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28 août 2009

Comment définir le MoDem et le Nouveau Centre ?

En lisant sur Internet (blogs, Facebook, etc.) les ébats débats entre le Nouveau Centre et le MoDem ainsi que les discussions internes à ce dernier, je me suis aperçu de la confusion qui régnait chez certains militants pour classer les partis politiques.

Petit vademecum à ma sauce. Un parti politique peut se définir par :

 

1) Son idéologie de référence. Ce critère est inopérant pour le Nouveau Centre et le MoDem puisque ces deux partis sont issus des différentes composantes de l'ex-UDF, elles-mêmes issues de trois grands courants autrefois opposées : le libéralisme, le radicalisme et la démocratie chrétienne (idem pour l'UMP, en y ajoutant le néogaullisme). Conscient de cette carence, François Bayrou a tenté de populariser une nouvelle idéologie qu'il a baptisée "démocrate" (le démocratisme" ?).

 

2) Son positionnement géographique sur l'échiquier politique. Ce critère est en revanche fondamental pour le Nouveau Centre et le MoDem. Le Nouveau Centre représente effectivement les ex-UDF restés à droite. Tandis que le MoDem vient principalement d'une fraction de la droite (Fraçois Bayrou) qui l'a quittée pour adopter un positionnement centriste, à équidistance de la droite (UMP et alliés) et de la gauche (PS et alliés).

Reste à savoir si ce positionnement centriste perdurera ou s'il ne s'agit que d'une étape transitoire vers la gauche.

 

3) Son attitude vis-à-vis du gouvernement. Ce critère est également fondamental pour le Nouveau Centre et le MoDem, puisque le premier appartient à la majorité tandis que le second est dans l'opposition.

 

Résumé :

- le Nouveau Centre est un parti à base non idéologique de droite appartenant à la majorité (à noter que la même définition est opérante pour l'UMP, même si ce dernier parti est davantage pluri-idéologique que non-idéologique).

- le MoDem est un parti à base non idéologique du centre appartenant à l'opposition.

Commentaires

Ancien adhérent du MoDem, je ne puis m'exprimer, bien modestement que sur ce dernier.
Ne pas oublier la "composante écologiste" que constitue Cap 21.
Sur le positionnement du MoDem comme force d'opposition, je serais enclin à répondre "oui et non" car la plus grande des confusions règne lorsqu'on considère les votes des parlementaires qui se revendiquent du Modem.
On ne peut plus avancer l'exemple de Michel Mercier qui a rejoint le Gouvernement en se plaçant, si j'ai bien compris, en position de congès de parti.
Plus "singulier" serait l'exemple de Nicolas About qui est devenu le président du groupe UDC au Sénat. Il s'est déclaré (itw dans Libération en juillet) comme membre du Modem et appartenant à la majorité présidentielle
Ainsi pour bon nombre de citoyens, il n'est pas simple de dire avec précision où se situe le MoDem..
A la base, j'ai pu échanger avec de nombreux militants. J'avais noté une grande capilarité idéologique entre ceux qui étaient issus de la sensibilité CDS et ceux qui provenaient de la "Deuxième gauche" rocardo-doloriste.
Cordialement

Écrit par : Thierry P. | 28 août 2009

Erratum
Lire "rocardo-deloriste" en référence à MM Rocard et Delors.
Se souvenir que Michel Rocard et les Gracques avaient été favorables à un rapprochement avec Monsieur Bayrou en 2007.

Écrit par : Thierry P. | 28 août 2009

Bonjour,

En écrivant "le MoDem vient PRINCIPALEMENT d'une fraction de la droite (Fraçois Bayrou)", je pense aux ex-Verts (Benhamias, Werling), voire à quelques ex-PS (Peyrelevade), qui, eux, viennent de la gauche. Mais Corinne Lepage a effectué, avant lui, le même parcours que François Bayrou, de la droite (ministre d'Alain Juppé) vers le centre.

Ce qui, au total, donne en effet une réelle composante écologiste au MoDem (Lepage, Benhamias, Werling).

En revanche, le MoDem appartient indiscutablement à l'opposition (sans être désobligeant avec lui, combien d'électeurs connaissent Nicolas About ?), même s'il n'en finit effectivement pas de traîner résiduellement quelques ex-UDF se considérant dans la majorité...

