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18 mai 2009

Le Nouveau Centre ...et les autres

pluralisme.jpgJe n'ai rien contre le Nouveau Centre en tant que tel. Je reconnais même m'être trompé en avançant mon scepticisme (travers du journaliste politique ?) face à la volonté affichée par Hervé Morin, son président et ministre de la Défense, de se battre afin que Damien Abad, président des Jeunes Centristes et collaborateur des groupes UDF puis NC de l'Assemblée nationale, figure pour les élections européennes en place éligible sur une liste de la majorité (UMP-NC-GM). Ce qui est finalement effectivement le cas, en deuxième position dans le Sud-Est. Dont acte.

Mais je ne comprends pas la place donnée par certains de mes confrères à ce parti dans cette campagne européenne (en dehors d'un portrait de Damien Abad, dont le parcours le mérite, et que j'ai d'ailleurs initié dans La Croix). Le Nouveau Centre a choisi de ne pas faire de liste autonome mais d'être un allié minoritaire de l'UMP. Il a, certes, organisé ce week-end une initiative originale (une baignade à Annecy sur le thème "les Jeunes Centristes se jettent à l'eau pour l'Europe"). Mais est-il normal de lui accorder plus de place dans les JT qu'à certaines vraies "petites" listes, dont beaucoup d'électeurs n'entendront sans doute jamais parler avant, voire même après, le scrutin ?

Déjà, lors de la dernière élection présidentielle, en 2007, j'avais été agacé par la place médiatique accordée au non candidat Nicolas Hulot par rapport aux vrais "petits" candidtats. Hé oui, je fais partie de ceux qui pensent qu'en période électorale un Gérard Schivardi aurait dû disposer, y compris en dehors de la campagne radio-télévisée officielle, d'un temps de parole équivalent - ou presque - à celui d'un Nicolas Sarkozy. Ce n'est ni plus ni moins qu'une question de démocratie.

11 mai 2009

Élections européennes, c'est parti !

europeennes.jpgLe dépôt des listes pour le scrutin du 7 juin s'est ouvert aujourd'hui à 9 heures et sera clos le 22 mai à 18 heures. Si les instituts de sondages ne testent qu'une dizaine de listes, pas moins d'une vingtaine de mouvements politiques ont d'ores et déjà déclaré leur intention de présenter des candidats. Tour d'horizon.

La majorité a bouclé ses listes en fin de semaine dernière, l'UMP laissant trois places éligibles au Nouveau centre (Sud-Est : Damien Abad; Île-de-France : Jean-Marie Cavada; Massif central - Centre : Sophie Auconie) et une place charnière à la Gauche moderne (Île-de-France : Marielle Gallo). Toujours à droite, les libéraux conservateurs du Centre national des indépendants (CNI) comptent présenter cinq listes (Île-de-France, Sud-Est, Nord-Ouest, Sud-Ouest, Outre-mer), ce qui leur permettra de participer à la campagne audiovisuelle. Leur présidente, Annick du Roscoät, conduira la liste en Île-de-France, suivie de Stéphane Buffetaut, ancien parlementaire européen villiériste du député UMP-CNI Gilles Bourdouleix. La droite libérale et souverainiste sera représentée par le parti Libertas de l'Irlandais Declan Ganley, auquel se sont ralliés le MPF de Philippe de Villiers et le mouvement Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT). Tandis qu'à l'extrême droite le FN fait face à la dissidence de trois eurodéputés sortants dans le Nord-Ouest (Carl Lang, Fernand Le Rachinel) et le Sud-Ouest (Jean-Claude Martinez).

À gauche, les clivages idéologiques seront cette année plus lisibles, puisque le PS a perdu son aile opposée à l'actuelle construction européenne. Créé par Jean-Luc Mélenchon, candidat dans le Sud-Ouest, le Parti de gauche s'est ainsi allié au PCF dans un "Front de gauche pour changer d'Europe". Ce dernier sera concurrencé à l'extrême gauche par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot et Lutte ouvrière, dont la tête de liste dans le Sud-Est est sa nouvelle porte-parole, Nathalie Arthaud.

Sur des positionnements différents, trois partis en lice récusent le clivage droite-gauche. Premièrement, au centre, le MoDem de François Bayrou. Deuxièmement, Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, qui rassemble des gaullistes et d'anciens chevènementistes. Troisièmement, Alternative libérale. Tête de liste en Île-de-France, sa présidente, Sabine Herold, publie par ailleurs le 15 mai un essai estimant qu'Olivier Besancenot est le "meilleur et plus fidèle allié" de Nicolas Sarkozy (Le bouffon du roi, Éditions Michalon, 155 p., 14 €).

Enfin, viennent une myriade de candidatures thématiques, de la liste "antisioniste" de l'humoriste Dieudonné en Île-de-France (0,29 % aux européennes de 2004) à l'Alliance royale (0,03 % en 2004), en passant par les tenants de la décroissance économique (Europe - Décroissance). Mais les plus importantes sont bien entendu les listes du rassemblement Europe-écologie, qui réunit Les Verts (Daniel Cohn-Bendit, Hélène Flautre), les partis de la fédération Régions et Peuples solidaires et des personnalités (José Bové, l'ex-juge Eva Joly, etc.). Sur ce même créneau concourra l'Alliance écologiste indépendante, réunissant le Mouvement écologiste indépendant (Antoine Waechter, 0,36% en 2004), Génération écologie (Jean-Noël Debroise) et la France en action (Jean-Marc Governatori, 1,55% en 2004), avec pour tête de liste dans le Sud-Est le chanteur Francis Lalanne. Les plus fervents partisans de la construction européenne auront en outre le choix entre le Parti fédéraliste (0,01 % en 2004), Europe Démocratie Espéranto (EDE, 0,15 % en 2004) ou Newropeans de Franck Biancheri, qui avait déjà formé aux européennes de 1989 la liste Initiative pour une Démocratie Européenne (IDE, 0,17 %).

