Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08 septembre 2009

La droite, la gauche ...et le centre

Après mon article sur le passage à gauche de François Bayrou, quelques précisions...

 

Il existe deux théories du clivage droite-gauche.

 

La première théorie donne un contenu idéologique aux mots "droite" (François Goguel : "parti de l'ordre établi"), "gauche" (François Goguel : "parti du mouvement") et même "centre" (en quelque sorte, le "juste milieu").

 

La seconde théorie ne donne aucun contenu idéologique aux mots "droite", "centre" et "gauche", considérant qu'il ne s'agit que d'une position géométrique au sein d'une assemblée parlementaire élue sur un jeu d'alliances déterminé, fondé sur un ou des clivages variables dans le temps et dans l'espace (sur les clivages, voir les travaux de Seymour Martin Lipset and Stein Rokkan, véritables révélations dans ma formation intellectuelle). Telle est depuis bien longtemps ma vision des choses, postulat de mes analyses.

C'est ainsi que, globalement, au XIXe siècle les libéraux représentaient la gauche et les conservateurs la droite, tandis qu'au XXe siècle les socialistes représentaient la gauche et les libéraux la droite (quelques partis libéraux en Europe, bien que siégeant aujourd'hui à droite, continuent ainsi à s'intituler "parti de gauche").

Selon la première théorie, un libéral du XIXe siècle a pour héritier un socialiste du XXe siècle (incarnations successives du "parti du mouvement"). Selon la seconde théorie, un libéral du XIXe siècle a pour héritier un libéral du XXe siècle (filiation idéologique).

 

Sur l'évolution des familles idéologiques sur l'axe droite-gauche sous la IIIe République, voir ma brève synthèse : 

http://www.france-politique.fr/sinistrisme.htm

Ainsi que la composition de la Chambre des députés de 1871 à 1936 :

http://www.france-politique.fr/chambre-des-deputes.htm

 

Bref, revenons à François Bayrou.

Jusqu'en 2002, il est à droite.

En 2007, il est au centre.

En 2009, il sera - si son discours de ce week-end se confirme - à gauche.

Pour autant, cela ne signifie pas forcément qu'il ait changé idéologiquement. Cela signifie juste qu'il a successivemet changé de système d'alliances. Et, en passant du centre au pôle de gauche, ce n'est idéologiquement pas François Bayrou qui change, c'est la gauche qu'il change idéologiquement, ou plus exactement les équilibres internes de la gauche en renforçant sa composante social-libérale (PRG, une partie des Verts : Daniel Cohn-Bendit, une partie du PS : Vincent Peillon, Ségolène Royal, Manuel Valls, Dominique Strauss-Kahn, Bertrand Delanoë, Pierre Moscovici...).

Commentaires

Une analyse très fine et intelligente, comme toujours.

Personnellement, je considère aujourd'hui obsolète la théorie politique de l'orientation idéologique "conservation contre mouvement" pour qualifier la droite et la gauche.
D'une part parce qu'il existe aujourd'hui (et depuis les années 1870 en France à peu près) des courants idéologiques réactionnaires... qui appartiendraient donc au camp du "mouvement" (gauche) mais qui siègent à droite du fait du sinistrisme.
D'autre part parce qu'aujourd'hui aucun des grands partis de gouvernement (UMP, NC, PS, MoDem) n'a pour but la remise en cause fondamentale de la société et son fonctionnement institutionnel (enfin bien sur il y en a qui réclament à corps et à cris une VIème république, mais on ne remet pas en cause la démocratie représentative dans un cadre républicain, pas plus qu'une société dont le moteur est la circulation des flux monétaires et marchands et l'accumulation du capital). En conséquence, ces partis sont favorables à la préservation du système actuel, donc seraient à ranger dans le camp des "conservateurs".

En d'autres termes, à moins d'être proudhoniste et de vouloir l'alliance des progressistes et des réactionnaires (et des "archéos" de tous poils, de Mélenchon à Dupond-Aignan), on ne peut pas considérer que c'est un jeu qui se joue entre l'ordre et le mouvement, mais au moins un jeu à trois entre progressistes ("mouvement"), conservateurs ("ordre") et réactionnaires ("mouvement").