Écrit par : Laurent de Boissieu | 28 août 2009

Merci pour cet article

Écrit par : mutuelle | 29 août 2009

Je ne suis pas sur de te suivre dans cette démarche à définir le positionnement géographique de centriste pour le Modem.

J'ai l'impression que ce que tu considères le positionnement centriste, est le positionnement à l'intermédiaire d'une "droite" de gouvernement et d'une "gauche" de gouvernement. Or il me semble que cette droite de gouvernement peut être considéré non pas comme le NC + l'UMP + le PRV + les autres partis dans ce coin, mais comme uniquement l'UMP (et ses apparentés, ce qui exclut le NC) et les branches plus à droite (CNI, CNPT, MPF)... L'UMP n'a pas à mon avis besoin du NC pour former une droite de gouvernement mais de quelques partis plus à droite. Le PS quand à lui a fortement besoin d'allier pour former une sorte de gauche de gouvernement allant du Parti de Gauche au modem en passant par les Verts (j'exclus volontairement les communistes pour permettre d'avoir un ensemble representant le même poids que le groupe indiqué ci dessous).

Au final si on regarde cet équilibre là (et donc en excluant les partis qui ne peuvent plus être à l'heure actuelle dans un gouvernement) on pourrait dire que le terrain du positionnement géographique centriste glisse très légèrement vers la droite avec les courants du PS qui pousse vers ce centre gauche, et non le modem qui glisse vers la gauche.

D'ailleurs je vois bien à terme la fondation d'un parti de "centre gauche" (oui car je ne pense pas que le PS en tant que tel survivra à une fusion avec le Modem, et "centre gauche" par rapport à la notion récente de ceux qui représente aujourd'hui le centre gauche) qui serait le parti de "gauche" de gouvernement en opposition à un parti de "droite" de gouvernement.

Ceci me paraitrait cohérent au regard des autres pays européens, avec un glissement progressif de la gauche qui s'écarte de ses anciens alliés communistes.

Écrit par : TomasD | 31 août 2009

@TomasD : Je suis bien d'accord en ce qui concerne les positionnements idéologiques : en Europe, la tendance est à la formation à droite d'un parti conservateur-libéral (en France : la majorité de l'UMP, une partie du Nouveau Centre) faisant face à gauche à un parti social-libéral (en France : une partie du PS, le MoDem, une partie du Nouveau Centre et même une minorité de l'UMP).

Mais le centre, ce n'est pas un positionnement idéologique (de même que la droite ou la gauche, notions qui ne signifient rien spatialement ou temporellement), c'est simplement un positionnement géographique au sein d'un jeu d'alliance : refus de toute alliance avec la droite comme avec la gauche OU alliances à géométrie variable avec la droite et avec la gauche.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 31 août 2009

Je ne parle strictement que de "positionnement géographique". Par contre je ne considère par les refus comme une réalité pour définir ceci. Quid de Rocard en 88 et 2008 par exemple. Les différents partis se disant du centre sont toujours en balance et recherche d'accord (que ce soit au plus haut niveau : Européen, national ...; ou au niveau local : Commune, circonscription ...). C'est pourquoi je préfère parler de centre par rapport à une position de gouvernement potentiel en 2012 (voir avant), car je considère que le NC va au fur et à mesure perdre des places au profit d'organisation plus à droite dans le gouvernement.

Écrit par : TomasD | 31 août 2009

@TomasD : je ne m'intéresse pas au positionnement revendiqué mais à la réalité du paysage politique et du jeu d'alliance. Que les différents partis se disant du centre se cherchent est une chose; mais cela s'est toujours heurté aux réalités des modes de scrutin, de la bipolarisation et des inerties partisanes. Peu importe que l'UMP (ou le PS) ait ou non besoin de tel ou tel parti pour obtenir la majorité : à partir du moment ou ledit parti s'insère dans le jeu d'alliance dominé par l'UMP (ou par le PS), il est à droite (ou à gauche). Quant à savoir, selon un contexte particulier, sur quelle touche de sa majorité de droite Nicolas Sarkozy à intérêt à appuyer (Nouveau Centre, Gauche Moderne, MPF, etc.), c'est une autre question...

