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03 octobre 2013

Le FN et l'extrême droite: les arguments de Marine Le Pen passés au crible

Le débat sur le positionnement du FN se poursuit. Marine Le Pen a en effet précisé lors d'une rencontre organisée mercredi 2 octobre par L'Express puis jeudi 3 octobre sur RTL ses arguments pour réfuter le classement à l'extrême droite du parti qu'elle préside.

Il y en a trois. Passage en revue.

 

1. Le FN "ni à droite ni à gauche", défendant "des idées radicalement différentes du PS et de l'UMP".

Marine Le Pen a raison: le FN n'est ni à droite ni à gauche car il n'appartient ni au bloc de droite dominé par l'UMP ni au bloc de gauche dominé par le PS.

Comme tout parti politique, le FN est pourtant bien quelque part. Puisqu'il est "ni à droite ni à gauche", il est donc forcément soit au centre, soit à l'extrême gauche, soit à l'extrême droite.

De par son histoire comme de par ses interactions politiques, le FN est bel et bien géographiquement situé à l'extrême droite du paysage politique.

 

2. "Dans le même sac, on met Breivik, Aube dorée, on secoue bien et on se dit qu'il y aura une bonne image bien crade".

Marine Le Pen a raison: l'extrême droite est plurielle, comme tout positionnement politique. La Fédération Anarchiste, ce n'est pas le PCOF. Le MRC, ce n'est pas EELV. L'UDI, ce n'est pas DLR. Le FN, ce n'est pas l'AF ou le GRECE. Pour autant, il s'agit bien de mouvements respectivement positionnés à l'extrême gauche, à gauche, à droite ...et à l'extrême droite.

Bref, la présidente du FN a raison sur le risque théorique d'amalgame mais elle a tort sur la conséquence. D'autant plus que personne d'honnête ne peut amalgamer les idées des uns et des autres, celles du FN, de l'AF ou du GRECE. Mais personne d'honnête et non militante ne peut non plus ne pas classer le FN à l'extrême droite.

 

3. "Le ministère de l'Intérieur a une nomenclature pour les partis politiques en matière électorale: il y a Front national ET extrême droite"

Marine Le Pen a raison: le ministère de l'intérieur distingue le FN de l'extrême droite.

Pourquoi? Parce que le bureau des élections du ministère de l'intérieur sort un parti des grandes catégories si celui-ci a atteint un certain poids électoral, c'est-à-dire en ce qui concerne le FN depuis les élections législatives de 1986.

Mais aux législatives de 1973, 1978 et 1981, c'est-à-dire lorsque le FN n'était qu'un groupuscule d'extrême droite parmi d'autres, ce parti était bien une composante non différenciée de la grande catégorie "extrême droite".

Le processus fut le même pour Les Verts/EELV, qui n'ont été retirés de la grande catégorie "écologistes" qu'aux élections législatives de 2002!

Commentaires

Certes mais cela ne veut plus rien dire faites un micro trottoir en demandant les définitions de ces termes

Écrit par : patrice | 03 octobre 2013

Pour que le FN soit d'extrême-droite, il faut une droite. Il me semble qu'aujourd'hui, nous pourrions être dans un combat de l'élite contre le peuple. PS, UMP, Centre, FdG se rapprochent de plus en plus et sont indifférents aux inquiétudes qui montent. Les pauvres rejoignent alors le premier ténor qui s'adresse à eux. Le jeu politique devient, les élites contre le lideur du peuple. La décomposition idéologique générale plus l'absence de soutien des élites pour Le Pen amènera celle-ci à ne parler qu'aux classes populaires et, si elle veut être réélue, gouverner pour le peuple.
Autre entrée, l'extrême-droite est d'abord une droite or le FN est un parti de classes populaires. Nous avons changé d'époque alors que les mots sont restés les mêmes. Le FN est poussé à devenir un parti populaire. Sincérité et compétence sont encore d'autres enjeux.