Écrit par : Brath-z | 08 septembre 2009

Tu peux aussi invoquer Machiavel et penser que le clivage recouvre un rapport de forces avec pour épine dorsale le parti des populaires et le parti des nobles. C'est une idée que le florentin puise dans la Rome antique et retrouve dans sa ville à la Renaissance. Qu'on songe aux partisans de la réforme agraire contre les partisans de Marius chez les Romains.
Elites contre peuple me semble un clivage plus parlant et qui peut adopter le caractère mouvant que tu soulignes, même s'il ne faut pas s'égarer en pensant que le parti des "nobles" n'a aucune assise populaire et que le parti populaire n'est pas représenté par des nobles.

Écrit par : Nicolas | 08 septembre 2009

@ Laurent
Merci pour ce développement qui est tout à fait intéressant.
Après avoir lu Benjamin Constant cet été, je pense aussi que les libéraux, avant A de Tocqueville, ont pu porter les idéaux de la gauche au XIXe siècle.
Je réfléchirai au reste :-)
Par ailleurs, me plaît assez le "triangle" que Brath-z avance en conclusion de son commentaire :
"mais au moins un jeu à trois entre progressistes ("mouvement"), conservateurs ("ordre") et réactionnaires ("mouvement")."
A ce bémol près, que je placerais, en ce qui me concerne, les "réactionnaires" dans le camp de l'ordre.
Mais ça peut se compliquer si on considère que les "conservateurs" ont pu parfois être à la pointe du mouvement en ce qui concerne les choix sociétaux. Je pense à toutes les avancées que Monsieur Giscard d'Estaing fit passer dans la première partie de son mandat en dépit des réticences de son camp.

Il est incontestable que les catégories ne sont pas étanches. Des passerelles existent entre les différents blocs qui ne sont pas des monolithes.
Il est toujours intéressant d'observer ces périodes de recomposition.

S'agissant de l'homme Bayrou et de son parcours, l'avenir nous apprendra comment tout cela va se solder.
Pour l'instant, je conserve mon opinion sur le postulat du pari que fait F. Bayrou sur l'avenir. Le seul créneau qui s'offre à lui, est á ce jour, celui d'un big bang qui s'apparenterait à un "21 avril centriste". Lui reviendrait alors d'endosser au second tour le costume de rassembleur pour éviter, ce serait son crédo, "10 ans" d'un système que Monsieur Sarkozy incarne.
Le pari est audacieux, la voie est étroite et le pas de tir est délicat à délimiter. La proposition d'une offre publique de dialogue (le premier qui tend la main) s'inscrit dans cette stratégie. Avant lui Madame Royal n'avait-elle pas ouvert la voie en discutant avec F. Bayrou entre les deux tours en 2007 ?

Écrit par : Thierry P. | 08 septembre 2009

Le 21 avril centriste ...c'est le 1er juin 1969 !

Sinon, sur le jeu à deux (ordre/mouvement) ou à trois (progressistes/conservateurs/récationnaires), n'adhérant pas à cette grille de lecture j'ai du mal à me prononcer. Attention simplement au mot "conservateurs", qui possède une signification historique précise ( http://www.wikipolitique.fr/Conservatisme ) mais qui est devenu un mot-piège du débat politique ne signifiant plus rien.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 08 septembre 2009

Bien que je partage bien sûr l’analyse historique, je ne suis pas tout à fait d’accord sur le « pouvoir » de François BAYROU a changé le cadran politique.