Écrit par : Laurent de Boissieu | 31 août 2009

Je suis tout à fait en désaccord avec la représentation du MoDem comme parti "non idéologique" ou avec la phrase "Conscient de cette carence, François Bayrou a tenté de populariser une nouvelle idéologie qu'il a baptisée "démocrate"".

Tout de même ! Ce terme désigne l'un des courants politiques les plus répandus dans le monde, au pouvoir dans certains des plus grands Etats du monde, et a plusieurs siècles d'histoire ! Quand François Bayrou a adhéré pour la première fois à un parti, il y a je crois 36 ans, ce parti s'appelait le "Centre démocrate".

Si vous lisez le programme du MRP en 44-45 (certes, il s'appelait républicain populaire, et non "démocrate"), vous y trouverez toutes les bases idéologiques démocrates, de l'indépendance des médias, à la participation des usagers dans la gouvernance du service public, de l'éducation citoyenne à la politique de la jeunesse (Cf. le discours de la Grande Motte !).

Or en 44, je vous assure, François Bayrou n'était pas né ;-)

Si vous lisez les propositions politiques de Barack Obama, vous y retrouverez presque trait pour trait celles de François Bayrou. Et les termes de "social libéral", "radical", "chrétien-démocrate" sont inconnus là-bas.

Et je suis certain que Barack Obama n'a pas copié François Bayrou ;-) ni l'inverse pour des raisons purement chronologiques. Donc, peut-être bien qu'ils appartiennent à un même courant de pensée ... une sorte d'idéologie démocrate ?

Écrit par : FrédéricLN | 09 septembre 2009

...sauf que le démocratisme n'est pas - encore ? - reconnu par les historiens des idées et les politologues !

Le MPR était démocrate-chrétien, et non démocrate tel que l'entend François Bayrou dans la revue Commentaire (pour le Centre Démocrate, on s'en rapproche, il est vrai).

Je vois bien qu'il y a une volonté de (re)construire dans le temps (en remontant jusqu'à Henri IV, ben voyons !) et dans l'espace (Parti Démocrate américain, Parti du Congrès indien) une famille politique démocrate. Mais tout cela me semble, pour l'instant, bien artificiel...

Enfin, utiliser le mot démocrate entraine un risque de confusion (comme pour le mot républicain : républicain au sens des institutions vs monarchiste ou républicain au sens des valeurs ? démocrate au sens des institutions versus autoritaire ou démocrate au sens des valeurs ?).

Écrit par : Laurent de Boissieu | 09 septembre 2009

"utiliser le mot démocrate entraine un risque de confusion (comme pour le mot républicain : républicain au sens des institutions vs monarchiste ou républicain au sens des valeurs ? démocrate au sens des institutions versus autoritaire ou démocrate au sens des valeurs ?)."

Voilà un argument que je suis un peu trop demeuré pour comprendre. Le courant "démocrate" est un des mieux identifiés de l'histoire des idées, au contraire ("Démocratie", de Duhamel et Darnton, donne à mon sens tous les éléments de comparaison franco-américaine). Bien sûr le MRP était un parti d'inspiration démocrate-chrétienne (comme avant lui le PDP, la Jeune République) mais déjà sans retenir ce nom ; et démocrate-chrétien ne me semble pas incompatible avec démocrate.

Bien sûr, les liens dans le temps comme dans le monde, entre partis (démocrates, entre partis libéraux, entre partis socialistes, etc.) sont extrêmement ténus en termes d'organisation. Chaque parti vit dans l'instant et dans ses enjeux immédiat, des élections nationales (puisque hélas les élections européennes ne sont toujours pas européennes). Mais cela n'interdit pas qu'ils partagent une même base idéologique. S'il y a quelque chose qui circule, ce sont bien les idées !

Écrit par : FrédéricLN | 10 septembre 2009

A propos d'idées et d'idéologies...