Écrit par : Moi | 03 octobre 2013

Si l'on en croit Eric Zemmour Marine Le Pen tient un quasi discours de gauche, et récemment selon Guillaume Tabard Elle est "la patronne du Front de gauche".
Sur le plan des positionnements vous avez raison mais il faudrait qu'il y ait une droite et une gauche sur le fond différentes mais on constate une similitude de plus en plus forte qui accrédite l'idée dont se sert MLP qu'entre le PS et l'UMP il n'y a pas de grande différence.
Le Général De Gaulle a toujours été tenu par la gauche pour au moins un homme de droite voire un factieux, un apprenti dictateur en 1958 alors qu'il a fait une quasi politique qui passe de nos jours pour de gauche jusqu'en 1965. Par la création sous son égide rassemblant les forces de droite et de gauche, le programme du Conseil National de la Résistance en mars 1944 était clairement progressiste alors que lui était culturellement un homme de droite. Programme qu'il a mis en oeuvre lorsqu'il a présidé le Gouvernement Provisoire de la République Française du 3 juin 1944 au 26 janvier 1946.
Quelques commentaires et rappels historiques que vous jugerez, sans doute, hors sujet.

Écrit par : cording | 04 octobre 2013

D'après vous sur quel positionnement politique se situent les royalistes de la Nouvelle Action Royaliste? A l'extrême-droite selon les critères établis.
En fait que cela nous plaise ou non le FN version MLP au centre du débat public et tous les partis voulant le combattre sont dans une impasse stratégique comme le déclarait Laurent Bouvet dans un entretien au site "Huffington post" même si son analyse ne concernait que le PS elle me semble valable pour tous les autres partis. En 30 ans toutes les stratégies ont échoué et rien ne dit qu'il ne fera pas un progrès spectaculaire pour se retrouver aux portes du pouvoir en raison du discrédit des partis de gouvernements. J'ai lu le livre de Péan et Cohen sur le FN d'une rare lucidité qui devrait nous alerter mais rien n'est fait leurs analyses ont été balayées d'un revers sous prétexte d'on ne sait qu'elle complaisance avec l'objet de leur étude.

Écrit par : cording | 04 octobre 2013

@cording C'est la tradition de l'extreme droite de butiner à droite et à gauche et d'etre des partis attrape tout
Le NSDAP d'Hitler etait un parti national socialiste etait à la fois un parti raciste et antisemite mais qui croyait aussi dans la lutte des classes et était viscéralement anticapitaliste
Les nazis liaient leur anticaptialisme viscéral à leur antisémitisme
Hitler exprimait, autant en public qu'en privé, un profond mépris pour le capitalisme, l'accusant de prendre les Nations en otage au bénéfice des intérêts d'une classe de rentiers cosmopolites
Beaucoup s'étonnent du discours social tenu par Marine Le Pen et son gourou Florian Philippot mais c'est dans la plus pure tradition de l'extreme droite d'etre dans cette veine !
IL ya une permanence dans l' idée que L'étranger vole le travail , les allocations , le logement du français dit de souche et que il faut une économie dirigiste pour s'opposer au mercantilisme de l'étranger
Hitler disait exactement la meme chose que Mme Le Pen quand elle fait sa critique de la mondialisation . Je ne dis pas que Mme Le Pen c'est Hitler mais sur le plan de la pensée il ya une vraie permanence idéologique

Écrit par : pierre | 04 octobre 2013

@ Pierre
La réduction "ad Hitlerum" est une pratique de l'extrême gauche qui simplifie bien trop et indique souvent une paresse intellectuelle qui évite de se remettre en question en allant au-delà des clichés et idées reçues. Comme le montre bien Laurent De Boissieu dans l'extrême droite il y a autant de diversité que dans toutes les sensibilités politiques. Le FN même version MLP n'est pas non plus un parti fasciste mais c'est un parti nationaliste xénophobe et autoritaire. Quoiqu'elle fasse ou dise elle reste d'extrême-droite et ce ne sont pas des procédures judiciaires qui y changeront quoique ce soit! C'est à elle de prouver sa mue et sa bonne foi en renonçant à son fond de commerce habituel.
Je pense qu'effectivement, au-delà des apparences, il y a beaucoup de points communs entre la gestion d'Hollande et de son prédécesseur. Ce qui les différencie c'est surtout la forme qui rend les politiques d'austérité plus supportables mais tout aussi inefficaces économiquement et socialement. Ponctuellement il peut y avoir un dépassement temporaire du clivage droite/gauche comme ce fût le cas avec le Général De Gaulle.

