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09 mai 2007

Les législatives, l'heure de vérité pour les centristes

medium_md.2.jpgIl est toujours délicat de transposer le résultat d'une élection sur une autre. Mais il n'est pas inintéressant de regarder le score de François Bayrou au premier tour de l'élection présidentielle dans les 577 circonscriptions législatives. Le président de l'UDF obtient, sans surprise, son meilleur résultat dans sa circonscription (Pyrénées-Atlantiques, 2e) : 36,79% des suffrages exprimés. Sur 30 députés UDF et apparentés sortants, 23 sont élus dans une circonscription ayant donné à François Bayrou un résultat supérieur à sa moyenne nationale (18,57%). Le président de l'UDF arrive par ailleurs en tête - avec des scores supérieurs à 30% - dans quatre des six circonscriptions des Pyrénées-Atlantiques, dont il a longtemps présidé le conseil général.

Aux élections législatives, ne peuvent se présenter au second tour que les candidats ayant obtenu au premier un nombre de suffrages au moins égal à 12,5% des électeurs inscrits (barre plus difficile à atteindre si la participation électorale est plus faible). Dans deux circonscriptions, la 5e de la Somme (11,85%) et la 3e des Alpes-Maritimes (11,99%), François Bayrou n'a pas atteint ce seuil. Compte non tenu de leur implantation locale personnelle, les deux députés sortants, respectivement Stéphane Demilly et Rudy Salles, ont de bonnes raisons de ne pas se fâcher avec l'UMP : dans les deux cas, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête du premier tour.

Le président de l'UMP obtient en effet au premier tour des scores très importants dans plusieurs circonscriptions détenues par des UDF ou apparentés : 50,84% dans celle de Pierre-Christophe Baguet (Hauts-de-Seine, 9e), 48,91% dans celle de Christian Blanc (Yvelines, 3e), 42,46% dans celle de Rudy Salles (Alpes-Maritimes, 3e), 36,06% dans celle de Bernard Bosson (Haute-Savoie, 2e), 34% dans celle d'André Santini (Hauts-de-Seine, 10e), 33,75% dans celle de Pierre Albertini (Seine-Maritime, 2e), 33,73% dans celle d'Yvan Lachaud (Gard, 1e)... Enfin, au second tour, Ségolène Royal n'est arrivée en tête que dans trois circonscriptions UDF : celles de Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis, 5e), François Bayrou (Pyrénées-Atlantiques, 2e) et Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques, 4e). Ce dernier fait partie de la poignée de députés UDF sortants qui participeront, jeudi, à la création du Mouvement démocrate. Quant au maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, il "réfléchissait" encore, mardi, à son choix.

François Bayrou peut cependant, au vu des chiffres du premier tour de la présidentielle, espérer de bons scores des candidats du futur Mouvement démocrate dans les circonscriptions législatives des départements de tradition centriste : l'Ouest (Ille-et-Vilaine, Maine-et-Loire, Finistère, Mayenne, Morbihan, Loire-Atlantique) et l'Est (Bas-Rhin, Haut-Rhin), la Haute-Savoie, le Rhône... Auxquels s'ajoutent certaines circonscriptions de la région parisienne  : dans les Hauts-de-Seine, les Yvelines, ou encore à Paris.

Enfin, dans deux circonscriptions il pourrait y avoir un second tour entre l'UMP et le futur Mouvement démocrate (la 2e du Bas-Rhin et la 5e du Haut-Rhin), tandis que dans trois il y aurait une triangulaire entre l'UMP, le Mouvement démocrate et le FN (7e, 8e et 9e du Bas-Rhin).

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 09/05/2007

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