Si l’on considère, comme vous, que BAYROU ne bouge pas de sa position, est-il vraiment capable de déplacer l’échiquier par rapport à lui ? Le Parti socialiste ne semble pas actuellement vouloir bouger ; bien sûr il y a les personnes citées plus haut, les progressistes – appelons les ainsi – mais Martine AUBRY a bien précisé à La Rochelle qu’elle restait à gauche, et que le MoDem devait faire une partie du chemin. Quant aux autres formations politiques, des petites qui continueront à vivre des miettes du P.S. (le P.R.G. par exemple) aux plus grandes comme les Verts, qui vont capitaliser sur leur succès du printemps, tout ceci va bien rester à gauche et ne pas se déplacer vers le Centre. Quel intérêt y auraient-ils sinon que de prêter allégeance au seigneur du Béarn ?... Aucun.

Ses scores aux prochaines élections régionales devraient prouver son absence de pouvoir d’attraction. Ne pouvant se maintenir qu’en peu d’endroits, il ne pourra conduire aucune liste d’alliance. Restant sur sa position, il continuera à faire des petits cercles autour de lui même.

Après sa capacité à faire de très bonnes campagnes présidentielles pourra-t-elle suffire à passer devant le candidat socialiste ? Ce serait à cette seule condition qu’il bougera le spectre politique, et fera basculer les socialistes vers la social-démocratie – à l’instar de la quasi-totalité des socialistes d’Europe.

Écrit par : Jean-Michel BLUTEAU | 08 septembre 2009

@ Jean-Michel Bluteau
Je pense que le PS est en passe de réaliser en ce moment son "Bad Godesberg". C'est ce qui peut expliquer le départ de JL Mélanchon.
Le PS se recentre (sans jeu de mots) sur des valeurs et un discours social-démocrates qui font que la question de l' alliance avec Bayrou n'est plus tabou.
Bayrou a annoncé dimanche sa vision de faire du premier tour de 2012 l'équivalent d'une primaire entre lui et le (ou la) candidat(e) du PS. Ce sera inédit.

@ Laurent (aparté)
Je suis d'accord avec la définition classique du "conservatisme".
J'ai retrouvé ce passage de Tocqueville (in l'Ancien Régime et la Révolution) qui introduit sa définition des conservateurs :
"La possession de la terre donne à l'homme un certain nombre d'idées et d'habitudes spéciales qu'il est important de reconnaître, et que la possession des biens mobiliers ne produit pas ou produit à un degré moindre."
Il en tire cette conclusion :
"Les peuples qui veulent arriver au gouvernement de la démocratie ont donc intérêt non seulement à ce qu'il ne se rencontre pas dans leur sein une très grande inégalité de fortune, mais surtout que cette fortune ne règne point dans les fortunes immobilières".

Écrit par : Thierry P. | 08 septembre 2009

@Jean-Michel BLUTEAU : si le MoDem intègre effectivement la gauche (c'est-à-dire : alliance avec la gauche au second tour des élections régionales et accord réciproque de désistement en faveur du candidat qualifié au second tour de l'élection présidentielle), il change de fait l'orientation de la gauche.

Mécanique des fluides :
- gauche 1 : PRG + VERTS + PS + PCF
- gauche 2 : MODEM + PRG + VERTS + PS + PCF

De fait, le centre de gravité de la gauche 1 est plus à gauche que celui de la gauche 2.

François Bayrou décomplexe toute l'aile droite social-libérale du PS, jusque-là sous pression et complexée par l'aile gauche (sinon, effectivement, l'aile gauche du PS a tout à perdre d'un élargissement de la gauche au MoDem - je n'y crois pas pour de multiples raisons, mais la logique des idées voudrait que le PS éclate).

Écrit par : Laurent de Boissieu | 08 septembre 2009

Avec une gauche qui va de Bayrou à LO, c'est le grand écart ! Pour que ça marche, il faudrait une vaste "fédération" électorale assez disciplinée derrière les intérêts élecoraux au delà des ENOOOORMES divergences idéologiques. Mais est-ce dans la tradition française ?

D'un côté, il peut ne rien se passer et le Modem, petit actuellement, peut devenir une sorte de petit club associé à l'aile droite du PS sans boulerser la vie politique française.

