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29 mai 2007

Les sarkozystes "de gauche"

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La gauche "moderne et européenne"

 

Enfin, une autre famille de centre gauche est représentée par une myriade de clubs, souvent issus des réseaux rocardiens et deloristes, plus ou moins dans la mouvance du PS : À Gauche en Europe (Michel Rocard, Dominique Strauss-Kahn), Gauche moderne (Jean-Marie Bockel), Réunir (Bernard Kouchner), Témoin (Jacques Delors, François Hollande, Jean-Pierre Mignard, Jean-Pierre Jouyet)...

Une famille de centre gauche dont certains membres - Bernard Kouchner (ministre des affaires étrangères et européennes) et Jean-Pierre Jouyet (secrétaire d'État chargé des affaires européennes) - sont passés après le second tour au centre droit sans s'arrêter sur la case Bayrou. Déjà, avant le premier tour, s'était créé un club srakozyste "de gauche" : La Diagonale.

 

Parti Radical de Gauche

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Parti Radical de Gauche (PRG)

 

Si les radicaux dits "valoisiens" siègent au centre droit, l'autre branche de la famille radicale se situe, elle, au centre gauche. En 1972, une partie des radicaux a en effet quitté le parti créé en 1901 pour signer le programme commun de la gauche, aux côtés du PS et du PCF. Le Parti Radical de Gauche (PRG) compte neuf députés sortants et a signé un accord électoral avec le PS pour les législatives. Son président, Jean-Michel Baylet, a récemment provoqué des remous au sein du parti en plaidant en faveur d'une "réunification" de la famille radicale afin de ne pas laisser à François Bayrou le monopole du centre. Mais il a très vite été contraint par le PS et par une partie de ses élus de réaffirmer son appartenance à l'opposition de gauche.

 

Parti Radical de Gauche (PRG)

Parti Radical

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Parti Radical

 

L'UMP abrite en son sein une autre famille centriste : le Parti radical. Cette ancienne composante de l'UDF possède 16 députés sortants (dont une majorité participe également à la sensibilité "Démocrate & populaire"). Le Parti radical est actuellement représenté dans le gouvernement Fillon par Jean-Louis Borloo (coprésident du parti avec André Rossinot), ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. C'est moins que dans le gouvernement Villepin, où il avait deux autres représentants (Renaud Dutreil et François Loos).

 

Parti Radical

Les "centristes" de l'UMP

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Démocrate & populaire

 

Une troisième famille centriste est représentée par les "centristes de l'intérieur", c'est-à-dire ceux qui se revendiquent de cette étiquette au sein de l'UMP. Pour la plupart membres de l'UDF avant 2002, ils animent la sensibilité "Démocrate & populaire", à laquelle adhèrent 68 députés sortants mais sans grande homogénéité, puisque s'y côtoient radicaux (Dominique Paillé), gaullistes sociaux (Michel Bouvard, Alain Joyandet), démocrates-chrétiens (Yves Bur, Marc-Philippe Daubresse) et même quelques libéraux purs et durs (Louis Giscard d'Estaing, Hervé Mariton). Représentés dans le gouvernement Villepin de 2005 par Philippe Douste-Blazy (ministre des affaires étrangères), ce sont les grands oubliés du gouvernement Fillon. L'un des leurs, Pierre Méhaignerie, est toutefois secrétaire général de l'UMP.

 

Le Nouveau Centre

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Le Nouveau Centre

 

Lancé le 29 mai 2007 par les députés UDF sortants ayant décidé de participer à la nouvelle majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy. Ils se présentent aux élections législatives sous l'étiquette Parti social libéral européen (PSLE).

Avec 22 députés sortants, ils espèrent former un groupe parlementaire et prendre, de fait, la succession de l'UDF au centre droit de l'échiquier politique. Ces centristes sont représentés au gouvernement par le ministre de la défense, Hervé Morin, président sortant du groupe UDF de l'Assemblée Nationale.

 

Le Nouveau Centre

Mouvement Démocrate (MoDem)

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Mouvement Démocrate (MoDem)

 

Le MoDem a été lancé par François Bayrou, président de l'UDF, le 10 mai 2007 après avoir obtenu 18,57% au premier tour de l'élection présidentielle.

Le MoDem compte 6 députés (sur 29 UDF) sortants : François Bayrou (2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques), Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques, 4e), Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis, 5e - se représente sous l'étiquette Bobigny-Drancy), Gilles Artigues (Loire, 5e), Gérard Vignoble (Nord, 8e - ne se représente pas), Anne-Marie Comparini (Rhône, 1re).

