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30 septembre 2016

Clic! Remettons les pendules à l'heure!

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Réponse personnelle - comme toute publication sur mon blog, celle-ci est de ma seule initiative et n'engage que moi - à Gabriel Robin, secrétaire général du collectif "Culture, Libertés et Création" (CLIC) du Rassemblement Bleu Marine (RBM, pro-Marine Le Pen):

1. La Revue Projet n'est pas "un livret d'une centaine de pages" (dixit Gabriel Robin) mais une revue jésuite de qualité, éditée par le Centre de recherche et d'action sociales (Ceras).
Je la connais particulièrement bien, comme tout passionné d'histoire politique, puisque dans les années 1970 et jusqu'au début des années 1980, c'était dans celle-ci qu'on pouvait lire les analyses d'Alain Lancelot, Jean Charlot, Colette Ysmal ou Roland Cayrol (analyses qui constituent aujourd'hui la meilleure source pour certains scrutins locaux).

2. La Croix n'a ni "décidé" (dixit Gabriel Robin) ni participé à la rédaction de ce numéro de la Revue Projet (auquel contribuent des universitaires reconnus comme Nonna Mayer, Olivier Dard, Sylvain Crépon ou encore Valérie Igounet). Je le sais d'autant plus que c'est moi qui couvre le FN pour La Croix!*

3. La Croix a en revanche bien accepté de diffuser ce numéro auprès de ses abonnés, mais pas "en mobilisant d'importants moyens" (dixit Gabriel Robin) puisque c'est la Revue Projet qui a entièrement financé cette diffusion en récoltant 41.610€ sur la plateforme Ulule**.

 

[Ajout 6 octobre. Je vous invite à lire l'édito "Un outil pour réfléchir" de Guillaume Goubert, directeur de La Croix: "Proposer de quoi réfléchir n’est pas imposer une opinion. Chacun reste libre de ses conclusions."]

 


 

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* J'ai appris sur RTL la diffusion du numéro de la Revue Projet auprès des abonnés de La Croix, alors que je préparais justement une émission pour le lendemain avec Marion Maréchal - Le Pen. Rien d'étonnant puisqu'il s'agit d'une opération commerciale et non éditoriale. La Croix n'a pas eu l'initiative de ce numéro. La Croix n'a pas participé à la rédaction de ce numéro. La Revue Projet a entièrement financé la diffusion de ce numéro. Prétendre le contraire, c'est se tromper ou mentir et donc tromper. Dans ces conditions, il est incompréhensible que Marion Maréchal - Le Pen ait annulé au dernier moment ladite émission (programmée avant l'été) sans aucun lien avec la Revue Projet (pas une ligne de ce numéro n'a été écrite par un des journalistes de l'émission KTO, RCF, Radio Notre-Dame, La Croix).
** En partenariat avec les associations Secours catholique - Caritas France, Comité catholique contre la faim et pour le développement - Terre solidaire (CCFD-Terre solidaire), Semaines sociales de France (SSF), Chrétiens en Forum (CeF), Action catholique des milieux indépendants (ACI), Scouts et guides de France (SGDF), Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), Délégation catholique pour la coopération (DCC), Justice & Paix et Pax Christi.

11 septembre 2016

Primaire de la droite: qui a parrainé qui?

Afin d'être candidats à la primaire de la droite, les membres du parti Les Républicains devaient présenter un certain nombre de parrainages, dont ceux d'au moins vingt parlementaires. Ces derniers devaient déclarer sur l'honneur partager "les valeurs républicaines de la droite et du centre" et s'engager "pour l'alternance".

Bien qu'il n'y ait que des partis de droite qui y participent (Les Républicains, Parti chrétien-démocrate, Centre national des indépendants et paysans), cette primaire se revendique abusivement "de la droite et du centre" afin de s'adresser aux élus et électeurs de l'UDI et du MoDem. Ce qui fait qu'au total 448 parlementaires pouvaient potentiellement parrainer des candidats.

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(non compté Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l'élection présidentielle;
LR = LR et apparentés; UDI = UDI et apparentés)

Le nombre de parrainages (hors ceux des candidats n'ayant pas atteint les seuils requis) s'est élevé à 360, dont:
- deux sénateurs qui ont parrainé à la fois François Fillon et Nicolas Sarkozy, passant de l'un à l'autre (Colette Giudicelli et Didier Robert) - ces doublons devraient logiquement être annulés par la Haute Autorité, nous les avons attribués à Nicolas Sarkozy.
- un député qui a parrainé François Fillon mais qui soutient finalement Nicolas Sarkozy (Pierre Lellouche) - nous avons laissé ce parrainage à François Fillon.
- quatre parlementaires divers gauche: deux députés de gauche ayant voté contre la loi Taubira ont parrainé Hervé Mariton (Bruno Nestor Azerot et Jérôme Lambert), tandis que deux sénateurs guérinistes ont signé pour Nathalie Kosciusko-Morizet (Mireille Jouve et Michel Amiel).