Mais, de l'autre, si l'arrivée du Modem devait être vraiment significatif (notamment par décomplexion et renforcement de l'aile droite du PS, comme le dit Laurent), on s'achemine probablement vers une guerre de tranchée à gauche. Cette dernière peut très bien se casser entre une aile révolutionnaire (la fonction tribunitienne, la vulgate révolutionnaire, l'utopie verbale déconnectée des réalités, sont des données profondes de notre vie politique depuis 1789 au moins) et une aile sociale-libérale alignée sur les gauches "modernes" européennes (ligne Blair). Ce serait idéologiquement logique. (Et Laurent serait content, puisqu'il y aurait enfin un clivage clair à gauche sur le thème européen ;-)).

Une remarque : si tenté que la décision de Bayrou soit durable, une personne de droite de 1er plan, chef de parti, candidat à la présidentielle, qui "passe à gauche" me semble être un phénomène rare dans la vie politique française. L'inverse est monnaie courante. Mais Laurent aura peut-être des références plus précises.

Écrit par : Libéral européen | 09 septembre 2009

Il n'y aura pas de "gauche qui va de Bayrou à LO", pas plus qu'il n'y avait avant de "gauche allant du PRG à LO". LO comme le NPA ne participent en effet pas (sauf rares exceptions municipales) au système d'alliance de la gauche de gouvernement et sont donc à l'extrême gauche. La question qui se posera, ce sera pour le PCF et le Parti de Gauche : continueront-ils à participer avec le PS à une gauche englobant le MoDem ou se rapprocheront-ils du NPA (voire également de LO) ?

Je n'ai effectivement pas en tête de figures de premier plan passant de droite à gauche, si ce n'est :
- les ministres d'ouverture de 1988;
- éventuellement ceux qui, face à la bipolarisation droite-gauche, ont choisi la gauche alors que la majorité de leur courant a choisi la droite (gaullistes de gauche, radicaux de gauche, chrétiens de gauche).

Écrit par : Laurent de Boissieu | 09 septembre 2009

"c'est la gauche qu'il change idéologiquement" ... ou c'est la gauche qui a idéologiquement déjà changé.

Faut-il le rappeler, quand le centre démocrate se rallie à Giscard en 1974, c'est parce que l'adversaire prioritaire des démocrates, c'est le communisme totalitaire, pensée dominante de toute l'intelligentsia de l'époque, et politiquement en France composante majeure de "l'Union de la gauche". De l'autre côté, après l'échec du parti gaulliste, un accord avec la droite "moderne" de Giscard est très acceptable pour les démocrates.

L'idéologie communiste et son succédané social-démocrate ont aujourd'hui explosé, il n'en reste que de vagues déclarations de valeurs. Beaucoup de leaders de la gauche, y compris des historiques de la première gauche, reconnaissent en public et dans leurs livres que si la gauche a un avenir, c'est sur les valeurs de démocratie et d'écologie.

Il me semble donc évident que l'idéologie de la gauche a cent fois plus changé que, peut-être, celle de François Bayrou. Et que cela rend la gauche plus compatible avec le centre.

En face, seul projet perceptible de la droite ces dernières années, la vente à la découpe de la France à de grands intérêts privés.

----

Par ailleurs, Laurent de Boissieu, votre dernier commentaire démonte à juste titre le cliché selon lequel un politicien ne peut passer que de gauche à droite et pas l'inverse. Le gouvernement Rocard comptait bien plus de ministres "d'ouverture" que le gouvernement Fillon.

L'agrégation à la droite, dans les années 20 puis les années 60-70, de forces républicaines ou démocrates, me semble être simplement le résultat de la montée en puissance du parti communiste, et d'une "union sacrée" contre cet adversaire. Cela n'a pas été constant (l'inverse s'est produit dans la Résistance, la gauche prenant le leadership) et n'a plus de sens depuis la fin des années 80.

D'ailleurs, les ralliements récents à la droite se résument à une demi-douzaine de socialistes de second plan. Et ils ne revendiquent pas un changement de ligne : leur justification constante est un attachement personnel à Nicolas Sarkozy, combiné à un rejet de leur parti d'origine.