Outre l'UDF "canal Bayrou", le MoDem présente 25 candidats du parti écologiste Cap 21, présidé par l'ancienne ministre Corinne Lepage, et quelques Verts en rupture de parti, notamment à Paris (Danièle Auffray, Violette Baranda, Olivier Pagès) et à Marseille (Christophe Madrolle, Mohamed Laqhila). S'y ajoute une poignée de personnalités : l'ancien ministre Azouz Begag (Rhône, 3e), l'ancien champion olympique Djamel Bouras (Seine-Saint-Denis, 2e), la présidente de l'association Les Marianne de la diversité, Fadila Mehal (Paris, 19e), le président du Parti Fédéraliste, Christian Chavrier (Vaucluse, 4e)...

 

Mouvement Démocrate (MoDem)

20 mai 2007

Gouvernement Fillon 2

Présentation politique du gouvernement Fillon :

http://francepolitique.free.fr/gouvernement-fillon-2007.htm

 

17 mai 2007

François Fillon à Matignon

medium_sarkozyfillon.2.jpgSeptembre 2005, à La Baule, lors de l'université d'été des jeunes de l'UMP. Moment de détente, le soir, pour Nicolas Sarkozy. Accompagné par Didier Barbelivien à la guitare, Nicolas Sarkozy chante sur l'air de la célèbre chanson de Gérard Lenorman : "Si j'étais président de la République (...) Je nommerais bien sûr Fillon premier ministre". Une stature de favori pour Matignon qui devrait être confirmée aujourd'hui.

Il y a cinq ans, pourtant, François Fillon, déjà premier-ministrable, apparaissait comme l'anti-Sarkozy dans la méthode (plus consensuelle) et dans la ligne (davantage sociale et nationale). Né le 4 mars 1954, François Fillon a longtemps été un proche de Philippe Séguin : signature du "manifeste des rénovateurs" en 1989, élection au bureau politique du RPR sur la liste Pasqua-Séguin en 1990, campagne pour le "non" au traité de Maastricht en 1992... Nicolas Sarkozy et François Fillon manquent un premier rendez-vous en 1999, lorsque circule l'idée d'un "ticket" pour la présidence du RPR. François Fillon ira finalement seul à la bataille et arrivera troisième (25%), avant de soutenir Michèle Alliot-Marie.

En juin 2005, l'ancien ministre d'Édouard Balladur (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche), d'Alain Juppé (ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace) et de Jean-Pierre Raffarin (ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité puis ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche) s'est rapproché de Nicolas Sarkozy après que Dominique de Villepin ne lui eut pas confié un portefeuille dans son gouvernement. "Quand on fera le bilan de Chirac, on ne se souviendra de rien, affirmait-il alors. Sauf de mes réformes."

Sur le fond, son rapprochement avec Nicolas Sarkozy, dont il a été le principal coordinateur de la campagne présidentielle, est l'aboutissement d'une évolution personnelle l'ayant éloigné du gaullisme social de Philippe Séguin (même si François Fillon avait, lui, soutenu Édouard Ballaudr en 1995) pour le rapprocher du gaullisme libéral de Nicolas Sarkozy, estimant que ce dernier "est aujourd'hui le seul espoir d'une rupture avec l'immobilisme qui a caractérisé les années Chirac". Une politique que cet homme, marié à une Anglaise et père de cinq enfants, devrait donc conduire, depuis Matignon.

14 mai 2007

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères ?

medium_kouchnervedrine.jpgÉtrange ! Nicolas Sarkozy aurait proposé à la fois à Hubert Védrine et à Bernard Kouchner le poste de ministre des Affaires étrangères...

Le plus étrange n'est pas tant le fait qu'il s'agisse de deux membres du PS (même si, durant la campagne présidentielle, que n'a-t-on pas entendu les sarkozystes dauber sur l'idée de François Bayrou de rassembler des gens de droite et des gens de gauche au sein d'un même gouvernement !). 

Non, le plus étrange est qu'il s'agit de deux hommes qui, comme le résume parfaitement un parlementaire européen PS, "défendent deux conceptions tout à fait opposées de la politique étrangère et de la politique européenne".

Le plus logique serait la nomination de Bernard Kouchner. Au moment de la crise irakienne (2003) notamment, Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy avaient défendu des positions très proches, que l'on peut résumer ainsi : mieux vaut en dernier recours une guerre sous l'égide de l'ONU plutôt qu'une guerre unilatérale américaine. Une position aux antipodes de celle de la France, décidée - avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin - à utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU contre toute résolution sur l'envoi de troupes en Irak. Avec Nicolas Sarkozy à l'Élysée et Bernard Kouchner au Quai d'Orsay, il en aurait certainement été autrement*.

 

* Nicolas Sarkozy ayant déjà reçu, avant le premier tour de l'élection présidentielle, le soutien des intellectuels de gauche favorables à la guerre en Irak : Pascal Bruckner, André Glucksmann, Marc Weitzmann...

