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21 juillet 2009

Le PS sert-il encore à quelque chose ?

Bernard-Henri Lévy a jeté un pavé dans la mare en déclarant que, selon lui, le PS était "mort" et qu'il fallait donc le "dissoudre", c'est-à-dire "changer le nom".

Changer de nom ne servirait en réalité pas à grand chose tant que le PS ne parviendra pas à opérer une double révolution :

- le PS ne sert politiquement à rien s'il n'est pas capable de désigner puis de se mettre suffisamment tôt en ordre de bataille derrière un présidentiable : telle est la logique de la Ve République, que l'on soit pour ou contre cette logique (tant critiquée par François Mitterrand mais qu'il avait si bien assimilée). Comme Nicolas Sarkozy au sein de l'UMP, ce candidat doit imposer son programme, et non l'inverse (le malheur de Ségolène Royal en 2007). Et ceux qui ne sont pas contents n'ont qu'à fermer leur gueule (comme Michèle Alliot-Marie au sein de l'UMP en 2007) ou démissionner (comme Nicolas Dupont-Aignan, démissionnaire de l'UMP en 2007 également).

- le PS doit en finir avec son double discours : anti-libéral dans l'opposition, social-libéral au pouvoir. Ce n'est pas nouveau, la SFIO déjà était révolutionnaire dans le discours et réformiste dans les faits. Le positionnement social-libéral assumé de Bertrand Delanoë ou Ségolène Royal et anti-libéral assumé de Benoît Hamon auraient pu clarifier les choses l'année dernière. Les militants du PS en ont voulu différemment, mais François Hollande hier et Martine Aubry aujourd'hui incarnent ce PS qui ne veut pas trancher (la scission du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon est à ce titre une bonne nouvelle, même si elle n'a pas entraîner tous les anti-libéraux du PS). "On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens", enseigne le cardinal de Retz. Certes, mais de l'ambiguïté au double discours il y a un pas allégrement franchi par un parti dont les électeurs sanctionnent l'incapacité à définir une ligne politique claire et assumée.

27 novembre 2008

Néo-socialisme = nazisme ?

"Dans le socialisme, les 'néos', ceux qui ont été contre le vieux et pour le neuf, n'ont pas toujours laissé de très bons souvenirs", a lancé Lionel Jospin contre Ségolène Royal durant la campagne interne du PS.

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, a ainsi pu dénoncer la "comparaison pour le moins osée entre le parcours de Ségolène Royal et celui des nazis, par un ancien Premier Ministre et ancien premier secrétaire...".

 

Voilà qui mérite quelques rappels historiques :

- tous les néo-socialistes ne suivront pas Marcel Déat dans le collaboration, certains seront Résistants (comme Max Hymans)

- tous les néo-socialistes n'ont pas été exclus de la SFIO en 1933 (le groupe Révolution Constructive continuera à exprimer cette tendance au sein de la SFIO)

- tous les exclus ou démissionnaires de 1933 n'étaient pas néo-socialistes (il y avait également parmi eux des participationnistes non planistes comme Paul Ramadier ou Pierre Renaudel)

- le planisme inspirera le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) puis, à la Libération, le gaullisme

 

Bref, la réalité historique est loin de l'équation néo-socialisme = nazisme...