Cas particulier, Martin Hirsch, qui indique qu'il aurait fait pareil au même poste dans un gouvernement socialiste.

----

La question posée par François Bayrou ne me semble donc pas être celle d'une évolution du Centre, mais celle de l'identité de la Gauche : croit-elle encore avoir quelque chose en propre qui la rende incompatible avec un parti démocrate et écologiste ?

Je l'ignore.

Écrit par : FrédéricLN | 09 septembre 2009

Nos réflexions se complètent ! Tout se tient effectivement : avec le MoDem, la gauche n'est plus la gauche sans le MoDem, mais si le MoDem peut être à gauche, c'est aussi parce que la gauche a changé. Sauf que ce changement du PS dans les faits est encore en grande partie tabou dans le discours. Comme je l'ai écrit plus haut, François Bayrou décomplexe toute l'aile droite social-libérale du PS, jusque-là sous pression et complexée par l'aile gauche.

---

Sur l'ouverture, je distingue Éric Besson, qui effectue un virage à 180 degrés, et Jean-Marie Bockel, qui franchit la ligne sans changer de ligne, constatant que sa ligne restait ultra-minoritaire au PS.

---

Dans les États européens, globalement, s'opposent une gauche social-libérale et une droite libérale-conservatrice; or la France entre au chausse-pied dans ce schéma, puisque sa gauche comme sa droite (gaullisme) ont longtemps été plus antilibérales que les autres gauches et droites européennes.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 09 septembre 2009

Tiens, ça m'avait échappé, ce petit point :

Thierry P., je comprend qu'on ai envie de placer les réactionnaires (pas au sens des partisans de la Réaction, successeurs des contre-révolutionnaires, mais au sens des partisans d'un "retour en arrière" du point de vue tant des valeurs sociétales que des articulations sociales) au sein du camp de l' "ordre", mais force est de constater qu'un retour en arrière reste un "mouvement" par rapport à l'ordre établi.
Un partisan du retour à une société fondée sur des valeurs patriarcales, le respect du drapeau et de la patrie, bref les fondements sociétaux d'avant mai 1968, désire tout autant un changement dans la société qu'un partisan du socialisme. La différence réside en ce que le premier est un nostalgique tandis que le deuxième rêve d'un système qui n'a pas encore été mis en place. Les deux sont partisans du "mouvement". Mais le premier est un "réactionnaire" qui se repose sur le passé, le second un "progressiste", qui parie sur l'avenir.
Précisons que tout comme il y a différent types de "conservateurs" (pas au sens de partisans du conservatisme, plutôt à celui de partisan de la conservation de l'ordre actuel... les "nouveaux curés" identifiés par E. Zemmour, notamment), il y a différents types de "réactionnaires" et de "progressistes", mais qu'ils ne s'entendent que marginalement derrière des clubs (le cercle Proudhon, le début de l'Action Française) ou bien guidés par un chef atypique (le général Boulanger, Pierre Poujade), et jamais sur la durée.
En revanche, il peut y avoir une entente entre réactionnaires (la formation du Front National, premier parti à s'assumer "de droite" après la fin de la seconde guerre, ou bien les alliances plus ou moins ponctuelles entre les partis d'extrême gauche). Signalons que l'on trouve des réactionnaires, des conservateurs et des progressistes un peu partout dans les corps politiques, mais qu'en règle générale, un mouvement politique s'identifie clairement parmi ces trois courants.

Écrit par : Brath-z | 09 septembre 2009

Merci de rétablir la vérité !!! :)))

Écrit par : Mirabelle | 10 septembre 2009

je veux dire "d'avoir rétabli"

Écrit par : Mirabelle | 10 septembre 2009

Encore une fois, attention au mot conservateur :

- historiquement, il s'agit d'un courant politique bien précis et défini :
http://www.wikipolitique.fr/Conservatisme

- dans le langage courant, il désigne, de façon généralement péjorative, tous ceux qui s'opposent à une réforme (quelle qu'elle soit) et veulent conserver en l'état une situation (en ce sens, revenir en arrière constitue en effet un mouvement).

