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12 mai 2011

UMP, Parti radical et Confédération: six mois pour choisir

Ma dernière note n'étant pas aussi claire que je l'aurais souhaité, ultime tableau récapitulatif sur la question de la double/triple appartenance UMP/Parti radical/confédération de centre-droit:

jusqu'au
31 décembre 2011
  • maintien du contrat d'association entre l'UMP et le Parti radical: les membres du Parti radical peuvent rester membres de l'UMP
  • création de la confédération de centre-droit: les membres du Parti radical deviennent membres de la Confédération

  • côté confédération: possibilité de double appartenance UMP/Confédération pour des "membres associés"

  • côté UMP: impossibilité de double appartenance UMP/Confédération sauf éventuellement pour les membres du Parti radical (conséquence du contrat d'association)

de janvier 2012
au 31 décembre 2012
  • fin du contrat d'association entre l'UMP et le Parti radical: les radicaux membres de l'UMP doivent choisir entre l'UMP et le Parti radical
  • côté confédération: toujours possibilité de double appartenance UMP/Confédération pour des "membres associés"

  • côté UMP: impossibilité totale de double appartenance UMP/Confédération

à partir de janvier 2013
  • côté confédération: plus de possibilité de double appartenance UMP/Confédération (extinction du statut de "membres associés")

Avertissement: ce tableau n'engage que moi

Les députés radicaux pourront-ils rester à l'UMP?

Pourra-t-on être à la fois membre de l'UMP et de la future confédération de centre-droit?

Telle est la question autour de laquelle se cristallise le débat, alors que le Parti radical doit tenir son congrès samedi et dimanche 14-15 mai, avec à l'ordre du jour un vote sur l'adhésion à cette confédération.

Jean-Louis Borloo (président du Parti radical) et Hervé Morin (président du Nouveau centre) martèlent ainsi à l'envie que cette double appartenance est possible. Objectif: d'une part, rassurer les élus radicaux de droite qui n'osent pas franchir le Rubicon et quitter l'UMP; d'autre part, attirer des ex-UDF non radicaux de l'UMP (les amis de Pierre Méhaignerie, Marc-Philippe Daubresse et Fabienne Keller).

Je crois avoir été le premier à aborder cette question, dans ma note du 6 mai sur la confédération de centre-droit. Reprenons-le:

 

1) Dans ses statuts, la confédération de centre-droit autorise effectivement "jusqu'au 31 décembre 2012 au plus tard" la double appartenance (avec l'UMP, le MoDem ou encore le PRG) pour des "personnalités" bénéficiant "sur décision de la direction nationale" du statut de "membre associé" (à ne pas confondre avec les adhérents directs, "personne physique n'appartenant à aucun autre parti politique et ayant reçu et conservé l'agrément de la direction nationale").

 

2) En revanche, l'UMP n'autorise pas - pour l'heure - la double appartenance avec la future confédération, cette dernière n'ayant bien entendu pas vocation à devenir une personne morale juridiquement associée à l'UMP. Ce qui signifie qu'en droit les membres de l'UMP qui adhèreront à la confédération se placeront de fait en dehors de l'UMP (comme tout membre de l'UMP qui adhèrerait au Nouveau centre, au PS ou au FN). Même si le maintien jusqu'en janvier 2012, par manque de courage politique, du contrat d'association entre l'UMP et le Parti radical instaure un véritable imbroglio juridique avant cette échéance! Quoi qu'il en soit, rien n'empêche en revanche les députés radicaux de rester au groupe UMP, même s'ils ne sont plus membres du parti UMP.

 

Le droit ne correspond cependant pas toujours à la réalité politique (l'UDF, personne morale n'ayant jamais cessé d'exister, a ainsi renoncé à demander devant les tribunaux que le Nouveau centre cesse d'utiliser sa marque en se proclamant "l'UDF d'aujourd'hui"). Et les comités départementaux de l'UMP n'oseront sans doute pas exercer leur pouvoir disciplinaire à l'égard de ses adhérents (en particulier les parlementaires) qui auront adhéré à la Confédération de centre-droit.

