14 janvier 2010
Marine Le Pen, républicaine?
Comment en est-on arrivé là?
Je viens de regarder le débat, sur France 2, entre Éric Besson (UMP) et Marine Le Pen (FN). Quel désastre !
Marine Le Pen a en effet eu beau rôle de défendre le principe constitutionnel d'"égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion" face à un ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale qui défendait, lui, une politique de "discrimination positive" et la notion de "diversité" ethno-raciale.
Comment en est-on arrivé là pour que ce soit l'extrême droite qui défende la République?
Bien entendu, le FN n'est absolument pas crédible dans ce rôle, puisqu'il s'agit justement du premier parti à avoir introduit en politique une différenciation entre citoyens français à travers l'utilisation de l'expression "Français de souche" (pour les démographes de l'Ined, le Français de souche est celui qui n'a pas au moins un de ses grand parent immigré).
Après avoir abandonné dans les années quatre-vingt la Nation à l'extrême droite, pourquoi faut-il qu'aujourd'hui la droite et la gauche de gouvernement lui abandonnent la République?
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19 décembre 2008
"Label diversité" : attention danger !
Un décret relatif à la création d'un label en matière de promotion de la diversité et de prévention des discriminations dans le cadre de la gestion des ressources humaines vient d'être publié au JO :
Il est créé un label en matière de promotion de la diversité et de prévention des discriminations dans le cadre de la gestion des ressources humaines, dénommé "label diversité". Il a pour objet de promouvoir les bonnes pratiques de recrutement, d'évolution professionnelle et de gestion des ressources humaines des entreprises ou des employeurs de droit public ou privé, en vue de développer la diversité et de prévenir les discriminations. (décret du 17 décembre 2008)
Question essentielle : quelle "diversité" ce nouveau label va-t-il récompenser ? Mystère...
Car, même dans son glossaire, le cahier des charges de labellisation établi par l'Afnor botte en touche dès qu'il est question de définir la diversité (ce qui est pour le moins génant s'agissant d'un "label diversité" !) :
Management de la diversité : Ensemble de l’organisation, des procédures, des processus, des moyens nécessaires à l’organisme pour mettre en oeuvre le management relatif à l’égalité des chances et à la prévention des discriminations.
Politique diversité : Axes et objectifs déterminés en matière d’égalité des chances et de prévention des discriminations dans le but d’améliorer le système de management mis en oeuvre sur ces thèmes.
En lieu et place de la diversité, il n'est donc question que de favoriser l'égalité des chances et de prévenir les discriminations. Ce qui est juste et nécessaire, ce qui constitue un combat ancien devant être mené sans pitié et sans relâche par tout républicain, mais ce qui n'a strictement rien à voir avec le nouveau concept de diversité, que ni la loi ni les organismes d'homologation ne définissent.
Reste une seule piste pour définir cette diversité qu'il s'agit de récompenser. Dans le décret, la "promotion de la diversité" est mise en parallèle avec la "prévention des discriminations". Or, là au moins, nous savons exactement de quoi il s'agit :
Constitue une discrimination directe la situation dans laquelle, sur le fondement de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race, sa religion, ses convictions, son âge, son handicap, son orientation sexuelle ou son sexe, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été dans une situation comparable. (loi du 27 mai 2008)
Bref, faute de définition, ce label va logiquement récompenser dans l'entreprise la diversité de ce qui peut, a contrario, être constitutif d'une discrimination :
- diversité "ethnoraciale"
- diversité religieuse
- diversité de convictions
- diversité d'âges
- diversité de handicaps
- diversité d'orientations sexuelle
- diversité de sexes
D'où un certains nombre de questions, inquiétantes et pour l'heure sans réponse :
- Pour mesurer la diversité, il faut forcément comptabiliser, classer les personnes par "etnnie" ou "race", par religion, par convictions, par âge, par handicaps, par orientation sexuelle, par sexe. Or il est justement interdit de collecter des données aussi sensibles que la "race" ou l'"ethnie", les opinions politiques, philosophiques et religieuses, ou encore les données relatives à la vie sexuelle. Dès lors, comment procéder pour mesurer cette diversité ?
- Une fois cette collecte et ce classement effectués, à partir de quel seuil considère-t-on qu'il y a ou non diversité ? (combien d'athés, de juifs, de chrétiens, de musulmans par entreprise ? combien de noirs de peau, de blancs de peau, de jaunes de peau par entreprise ? combien d'hétéros, de bis, d'homos par entreprise ? etc.)
- Enfin, mesurer la diversité "ethnoraciale" (puisque je sais bien que c'est uniquement de cela qu'il s'agit, même si personne n'ose l'écrire), n'est-ce pas entériner sans le dire la théorie de la pluralité des races humaines en conférant à ces dernières plus d'importance que la nationalité et la citoyenneté républicaine ?
19:06 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer | |
19 novembre 2008
La "diversité" à la télévision
Quelques chiffres pour faire réfléchir... et ne pas dire (ou écrire) n'importe quoi :
"minorités visibles" en France (1) | 9,5% |
présentateurs et animateurs "non blancs" (2) | 7% |
différence | - 2,5 pts |
"minorités visibles" en France (1) | 9,5% | |
avec pub | hors pub | |
"non blancs" vues à la télé (2) | 14% | 18% |
différence | + 4,5 pts | + 8,5 pts |
femmes en France | 52% | |
avec pub | hors pub | |
femmes vues à la télé (2) | 37% | 33% |
différence | - 15 pts | - 19 pts |
ouvriers en France | 23% |
ouvriers vus à la télé (2) | 2% |
différence | - 21 pts |
"minorités visibles" en France (1) | 9,5% |
"non blancs" dans les fictions françaises (2) | 11% |
différence | + 1,5 pt |
"noirs" en France (1) | 3,2% |
"noirs" dans les fictions françaises (2) | 7% |
différence | + 3,8 pts |
"noirs" aux États-Unis | 12,5% |
"noirs" dans les fictions américaines (2) | 12% |
différence | - 0,5 pt |
(1) enquête TNS Sofres pour le CRAN (12 500 personnes interrogées en treize enquêtes dédiées), 31/01/2007
(2) étude du Conseil supérieur de l'audiovisuel, 12/11/2008
N.B.: un tel comptage racial me donne la nausée, mais c'est malheureusement vers quoi nous conduit la pensée unique racialiste qui est en train de s'imposer...
12:23 | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | | Imprimer | |
26 mars 2008
Diversité raciale et bilan des élections municipales
L'heure est au bilan des élections municipales au sein des partis politiques. Non plus leur bilan politique, qui a largement été dressé, mais leur bilan... racial. Hé oui, nous avons dramatiquement basculé sans le dire dans une nouvelle ère racialiste. Autrefois il n'y avait que les théoriciens tarés du racisme biologique ou les racistes primaires qui s'amusaient à décompter le nombre d'élus noirs, jaunes ou verts. Aujourd'hui tous les partis politiques s'y mettent. Là où Gobineau a échoué, le Conseil représentatif des institutions noires (CRAN) est en train de réussir. Le pire c'est que les médias suivent majoritairement comme des moutons et ne réfléchissent pas un instant aux implications philosophiques d'une telle vision racialiste de la société. Ainsi un élu noir, jaune ou vert ne l'est plus au nom de ses compétences mais au nom de la diversité raciale (la plupart de mes confrères omettant de préciser de quelle diversité il s'agit : ont-ils peur d'assumer leur vision racialiste du monde ?). Quelle insulte envers nos compatriotes, élus, et ainsi renvoyés non à leur existence mais à leur essence.
09:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer | |