Université - 75007 Paris.
Ordre du jour:
- quitus financier;
- suites à donner à la résolution adoptée par le Congrès du 30 novembre 2007 portant dispositions transitoires pour trois ans; modalités d'exercice de l'activité de l'Union pour la démocratie française dans les années à venir;
- élection du Président (1). Les candidatures et les parrainages seront reçus jusqu'au 10 janvier 2011 minuit, cachet de la poste faisant foi, à l'UDF - 133 bis, rue de l'Université - 75007 Paris;
- renouvellement du bureau.
Je compte sur votre présence effective à cette assemblée générale et vous assure de ma fidèle amitié.
François Bayrou
(1) L'article 11 des statuts dispose que "la liste des candidats est arrêtée ...au vu de 200 actes de parrainage d'adhérents à jour de cotisation issus d'au moins 10 fédérations différentes".
Quelles sont les hypothèses?
1) L'UDF ne renouvelle pas son adhésion au MoDem.
2) L'UDF se dissout, avec dévolution de son actif au MoDem (à l'image du RPR, qui s'est dissout en 2002 en transférant son actif à l'UMP).
3) L'UDF renouvelle son adhésion au MoDem.
Si la première hypothèse est improbable, la troisième est la plus probable:
1) Le maintien de l'UDF en tant que personne morale permet à François Bayrou de garder l'usage de la marque UDF (même si le Nouveau Centre l'utilise parallèlement - ce qui me semble juridiquement douteux - en se proclamant "l'UDF d'aujourd'hui").
2) Le maintien de l'UDF permet à François Bayrou de conserver ses contacts avec le centre droit en général et Jean Arthuis en particulier. Parti politique au sens de la CNCCFP depuis le 30 novembre 2009, l'Alliance Centriste est en effet un "mouvement associé" de l'UDF (article 18 des statuts). Concrètement, cela permet aux membres de l'Alliance Centriste de rester également membres de l'UDF, alors que les statuts de cette dernière stipulent que "l'appartenance à l'UDF est exclusive de toute adhésion à une autre formation politique" (article 4). Les parlementaires de l'Alliance Centriste se rattachent par ailleurs annuellement au MoDem pour la seconde fraction du financement public, le parti de François Bayrou reversant à celui de Jean Arthuis une quote-part (124.988 euros en 2009).
Finalement, voici ce qui devrait être adopté ce soir:
- prorogation de la période transitoire jusqu'au lendemain de l'élection présidentielle de 2012.
- réélection de François Bayrou (seul candidat) à la présidence de l'UDF.
- éventuellement mise à disposition de l'Alliance Centriste d'une partie des locaux de l'UDF, propriétaire de son siège ...qui est également celui du MoDem. Une "convention d'occupation des locaux", "renouvelable par tacite reconduction", organise en effet la "prise en charge par le MoDem de l'ensemble des dépenses d'entretien et d'amélioration des locaux et des matériels, des coûts d'acquisition des lots immobiliers acquis par l'UDF en 2009 et des coûts de rénovation éventuels des locaux, en contrepartie de l'occupation gratuite desdits locaux".
[note rédigée le 24 janvier chez moi pour ce blog, finalement transformée le lendemain en papier pour La Croix]
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11 juin 2010
Centre-gauche, centre et centre-droit
Parti radical de gauche (PRG)
Création : 1971 (en tant que courant du Parti radical), 1972 (en tant que parti politique)
Positionnement : centre-gauche
Organigramme : Jean-Michel Baylet (président), Yvon Collin (délégué général)
Parlementaires : 7 députés, 11 sénateurs
CAP 21
Création : 1996 (en tant que club), 2000 (en tant que parti politique)
Positionnement : centre
Présidente : Corinne Lepage
Parlementaires : 1 parlementaire européen
Mouvement démocrate (MoDem)
Création : 2007
Positionnement : centre
Organigramme : François Bayrou (président), Marc Fesneau (secrétaire général), Marielle de Sarnez, Jacqueline Gourault, Jean-Marie Vanlerenberghe, Jean-Luc Bennahmias, Robert Rochefort et Jean Lassalle (vice-présidents)
Parlementaires : 3 députés, 6 sénateurs, 5 parlementaires européens
Les électrons libres de centre-droit :
- Nicolas About, président du groupe sénatorial Union centriste (UC) : "en congé" du MoDem, élu conseiller régional apparenté Nouveau Centre
- Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire : "en congé" du MoDem
Alliance centriste
Création : 2008 (en tant que club), 2009 (en tant que parti politique)
Positionnement : centre-droit
Organigramme : Jean Arthuis (président), Muguette Dini (vice-présidente déléguée), Thierry Benoit (secrétaire général), Philippe Folliot (porte-parole)