Une raison supplémentaire pour que me confrères cessent d'écrire ou de dire que Jean-Louis Borloo et Hervé Morin sont au centre...

François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin au banc d'essai

 

DR AN

François
Bayrou

DR

 Hervé
Morin

DR AN

Jean-Louis
Borloo

naissance 25 mai 1951
à Bordères
(Pyrénées-Atlantiques)
17 août 1961
à Pont-Audemer
(Eure)
7 avril 1951
à Paris
profession professeur agrégé de lettres administrateur à l'Assemblée nationale avocat
référence idéologue démocratie chrétienne libéralisme radicalisme
positionnement centre centre-droit (droite) centre-droit (droite)
combat - contre la bipolarisation
- pour une troisième voie centriste
- contre le bipartisme
-.pour.une.droite bipartisane (contre le parti unique à droite)
- contre le bipartisme
-.pour.une.droite bipartisane (contre le parti unique à droite)
incarne le centre
(Ifop, 20-21/04)
37% 6% 33%
fonction politique président du MoDem président du Nouveau centre président du Parti radical
(parti associé à l'UMP)
parcours politique - UDF-CDS
- UDF-FD
- UDF
- MoDem
- UDF-PR
- UDF
- Nouveau centre
- Génération écologie
- sans étiquette
- UDF
- UMP
- UMP-Parti radical
- Parti radical
mandat député
(non-inscrit)
2e circo Pyrénées-Atlantiques
député
(groupe Nouveau Centre)
3e circo Eure
député
(apparenté au groupe UMP)
21e circo Nord
fonctions
ministérielles
ministre de l'Éducation nationale
1993-1997
ministre de la Défense
2007-2010
ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine
2002-2004

Ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale
2004-2007

ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi
mai-juin 2007

ministre de l'Écologie et du du Développement durable
2007-2010

présidentielle 2002 candidat: 6,84% soutien à
François.Bayrou
soutien à
François Bayrou
présidentielle 2007 candidat: 18,57% soutien à
François Bayrou
(1er tour)
puis
Nicolas Sarkozy
(2nd tour)
soutien à
Nicolas Sarkozy
présidentielle 2012 double alternative à Nicolas Sarkozy et au candidat PS alternative à Nicolas Sarkozy au sein de la droite (second choix à droite) alternative à Nicolas Sarkozy au sein de la droite (second choix à droite)

31 janvier 2011

Radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat

J'avais rédigé en avril 2009 une radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat. En voici la mise à jour :

MoDem 7
MDM 1
AC 10
NC 9
se 2

 

BADRÉ Denis MoDem
BOROTRA Didier MoDem
CROS Roselle MoDem
DENEUX Marcel MoDem
GOURAULT Jacqueline MoDem
JÉGOU Jean-Jacques MoDem
VANLERENBERGHE Jean-Marie MoDem
PAYET Anne-Marie se
GIRAUD Adrien MDM
ARTHUIS Jean AC
DÉTRAIGNE Yves AC
DINI Muguette AC
FÉRAT Françoise AC
KERGUERIS Joseph AC
MERCERON Jean-Claude AC
PIGNARD Jean-Jacques AC
SOULAGE Daniel AC
ZOCCHETTO François AC
JARLIER Pierre AC-RAD-RS
AMOUDRY Jean-Paul NC
BIWER Claude NC
BOYER Jean   NC
DUBOIS Daniel NC
DUPONT Jean-Léonce NC
LÉTARD Valérie NC
MAUREY Hervé NC
MORIN-DESAILLY Catherine NC
POZZO di BORGO Yves NC
GOULET Nathalie se

 

Quelques précisions et interrogations :

 

Adrien Giraud : revendiqué à la fois par le MoDem et l'Alliance Centriste, il est surtout membre du Mouvement Départementaliste Mahorais (MDM).

 

Pierre Jarlier : revendiqué par l'Alliance Centriste, membre du Parti Radical et de République Solidaire. Cette triple appartenance est contraire aux statuts du Parti Radical (article 3: "L'adhésion au parti radical est exclusive de toute adhésion à un autre parti").

