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07 février 2011

Les sénateurs de l'Union centriste en quête de président

Trois candidats se disputent ce mardi la présidence du groupe Union centriste du Sénat qu'occupait Nicolas About (MoDem) avant sa nomination au Conseil supérieur de l'audiovisuel: Marcel Deneux (sénateur MoDem de la Somme), Hervé Maurey (sénateur Nouveau centre de l'Eure) et François Zocchetto (sénateur Alliance centriste de la Mayenne).

En tant que doyen du groupe, Marcel Deneux, 82 ans, assure actuellement la présidence par intérim. Sur le papier, ses chances sont toutefois faibles. D'une part, les sénateurs MoDem y sont minoritaires. D'autre part, parmi ceux-ci, les votes de Marcel Deneux le situent en dehors de la majorité de droite, puisqu'il n'a approuvé ni la déclaration de politique générale du gouvernement de François Fillon en novembre dernier ni le projet de loi de finances pour 2011. Ce qui n'était pas le cas des deux précédents présidents du groupe, Michel Mercier et Nicolas About qui, bien que MoDem, se rattachaient toujours par leurs votes à la majorité de droite.

Sénateur de l'Eure depuis 2008 seulement, Hervé Maurey, 49 ans, est secrétaire général adjoint du Nouveau centre. Il indique toutefois qu'élu à la présidence du groupe, il quitterait "toute responsabilité" partisane, afin d'"éviter toute ambiguïté", mettant en avant sa volonté de "conserver l'unité du groupe dans le respect de chacune de ses composantes". Il n'empêche, prendre la présidence constituerait une victoire pour le parti d'Hervé Morin, qui dispose déjà d'un groupe à l'Assemblée nationale. Tout dépendra de la capacité d'Hervé Maurey à rallier l'ensemble des voix des sénateurs Nouveau Centre - y compris les soutiens de Jean-Louis Borloo (Valérie Létard) - et de proches de Jean Arthuis (Yves Détraigne).

François Zocchetto, 52 ans, appartient justement à la troisième composante du groupe Union centriste: l'Alliance centriste, présidée par Jean Arthuis (qui avait, préalablement à cette candidature de dernière minute, apporté son soutien à Hervé Maurey). Celui qui est sénateur de la Mayenne depuis 2001 avait déjà été candidat en 2009, avant de finalement se désister en faveur de Nicolas About (MoDem). Ce dernier avait donc été élu par 16 voix contre 11 à Jean-Léonce Dupont (Nouveau Centre). François Zocchetto se revendique de "la filiation historique des valeurs humanistes de la démocratie chrétienne". Face à Hervé Maurey, le retrait de Marcel Deneux ou de François Zocchetto n'était lundi pas à exclure à l'heure du bouclage de La Croix.

"Le groupe Union centriste est utile lorsqu'il prend une position unanime", insiste François Zocchetto en s'appuyant sur le récent rejet par les sénateurs de l'extension de la déchéance de la nationalité français. Le groupe UMP seul ne dispose en effet pas de la majorité au Sénat. L'Union centriste occupe donc une position charnière, dont l'utilité pourrait se renforcer après les élections sénatoriales de septembre. À condition de maintenir le groupe, puisque 19 sénateurs sur 29 sont renouvelables...

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 08 février 2011

31 janvier 2011

Radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat

J'avais rédigé en avril 2009 une radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat. En voici la mise à jour :

MoDem 7
MDM 1
AC 10
NC 9
se 2

 