Écrit par : cording | 04 octobre 2013

Au regard de ce qui a été écrit, il convient de faire référence aux travaux de René Rémond.
Classer l'actuel Front National à l'extrême-droite n'a rien de si évident.
Le Front National version Jean Marie Le Pen (ou version avant discours de Valmy) était l'héritier d'une droite légitimiste, contre-révolutionnaire et réactionnaire. Cette droite s'est toujours proclamée la "vraie droite" en comparaison avec des droites dites "molles" (RPR-UDF). Mais aussi du fait qu'elle fut effectivement la première droite. C'est même la seule droite à n'être pas née à gauche (contrairement au bonapartisme et à l'orléanisme).
Le refus de cette droite d'accepter le système républicain l'a déportée vers l'extrême-droite de l'échiquier politique. La perte de l'Alsace-Lorraine va de plus lui faire rattacher la doctrine nationaliste. La droite légitimiste va donc passer du Romantisme et de la défense du drapeau blanc au XIXème siècle à l'antidreyfusisme nationaliste de l'Action française au début du XXème siècle.
Jean-Marie Le Pen a effectivement appartenu à cette droite. Certes, il ne s'est jamais revendiqué royaliste mais cela ne l'empêchait pas de distribuer Aspect de la France en fac de droit.
Cette droite légitimiste a défendu le Maréchal Pétain (Attention des Résistants en ont fait parti tels le Maréchal Leclerc ou le Colonel Rémy défenseur du Maréchal et pourtant gaulliste en 1940 !), Giraud à Alger et l'Algérie française surtout. Cette impression d'avoir été trahie par le "Je vous ai compris" du connétable va être la raison pour laquelle elle va le haïr.
Le FN et donc sa base historique sont là. Moins dans une sorte de nazisme-fascisme que dans un conglomérat de toutes les forces anti-de Gaulle c'est-à-dire des anciens pétainistes, des catholiques traditionalistes, des nostalgiques des Waffen-SS mais aussi des anciens résistants pro-Algérie française. Jean-Marie Le Pen réunifiant tous ces groupuscules en 1972 va y rajouter sa touche personnelle poujadiste anti-fisc donc libérale.
Que le FN soit à ce moment à l'extrême-droite est évident. En revanche l'erreur serait de réduire le FN de JMLP à une forme moderne du fascisme et de la Collaboration.
Ne pas s'y tromper, JMLP est plus un provocateur qu'un réel antisémite. Ces "petites phrases" révèlent surtout un homme qui n'a jamais voulu du pouvoir mais qui se complaisait dans le rôle de l'opposant poil-à-gratter du "système".
Tout comme il serait stupide de classer dans les caciques de la collaboration et du pétainisme le général de Gaulle parce qu'il avait eu pour premier ministre Maurice Couve de Murville, un directeur des finances du régime de Vichy, il est tout aussi stupide de réduire JMLP au nazisme parce qu'autour de lui se trouvaient des personnes peu fréquentables.
La montée du FN dans les années 80 procédait tout droit d'une volonté de François Mitterrand de diviser la droite et surtout le RPR en deux. Cela étant devenu de plus en plus nécessaire que Mitterrand était certain de trouver en face de lui une droite souverainiste pouvant tailler en pièce le projet de relance de la construction européenne (servant au passage à faire oublier aux socialistes le tournant de la rigueur de 1983).
Faire monter le FN puis le diaboliser lui, son dirigeant et ses idées pour empêcher toute alliance à droite.
Le piège s'est refermé sur le FN mais c'est de là aussi d'où vient l'origine de son actuelle évolution.
Les campagnes d'instrumentalisation contre le FN vont tellement marcher que toutes les idées qui seront toucher par ce parti seront "diabolisées". Au début le RPR était pour la peine de mort, contre l'avortement, pour la remise en cause du droit du sol sous l'effet de la pression migratoire maghrébine, pour la préférence nationale, pour un durcissement envers l'immigration et contre l'islamisation du pays (revoir la campagne de 1991, le "bruit et l'odeur" de Chirac, les lois Pasqua-Debré, les premières alliances électorales RPR-FN). Le concept de Français de souche ne choquait d'autant moins qu'il s'agissait d'une expression qui avait été employée par le général de Gaulle lors d'un discours télévisé le 26 janvier 1960.
La diabolisation du FN et de ses idées passeront par l'instrumentalisation d'associations telles SOS racisme mais aussi par un battage médiatique et intellectuel sans pareil dans les années 80-90.
Ce phénomène de "diabolisation" va aussi toucher le monde universitaire. D'ailleurs Simon Epstein dans son livre Antiracistes dans la Collaboration/Antisémites dans la Résistance démontre qu'une grande partie de l'historiographie sous la pression de la montée du FN va finir par occulter les liens entre la gauche pacifiste et la collaboration pourtant admise dans les années 70 pour se rabattre sur les seuls liens entre extrême-droite et collaboration. L'attitude d'un Jean-Pierre Azéma est ici tout à fait significative.