Personnellement, autant que faire se peut, j'emploie le mot conservateur dans sa première acceptation.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 10 septembre 2009

Pour ma part, je vais essayer d'employer les expressions "partisan du conservatisme" et "partisan de la conservation".

D'ailleurs, tout cela m'a inspiré une note pour mon blog que je vais essayer de rédiger ce soir, si mon état me le permet.

Écrit par : Brath-z | 10 septembre 2009

"La fin du paradigme néo-libéral et la crise structurelle du capitalisme" : intervention de Laurent Fabius au Forum des Progressistes (Chili), ouvert par Mme la Présidente Michelle BACHELET JERIA



Extrait de l’intervention de Laurent Fabius au Forum des Progressistes, jeudi 10 septembre 2009, Santiago du Chili :

« Madame la Présidente ,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Chers amis,

Un chiffre résume l’année de crise que le monde vient de vivre : depuis l’été 2008, selon un organisme associé à l’ONU, les gouvernements ont consacré neuf fois plus d’argent pour soutenir les banques et les institutions financières que le monde n’en avait dépensé, en un demi-siècle, pour aider les pays pauvres.

A quelques jours du G20 de Pittsburgh, nous sommes à un tournant : ou bien les gouvernements, s’appuyant sur les sociétés civiles nationales et les institutions multilatérales, négocient le virage pour mettre le monde sur la voie d’un autre modèle de développement ; ou bien ce tournant est en réalité ignoré, l’ancien chemin finalement préféré et alors l’humanité risque de foncer « vers l’abîme » comme l’a dit récemment le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

(…) »

Retrouvez l’intégralité du discours de Laurent Fabius sur www.laurent-fabius.net.

Écrit par : boli | 10 septembre 2009

Ayé ! J'ai fait un gros effort et j'ai pondu une grosse note sur le sujet, que je me fais fort d'aérer et d'illustrer plus tard, afin de la rendre plus agréable et moins aride.

C'est là : http://elucubrations.de.brath-z.over-blog.com/article-35915358.html

(oui, je fais ma pub, si M. de Boissieu n'aime pas, il a bien entendu toute latitude pour effacer ce commentaire)

Écrit par : Brath-z | 11 septembre 2009

Lettre à François Bayrou

Cher François,

J’ai adhéré au Modem suite à la dissolution du l’UDF, j’ai vu en toi la possibilité de sortir du bipartisme et donc des querelles stériles entre gauche et droite.
Je suis convaincu que la France a besoin d’un centre fort avec une liberté d’action reconnue c'est-à-dire qui ne se laisse pas étouffer par les idéologies de droite ou de gauche.

Aujourd’hui, je pense que le moment est venu de s’attaquer aux déficits publics sans attendre d’être élu, nous avons du temps devant nous jusqu’à 2012.
Il s’agit de faire de cette lutte la grande cause nationale des années 2010
Reconnaissons que ce combat contre les idées reçues, contre l’habitude naturelle des Français de vouloir toujours plus de protection (par peur de l’avenir) va être très difficile, certainement le plus dur de ta vie politique…

Tu es le mieux placé pour mener ce combat à bien car malheureusement nous n’avons pas le Général de Gaulle qui lui aurait pu réussir grâce à sa carrure et à son courage politique..

Je suis persuadé que nous n’avons pas beaucoup de temps pour redresser la barre, car les pays émergents vont profiter plus vite que nous de la croissance qui s’annonce et donc ralentir la notre et handicaper nos investissements durables.