 

Les parlementaires LR ont massivement parrainé des candidats (au moins 88% d'entre eux):

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Nicolas Sarkozy (102) est celui qui a réuni le plus de parrainages LR, devant François Fillon (80) et Alain Juppé (51). Parmi les sénateurs LR, Nicolas Sarkozy (30) est toutefois devancé par François Fillon (35) et même Alain Juppé (31).

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Si l'UDI ne participe pas à la primaire, presque la moitié de ses parlementaires ont parrainé un candidat, dont un quart (18) Alain Juppé.

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Au total, Nicolas Sarkozy a déposé 103 parrainages, François Fillon 82 (non comptabilisés les deux doublons), Alain Juppé 72, Bruno Le Maire 34, Jean-François Copé 24, Nathalie Kosciusko-Morizet 23 et Hervé Mariton tout juste 20.

Les parrainages extérieurs à leur parti sont significatifs chez Alain Juppé (29% du total), et surtout chez les deux candidats qui ont rencontré le plus de difficultés à les réunir: Nathalie Kosciusko-Morizet (39%) et Hervé Mariton (40%).
À noter que si pour les autres candidats un parrainage vaut de fait soutien, NKM et Hervé Mariton ont bénéficié de signatures d'élus souhaitant simplement qu'ils puissent concourir (par exemple Jean-Christophe Fromantin pour Hervé Mariton ou le filloniste Gilles Carrez pour Nathalie Kosciusko-Morizet).

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Si Nicolas Sarkozy a attiré presque la moitié des copéistes de 2012 (48%, à commencer par Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée nationale), il a également convaincu un cinquième des fillonistes de 2012 (tandis que 45% sont restés fidèles).

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Nicolas Sarkozy est par ailleurs favori chez les anciens signataires en 2012 des motions La Droite Forte (61%), qui se réclamait de lui, et La Droite Populaire (44%). Il est aussi en tête chez ceux de la motion Gaullistes en Mouvement (bâtie sur l'ex-RPR) et même de la motion France Moderne et Humaniste (bâtie sur l'ex-UDF giscardienne).

Il est en revanche dépassé par François Fillon (39% contre 28%) chez ceux de la motion La Droite Sociale de l'ex-filloniste redevenu sarkozyste Laurent Wauquiez (à l'époque, 88% de ses signataires avaient voté pour François Fillon).

Bruno Le Maire (35%) et Alain Juppé (29%) ne sont, eux, en tête que chez les anciens signataires de la petite motion La Boîte à Idées.

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09 septembre 2016

Les candidatures à la primaire de la droite

1. Candidatures potentiellement recevables à la primaire de la droite:

1. 1. Au titre du parti Les Républicains (sous réserve de la validation des parrainages):

- Jean-François Copé

- François Fillon

- Alain Juppé

- Nathalie Kosciusko-Morizet

- Bruno Le Maire

- Hervé Mariton

- Nicolas Sarkozy

1. 2. Au titre d'autres partis:

1. 2. 1. Parti chrétien-démocrate (bureau politique LR du 29/03/2016): Jean-Frédéric Poisson

1. 2. 2. Centre national des indépendants et paysans (bureau politique LR du 03/05/2016): pas de candidat

 

2. Candidatures non recevables à la primaire de la droite:

2. 1. Dossiers déposés:

2. 1. 1. Au titre du parti Nouveaux Horizons: Frédéric Lefebvre (membre de LR, donc soumis à la règle des parrainages)

2. 1. 2. Au titre du parti Société Civile 2017: Michel Guénaire (auditionné par le bureau politique LR du 06/09/2016: rejet de la demande)

2. 1. 3. Au titre du Mouvement pour l'équité et le développement: Mourad Ghazli (non auditionné par un bureau politique LR)

2. 2. Dossiers non déposés:

2 .2 .1. Au titre du Rassemblement des contribuables français (RCF): Nicolas Miguet (auditionné par le bureau politique LR du 06/09/2016: rejet de la demande)

2. 2. 2. Au titre du Parti national-libéral: Henry de Lesquen (non auditionné par un bureau politique LR)

06 septembre 2016

Quelles entreprises finançaient le micro-parti rocardien?

