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28 avril 2017

Dupont-Aignan avec Le Pen, maladie ou symptôme?

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© Geoffroy Van der Hasselt/AFP


Nicolas Dupont-Aignan a annoncé, ce vendredi, une "alliance patriote et républicaine" avec Marine Le Pen.

Pourquoi un héritier du gaullisme en vient-ils à s'allier avec une candidate dont les racines partisanes sont autant l'anticommunisme que l'antigaullisme, celui de 1962 comme celui de 1940 (1)?

En réalité, l'alliance de Nicolas Dupont-Aignan avec Marine Le Pen n'est pas une maladie du gaullisme mais le symptôme de la maladie qui affecte le gaullisme.

La maladie du gaullisme, c'est le ralliement de la grande masse des héritiers du gaullisme à l'euro-libéralisme.

Comment ont-ils pu ratifier l'Acte unique européen de 1986 (2)?

Comment ont-ils pu successivement voter "oui" au traité de Maastricht en 1992 puis au traité constitutionnel européen en 2005?

Ils ont abandonné aux héritiers des antigaullistes le peuple, la nation et le social.

Ils ont laissé aux héritiers des antigaullistes le monopole du souverainisme ainsi que le quasi-monopole de la défense du modèle social français issu du Conseil national de la Résistance (3).

Les vrais responsables de ce choix historiquement paradoxal et donc incompréhensible de Nicolas Dupont-Aignan, ce sont eux.

 

(1) Les premiers bureaux politiques du FN regroupaient les différentes générations antigaullistes. Celle des militants de l'Algérie française: Roger Holeindre (ex-OAS) ou Jean-Marie Le Pen lui-même. Et celle de la Seconde Guerre mondiale: François Brigneau (ancien de la Milice française), Pierre Bousquet (ancien de la division SS Charlemagne) ou Victor Barthélémy (ancien du comité central de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme et ex-secrétaire général du PPF de Jacques Doriot).
(2) Les députés FN n'avaient pas non plus voté contre à l'époque, cf. mon infographie.
(3) Défense du modèle social français qui fait dire à la grande masse des héritiers du gaullisme que Marine Le Pen aurait le même programme économique que Jean-Luc Mélenchon!

Commentaires

Ce choix peut aussi s'expliquer par le fait que NDA s'intéresse plus au présent et à l'avenir qu'au passé ?

Écrit par : Fezfe | 02 mai 2017

Honnêtement, Laurent, je ne suis pas convaincu.
Si NDA rejoint MLP, ce serait la faute du député gaulliste X ou Y qui aurait autorisé la ratification de l’Acte unique européen en… 1987 ? Sérieusement ?
Vous ne pouvez blâmer quiconque, autre que NDA, pour ce ralliement à l’extrême-droite.

Je trouve que cette présidentielle est, quelque part, un naufrage des souverainistes de droite. Aveuglés par la défaite de Fillon, alléchés par l’essor du FN, ils sont les premiers à prendre le risque de compromettre ce qui est la base du pacte républicain, avant même les distinctions Europe/souverainisme et libéralisme/étatisme qui vous sont chères : le consensus autour d’un régime démocratique, d’un Etat de droit.

C’est l’attachement à ce socle minimal, non négociable, qui fait que personnellement, bien que libéral économiquement et pro-européen, j’aurais voté sans hésitation en faveur de Jean-Luc Mélenchon si le second tour avait opposé ce candidat à Marine Le Pen.

Agir autrement me paraît être le signe d’une confusion intellectuelle digne des années 30.

Écrit par : alex | 05 mai 2017

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