La 5ième République a un cancer, c’est la dette publique qui la ronge petit à petit et sans que les Français le ressentent pour le moment, c’est tellement facile aujourd‘hui d’emprunter pour l’Etat…

Je suis convaincu que ton courage politique te permettra d’affronter la grande traversée du désert qui t’attend lorsqu’il te faudra parler des effets indésirables de la chimio qu’il va falloir promouvoir pour assurer l’avenir de nos enfants qui auront en plus à affronter les effets du dérèglement climatique et la fin du pétrole…

Ce combat sera donc très impopulaire surtout au début et cassera le score du modem lors des régionales de 2010.

Il te faudra tenir contre vents et marées pour faire prendre conscience aux Français des sacrifices qui les attendent pour assurer l’avenir de leurs enfants, il faudra aussi résister aux sirènes de la croissance économique revenue pour préserver la capacité d’investissement durable du pays.

Mener ce combat est à mon avis le seul moyen de se démarquer vraiment de tes adversaires politiques et d’acquérir une dimension supplémentaire qui te rapprochera du personnage qu’était le Général de Gaulle.

Ainsi courant 2011, tu pourras rebondir avec une crédibilité renforcée, elle te servira de tremplin pour remporter l’élection présidentielle de 2012.

Je suis conscient de l’immense tâche qui t’attend, j’essaie de mon côté depuis plusieurs mois (www.netreferendum.fr) sans solutions qui me conviennent parfaitement, j’ai l’impression qu’il va falloir passer par une forte sensibilisation , par l’exemplarité de nos responsables politiques et par le référendum pour faire voter les réformes (par internet , c’est plus écologique).

C’est le moment d’agir, car le gouvernement actuel est trop sclérosé par la peopolisation de Nicolas Sarkozy, sa marge de manoeuvre est trop étroite, il ne prendra pas de risques, surtout pour les régionales 2010 , idem pour la gauche qui peine à trouver ses repères et a toujours un train de retard par rapport aux annonces de notre Président de la République.

Par contre ils réagiront très rapidement pour prendre le train en marche dès que sous ton impulsion l’opinion des Français va progressivement évoluer.

Le moment est venu, une nouvelle ère s’annonce…

Yes , you can

Netreferendum

Écrit par : netreferendum | 11 septembre 2009

@Brath-z : non, pas de problème, vu que ta note - que j'avais déjà lue peu de temps je pense après sa mise en ligne - est en rapport avec le schmilblick !

Écrit par : Laurent de Boissieu | 11 septembre 2009

Merci beaucoup ! Je suis justement en train de "pondre" des illustrations pour cet article !


@netreferendum : J'ai du mal à comprendre en quoi remettre en cause la politique d'accroissement de la dette publique est aller à l'encontre de la frivolité des français en matière de protection. J'ai plutôt tendance à penser (peut-être un vieux fond catholique ?) qu'il est plus sécurisant de ne pas vivre endetté, quitte à avoir un train de vie moindre, et je pense que beaucoup de citoyens sont dans ce cas. Simplement, en matière de politique budgétaire, depuis le gouvernement Balladur de 1993-1995 et à part une certaine stabilisation (voire baisse) de la dette sous le gouvernement d'Alain Juppée, la tendance a été plutôt à l'accroissement de la dette.
D'ailleurs, même si je sais fort bien que c'est aller vite en besogne que de raisonner ainsi, le simple remboursement des intérêts de la dette publique recouvrent deux à trois fois cette dette, ce qui permettrait le maintien de services publiques de qualité, le retour d'une partie de l'industrie en France et même une politique économique protectionniste. Le tout c'est de pouvoir y arriver et pour cela, il faut prévoir au bas mot une décennie de vaches maigres.

Écrit par : Brath-z | 11 septembre 2009

Ayé ! J'ai fait un gros effort et j'ai pondu une grosse note sur le sujet, que je me fais fort d'aérer et d'illustrer plus tard, afin de la rendre plus agréable et moins aride.

C'est là : http://elucubrations.de.brath-z.over-blog.com/article-35915358.html

(oui, je fais ma pub, si M. de Boissieu n'aime pas, il a bien entendu toute latitude pour effacer ce commentaire)

Écrit par : Brath-z | 11 septembre 2009

Les commentaires sont fermés.