Jérôme Cahuzac a allumé un contre-feu dans son procès en affirmant avoir ouvert son premier compte en Suisse pour financer les activités politiques de Michel Rocard.

Cette affirmation (qui reste bien entendu à prouver) est l'occasion de rappeler que, jusqu'au 23 janvier 1995 (date d'entrée en vigueur de la loi du 19 janvier 1995), les entreprises pouvaient financer les partis politiques.

Aujourd'hui, les clubs créés avec statut juridique de parti par des personnalités politiques en dehors de leur parti ont mauvaise réputation (controverse sur les micro-partis).

Hier, en revanche, adopter pour son club le statut juridique de parti était considéré comme un gage de vertu et de transparence, puisque son financement est alors encadré, ses comptes contrôlés et publiés. En témoignent les noms des premières personnalités politiques à avoir adopté ce statut pour leur club: Raymond Barre en 1990 (Convention libérale européenne et sociale), Michel Rocard en 1992 (clubs Convaincre), Jacques Delors en 1993 (club Témoin) ou encore Philippe Séguin en 1994 (Association pour une République citoyenne).

Comme beaucoup d'autres partis et groupements politiques, la Fédération des associations Convaincre a ainsi légalement reçu des dons de personnes morales. Son principal dirigeant, outre Michel Rocard, était Jacques Chérèque et son trésorier Yves Colmou.

Voici, pour information, la liste des entreprises ayant officiellement financé en 1994 les clubs rocardiens (archives personnelles):

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05 septembre 2016

De quel parti français se rapproche le programme de l'AfD allemande?

Le parti Alternative pour l'Allemagne (Alternative für Deutschland, AfD) était originellement qualifié (sous Bernd Lucke) de formation de droite souverainiste (type Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan en France), avant d'être maintenant qualifié (sous Frauke Petry) de formation d'extrême droite (type Front national en France).
 
Je viens donc de lire sa plaquette programmatique*. Qu'en retenir?
 
L'AfD est un peu souverainiste: organisation d'un référendum pour solder l'expérience de l'euro, restitution de compétences aux États membres - comme Nicolas Sarkozy -, refus de tout transfert de souveraineté dans les traités internationaux de libre échange (ce qui vaut opposition aux accords TAFTA, CETA et TiSA).
Mais elle n'est pas complètement souverainiste: ni sortie de l'Union européenne ni sortie au moins du commandement intégré de l'OTAN (l'AfD est toutefois pour de "meilleures relations avec la Russie").
 
Sur l'immigration, l'AfD converge avec le FN sur la dénonciation de l'"immigration de masse", la suppression de la double nationalité ainsi que des aides sociales non contributives pour les étrangers non ressortissants des États membres de l'Union européenne.
Contrairement au FN, l'AfD n'est cependant ni pour instaurer une préférence nationale (emploi et logement social) ni pour abroger de fait le droit d'asile (slogan "100% Front National; 0% Migrants"), puisqu'elle veut juste "faire la distinction entre la persécution politique et les réfugiés de guerre d'une part, et l'immigration irrégulière d'autre part".
L'AfD veut en revanche conditionner le regroupement familial à une présence de quatre ans sur le territoire national (le droit européen fixe actuellement un maximum de deux ans) et - comme Alain Juppé - à l’exercice d’un emploi.
Elle n'est pas non plus islamophobe - ce qui la distingue nettement du mouvement Pegida - en ce qu'elle accepte l'islam en Allemagne (à condition bien entendu qu'il respecte le droit allemand) et veut interdire uniquement le voile intégral dans les lieux publics.
 
Économiquement, l'AfD est libérale sans être ultra-libérale: pour une "économie sociale de marché" et non une "économie planifiée"; pour "des impôts peu élevés, en particulier pour les personnes à revenu faible et moyen"; pour le commerce international, "fondement" de la prospérité allemande et d'une coexistence pacifique.
 
Enfin, sur les questions de société l'AfD est conservatrice, défendant notamment le "modèle" de la famille traditionnelle".
 

En conclusion, le programme de l'AfD se rapproche autant de celui du Front national que de ceux de Debout la France, du Parti chrétien-démocrate de Jean-Frédéric Poisson voire du parti Les Républicains.
 

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* Source; cette brève présentation se base seulement sur le programme officiel de l'AfD, et pas sur les déclarations de son dirigeant.