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 11/05/2009

28 avril 2009

Les Français de l'étranger, victimes collatérales d'HADOPI

Pour les élections européennes, la France formait jusqu'en 2003 une circonscription unique, ce qui était logique puisqu'il s'agit d'élire les représentants de la France au Parlement Européen.

Les Français établis hors de France pouvaient alors voter dans les mêmes conditions que pour une élection présidentielle ou un référendum (inscription sur des listes électorales en France ou dans l'un des centres de vote à l'étranger), auxquelles s'ajoute l'étrange possibilité pour ceux résidant dans un État membre de l'Union Européenne de voter pour les listes de cet État.

Depuis la réforme de 2003, qui a découpé la France en huit circonscriptions électorales européennes, la possibilité de voter dans un centre de vote à l'étranger a été supprimée. Les citoyens Français inscrits uniquement sur la liste électorale consulaire (en langage administratif : PR1) et ne résidant pas dans un État membre de l'Union Européenne (332 492 électeurs) se trouvent donc totalement exclus du vote aux élections européennes.

C'est pourquoi les députés Thierry Mariani (UMP) et Jean-Jacques Urvoas (PS) ont déposé ensemble une proposition de loi visant à rattacher les français établis dans un État n'appartenant pas à l'Union Européenne à la circonscription européenne d'Île-de-France (le contentieux de l'inscription sur la liste électorale consulaire étant du ressort de tribunaux parisiens). Soutenue par le gouvernement, cette PPL était inscrite mercredi à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale, l'ambition étant d'appliquer cette législation dès cette année.

Patatras ! le nouveau vote sur la loi HADOPI, programmé ce même mercredi, a fait une victime collatérale : le texte de Thierry Mariani (UMP) et Jean-Jacques Urvoas (PS) vient d'être retirée de l'ordre du jour. Pour voter aux élections européennes, les citoyens concernés devront donc attendre ...2014 ! (dans l'hypothèse où la PPL est effectivement votée dans les cinq ans).

27 avril 2009

Journal des élections européennes (7)

Deux sondages publiés pendant mes congés :

 

*** 

 LO

3%

 NPA

7%

 Front de Gauche (PCF-PG...)

5,5%

 PS

22,5%

 Europe-Écologie (Verts...)

7,5%

 MoDem

14%

 UMP-NC-GM

26,5%

 DLR

1%

 Libertas (MPF-CPNT)

5%

 FN

7,5%

 FN dissidents

0,5%

Sondage Ifop pour L'Humanité réalisé les 23 et 24 avril 2009 auprès d'un échantillon représentatif de 853 électeurs.

 

***

 LO

2%

 NPA

7%

 Front de Gauche (PCF-PG...)

3%

 PS

25%

 Europe-Écologie (Verts...)

10%

 MoDem

12%

 UMP-NC-GM

27%

 DLR

1%

 Libertas (MPF-CPNT)

5%

 FN

8%

Sondage CSA pour Le Parisien/Aujourd'hui en France réalisé les 15 et 16 avril 2009 auprès d'un échantillon représentatif de 904 électeurs.

 

24 avril 2009

L pour Libertas

libertas.pngComme je le signalais dès le 11 mars sur ce blog, c'est l'Enchanteur des Nouveaux Médias qui est chargée de la campagne Internet de Libertas. Je venais effectivement de croiser et de discuter avec Arnaud Dassier, ainsi qu'avec Edouard Fillias, lors du lancement par Philippe de Villiers et Frédéric Nihous de la campagne nationale de Libertas.

Dans son édition d'aujourd'hui, lefigaro.fr, qui cite d'ailleurs iPolitique en source, s'étonne qu'un "euro-enthousiaste" fasse la campagne de Villiers.

En France, le souverainisme plonge en effet ses racines dans le gaullisme (Nicolas Dupont-Aignan) et le national-républicanisme (Jean-Pierre Chevènement), deux familles politiques qui ont l'antilibéralisme et l'antiatlantisme en partage. Mais tel n'est pas le cas partout ailleurs en Europe.

En Irlande (mouvement Libertas de Declan Ganley), en Grande-Bretagne (Conservative Party de David Cameron), en République tchèque (Občanská Demokratická  de Václav Klaus) comme en Bulgarie (parti Red, Zakonnost i Spravedlivost de Yané Yanev) l'euroscepticisme est, bien au contraire, ultralibéral et atlantiste.

Or c'est clrairement à ce courant que se rattache Libertas. Rappelons d'ailleurs que Philippe de Villiers fut membre du Parti Républicain, ancienne composante libérale de l'UDF, de même que Jérôme Rivière (directeur de campagne de Libertas et tête de liste en Île-de-France), ancien secrétaire général du Mouvement des Jeunes Républicains et ex-député Démocratie Libérale puis CNI.

Bref, les nationaux-libéraux Philippe de Villiers et Jérôme Rivière ont certainement autant en commun avec les libéraux Arnaud Dassier et Edouard Fillias qu'avec les gaullistes Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et Paul-Marie Coûteaux (RIF), qui ont logiquement refusé la tutelle de Libertas (la logique s'arrêtant là, puisque les deux hommes feront listes séparées).

Enfin, quoi qu'il en soit, soulignons pour conclure qu'une agence Internet ne cautionne pas forcément les opinions politiques de ses clients...