BADRÉ Denis MoDem
BOROTRA Didier MoDem
CROS Roselle MoDem
DENEUX Marcel MoDem
GOURAULT Jacqueline MoDem
JÉGOU Jean-Jacques MoDem
VANLERENBERGHE Jean-Marie MoDem
PAYET Anne-Marie se
GIRAUD Adrien MDM
ARTHUIS Jean AC
DÉTRAIGNE Yves AC
DINI Muguette AC
FÉRAT Françoise AC
KERGUERIS Joseph AC
MERCERON Jean-Claude AC
PIGNARD Jean-Jacques AC
SOULAGE Daniel AC
ZOCCHETTO François AC
JARLIER Pierre AC-RAD-RS
AMOUDRY Jean-Paul NC
BIWER Claude NC
BOYER Jean   NC
DUBOIS Daniel NC
DUPONT Jean-Léonce NC
LÉTARD Valérie NC
MAUREY Hervé NC
MORIN-DESAILLY Catherine NC
POZZO di BORGO Yves NC
GOULET Nathalie se

 

Quelques précisions et interrogations :

 

Adrien Giraud : revendiqué à la fois par le MoDem et l'Alliance Centriste, il est surtout membre du Mouvement Départementaliste Mahorais (MDM).

 

Pierre Jarlier : revendiqué par l'Alliance Centriste, membre du Parti Radical et de République Solidaire. Cette triple appartenance est contraire aux statuts du Parti Radical (article 3: "L'adhésion au parti radical est exclusive de toute adhésion à un autre parti").

 

Daniel Soulage : revendiqué par l'Alliance Centriste mais appartient au bureau de l'UDF sans en avoir été agréé membre associé (contrairement à Jean Arthuis, Yves Detraigne et Françoise Férat), ce qui signifie soit qu'il n'est en réalité pas membre de l'Alliance Centriste, soit qu'il est en infraction avec les statuts de l'UDF (article 4: "L'appartenance à l'UDF est exclusive de toute adhésion à une autre formation politique").

 

[rectificatif 01/02/2011: contrairement à ce qui m'avait été indiqué hier, l'assistante parlementaire d'Anne-Marie Payet m'a précisé aujourd'hui que cette dernière n'appartenait ni au MoDem ni à l'Alliance Centriste]

27 janvier 2011

Confédération centriste: c'est encore loin Grand Schtroumpf?

Hervé Morin, président du Nouveau Centre, et Jean Arthuis, président de l'Alliance Centriste, vont lancer aujourd'hui une "Confédération centriste" (Jean Arthuis a même parlé samedi dernier d'"Union du centre").

Je verrai bien s'il s'agit véritablement du lancement concret d'une structure réelle (avec statuts) ou uniquement de la nième déclaration d'intention; petit rappel (pas forcément exhaustif!) des précédents:

- "Rassembler les centristes" (16 juillet 2008): Jean Arthuis

- "Carrefour des centres" (18 septembre 2008, le 6e s'est tenu le 5 janvier 2010): Hervé Morin

- "Appel au Rassemblement de tous les centristes": Hervé Morin et Jean Arthuis (25 mars 2010) avec "l'ambition de construire avant l'été un nouveau parti politique" (été ...2010!)

- "Centre en mouvement" (18 mais 2010): Gilles de Robien

- "Assises de la refondation du centre" (8 juin 2010): Jean Arthuis; avec le lancement d'une Fondation du centre (présidée par Jean-Louis Bourlanges)

- "Coordination politique" des centristes (15 novembre 2010): Jean-Louis Borloo

- "Confédération centriste" (27 janvier 2011): Hervé Morin et Jean Arthuis

 

En réalité, toute structure durable n'est pas viable dans l'état actuel des choses, puisque les uns et les autres ne sont tout simplement pas sur la même ligne politique, chacun voulant bien entendu que les autres se rallient à sa ligne! Récapitulatif:

Parti Radical
dirigeant: Jean-Louis Borloo
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: mouvement associé de l'UMP (au moins jusqu'au congrès des 14-15 mai 2011)
présidentielle premier tour: présence d'un second candidat à droite (Jean-Louis Borloo) si conforme à la stratégie de Nicolas Sarkozy
présidentielle second tour: vote en faveur de Nicolas Sarkozy (peut-être dès le premier tour)
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité; réunification avec le PRG (dans l'opposition de gauche: centre-gauche)