 

Daniel Soulage : revendiqué par l'Alliance Centriste mais appartient au bureau de l'UDF sans en avoir été agréé membre associé (contrairement à Jean Arthuis, Yves Detraigne et Françoise Férat), ce qui signifie soit qu'il n'est en réalité pas membre de l'Alliance Centriste, soit qu'il est en infraction avec les statuts de l'UDF (article 4: "L'appartenance à l'UDF est exclusive de toute adhésion à une autre formation politique").

 

[rectificatif 01/02/2011: contrairement à ce qui m'avait été indiqué hier, l'assistante parlementaire d'Anne-Marie Payet m'a précisé aujourd'hui que cette dernière n'appartenait ni au MoDem ni à l'Alliance Centriste]

27 janvier 2011

Confédération centriste: c'est encore loin Grand Schtroumpf?

Hervé Morin, président du Nouveau Centre, et Jean Arthuis, président de l'Alliance Centriste, vont lancer aujourd'hui une "Confédération centriste" (Jean Arthuis a même parlé samedi dernier d'"Union du centre").

Je verrai bien s'il s'agit véritablement du lancement concret d'une structure réelle (avec statuts) ou uniquement de la nième déclaration d'intention; petit rappel (pas forcément exhaustif!) des précédents:

- "Rassembler les centristes" (16 juillet 2008): Jean Arthuis

- "Carrefour des centres" (18 septembre 2008, le 6e s'est tenu le 5 janvier 2010): Hervé Morin

- "Appel au Rassemblement de tous les centristes": Hervé Morin et Jean Arthuis (25 mars 2010) avec "l'ambition de construire avant l'été un nouveau parti politique" (été ...2010!)

- "Centre en mouvement" (18 mais 2010): Gilles de Robien

- "Assises de la refondation du centre" (8 juin 2010): Jean Arthuis; avec le lancement d'une Fondation du centre (présidée par Jean-Louis Bourlanges)

- "Coordination politique" des centristes (15 novembre 2010): Jean-Louis Borloo

- "Confédération centriste" (27 janvier 2011): Hervé Morin et Jean Arthuis

 

En réalité, toute structure durable n'est pas viable dans l'état actuel des choses, puisque les uns et les autres ne sont tout simplement pas sur la même ligne politique, chacun voulant bien entendu que les autres se rallient à sa ligne! Récapitulatif:

Parti Radical
dirigeant: Jean-Louis Borloo
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: mouvement associé de l'UMP (au moins jusqu'au congrès des 14-15 mai 2011)
présidentielle premier tour: présence d'un second candidat à droite (Jean-Louis Borloo) si conforme à la stratégie de Nicolas Sarkozy
présidentielle second tour: vote en faveur de Nicolas Sarkozy (peut-être dès le premier tour)
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité; réunification avec le PRG (dans l'opposition de gauche: centre-gauche)

Nouveau Centre
dirigeant: Hervé Morin
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: indépendant (via le Fetia Api pour le financement public)
présidentielle premier tour: présence d'un second candidat à droite (Hervé Morin)
présidentielle second tour: vote en faveur de Nicolas Sarkozy
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité (centre-droit)

Alliance Centriste 
dirigeant: Jean Arthuis
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: mouvement associé de l'UDF
présidentielle premier tour: présence d'un candidat du centre
présidentielle second tour: discussion avec la droite (Nicolas Sarkozy) et la gauche
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité (centre-droit) comme de l'opposition (centre d'opposition)

MoDem 
dirigeant: François Bayrou
positionnement: dans l'opposition (centre d'opposition)
situation: indépendant
présidentielle premier tour: présence d'un candidat du centre
présidentielle second tour: discussion avec la droite (Nicolas Sarkozy) et la gauche
objectif: réunir dans un même parti le centre-droit (majorité), le centre (opposition) et le centre-gauche (opposition)

 

Pour résumer: le Nouveau Centre, qui participe à la majorité de droite, lance une confédération avec l'Alliance Centriste, mouvement associé de l'UDF, qui elle-même adhère au MoDem, ce dernier appartenant à l'opposition.

[ajout pour @yledu: "C'est pourtant simple, non?"]