Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29 janvier 2017

Malraux, Fillon et les "quatre gauches"

Extrait de l'entretien de François Fillon, dimanche 29 janvier, au Journal du Dimanche (repris dans son discours à Paris, Porte de La Villette, du coup j'ai mixé les deux):

"Au fond, comme le disait André Malraux il y a un peu plus de cinquante ans, il y a quatre gauches en France.
La première, c'est la gauche pure et dure, rouge de chez rouge, on la connaît, c'est Mélenchon.
La deuxième, on la connaît aussi, c'est la gauche socialiste, c'est tout l'équipage des naufragés du Titanic hollandais qui viennent de s'entredévorer sur le radeau de la Méduse de la primaire.
La troisième gauche, on la connaît moins, c'est Macron. Il dit avoir un projet: je l'attends! Il dit être réformateur: il l'est moins que moi!
La quatrième gauche, c'est le FN: sortie de l'euro, abaissement de l'âge de la retraite à 60 ans, augmentation du salaire minimum, recrutement illimité de fonctionnaires... le programme du FN, c'est de la dépense publique à n'en plus finir, c'est le programme du Parti communiste des années 70 ou celui du Front de gauche! Aujourd'hui, l'original c'est Jean-Luc Mélenchon, la copie c'est Marine Le Pen!".

 

Il s'agit d'une allusion au discours d'André Malraux, au Palais des Sports de Paris, le 15 décembre 1965, s'adressant à François Mitterrand:

"Couperez-vous la France en deux? Ou en quatre, car vous êtes le candidat unique de quatre gauches, dont l'extrême droite."

 

Outre François Mitterrand - soutenu dès le premier tour de la présidentielle de 1965 par les trois gauches socialiste, radicale et communiste -, André Malraux ajoutait la candidature de Jean-Louis Tixier-Vignancour, représentant de l'extrême droite pro-Algérie française. "Mon seul but a été de mettre le général de Gaulle en ballottage. Il y est. Je suis heureux. (…) Je ferai tout pour assurer sa défaite", avait en effet expliqué dans l'entre deux tours celui qui avait pour directeur de campagne Jean-Marie Le Pen.

 

Il est fort à parier qu'en 1965 le libéral François Fillon aurait même ajouté une "cinquième gauche": "la gauche gaulliste souverainiste, planiste et interventionniste"...

 

Commentaires

Excellent ! Mais combien sont ceux qui ont un minimum de culture et de mémoire pour faire ce parallèle avec la situation d'aujourd'hui ! Le goût du pouvoir est tel que pour y arriver L'utopie est le seul recours possible !

Écrit par : Marchesi | 29 janvier 2017

Les commentaires sont fermés.