Parlementaires : 2 députés, 10 sénateurs
La Gauche moderne
Création : 2007
Positionnement : centre-droit
Organigramme : Jean-Marie Bockel (président), Michel Suchod (secrétaire général), Daniel Marsin (porte-parole)
Parlementaires : 1 sénateur, 2 parlementaires européens
Le Nouveau Centre
Création : 2007
Positionnement : centre-droit
Organigramme : Hervé Morin (président), Jean-Christophe Lagarde (président exécutif), Yvan Lachaud (secrétaire général), André Santini, François Sauvadet, Valérie Létard et Christian Blanc (présidents délégués), Maurice Leroy (porte-parole), Hervé de Charrette (conseiller politique)
Parlementaires : 23 députés, 11 sénateurs, 3 parlementaires européens
Parti radical "valoisien"
Création : 1901
Positionnement : centre-droit, parti associé à l'UMP
Organigramme : Jean-Louis Borloo (président), Laurent Hénart (secrétaire général), Serge Lepeltier et Yves Jégo (vice-présidents délégués)
Parlementaires : 20 députés, 5 sénateurs, 4 parlementaires européens
Les parlementaires centristes de l'UMP
Création : 2004 (successivement relancé en 2006 puis en 2009)
Positionnement : centre-droit, sensibilité interne à l'UMP
Animateurs : Marc-Philippe Daubresse, Pierre Méhaignerie, Fabienne Keller, Christian Kert
Parlementaires : 24 députés, 7 sénateurs
...et aussi :
- l'Union pour la démocratie française (UDF) existe toujours juridiquement
- le Parti chrétien-démocrate (Christine Boutin), associé à l'UMP, se revendique également "centriste"
- le rassemblement Europe - Écologie (Daniel Cohn-Bendit) fait glisser les Verts vers le centre-gauche
10:31 | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook | | Imprimer | |
26 janvier 2010
Clarification au centre
Les élections régionales vont être l'occasion de franchir un pas supplémentaire dans la clarification de l'espace centriste du paysage politique française. Dans une tribune publiée hier dans Le Figaro, le sénateur des Yvelines Nicolas About, conseiller régional sortant et président du groupe Union centriste du Sénat, a ainsi annoncé qu'il se mettait "en congé" du MoDem et qu'il rejoignait la liste de la majorité présidentielle conduite par l'UMP Valérie Pécresse.
L'élu dénonce de la part de son parti "des candidatures de simple témoignage et des alliances de pure opportunité". Une allusion à la tête de liste en Île-de-France, Alain Dolium, jusque-là simple adhérent, et à la perspective d'une alliance avec la gauche au second tour. "À mes yeux, les élections régionales sont bien plus qu'un énième tour d'échauffement en vue des échéances présidentielles à venir", poursuit Nicolas About en visant François Bayrou et un MoDem selon lui "enfermé dans une posture d'opposition systématique au gouvernement".
Ce choix n'est pas une surprise : l'analyse de la dizaine de votes depuis les dernières élections sénatoriales où le groupe Union centriste s'est divisé entre majorité et opposition montre que Nicolas About a systématiquement voté comme les élus de la majorité et non comme les proches de François Bayrou. Il n'est pas le seul : c'était également le cas de Michel Mercier, son prédécesseur à la présidence du groupe, justement "en congé" du MoDem depuis sa nomination au gouvernement, en juin 2009.
Si le Nouveau centre est pleinement impliqué dans les listes de la majorité présidentielle, listes qu'il conduit en Bourgogne et dans le Nord-Pas de Calais, le troisième parti issu de l'UDF, l'Alliance centriste, vient de suivre le même chemin. Son fondateur, l'ancien ministre Jean Arthuis, président du conseil général de la Mayenne, a en effet annoncé qu'il était en train de négocier dans sa région un accord avec l'UMP Christophe Béchu. Parmi les candidats de l'Alliance centriste devrait notamment figurer Laurent Gérault, ex-président du MoDem du Maine-et-Loire et ex-chef de file pour les régionales dans les Pays de la Loire. Objectif de Jean Arthuis : parvenir à former un groupe de centre-droit au conseil régional.
La clarification de l'espace centriste du paysage politique français devrait se poursuivre l'année prochaine, à l'occasion des élections sénatoriales. Le Nouveau centre, qui pourrait d'ici là essayer de récupérer le sigle UDF, espère alors fédérer autour de lui les divers "centristes" de la majorité afin de former au Sénat, comme à l'Assemblée nationale, un groupe de centre-droit.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 26/01/2010
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