Petit à petit les dirigeants du RPR vont plier face à cet engrenage et abandonnés leurs propres idées pour ne pas paraître "fasciste". Ce sera la "chiraquisation du RPR", sa "sinistrisation" ou son alignement sur les idées du PS.
Désormais l'idée de rétablissement de la peine de mort sera vu comme une idée anti-républicaine. L'assimilation comme une idée raciste. Toute idée de peine planchée comme une dérive sécuritaire. Le renvoie systématique des clandestins comme de la Haine. Le refus d'aligner sur un même plan hétérosexualité et homosexualité comme de l'homophobie. Toute critique de l'Islam comme de l'Islamophobie. Toute dénonciation de l'assistanat comme d'une recherche d'un bouc-émissaire. Toute volonté de retrouver sa souveraineté comme un repli sur soi archaïque.
Le RPR pourtant venait selon René Rémond du bonapartisme. Le bonapartisme est une droite qui ne se revendique pas ainsi. Elle se veut au-dessus des partis. Elle est autoritaire, national (même nationaliste), pragmatique sur un plan économique, capitaliste mais social (influence de la démocratie chrétienne), très largement tournée sur les questions géopolitiques et sur la place de la France dans le monde. Le boulangisme, le nationalisme Barrésien, nationalisme d'inclusion et non pas d'exclusion, mais assez xénophobe (réunir les Français contre le "parti de l'étranger"), Tardieu, le PSF du colonel de la Rocque et enfin le RPF du général de Gaulle l'ont tour à tour incarnés. Souvent un soupçon d'anti-républicanisme les ont accablés. Certes ils sont républicain mais pas dans le sens des valeurs républicaines de la IIIème République. La démocratie qu'ils prônent est surtout fondée sur l'appel au peuple, à la démocratie directe, au plébiscite du chef d’État, clef de voute du régime. En cela leur valeurs s'éloignent de la doctrine républicaine empruntant surtout à la démocratie parlementaire.
C'est de cette droite bonapartiste que découle désormais le nouveau Front National.
L'attitude de Marine Le Pen envers le général de Gaulle pourtant largement détesté par les cadres de son partis l'atteste. Les sondages semble le confirmé, elle attire dans une bonne moitié de l'électorat UMP. Mais de quelle partie s'agit-il ? De la partie UDF ou RPR de l'UMP ?
Elle attire ces électeurs d'accords avec Jean Marie Le Pen mais ayant préféré Sarkozy en 2007 car lui ne disait pas de bêtises sur le Seconde Guerre Mondiale. Marine Le Pen attire vers elle la droite pop, les Philippot, les Zemmour, les Chauprade, les de la Rochère, des Paul-Marie Couteaux, des anciens du chevènementisme ou du RPR qui ont pour point commun l'admiration au général de Gaulle et le non à l'Europe supranationale.
Et Dupont-Aignan disant que le FN est encore d'extrême-droite ? Oui, mais à la seule raison que Jean Marie Le Pen, le légitimiste, soit président d'Honneur de ce parti.
Si le FN récupère les idées et les électeurs de cette droite bonapartiste c'est pour la raison que le RPR puis l'UMP ont abandonnés leurs idées d'origine. C'est l'attitude de Chirac qui a poussé une partie de ses électeurs dans les bras du FN, puis de Sarkozy puis enfin de Marine Le Pen.
De plus la fusion des électorats, des bases semblent s'affranchir de toute "diabolisation médiatique". Les discours d'un Sarkozy ou les débats d'un Zemmour ( Français israélite, ce qui a son importance) à l'ère d'internet sont des coups de canon portés dans la stratégie mittérandienne.
L'extrême-droite légitimiste est morte. Elle n'existe plus que dans des groupuscules ou certains cercles oscillant aux frontières, parfois à l'intérieur parfois à l'extérieur, du FN. Le gros des électeurs de cette droite légitimiste se retrouve dans la très modérée démocratie-chrétienne d'un Bayrou (voir la comparaison exacte entre la pratique religieuse catholique et le vote Modem-UDF).
La droite bonapartiste se renouvelle dans un "Rassemblement Bleu Marine", référence au "Rassemblement" (RPR-RPF) au dessus des partis avec une marque de personnalisation (la référence à Marine Le Pen).
Cette droite a toujours été soupçonnée comme étant d'extrême-droite voir fascisante. Les travaux de Jacques Nobécourt ont rétabli la vérité sur le positionnement politique du PSF de de la Rocque et même le général de Gaulle a longtemps été soupçonné comme étant un militaire d'extrême-droite fasciste. René Rémond a du attendre la mort du général de Gaulle pour admettre dans le second tome sur ses Droites en France que le gaullisme n'était pas le fascisme.
Souvenons-nous que l'homme qui avait rétabli la République, la démocratie et nos libertés avait du se justifier de ne pas vouloir commencer une carrière de dictateur à 68 ans.
Alors Marine Le Pen, elle qui vient d'un parti ayant effectivement pour origine l'extrême-droite, la haine du général de Gaulle et les phrases limites de son père, aura du mal à se détacher de l'image qu'elle essaie de donner à son parti.
Dupont-Aignan a raison, il faut qu'elle tue symboliquement le père. Mais pas en le renvoyant mais en détruisant le FN au profit d'un nouveau parti.