10 mai 2007

Mouvement Démocrate

medium_bayrou.2.jpgPour la troisième fois de sa vie, François Bayrou lance ce jeudi, dans la salle de la Mutualité à Paris, un parti politique : le Mouvement démocrate. En 1995, il avait élargi le Centre des démocrates sociaux (CDS), composante d'inspiration démocrate-chrétienne de l'UDF, en le transformant en Force démocrate. En 1998, après la scission de Démocratie libérale (Alain Madelin), il avait unifié la plupart des autres composantes de l'UDF au sein de la Nouvelle UDF. Cette fois, il ne s'agit toutefois ni d'élargissement ni d'unification, mais bel et bien d'une rupture avec le passé.

Une rupture qui, comme toutes les ruptures, ne s'opère pas tranquillement. Sur les 30 députés UDF sortants, 24 ont d'ores et déjà décidé de rejoindre la nouvelle majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy. Entre cinq et six devraient donc participer aujourd'hui au lancement du Mouvement démocrate : Gilles Artigues (1re circonscription de la Loire), François Bayrou (Pyrénées-Atlantiques, 2e), Anne-Marie Comparini (Rhône, 1re), Jean Lassale (Pyrénées-Atlantiques, 4e) et Gérard Vignoble (Nord, 8e). Quant à Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis, 5e), dans la circonscription duquel Ségolène Royal est arrivée en tête au second tour, il tarde à rendre public son choix.

Quoi qu'il en soit, c'est par un vote à bulletins secrets que les 4 600 membres du conseil national de l'UDF vont se prononcer sur la création du Mouvement démocrate, en attendant la tenue d'un véritable congrès fondateur. Préalablement au conseil national, François Bayrou aura réuni l'ensemble des instances de l'UDF : le comité exécutif (45 membres) hier soir, le bureau politique (515 membres) ce matin. "L'UDF dans sa dénomination, ses statuts et son règlement reste totalement intacte", a précisé hier Didier Bariani, vice-président de l'UDF en charge des questions statutaires. Le parti sera en effet "membre fondateur" ou "partie constituante" du nouveau Mouvement démocrate, au même titre que d'autres mouvements politiques. À commencer par le parti écologiste de Corinne Lepage, Cap 21, qui s'était déjà allié avec l'UDF aux élections régionales de 2004. Mercredi, on ne savait en revanche toujours pas ce que comptaient faire les autres personnalités qui avaient soutenu François Bayrou au premier tour de la présidentielle : Jean Peyrelevade (en déplacement à l'étranger cette semaine), ancien directeur adjoint de cabinet de Pierre Mauroy à Matignon, symbole de l'ouverture au centre gauche, et Azouz Begag, ancien ministre du gouvernement Villepin.

Enfin, pour les élections législatives des 10 et 17 juin prochains, les candidats adopteront l'étiquette "UDF - Mouvement démocrate". L'objectif est de geler la marque UDF, déposée à l'Institut national de la propriété industrielle par Hervé de Charette, ex-UDF rallié en 2002 à l'UMP, afin d'éviter qu'elle ne soit utilisée par le futur "pôle centriste" de la nouvelle majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Le Mouvement démocrate connaîtra donc son baptême du feu aux élections législatives. Avec un enjeu majeur : conserver un groupe parlementaire (actuellement 20 membres minimum). Or, avec seulement cinq ou six députés sortants, le pari n'est pas gagné d'avance. Crédité de 12 à 15% d'intentions de vote dans les sondages, le Mouvement démocrate serait assuré d'avoir des élus avec la représentation proportionnelle. Mais en raison de l'actuel mode de scrutin majoritaire, il faudra soit compter sur la dynamique de la création d'un nouveau parti, soit trouver des candidats bien implantés.

Soit, encore, nouer une alliance avec l'UMP ou avec le PS entre les deux tours des législatives. Ce qui correspondrait à la logique du scrutin uninominal majoritaire à deux tours, qui induit des alliances pour le second. L'exemple du FN ayant montré qu'il est quasi impossible, sans alliance, pour un tiers parti de faire élire un député en cas de triangulaire. D'autant plus que François Bayrou est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle dans seulement quatre circonscriptions législatives : la sienne et trois autres des Pyrénées-Atlantiques, dont celle de son ami Jean Lassale. Dans les quatre, c'est Ségolène Royal qui est arrivée en tête du second tour.

Reste à savoir quelle sera la stratégie de François Bayrou aux législatives, après avoir détaché le centre de la droite. Maintien d'une ligne centriste ? Ou alliance avec la gauche, c'est-à-dire, en définitive, passage du centre-droit au centre-gauche ? L'essentiel étant, dans les deux cas, la prochaine présidentielle, seule élection où il est possible de restructurer la vie politique. Toute la difficulté consistant à exister d'ici à 2012 et, s'ils sont électoralement liés à l'un des deux blocs, à composer avec des élus.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 10/05/2007

(article remanié et exceptionnellement publié le matin même de sa parution dans La Croix)