J'ai récemment eu maille à partir avec l'un des (rares) soutiens au président de la république de mon entourage, à propos des idéologies présentes au sein de l'UMP. Déjà, je l'ai placée dans le camp de la conservation (je considère la "rupture" de Nicolas Sarkozy comme une continuité en matière économique et sociale et une simple réorientation en matière de politique étrangère - dans le domaine, une "rupture" aurait été de refuser la "realpolitic" et les gros sous au profit de "valeurs"), ce qui a eu le don d'énerver. Ensuite, j'ai affirmé que l'idéologie revendiquée par l'intitulée même du parti était le populisme (l'UMP ne me semble pas idéologiquement libéral : seul l'aspect économique du libéralisme semble présent dans toutes ses composantes, à l'exception peut-être du Parti Chrétien-Démocrate, partagé entre une aile libérale et une aile dirigiste), au même titre que le PPE.

Passée la grosse colère due à l'emploi du mot "populisme", j'ai pu m'expliquer : le populisme est un courant idéologique très ancien (la république romaine opposait le parti populaire - représenté par l'empereur - au parti sénatorial - représenté au sénat) qui prétend à la défense du peuple contre les spoliations et abus des élites (sans pour autant faire du peuple l'éminence indépassable de la souveraineté). Mon analyse personnelle de la campagne présidentielle de 2007 m'a ôté mes derniers doutes quant aux prétentions populistes de M. Sarkozy (ceci dit sans donner d'emblée un sens négatif au mot "populiste").

Pensez-vous que l'UMP - rencontre de myriades de formations politiques historiquement et idéologiquement séparée, provenant le, plus souvent des rangs conservateurs et réactionnaires, et largement gouvernée par les premiers - puisse être classé dans les partis politiques dont le populisme est l'une des principales bases idéologique revendiquée ?

Écrit par : Brath-z | 10 septembre 2009

@FrédéricLN : je ne suis pas convaincu ! Hormis dans l'esprit de Régis Debray (Êtes-vous démocrate ou républicain ?, 1995), il n'a, à ma connaissance, jamais été question avant son invention par François Bayrou d'une quelconque famille politique "démocrate", partageant "une même base idéologique". Quant à l'ouvrage dirigé par Olivier Duhamel et Robert Darnton, c'est une réflexion sur la démocratie en tant que régime politique et non sur un éventuel courant politique "démocrate" (comme on dit socialiste, libéral, démocrate-chrétien, etc.).

@Brath-z : l'UMP est issue de la convergence de plusieurs familles idéologiques - dans une précédente note j'avais écrit qu'il était "pluri-idéologique". Mais c'est avant tout le parti du président, ayant comme seule idéologie l'action du président, l'expression des familles fondatrices étant marginales (contrairement, d'ailleurs, à ce que prévoyaient les statuts du parti !). Je n'analyse en revanche absolument pas l'UMP comme un parti populiste, mais plutôt élitiste, malgré les slogans simplistes de Nicolas Sarkozy - contrairement à François Bayrou, populiste depuis l'été 2006 (ce qui n'est pas forcément, dans ma bouche, péjoratif...).

Écrit par : Laurent de Boissieu | 10 septembre 2009

Laurent > Tiens, c'est drôle, quand j'étais inscrit sur Agoravox, quelqu'un m'a fait en gros la même réflexion. Je ne sais pas si dans les faits et la politique qu'elle défend l'UMP est élitiste (disons que je ne suis pas encore assez "expert" question politique intérieure et économique), mais en revanche comme vous le dites, les "slogans simplistes" de Nicolas Sarkozy relèvent généralement du populisme. Or il me semble que l'appareil du parti reste quand même soudé derrière le président de la République et adopte la plupart de ses déclarations. Si mon impression est vraie, il me semble logique de dire que l'UMP revendique (sans le dire) d'être populiste.

Petite perle au passage :
"Démagogue, n.m.
1. Hypocrite individu qui n'hésite pas à confondre le bien du peuple avec les revendications du peuple.
2. Homme ou femme de parole."
Christophe Alévêque in Décodeur médiatique du XXIè siècle

Écrit par : Brath-z | 10 septembre 2009

Comme toujours, tout est question de définition ! Pour moi, est populiste celui qui en appelle au peuple contre les élites (à ce tire, le livre de François Bayrou Au nom du tiers état est un cas d'espèce). Ce qui n'a rien de choquant en démocratie, à condition de ne pas tenir un discours démagogique...

Écrit par : Laurent de Boissieu | 10 septembre 2009

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