Écrit par : Patriote27 | 06 octobre 2013

@Patriote27
Pas mal votre longue analyse.
Cependant quelques points de désaccord: d'abord parce que c'est la 1ère fois que je lis que René Rémond fait l'amalgame entre gaullisme et fascisme alors qu'il a toujours fait le lien, à tort selon moi, entre gaullisme et bonapartisme alors que De Gaulle s'est inspiré d'un esprit de rassemblement transcendant le clivage droite/gauche jusqu'en 1965 et que la constitution de la Vè République est un compromis entre notre tradition monarchique et républicaine puisqu'on peut dire qu'elle est une monarchie élective (voir à ce sujet les livres relatant les rapports entre le Comte de Paris et lui-même).
Il en va autrement des gaullistes qui n'ont pas su rester sur la même hauteur de vues que leur inspirateur c'est pourquoi dès Pompidou ils n'ont cessé de se droitiser, le pire étant le plus a-gaulliste, l'ex-président jusqu'à 2012 et aujourd'hui le gaullisme politique est quasi mort, à l'exception de Nicolas Dupont-Aignan non sans courage mais en vain semble-t-il, puisque ses héritiers présumés n'ont cessé de le trahir.
René Rémond étant de sensibilité démocrate-chrétienne il ne pouvait voir cela par hostilité au gaullisme.
Dans la situation actuelle je pense que les pesanteurs historiques et psychologiques rendent fort difficiles la mue du FN pour en faire ce que Marine Le Pen voudrait, à court terme, il lui faudrait renoncer à son vieux fonds de commerce : la xénophobie et le nationalisme autoritaire.

Écrit par : cording | 07 octobre 2013

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