Nouveau Centre
dirigeant: Hervé Morin
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: indépendant (via le Fetia Api pour le financement public)
présidentielle premier tour: présence d'un second candidat à droite (Hervé Morin)
présidentielle second tour: vote en faveur de Nicolas Sarkozy
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité (centre-droit)

Alliance Centriste 
dirigeant: Jean Arthuis
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: mouvement associé de l'UDF
présidentielle premier tour: présence d'un candidat du centre
présidentielle second tour: discussion avec la droite (Nicolas Sarkozy) et la gauche
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité (centre-droit) comme de l'opposition (centre d'opposition)

MoDem 
dirigeant: François Bayrou
positionnement: dans l'opposition (centre d'opposition)
situation: indépendant
présidentielle premier tour: présence d'un candidat du centre
présidentielle second tour: discussion avec la droite (Nicolas Sarkozy) et la gauche
objectif: réunir dans un même parti le centre-droit (majorité), le centre (opposition) et le centre-gauche (opposition)

 

Pour résumer: le Nouveau Centre, qui participe à la majorité de droite, lance une confédération avec l'Alliance Centriste, mouvement associé de l'UDF, qui elle-même adhère au MoDem, ce dernier appartenant à l'opposition.

[ajout pour @yledu: "C'est pourtant simple, non?"]

26 février 2010

Élections régionales : l'UMP ne joue pas la transparence

L'UMP et le PS ne partent pas seuls aux élections régionales. Selon les régions, les listes qu'ils conduisent sont issues de négociations avec des alliés. Le PRG, le MRC et parfois le PCF pour le PS. Le Nouveau centre (dont deux chefs de file régionaux), la Gauche moderne, le MPF, CPNT et l'Alliance centriste pour l'UMP.

À gauche, la transparence est de mise : les partis nous fournissent immédiatement une copie des accords conclus entre eux.

À droite, en revanche, c'est l'opacité la plus complète. Au siège de l'UMP, on affirme que "les listes ne sont pas encore prêtes mais seront envoyées dès qu'elles le seront". Étrange, lorsqu'on sait que lesdites listes sont déposées depuis le 15 février midi et que les négociations relevèrent d'un véritable travail d'orfèvre entre les différentes composantes de la majorité présidentielle. L'explication m'a finalement été fournie par l'un de ces huit partis (1) : "Les différents mouvements associés se sont engagés auprès de l'UMP à ne pas faire de déclaration quantitative". C'est donc l'UMP qui souhaite et entretient cette opacité bien peu démocratique !

Une décision stupide, vu que n'importe quel journaliste politique a suffisament d'interlocuteurs au sein des partis qu'il suit pour obtenir ces listes. Ce que j'ai bien entendu aussitôt fait...

Respectant ma parole auprès de l'un de mes contacts, je ne donnerai pas, pour l'instant, le nombre de candidats par formation. Je me bornerai simplement à publier les cartes montrant la présence des unes et des autres (nota : le Nouveau centre et le Parti radical "valoisien" sont présents dans l'ensemble des régions métropolitaines).

regionales-2010-lgm.gif
regionales-2010-ac.gif
regionales-2010-mpf.gif
regionales-2010-cpnt.gif
regionales-2010-pcd.gif
regionales-2010-prog.gif

 

(1) C'est-à-dire les cinq partis précités, plus le Parti radical "valoisien", le Parti chrétien-démocrate (PCD) et Les Progressistes - ce dernier est en réalité plus un club (comme Le Chêne de Michèle Alliot-Marie ou Les Réformateurs d'Hervé Novelli) qu'un parti politique. Les dirigeants de ces trois derniers mouvements étant toutefois également membres de l'UMP, je ne les situe logiquement pas au même niveau.

26 janvier 2010

Clarification au centre

centre.jpgLes élections régionales vont être l'occasion de franchir un pas supplémentaire dans la clarification de l'espace centriste du paysage politique française. Dans une tribune publiée hier dans Le Figaro, le sénateur des Yvelines Nicolas About, conseiller régional sortant et président du groupe Union centriste du Sénat, a ainsi annoncé qu'il se mettait "en congé" du MoDem et qu'il rejoignait la liste de la majorité présidentielle conduite par l'UMP Valérie Pécresse.

L'élu dénonce de la part de son parti "des candidatures de simple témoignage et des alliances de pure opportunité". Une allusion à la tête de liste en Île-de-France, Alain Dolium, jusque-là simple adhérent, et à la perspective d'une alliance avec la gauche au second tour. "À mes yeux, les élections régionales sont bien plus qu'un énième tour d'échauffement en vue des échéances présidentielles à venir", poursuit Nicolas About en visant François Bayrou et un MoDem selon lui "enfermé dans une posture d'opposition systématique au gouvernement".

Ce choix n'est pas une surprise : l'analyse de la dizaine de votes depuis les dernières élections sénatoriales où le groupe Union centriste s'est divisé entre majorité et opposition montre que Nicolas About a systématiquement voté comme les élus de la majorité et non comme les proches de François Bayrou. Il n'est pas le seul : c'était également le cas de Michel Mercier, son prédécesseur à la présidence du groupe, justement "en congé" du MoDem depuis sa nomination au gouvernement, en juin 2009.

Si le Nouveau centre est pleinement impliqué dans les listes de la majorité présidentielle, listes qu'il conduit en Bourgogne et dans le Nord-Pas de Calais, le troisième parti issu de l'UDF, l'Alliance centriste, vient de suivre le même chemin. Son fondateur, l'ancien ministre Jean Arthuis, président du conseil général de la Mayenne, a en effet annoncé qu'il était en train de négocier dans sa région un accord avec l'UMP Christophe Béchu. Parmi les candidats de l'Alliance centriste devrait notamment figurer Laurent Gérault, ex-président du MoDem du Maine-et-Loire et ex-chef de file pour les régionales dans les Pays de la Loire. Objectif de Jean Arthuis : parvenir à former un groupe de centre-droit au conseil régional.

La clarification de l'espace centriste du paysage politique français devrait se poursuivre l'année prochaine, à l'occasion des élections sénatoriales. Le Nouveau centre, qui pourrait d'ici là essayer de récupérer le sigle UDF, espère alors fédérer autour de lui les divers "centristes" de la majorité afin de former au Sénat, comme à l'Assemblée nationale, un groupe de centre-droit.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 26/01/2010

07 juillet 2009

Vous avez dit MoDem ?

Nicolas About, président de la commission des affaires sociales du Sénat, a été élu aujourd'hui président du groupe Union centriste (UC) par 16 voix contre 11 à Jean-Léonce Dupont et un vote blanc. Victoire ! ont aussitôt crié les amis de François Bayrou sur le site Internet du parti : le MoDem a battu le Nouveau centre !

Certes. Mais drôle de MoDem tout de même...

En analysant la dizaine de votes depuis les dernières sénatoriales où le groupe UC s'est divisé entre majorité et opposition (1), on s'aperçoit que Nicolas About (2) a systématiquement voté comme les élus de la majorité, c'est-à-dire notamment comme ceux du Nouveau centre ! Et absolument jamais comme les sénateurs "bayrouistes" du MoDem !

Consolation pour l'Alliance centriste, le nouveau parti de Jean Arthuis (président de la commission des finances du Sénat), qui avait renoncé à présenter son propre candidat (François Zocchetto) : c'est Muguette Dini qui devrait prendre la présidence de la commission des affaires sociales du Sénat.

 

(1) voir notre radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat (N.B.: j'avais à l'époque comptabilisé Nicolas About en tant que MoDem-RC, vu qu'il avait signé l'appel Rassembler les centristes)

(2) comme d'ailleurs son prédécesseur Michel Mercier, entré au gouvernement : seuls les ignorants on pu parler d'ouverture à propos de cette nomination